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Le magazine de l’Alliance Française de Bombay

No. 114 Sep / Nov 10



Directrice de la publication Anne DUBOURG

SOMMAIRE / CONTENTS

Maquette Yogesh JADHAV- Spenta Multimedia Impression Spenta Multimedia Traductions Neha KUNTE, Sanjeev PRABHUDESAI, Guillemette ROY

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Illustration et photographie Clea CHAKRAVERTY,Valérie DISPAGNE, Victoire GUENA, Harjeet JHANS, Bharat KEWALRAMANI, Julie VAN RECHEM, Fabien CHARUAU, Festival international de la photographie culinaire (FIPC), MAE, ESAD Couverture: Amélie Ambroise - Chips de crabe- Festival international de la photographie culinaire Ont collaboré à ce numéro Valérie DISPAGNE, Victoire GUENA, Harjeet JHANS-Typo Mumbai, Dipika et Bharat KEWALRAMANI, Shreya MARPARA, Meenakshi MANI, Andrea MARTIGNONI, Maurice MARTINEZ, Ana Gabriela RODRIGUEZ-CSILKY, Guillemette ROY, Andrea RAMIREZ-PENALOZA, Julie VAN RECHEM Remerciements Consulat général de France à Mumbai, Catherine ODEN-Atout France à Mumbai, Xavier CAPPELUT, Tarika GIRDHAR -Novotel Juhu, Génération C, Sampurna CHATTARJI, Daniel DUBOSCLARD, Jean-Pierre PJ StéphanFIPC, Marie CAZABAN-Office de Tourisme du Piémont Oloronais, Edouard MORNAUD, Jean-Claude ROUSSEAU-Ville de La Rochelle, Julie VAN RECHEM, EFIB, IHM Mumbai-Dadar Catering College, Alliance française de Prétoria, Marc BRETILLOT, Myrtille NURY, Claire PEILLOD, -ESAD, Rajneesh RALLAN Sandrine DUTORDOIR- Editions Gallimard, Carol MENVILLE-Albin Michel, Chloé BERGERAT- Capharnaüm, service de presse Editions Flammarion. Tirage 2000 exemplaires

19 RETOUR SUR.. P4 Trois mois d’événements ON Y ETAIT P6 From 14th of July to French school party, rejoice our festive moments RENCONTRE AVEC P8- 9 Daniel Dubosclard, fromager BOOKS P10 Les maisons indépendantes et la rentrée P12 De vive voix : la machine Houellebecq P13 Voix d’hier : Molière P14 Livres à vivre : Import/Export P15 Notes de lecture CINEMA P16 Belles de cinéma P18 Notre sélection Dvds WATCH (OUT) P19 Concerts P20 Actualités : exposition et Journées du patrimoine FRANCE en BREF P22 Musées hauts, musées bas

ALLIANCE FRANCAISE DE BOMBAY http://bombay.afindia.org contact: mag.mumbai@afindia.org Theosophy Hall 40, New Marine Lines, Mumbai 400020 Tel: (91-22) 22 03 59 93 / (91-22) 22 03 61 87 Fax: (91-22) 22 06 61 57

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COVER STORY : P 28-47 Art of Food Food and France are almost in dissociable. The Week of Taste, an event held every year shows the pleasure of French and France lovers for the art de vivre à la française (P29). However, today France is showcasing the art of cooking in many new ways. Through culinary art and design (P40), innovating events towards healthier food habits (P32) French are convincing the world that Food is not only about eating. In Mumbai and India as well, new trends and ingenious people are coming up with ideas (P34,35), also retaining traditional and delicious habits (P44). FRANÇAIS EN MARCHE P47 Actualités FLE P48 Défenseurs de la langue française P49 L’adieu du directeur des cours DERRIERE LE MASQUE P50 The IFAN network REGARDS CROISES P51 Campus France: go for animation studies P52 Cuisines croisées P54 Buzz P55 Escales Indiennes – La Rochelle

DISCOVERY… P24 Normandy, the county of French Impressionists

CALENDAR P 56

AF du Monde P26 Alliance française of Pretoria

FRANCE PRATIQUE P58 Swanky New Premises

EDITORIAL Fall is coming and so are the days of food and design, film festivals, boogie concerts, conferfestivals ! In Alliance française de Bombay, we ences on Mumbai and poetry readings. Keep celebrate food of course with our “Semaine du in touch with our cultural desk so you won’t gout” (Week of taste) but also art with culinary miss any of the cultural activities coming up!


