Mohammed VI, le grand malentendu

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138668BBO_MOHAMMED_MEP.fm Page 292 Mardi, 31. mars 2009 12:12 12

MOHAMMEDÞVI

faits grand-croix de l’ordre d’Isabelle la Catholique, l’une des plus hautes distinctions de la royauté espagnole. L’Espagne ne manquait alors pas une occasion de tresser des lauriers à MohammedþVI pour la perspicacité dont il avait fait preuve dans le processus de réconciliation nationale, malgré la non-application des recommandations de l’IER1. Le Conseil des ministres espagnol avait même publié en décembreþ2005 un communiqué faisant l’éloge du travail accompli par cette instance, alors que Paris s’était contenté d’une simple déclaration du porte-parole du Quai d’Orsay. Mais, pour autant, les querelles hispano-marocaines n’allaient pas cesser. La plus spectaculaire fut sans conteste l’ouverture en novembreþ2007 par le juge Balthazár Garzon d’une enquête pour des «þcrimes présumés de génocide et de tortureþ» au Sahara occidental entreþ1976 etþ1987. Parmi les 32 personnalités citées, seules 13 ont été retenues. Certaines, comme l’ex-ministre de l’Intérieur Driss Basri, sont décédées entre-temps. Outre le général Benslimane, Hafid Benhachem, ex-directeur général de la Sûreté nationale, et Abdelaziz Allabouch, ancien patron de la DST, seront mentionnés par le juge. Moratinos, interrogé à Marrakech, où il rencontrait Fassi-Fihri, s’était refusé à tout commentaire. «þJe respecte la décision du ministère de la Justice et je n’ai pas de commentaire à faire2.þ» La presse marocaine se déchaîne alors contre «þce cheval de Troie des nostalgiques de Franco3þ» et relève que cet assaut judiciaire coïncide étonnamment avec la visite officielle du prince héritier espagnol au Maroc. Lui aussi cité par Garzon, Yas1. Lire à ce sujet le chapitreþ10, «þLes gardiens du templeþ». 2. AFP, 2þnovembre 2007. 3. Aujourd’hui le Maroc, 29þoctobre 2007.

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