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Première recrue en fauteuil roulant

roulement des journées. Les débuts étaient donc assez difficiles – j’ai dû me faire violence.

As-tu finalement pu en tirer profit sur le plan sportif?

C’est encore difficile à évaluer, car je m’entraîne à mi-temps pendant l’ER et je dois en plus suivre les cours et les formations militaires. La qualité de l’entraînement en a peut-être même un peu pâti, car je manquais parfois d’énergie pour me donner à fond pendant l’entraînement. Je pense que le principal bénéfice viendra après l’ER, lorsque je pourrai profiter des 130 jours de CR.

PROMOTION DU SPORT D’ÉLITE DANS L’ARMÉE SUISSE

Le handbikeur Fabian Recher est le premier athlète en fauteuil roulant de l’école de recrues pour sportifs et sportives d’élite. Il tire un bilan mitigé de son ER à Macolin.

Nicolas Hausammann

Elena Kratter, sprinteuse debout avec une prothèse de cuisse, et Fabian Recher, handbikeur se déplaçant en permanence en fauteuil roulant, sont les deux premiers athlètes atteints d’un handicap ayant incorporé l’ER pour sportifs d’élite. Les 18 semaines étant écoulées, ils profiteront bientôt des journées de CR de la promotion du sport d’élite de l’armée. C’est le moment de faire le point sur l’inclusion des sportifs et sportives d’élite dans l’ER. Peu avant de l’intégrer, Fabian Recher a participé à ses premiers Jeux Paralympiques à Tokyo, puis il a dû refaire ses valises et rejoindre les rangs de l’armée. Le jeune homme de 22 ans originaire de l’Oberland bernois répond à nos questions sur sa première ER.

Comment s’est passée l’ER, as-tu mis du temps à t’acclimater et à trouver tes repères?

Au début, j’ai dû lutter. Je suis plutôt du genre à avoir des habitudes et je pense que c’est important en tant qu’athlète de s’entraîner de manière constante pour réaliser de bonnes performances. Après les moments forts des Jeux Paralympiques et la pause de la saison qui a suivi, j’ai aussitôt pris mes quartiers à Macolin et adopté le régime militaire. Cette rupture avec mes chères routines m’a obligé à repenser le dé-

Comment est l’encadrement des entraîneurs?

Ils ont bien sûr aussi dû s’adapter. Ici, à Macolin, je suis normalement encadré par l’entraîneur national Michael Würmli, avec lequel les relations se sont certainement intensifiées. Par contre, c’est toujours mon entraîneur personnel, Pirmin Christen, de Zurich, qui planifie mon entraînement. Avec lui, mes relations n’ont pas beaucoup changé.

Comment s’est passé ton entraînement d’hiver à Macolin?

Vu l’altitude et la configuration vallonnée des lieux, il était difficile de s’entraîner à l’extérieur. On me voyait surtout sur le rouleau. D’ailleurs, le vélodrome de Swiss Cycling à Granges, où je m’entraîne de temps en temps, est un peu plus proche. Le weekend, j’étais aussi souvent sur les pistes de ski de fond à Kandersteg. C’est une super compensation et un changement bienvenu.

Quelles expériences tires-tu de Macolin en dehors du sport?

Pour moi, il a été extrêmement enrichissant de voir plus loin que le sport en fauteuil roulant et la scène paralympique. J’ai ainsi pu observer d’autres disciplines sportives, apprendre à en connaître les méthodes et formes d’entraînement. J’étais souvent en compagnie des lutteurs, par exemple. Je pense que ces relations et le respect mutuel de la performance resteront. En outre, les cours de planification de carrière étaient très intéressants et ils ont aiguisé ma vision pour le long terme.

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