M. Pujolas, consul general of France in Mumbai and Mrs Khoshed Mehta, Air France, offer to Ms.Paromita Vohra a giant Air France ticket.

Paromita Vohra, Mumbai based director, came to La Rochelle and attended the Festival Sunny Side of the docs, thanks to a collaboration between Air France, the Consulate of France in Mumbai, Alliance française de Bombay and the Centre Intermondes of La Rochelle.

Consul general of France M.Pujolas at the opening of the Mumbai artist and cartoonist Morparia exhibition in Theosophy Hall.

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Pot de départ de M.Maurice Martinez, directeur des études à l’Alliance française de Bombay, en compagnie des professeurs et de l’équipe. M.Martinez repart à Sfax, en Tunisie pour son nouveau poste. Lire également P.49



On y était Le 14 juillet fut célébré en grandes pompes au Taj Palace & Towers, dans la Crystal Room. L’invité d’honneur, M. Amitabh Bachchan, l’acteur fétiche de Bollywood, réitéra son affection pour la France lors du discours qu’il donna au début de la réception. M.François Pujolas, consul général de France à Mumbai, revient sur les grands enjeux de la présence française à Mumbai.

Consul général de France à Mumbai, M.François Pujolas et son épouse, Mme Mayumi Pujolas.

M. Amitabh Bachchan, invité d’honneur

M.Pujolas, M.Dilip De et son épouse, l’écrivain Shobhaa De

Ce 14 juillet a été marqué par une place prépondérante des sponsors français: quel regard portez-vous sur la force économique française à Mumbai, quels sont les grands secteurs à observer plus particulièrement dans les prochains mois? La présence économique française est en plein développement et à tous les niveaux. Les principaux groupes français figurent parmi les quelques 700 entreprises de notre pays, présentes à un titre ou un autre en Inde aujourd’hui. Le renforcement de la coopération bilatérale dans les secteurs liés à la protection de l’environnement à l’agro-alimentaire, où notre pays dispose d’une expertise mondialement reconnue et où l’Inde à des besoins immenses, ouvrira des opportunités de développement pour les entreprises françaises. Mr. Bachchan était l’invité d’honneur de ce 14 juillet et vous avez également remis deux médailles à des cinéastes indépendants indiens le jour même (MM Sudhir Mishra et Ketan Mehta): comment voyez vous évoluer les relations entre l’industrie du cinéma indienne et française? Existe-il des projets qui vous tiennent particulièrement à cœur et lesquels? La France est considérée en Inde comme une terre de culture et notre cinéma attire et je dirais même à certains égards fascine. Il a inspiré toute une génération d’acteurs et de réalisateurs. Des coproductions ont été réalisées dans le passé ; elles pourraient se multiplier à l’avenir, favorisées par un accord bilatéral qui va prochainement être signé en ce domaine. Les tournages en France devraient également se développer contribuant à rapprocher les deux cinémas.

M. et Mme Pujolas et Mme Jacqueline Jhavery, membre du comité de l’AF de Bombay.

M. Pujolas et M. Anil Dharker, chroniqueur 6 Impressions Sep-Nov 2010

M. et Mme Mecklai, JAMAAT Art Gallery

M. Marvin Hildebrand, consul général de Canada à Bombay avec Mme Busi Kuzawayo, consul général d’Afrique du Sud à Bombay


On y était

Les agents du Consulat Général de France à Bombay et d’Ubifrance Simone Singh (actrice) avec Mme Naaz Javeri

M. Amitabh Bachchan, Mme Pujolas, Mme Jaya Bachchan et M. Pujolas

Fête de fin d’année de l’Ecole française internationale de Bombay (Efib). Les sections CNED ont présenté un travail théâtral sur l’absurde, dirigé par Mme Catzeflis, et les plus jeunes ont joué Le Petit Prince, de St-Exupéry, dirigé par Mlle Anne-Lise Richard, enseignante. Impressions Sep-Nov 2010 7


