Bilan 2013 des élus EELV au conseil régional de Bourgogne

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éventuelle est tellement lointaine qu'on perd son temps et son argent à financer des études précises dès maintenant. Nous sommes sur ces sujets moins isolés que l'an dernier, l'avis récent du Conseil Economique Social et Environnemental sur les infrastructures de transports va dans ce sens. Nous votons cependant sur ces questions souvent seuls contre l'ensemble des autres forces politiques. Le nouvel audit de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), rendu en octobre 2012, nous conforte aussi dans notre analyse. La priorité doit être donnée à la sécurisation et à l’amélioration du réseau existant. L’annonce du ministre Cuvillier sur le passage de 1,7 milliards d'euros à 2 milliards par an pour le renouvellement des lignes est un signe encourageant. Mais l'effort aurait pu être plus net, plus fort. En réclamant la VFCEA (Voie Ferrée Centre Europe Atlantique) parmi les 4 projets prioritaires, dans le projet d'avis sur les infrastructures de transports qu'il nous a proposé, le Président du Conseil Régional va dans notre sens et nous appuyons sans réserve cette demande. La VFCEA est un élément qui peut contribuer à construire un réseau solide pour les transports des bourguignons. En revanche, placer les deux Lignes à Grandes Vitesses (LGV) POCL (Paris Orléans Clermont Lyon) et RR (Rhin Rhône) dans ce projet d'avis diminue beaucoup la force de cette première demande ! Les milliards investis dans les LGV seront perdus pour les milliers de transports quotidiens des travailleurs, des étudiants, des malades… Il y a eu surenchère, tournant historique, changement brutal – et provocation ? - à demander la réalisation entière de la LGV RR, alors qu'il y a peu de temps, devant le conseil régional, le Président Patriat déclarait peu crédible la réalisation des branches Ouest et Sud ! Par ailleurs, notre région est la dernière à financer les routes, tout à fait en dehors de sa compétence. Toutes les autres régions refusent d'investir un euro dans le goudron. Les écologistes sont les seuls à s'y opposer avec constance en Bourgogne, refusant encore six millions d'investissement pour les rocades de Beaune et Sens lors de la session d'octobre 2012, le prétexte étant parfois des engagements pris autrefois par

Énergie et environnement

J.P. Soisson, qui avait ainsi recueilli les fruits de promesses aux élus locaux sans prévoir le financement. Notre groupe demande - et finira par obtenir, parce que ce sera difficile de s'entêter dans l'erreur - l'arrêt dès le budget 2013 et pour l'avenir, du financement des routes. Seuls aussi, nous votons contre les largesses accordées aux quelques passagers intéressés par des commodités nouvelles en matière de transport aérien. Sur un de ces votes nous avons été rejoints par une partie du groupe communiste. J'appuie les demandes des usagers et des cheminots qui refusent les dégradations du service, diminution d'horaires d'ouverture des guichets et suppressions de trains. Je travaille avec l'association SOS TER Bresse pour le rétablissement des trains au niveau de l'offre de 2011 et pour la promotion de la ligne Dijon-Bourg, avec le soutien de nombreux élus locaux et des forces économiques de la Bresse. Des travailleurs ont dû renoncer au train après les suppressions survenues fin 2011, qui ont permis à la région d'économiser à peine un trentième de ce qu'on donnait avec largesse aux routes et aux transports aériens! J’ai défendu mes idées sur le réseau ferroviaire en Bourgogne et sur les axes Paris-Méditerranée, avec une dizaine d’élus écologistes, au cours d’une réunion avec le directeur de la SNCF Guillaume Pépy.

J'ai conservé de nombreuses missions sur ces sujets, qu'il est impossible de développer dans le cadre de cet article. Ü J'ai été élu à la présidence du comité de suivi de deux sites Natura 2 000 concernant les prairies alluviales de la Saône et de la Grosne. Ü J'appartiens aussi au comité de bassin Rhône Méditerranée. Nos rivières restent dans un état souvent médiocre, polluées notamment par les PCB. Je soutiens sur ces problèmes d'eau et d'environnement, la qualité de l'action de la CAPEN, qui fédère avec efficacité les associations environnementales de Saône-et-Loire. J'espère qu'il sera possible prochainement de créer cette grande fédération bourguignonne de l'environnement qui serait un bon interlocuteur pour le conseil régional. Ü En Bresse, nous avons continué à défendre bocage et chemins ruraux, avec insistance, sur le terrain et auprès du Préfet. Nous préparons la longue mise en place d'un schéma de cohérence territoriale. Ü Sur la transition énergétique, j'ai animé des réunions publiques de présentation du projet « Négawatt », basé sur des propositions d'experts et des technologies existantes. J'ai aussi participé aux mobilisations locales ou nationales contre le nucléaire. Ü J'ai été invité par le président de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire aux débats du premier trimestre 2012 sur l'avenir de l'agriculture dans le département. Mon travail en commission, mon expression publique devant des centaines d'agriculteurs ont été pris en compte. On a compris, je pense, qu'en défendant la santé des producteurs et des consommateurs nous voulions redonner toute sa noblesse à la profession agricole.

Territoires Je consacre beaucoup de temps au Pays de la Bresse bourguignonne, que je préside depuis 2006. Le travail collectif que nous y menons depuis sa création en 2004 a permis bien des avancées qui auraient été impossibles sans l'action unie et cohérente de ces 88 communes. Les Pays ont constitué la seule innovation des dernières décennies pour nos territoires ruraux, la seule remise en cause d'un système archaïque et clientéliste qui ne répond plus aux exigences actuelles en matière de cohérence de l'action publique, de développement soutenable, de démarche de projet, de démocratie participative. J'ai défendu ces propositions dans la commission de Saône-et-Loire chargée, sous l'autorité du Préfet, de revoir la carte de l'intercommunalité, et je suis intervenu dans les débats sur la réforme territoriale conduits par le Sénat.

Ceux qui de tous côtés caricaturent notre action doivent comprendre que participer à la vie démocratique du pays, entrer dans ses institutions, c'est donner de l'ampleur à nos indispensables actions de terrain. Il serait facile de rester un groupuscule pur et dur, ne participant à aucun exécutif, il serait facile à l'opposé de rentrer dans le rang et de renoncer à celles de nos propositions qui rencontrent encore les plus vives oppositions. Le chemin entre ces deux écueils est étroit, mais nous prouvons chaque jour qu'il existe.

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