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Sources d’espoir
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tion suisse pour paraplégiques pour les services exceptionnels qu’il avait rendus aux paralysés médullaires.
Après 15 ans de travail sans relâche à l’ASP, Werner Waldispühl prit sa retraite et en profita dès lors pour voyager avec sa femme Monika, s’adonner à ses nombreux loisirs et passer du temps avec sa famille et ses amis. Au cours des deux dernières années, alors que de nouvelles souffrances épuisaient ses forces, il trouva une aide professionnelle au CSP de Nottwil. Heureusement, c’est entouré de sa famille qu’il put finalement faire ses adieux à son épouse bien-aimée Monika, à ses enfants Andrea et Philipp, à ses petits-enfants et à tous ses proches et amis.
Werner Waldispühl fut un exemple pour nous tous. Il nous a prouvé qu’un dur coup du sort pouvait libérer des énergies insoupçonnées pour créer une vie riche de sens. Il fut un entrepreneur responsable dans sa profession et un pionnier, conseiller et ami empathique pour de nombreuses personnes en fauteuil roulant et compagnons. Il fut un père dévoué pour ses enfants et petits-enfants, un joyeux conjoint pour son épouse Monika. Derrière chaque grand homme, il y a une femme forte. C’est une condition essentielle pour réussir durablement sa vie privée et professionnelle, surtout lorsqu’il s’agit de surmonter des crises graves. Monika Waldispühl-Deville a toujours cru en cette union. Qu’elle reçoive aujourd’hui toute notre estime et nos plus sincères condoléances.
Cher Werni, tu as fait de l’ASP ce qu’elle est aujourd’hui. Nous t’en serons toujours profondément reconnaissants et t’assurons de notre éternelle amitié. ÉCLAIRAGE
Romina Miracco a coordonné le Forum d’éthique du CSP. C’est de là qu’est née l’idée des «Sources d’espoir». La responsable du développement des soins présente ce projet.
Gabi Bucher
Le Forum d’éthique a publié un manifeste sur l’espoir. Pour quelle raison?
Une année sur deux, nous invitons les patients et leurs proches à l’événement «Un an après la rééducation primaire». Or il arrive que des patients qui avaient quitté la clinique en fauteuil roulant reviennent sur leurs deux jambes, ce qui nous réjouit bien sûr énormément. Mais cela soulève aussi des questions pour les patients. Se fiant à l’avis des médecins, ils ont supposé qu’ils ne remarcheraient plus jamais. Nous avons abordé ces questions dans le cadre du Forum d’éthique et avons réalisé que nous ne laissions pas assez de place à l’espoir lors de la rééducation. Dans ce manifeste, nous expliquons à notre personnel comment faire face aux espoirs et aux souhaits de nos patients. Nous ne pouvons ni leur donner de l’espoir, ni leur en ôter, mais nous pouvons les soutenir.
C’est de là qu’est né le projet «Sources d’espoir»?
À l’origine, il s’agissait de rédiger un manifeste et de sensibiliser le personnel. Mais nous nous sommes rendu compte que ce serait bien d’avoir des lieux où l’on pourrait puiser de l’espoir. L’espoir donne de la force. Dire aux patients que ce qu’ils souhaitent ne se produira jamais est contre-productif. Nous voulons prendre leurs désirs et leurs
Informations Sources d’espoir www.paraplegie.ch/espoir espoirs au sérieux, mais aussi leur faire comprendre que pour l’instant, nous travaillons avec la réalité et voyons ce que nous pouvons en tirer. Ainsi, toutes les perspectives restent ouvertes. Les «Sources d’espoir» doivent aider à montrer diverses voies pour affronter les situations difficiles avec une force nouvelle.
Comment se présentent ces lieux?
Dix colonnes d’information sont réparties sur tout le campus de Nottwil, de l’hôtel Sempachersee jusqu’au lac. Chaque colonne traite d’un sujet différent; de la prise de conscience au nouveau départ, en passant par le potentiel, la force vitale et la motivation. Le désespoir a aussi sa place. Sur chaque inscription, on peut lire un court texte de référence écrit en allemand, français, italien et anglais. Par un code QR, on obtient des informations plus détaillées et des vidéos de personnes touchées et d’experts.
Qui est censé visiter les Sources d’espoir?
D’une part, nos patients et leurs proches, et d’autre part, notre personnel. C’est lui qui est souvent confronté à des situations difficiles. J’ai eu une conversation marquante avec l’ancien chef de l’unité des soins intensifs. Il m’a confié que son travail était éprouvant parce que les destins de ses patients lui pesaient également. Je l’ai invité à passer dans les différents services pour voir les progrès effectués par les patients. C’est une très bonne chose que soient désormais nés des lieux où l’on peut puiser de l’espoir!