Rencontre Avec…

Daniel Dubosclard, fromager Brie, comté ou saint-nectaire ? Depuis quelques années, en Inde, les amateurs de fromages français peuvent se réjouir : Daniel Dubosclard, fromager de son état, pourvoit à leur gourmandise. Il sera à Mumbai avec l’Alliance française de Bombay lors de la “Semaine du Goût”. Entretien. Comment avez-vous entrepris votre affaire de fromagerie en Inde ? Ce fut un hasard, j’avais pensé d’abord ouvrir une chambre d’hôtes en Inde. Mon épouse et moi avions travaillé comme fromagers sur les marchés en France depuis plus de vingt ans. Nous voulions changer d’air, et mon épouse avait très envie de partir en Inde. Nous nous sommes installés à Bangalore, fin 2007, chez une connaissance française qui avait une pension. C’est en discutant de mon métier avec mon entourage indien et français et différents restaurateurs que l’idée m’est venue. Ce fut un pari complètement fou car les fromages ne sont pas du tout intégrés à la culture indienne ! Racontez-nous vos débuts. Je connais bien le milieu et je suis en contact avec cinq laiteries françaises, originaires de Normandie, du Centre, de la Savoie et de l’ Auvergne. Il y a aussi la fromagerie Faut, qui produit les fromages des Pyrénées et qui nous fournit. Nous travaillons également avec le marché de Rungis [l’un des plus grands marchés de nourriture en gros au monde, ndlr]. Il est impossible de fabriquer du fromage ici ! Il existe un véritable savoir-faire français, une culture du fromage, et un lait différent de celui qu’on trouve en Inde. Ma première palette de fromages est arrivée le 12 juillet 2008. Par la suite, j’ai perdu plus de 30 000 euros (trois palettes de fromages) en raison de l’inefficacité logistique indienne ! De quoi devenir fou : il y a eu des problèmes liés à la conservation en chambre froide, de transports, d’organisation, de douanes… J’ai commencé à vendre dans plusieurs villes. A Mumbai, les magasins Indigo et Santé furent mes premiers clients. Une troisième enseigne devrait nous distribuer prochainement. Quelle est votre clientèle ? Principalement des expatriés. A Calcutta, ces derniers se regroupaient pour passer commande, ce qui m’a aussi donné l’idée de la vente en ligne (lire encadré). Selon les distances, les fromages partent par avion ou même par bus ! A Bangalore, bon nombre d’Indiens ayant voyagé ou issus des classes aisées s’intéressent aux fromages. Le Club Cheese de l’Alliance française de Bangalore avec lequel je travaille est un succès et a permis d’organiser des soirées de découverte de différents fromages. Je fais également des dégustations les week-ends dans les supermarchés, c’est un vrai travail de fourmi que d’intéresser les gens au fromage. Quels sont les fromages qui connaissent le plus de succès ? Ce sont les grands classiques en général : comté, brie, morbier, saint nectaire, chèvre, valençay, sainte maure. 8 Impressions Sep-Nov 2010

M. Daniel Dubosclard et son épouse.

Comment voyez-vous évoluer l’intérêt pour le fromage en Inde ? Je crois que c’est désormais à la mode : les gens semblent apprécier le fromage en apéritif, ou même organisent des soirées vins et fromages.Les restaurants proposent aussi des plats à base de fromage comme les salades de chèvre-chaud par exemple. Mais je ne pense pas que les Indiens dégusteront le fromage en dessert, tel que nous le faisons en France. Quels sont vos futurs projets? La Fromagerie va s’agrandir. Je compte former plus de personnel local, notamment à la logistique, transport, emballage et surtout à la coupe. En effet, la coupe du fromage est très importante : il s’agit de mettre en valeur le fromage de façon esthétique et pratique. Cela fait aussi partie d’un certain savoir-vivre et d’une étiquette à la française. Et malgré toutes les difficultés de travailler en Inde, j’ai appris qu’il est possible de monter quelque chose de fort. Je ne compte donc pas m’arrêter ici.


Rencontre Avec… Le saviez-vous ? Il est désormais possible d’acheter du fromage en ligne ! Le site de Daniel Dubosclard, La Fromagerie, http://www.cheeseexpress.co.in/ permet de passer un ordre à distance et de se faire livrer : ingénieux pour les commandes groupées ! La Fromagerie propose près de 62 fromages (lait de vache, de chèvre et de brebis) dont 25 AOC. Appellation d’origine contrôlée (AOC), which translates as “controlled designation of origin”, is the French certification granted to certain French geographical indications for wines, cheeses, butters, and other agricultural products, all under the auspices of the government bureau Institut National des Appellations d’Origine (INAO). It is based on the concept of terroir.

