Sparse 28 (sep. 2019)

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retrouvent et forment une communauté de nouveaux arrivants. C’est un peu une vie d’expatriés. Pour beaucoup d’entre eux, la Suisse est une parenthèse et un moyen de mettre de l’argent de côté, ils repartent ensuite ! » témoigne Olivier, propriétaire de logements locatifs dans le Haut-Doubs horloger. Mon Haut-Doubs va craquer. Trafic, croissance démographique, taux de l’immobilier en hausse, coût de la vie plus important… Le problème avec cet aimant que représente la Suisse, c’est que les campagnes d’autrefois se retrouvent désormais confrontées à de véritables problématiques urbaines. En témoigne le prix moyen des transactions immobilières entre particuliers. Selon une récente étude de l’Observatoire transfrontalier de l’Arc jurassien, il dépasse ou approche les 2000 euros/m² le long de la frontière suisse dans les communautés de communes « Station des Rousses - Haut-Jura », « Lacs et montagnes du Haut-Doubs » et « Grand Pontarlier » alors que la moyenne régionale de la BFC se situe autour des 1.370 euros/m². Ces niveaux de prix des transactions classent l’immobilier résidentiel de la bande frontalière parmi les plus onéreux de la région avec les agglomérations de Dijon et de Besançon et la côte viticole située entre Dijon et Mâcon… Et on ne parle pas de nos voisins du Pays de Gex ou le m 2 atteint, en ce moment, les 4.346 € ! Ces prix sont devenus comparables à certains départements en périphérie de Paris. D’un point de vue écologique, cette hausse démographique a bien évidemment un impact, notamment en raison de l’artificialisation des sols. Sur l’Arc Jurassien, la surface artificialisée pour construire de nouveaux logements, et notamment de la fameuse maison individuelle, a augmenté de 860 hectares entre 2012 et 2018. La quasi-totalité a été prélevée sur des terres agricoles converties en zones d’habitation et en zones industrielles... Au-delà de cette problématique, le train de vie des frontaliers ne rime, de toute façon, clairement pas avec écologie. Loin de l’image de l’ouvrier gilet jaune prolétaire, le frontalier nouveau riche avec son 4x4 et sa grosse maison, n’est, à priori, pas le plus à plaindre. Perdre sa vie à la gagner n’est pourtant pas le statut le plus enviable. // D.F.

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Pris en étau entre un besoin de main d’œuvres étrangères et une crainte de l’envahissement, la Suisse s’est peu à peu laissée gagner par les thèses populistes de l’Union Démocratique du Centre (UDC), conservatrice et nationaliste, devenue premier parti du pays.


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