Sparse 04 (sep. 2013)

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RESTOS À VOLONTÉ

112, avenue Roland Carraz, Chenôve

Parasols Perrier, sushis et California rolls Situé dans cette magnifique avenue remplie de panneaux publicitaires qui vous mène à Chenôve, ce restaurant de sushis à volonté ne paie pas de mine : l’établissement se trouve au fond d’une cour, derrière une pelouse pas tondue depuis quelques mois ou années. Il y a bien une terrasse ombragée par des parasols Perrier, mais elle donne vue sur des entrepôts glauques. Rien d’engageant. Le lieu se prêterait tout aussi bien à la vente de pneus ou de matériel de bricolage. La carte annonce la couleur : comptez 17,90 euros pour le menu à volonté du soir, lequel comporte davantage de mets que celui du midi, ne coûtant que 12 euros, sans brochettes Yakitori de thon ou de saumon par exemple. Les fans de restaurants japonais peuvent se rejouir. Ici, et contrairement à ce qu’on a pu lire sur Internet, la qualité de la cuisine n’est pas à remettre en cause : elle est correcte. Par contre, ne vous attendez pas à un classique buffet où vous viendriez picorer toutes les cinq minutes en jetant

Indice fraîcheur : 7/10 Rien à redire de ce côté-là. À part une soupe Miso minable, les autres ingrédients n’ont pas semblé suspects.

ce que vous n’avez finalement pas daigné ingurgiter. Le patron vient prendre obséquieusement votre commande, laquelle est répertoriée sur une fiche où vous inscrivez les numéros des mets, amenés généralement par deux. Les plats sont donc « à volonté », mais pas à la nôtre ! Une recherche sur Google nous avait fait prendre connaissance du délire : Sakura a instauré la taxe sur les assiettes non-finies, histoire de bien faire culpabiliser les FDP qui ont les yeux plus gros que le ventre. Le propriétaire des lieux, qui vous balance parfois vos plats sans ménagement, entend plutôt en faire une mesure massive de dissuasion pédagogique. C’est un peu comme s’il avait deviné que j’allais faire cette chronique foodage de gueule, où le gaspillage aurait pu être massif. Ici, le gâchis est payant, ou comment mettre fin à l’hybris, la démesure qui guette tout gourmand, celui qui a choisi une autre mort lente que celle proposée par la clope. Pour rejouer les scènes cultes de La Grande Bouffe, il faudra donc chercher ailleurs. La déco ne suscitera aucun commentaire de notre part, contrairement aux couverts : il n’y en a tout simplement pas. Avis aux asiatophobes aux gros

doigts boudinés et débiles moteurs, ici on ne propose (comme il se doit) que des baguettes. Sinon, c’est assiettes en plastique et bols à soupe sales sur le rebord. Gros pouce vers le bas, donc. La plupart des sushis étaient convenablement remplis, contrairement à ce qu’on a pu entendre. Ils ne consistaient pas qu’en une boule de riz. Seuls les California rolls ne ressemblaient pas à grand chose, étant justement roulés approximativement. On a aussi regretté le décalage entre les plats : dommage de manger ses nouilles sans brochettes et inversement ; mais probablement s’agissait-il du rythme des cuissons. Comme par hasard, cela a tendance à hâter la satiété tant redoutée. Enfin, ne cherchez pas les desserts, ils sont absents. La serveuse - avenante, elle - nous a proposé un petit verre de Saké tiède en partant. L’histoire ne nous dira pas si l’établissement nous l’aurait facturé ou non si nous l’avions pris. Dernier conseil, nous nous y sommes rendus un mardi, pas trop de clients. Il doit être beaucoup moins facile de se faire servir par le patron venant collecter vos petites fiches lorsque la salle est blindée le week-end !

Indice indigestion : 5/10 On est ressortis bien calés. Néanmoins, l’incapacité dans laquelle se trouve le client de se servir lui-même limite ses prétentions à se faire péter la panse. Les longs poils uniques que le patron a laissé pousser sur son cou font un peu peur, sinon.

Indice honte : 2/10 Le patron patibulaire devant vous servir le moindre plat, on est vraiment loin du resto à volonté habituel, où tu finissais par squatter pendant des heures le buffet.

du centre-ville. Mais là aussi, ne vous attendez pas à un buffet à discrétion. Il s’agit plutôt d’un grill sur la table pourvue d’une belle hotte pour aspirer la fumée et les odeurs disgracieuses. Le problème, d’après nos souvenirs, c’est la radinerie indigne du patron et des serveurs, qui font tout pour vous dissuader de trop grailler. De plus, on nous a appâtés en évoquant du gibier en hiver : on n’en a jamais vu la couleur. Méfiance, donc. Certains apprécieront la déco tout en bois dans des

espèces de box. Les autres, plus minutieux, se rendront surtout compte qu’ici rien n’a jamais changé, jusqu’à la musique qui est toujours la même depuis plusieurs années. Signe d’une recette qui fonctionne ? En tout cas, le lieu semble rempli d’habitués.

ON NE LES OUBLIE PAS Wok’n’grill (5 rue de Beauregard, Longvic) Celui-là, bien éloigné du centre-ville, on avait prévu de le faire car il proposait de la viande en grill à volonté. Mais le rythme de rédaction insensé et esclavagiste du rédac’ chef de ce magazine nous a empêché de nous y rendre à temps. On a entendu quelques propos élogieux à son sujet. À vous de voir. La Braserade (5 rue Gagnereaux, Dijon) Un des rares établissements « à volonté »

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Le New Colonial (place Barbe, Dijon) Ils proposent apparemment un « barbecue coréen » à volonté, mais la carte, comme le décor aperçu de l’extérieur paraissent tant décrépits qu’on n’a même pas osé y rentrer.


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