डॅनिएल दुबोस्क्लार्द (चीझ तज्ञ) यांच्या बरोबर एक भेट तुम्हाला कोणता चीझ आवडतो...ब्री, कॉम्पते, की सेंट नेक्तेर? यंदा काही वर्षांपासून भारतातील चीझ-प्रेमींना डॅनिएल दुबोस्क्लार्द हे निरनिराळ्या प्रकारचे चीझ पुरवतात. या वर्षी ‘Semaine du Goût’ करिता ते Alliance française de Bombay मध्ये असतील. सुरुवातीला ते भारतात त्यांच्या पत्नीसह एक हॉटेल उघडण्याच्या विचाराने आले व बंगलोर मध्ये राहू लागले. पण २० वर्षांपासून फ्रांस मध्ये अत्यंत यशस्वी चीझ फॅक्टरी चालविल्यानंतर त्यांना भारतातही हाच व्यवसाय करावासा वाटला. हा निर्णय चांगलाच कठीण ठरणार होता, कारण चीझ हे भरतीय संस्कत ृ ीत कुठेच बसत नाही!

Photo credit: La Fromagerie

भारतात सुरुवात करणं त्यांना खूप कठीण गेलं. भारतात चीझ बनविणे अशक्यच आहे, कारण इथे दुधापासून सर्व काही फ्रांस पेक्षा वेगळे असते. म्हणूनच Normandie, Centre, Savoie, Auvergne व Faut या ठिकाणांहून त्यांनी चीझ मागविण्यास सुरव ु ात केली. सुरुवातीला त्यांना भरतीतील किचकट आयात प्रक्रियेमुळे ३०,००० अधिक युरोंचे नुकसान झाले. तरीही त्यांनी मोठ्या शहरांतील मॉंल्स मध्ये, व मुंबईच्या Indigo व Santé या दुकानांमध्ये चीझ विक्री सुरु केली. L’équipe de La Fromagerie

Semaine du Goût L’ Alliance française de Bombay, le Novotel, et La Fromagerie de Daniel Dubosclard participent à la Semaine du Goût (lire dossier p.27) avec la soirée « fromage à volonté ». Au programme : présentation et dégustation de fromages français, accompagnés de salade, de vin et de pain. Voir calendrier.

त्यांचा गिर्हाईकवर्ग मुख्यतः भारतात राहणार्या परदेशी लोकांचा आहे. आता त्यांनी ऑन-लाईन चीझ विक्रीही सुरु केली आहे. (अधिक माहितीसाठी चौकोनात पहा). त्यांचे चीझ विमानाने, व कधीकधी बसनेही रवाना होते. बंगलोरच्या काही भारतीयांमध्येही आता चीझ लोकप्रिय होऊ लागले आहे. Alliance française de Bangalore मध्ये Cheese Club सह डॅनिएल चीझ पार्टी आयोजित करतात. तसेच ते मॉंल्स मध्येही चीझ टेस्टींग week-ends आयोजित करतात. डॅनिएल म्हणतात की comté, brie, morbier, saint nectaire, chèvre, valençay व sainte maure हे लोकप्रिय चीझ भारतीयांनाही आवडतात. भारतीयांना appetizer म्हणून चीझ आवडतो. चीझ व वाईन पार्ट्यांमध्येही भारतीय रस घेऊ लागले आहेत. तरीही भारतात अजूनही dessert मध्ये चीझ घालून खाण्याची पद्धत आलेली नाही.

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Books

Les maisons indépendantes et la rentrée Les nouveaux titres sont attendus avec impatience par la presse. Derrière : de gros groupes d’éditions qui se partagent les rayons en librairie. Comment réagissent les maisons aux moyens plus modestes mais dont les productions continuent de miser sur un lectorat de passionnés ? Alexandre Chabert, éditeur chez La Tengo, a choisi le meilleur moment de l’année pour prendre ses vacances au Mexique. Septembre. Le mois de la rentrée littéraire. « Plus de six cents nouveaux titres entrent en guerre pour être sur les rayons ! Tous les grands auteurs sont représentés. Pour la jeune édition c’est difficile d’exister, de solliciter l’attention des libraires ». La Tengo se positionne principalement parmi les éditeurs de « polars» et romans noirs. Pour attirer le lecteur, Alexandre Chabert et Frédéric Houdaille, co-fondateurs de La Tengo, ont choisi d’autres techniques de visibilité. « Nous visons bien entendu les médias mais aussi directement notre public, par exemple avec un concert ou une performance lors de la sortie d’un ouvrage ou bien à travers de petits salons littéraires. Le public est d’un naturel curieux », souligne Alexandre Chabert. Aussi, La Tengo sera présente en janvier sur la « petite rentrée littéraire », un événement moins médiatisé mais suivi par le secteur, avec un nouveau distributeur : Flammarion. « En nous associant, notre réseau de distributeur s’agrandit considérablement, la visibilité des livres en rayons est plus importante, mais nous conservons la main sur l’éditorial » explique ce jeune éditeur de 28 ans. L’idéal pour une maison indépendante. Pour de nombreuses maisons, indépendantes des grands groupes d’éditions, réussir à s’imposer sur le marché du livre en France est une véritable bataille. Ainsi, l’association L’ Autre Livre dénonce la « pensée unique » ambiante parmi les salons et autres événements littéraires dominants, et contre-attaque depuis 2003 avec son propre salon, annonçant lutter pour la « biblio-diversité ». « La diversité est le socle qui permet à la littérature d’exister et de continuer à se renouveler. Et c’est ce que représentent les éditeurs indépendants. C’est parce que la France compte des milliers d’éditeurs indépendants – pour ne pas dire de petits éditeurs – que nous avons tant d’auteurs de qualité, et que le marché du livre continue, malgré tout, et quelque soit le support de lecture, à prospérer. On fait souvent un amalgame entre éditeur indépendant et public de niche : pourquoi ne pourrait10 Impressions Sep-Nov 2010

on pas publier de la littérature générale et accessible tout en étant un petit éditeur ? » interroge Brice Rocton, de Quespire, maison qu’il a fondée en 2007. Pour Valérie Millet, éditrice aux éditions du Sonneur, fondées en 2005, la rentrée est « un raz-de-marée en tant que lectrice, une période de laisser passer en tant qu’éditrice ». Sa politique est « d’accompagner nos ouvrages le plus longtemps possible : or la rentrée littéraire est une période de compression du temps, où tout va trop vite, sur une durée trop courte ». Cette maison se donne pour objectifs de publier des textes inédits, oubliés ou méconnus, d’éditer peu de titres mais de les suivre

Photo Credit: MAE

dans la durée. « Bref, le contraire de la surproduction et de la grande consommation littéraire » souligne l’éditrice qui publiera prochainement un auteur indien, Tabish Khair. La blogueuse et lectrice Valérie De Marchi (“Au coin du livre”), souhaite durant cette rentrée « déferlante » être « surprise, trouver un roman qui se démarque réellement, découvrir de nouveaux auteurs étrangers, dans la même veine qu’Aravind Adiga et son roman Le Tigre Blanc ». La blogueuse en elle aurait plutôt soif de numérique, de livres électroniques « faisant l’objet d’une véritable création littéraire ». Brice Rocton, convient de « l’immense bouleversement causé par l’arrivée du livre numérique. Mais le marché en est encore à ses balbutiements et l’on dit qu’il ne sera réellement opérationnel qu’en 2015… ». Reste pour les maisons rebelles de miser sur l’arme infaillible : la passion. « L’ édition indépendante est une affaire de passionnés : seul le plaisir que procure l’objet livre une fois publié par vos soins permet de tenir » conclut Brice Rocton.


Books Paris, autour d’un chai Au coin du livre http://aucoindulivre.fr/ Valérie De Marchi suivra Jean Baptiste Del Amo avec Le Sel, ou encore Antoine Volodine qui publie cette année trois romans sous trois noms et maisons d’édition différents (Verdier, l’Olivier et le Seuil).

La Tengo éditions http://www.la-tengo.com/ Collection Polar Rock dans Paris : vingt romans correspondants aux vingt arrondissements parisiens. A venir : Elysée Noir, de Jesteaire. Elvis du Scène, Stéphane Michaka Paris la nuit, de Jérémie Guez

Quespire http://www.quespire.com/ Le Guide des rades les moins chers de Paris La prochaine édition sortira fin octobre et sera suivie d’un roman d’anticipation et d’un ouvrage illustré élaboré à partir d’un blog connu.

Editions du Sonneur www.editionsdusonneur.com A paraître en octobre : Apaiser la poussière (titre original: The Bus Stopped) de Tabish Khair, traduit de l’anglais par Blandine Longre Le Patron de Maxim Gorki Avatar de Théophile Gautier

Le 30 juillet au soir, la médiathèque de l’Alliance française de Bombay a connu une activité bien singulière. Des membres, des étudiants et des francophiles, au total plus de trente personnes, sont venues savourer un chai et discuter de Paris. A travers les thèmes de la cathédrale Notre-Dame, le Théâtre de la Huchette, le Café et la Parisienne, les auditeurs ont pu écouter différents textes lus en français et en anglais (Rhinocéros de Ionesco, le guide touristique World, Elle Magazine..) par notre bibliothécaire Vijaya Masurkar, Julie Van Rechem bénévole hors-pair et Valérie Dispagne stagiaire culturelle à l’Alliance. Le succès de cette session promet de nouveaux rendez-vous littéraires au cours de l’année.

« Mots dessinés et Bandes croisées» Le gagnant du concours « Mots dessinés et Bandes croisées», a remporté Zazie dans le métro, collection Bayou (Gallimard). Créée en 2005, celle-ci est dirigée par Joann Sfar, auteur des séries Le chat du Rabbin, Le petit vampire, et réalisateur du film Gainsbourg, une vie héroïque. La BD a été gracieusement offerte par la maison d’édition Gallimard, il s’agit de l’adaptation talentueuse du célèbre roman de Raymond Queneau par Clement Ourberie. Celui-ci avait déjà à son actif la délicieuse série Aya de Yopougon (de Marguerite Abouet, également chez Bayou). Ce jeu-concours destiné aux étudiants, a été organisé par la médiathèque de l’Alliance française de Bombay fin août. Les étudiants devaient à l’aide de quatre bandes dessinées francophones disponibles à la médiathèque, remplir une grille de mots croisés à partir de questions posées sur le texte des BD et résoudre une énigme finale. Les BDs choisies étaient : Les bijoux de la Castafiore de Hergé, Broderies de Marjane Satrapi, A la vie à la mort, Jérôme K. Jérôme Bloche de Dodier et Makyo, et Astérix et Obélix chez les Belges, de René Goscinny et Albert Uderzo.

Décès de Robert Laffont

Photo Credit: D.R.

Né le 30 novembre 1916 à Marseille, mort le 19 mai 2010 à Neuilly-sur Seine. Robert Laffont était une figure forte de l’édition. Toute sa vie, Robert Laffont a été considéré comme un autodidacte qui s’opposait aux institutions de l’édition bien établies et ne manquait pas de souligner les connivences entre certaines maisons d’édition et les prix littéraires. Il incarnait l’édition française de la seconde moitié du XXe siècle, et, qui, après-guerre, a maintenu la réputation “intellectuelle” de Paris. Robert Laffont fonde sa maison d’édition en 1941 à Marseille. Sa première publication fut Œdipe Roi de Sophocle. Il se spécialise par la suite dans les romans populaires et les best-sellers. Ainsi, son plus grand succès demeure Papillon, les mémoires d’un bagnard d’Henri Charrière, publié en 1969 et vendu à plus d’un million d’exemplaires.

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Books

De vive voix... La machine Houellebecq

Photo Daniel Mordzinski©Opale/Flammarion

Très attendu, La carte et le territoire, chez Flammarion, est le cinquième ouvrage de Michel Houellebecq. Retour sur un écrivain chez qui talent résonne avec polémique. On connaît son goût de la provocation et de la misanthropie. La cinquantaine, cigarette en coin, une éternelle parka usée jetée sur les épaules, Michel Houellebecq se dit admiratif de Bret Easton Ellis, d’Aldous Huxley, de Baudelaire et de Pif Le Chien. En 2009, Iggy Pop s’inspire de son dernier roman pour son album Préliminaires. Poète, musicien (il collabore notamment avec Carla Bruni), essayiste, Houellebecq peut se permettre de jouer les écrivains cabotins. « Cela fait cinq siècles que l’idée du Moi occupe le terrain, il est temps de bifurquer » écrit ce nihiliste convaincu. Personnage médiatique très bien construit, notamment par ses éditeurs, il se retrouve souvent à la « Une » des rubriques littéraires tout aussi bien pour ses remarques scandaleuses que pour la sortie de ses livres. L’ancien collaborateur de l’hebdomadaire Les Inrockuptibles revient au-devant de la scène après cinq années d’absence pour la rentrée littéraire 2010, avec La carte et le territoire, qu’il publie à nouveau chez Flammarion après une brève séparation pour La possibilité d’une île (Fayard). Houellebecq, né Michel Thomas – son nom de plume provient du patronyme de sa grand-mère maternelle- cultive son image d’écrivain complexe, misanthrope et aigri, ancré dans sa contemporanéité. Il évoque fréquemment la solitude sentimentale et sexuelle des hommes ou le modèle néo libéral, machine à broyer les individus. Son humour acide est devenu une référence. Son style, comparé à un scalpel, plait au public qui l’identifie avec la morosité et la dépression ambiante du XXIe siècle. Avec Marc Levy, Guillaume Musso et Anna Gavalda, il fait parti du club très fermé des auteurs français traduits en 30 langues. L’ écrivain voit le jour à La Réunion le 26 février 1956. Délaissé à l’âge de six ans, il est élevé à Paris par ses grands-parents. Extension du domaine de la lutte est publié par Maurice Nadeau en 1994. C’est un succès flamboyant. L’AFP évoque un contrat d’auteur d’un million d’euros pour le roman suivant, signé chez Flammarion, Les particules élémentaires, qui paraît en 1998. Il est immédiatement plébiscité par la presse et l’opinion, et se vend à 500 000 exemplaires. On s’émeut, on s’indigne, on loue son talent. Houellebecq est désormais à la mode en France : qu’il l’adore ou le haïsse, le lecteur français s’est forgé une opinion. Le milieu littéraire s’attend à le voir couronner par le Goncourt… qu’il ne reçoit pas. Poèmes, nouvelles et essais se succèdent mais c’est avec Plateforme, un roman équivoque qui fait l’apologie du tourisme 12 Impressions Sep-Nov 2010

sexuel, en 2001, que l’auteur devient synonyme de scandales. La possibilité d’une île suit en 2005 (avec en fond une polémique sur l’inspiration raëlienne de l’auteur). Depuis, hormis quelques interventions, c’est le silence, si ce n’est la parution en 2008 d’Ennemis publics, un échange de mails entre Michel Houellebecq et Bernard-Henri Levy, perçu par la critique comme un énième coup médiatique des deux célébrités littéraires. La carte et le territoire se fait donc désirer. D’après l’AFP, Teresa Cremisi, PDG de Flammarion, aurait déclaré qu’il s’agit d’un « roman de 460 pages qui attend les lecteurs, avec plusieurs protagonistes, dont un artiste qui expose des cartes Michelin (sic) ». Dernier signe de la consécration ? Houellebecq a fait son entrée dans le Petit Larousse 2011. Valérie Dispagne

Œuvres disponibles à la médiathèque Atomised, Ed. William Heinemann, 2000 (Particules élémentaires) Extension du domaine de la lutte, Ed. J’ai lu, 2000 Flammarion Particules élémentaires, Ed. J’ai Lu, 2001 Flammarion Plateforme, Ed. J’ai Lu, 2002 Flammarion Whatever, Ed. Serpent’s tail, 1998 (Extension du domaine de la lutte) La carte et le territoire, Ed. Flammarion, 2010 Essais : Houellebecq, de Fernando Arrabal, Ed. Le Cherche midi, 2005 DVD : Extension du domaine de la lutte de Philipp Harrel, 1999 Houellebecq au cinéma Extension du domaine de la lutte, de Philippe Harrel (1999) Basé sur le roman de Michel Houellebecq, servi par un très bon José Garcia, ce film évoque le manque affectif et sexuel des hommes de notre époque. Un informaticien sans ambition et peu attirant effectue une tournée en province avec un de ses collègues de travail qui, indécrottable romantique, cherche en permanence l’amour. Un monument d’humour noir. V.D


Books

Voix d’hier : Molière «[…]. Molière occupe la sommité de notre drame, non seulement comme poète, mais encore comme écrivain.[…]. Chez lui le vers embrasse l’idée, s’y incorpore étroitement, la resserre et la développe tout à la fois, lui prête une figure plus svelte, plus stricte, plus complète, et nous la donne en quelque sorte en élixir. » - Victor Hugo, Préface de Cromwell, 1827.

Dix ans de théâtre, option lourde au bac, et en tout et pour tout une seule scène de Molière à mon actif… Ni choix théoriques des professeurs, ni mode de l’époque, je crois que l’explication se trouve plutôt dans la difficulté à mettre en scène et à jouer au mieux Molière, qui reste encore une des meilleures écoles de théâtre. J’ai des souvenirs vivaces de ce qu’a été cette seule scène : âgée de 9 ans, j’interprétais Louison, la fille cadette d’Argan (Le Malade imaginaire, acte II, scène 8), qui rapporte sous la menace à son père les amours cachées de la grande sœur. Une seule scène et pourtant des semaines de travail. Les termes et la phraséologie du XVIIe siècle, qu’il m’avait fallu décrypter presque mot après mot pour en comprendre le sens, et la gestuelle, car une jeune fille de cette époque ne se meut et ne gesticule pas comme une fillette des années 1980. Cet apprentissage fait partie de toute pratique théâtrale, mais Molière impose d’aller plus loin: on sent derrière soi des siècles de codifications, de règles du jeu moliéresque et de comédiens de talent passés par là. Presque trop joué, en fait… Mais c’est la situation elle-même qui m’avait le plus troublée: comme son contemporain La Fontaine, Molière écrit en millefeuille. Histoire, politique, mœurs, amour, pouvoir, argent: chaque pièce est un véritable cours de psychologie historique, difficilement accessible pour qui ne maîtrise pas le contexte et les sousentendus. Cela revenait pour cette petite Louison à jouer l’innocente tout en dénonçant sa sœur, mais en tâchant de ne pas trop en dire pour l’épargner, puis feindre l’évanouissement pour briser le flot des révélations devant un père que l’on aime mais que l’on sait perdre les pédales. Très inconfortable à créer, je vous assure, mais extrêmement formateur. Jouer Molière, c’est une sorte de rouleau compresseur théâtral (ce qui constitue les « classiques » je crois) qui vous pousse en tant que comédien à maîtriser tous les tableaux, toutes les scènes, les avant-scènes et après-scènes pour ne serait-ce jouer qu’une seule réplique. En un temps et un lieu resserrés, cela vous

Photo Credit: D.R.

Molière est par excellence, l’auteur de référence en France. Ne dit-on pas d’ailleurs s’exprimer dans « la langue de Molière » ? La Pléiade, prestigieuse collection de la maison Gallimard, vient de faire paraître l’intégralité de l’œuvre de cet auteurcomédien et metteur en scène, si cher à la France. Julie Van Rechem se remémore sa première (et unique) scène moliéresque, la porte vers le théâtre.

apprend par le jeu ou la lecture, le théâtre de la vie, manipuler et être manipulé, dire pour faire agir, agir pour faire parler, jusqu’à ce que cette multiplicité éclate en un grandiose final. Le microcosme de la scène représentant le macrocosme du monde… Je ne sais pas si au final ma Louison était convaincante. Elle a été en tout cas une rude mais bonne école…

A short biography Jean-Baptiste Poquelin, or, Molière, (January 15, 1622 – February 17, 1673) Molière began his career on the road as an itinerant actor while he started writing, combining Commedia dell'Arte elements with the more refined French comedy. Molière fame and sense of “farce rose and he became a favorite of the King (his troupe took the name The King's Troupe). Though he received the adulation of the court and Parisians, Molière's satires attracted criticisms from moralists and the Roman Catholic Church. Molière died on stage, in 1673, during a production of his final play, Le Malade imaginaire (The Imaginary Invalid). (Source: Wikipedia) Read: Le Misanthrope (The Misanthrope), L'École des femmes (The School for Wives), Tartuffe ou L'Imposteur, (Tartuffe or the Hypocrite), L'Avare ou L'École du mensonge (The Miser), Le Malade imaginaire (The Imaginary Invalid), and Le Bourgeois gentilhomme (The Bourgeois Gentleman). http://www.site-moliere.com Impressions Sep-Nov 2010 13


Books

Livres à vivre: Import-Export FROM MUMBAI The International Centre of Poetry Marseille (cipM), the embassy of France in New Delhi in collaboration with Alliance Française de Bombay and PEN All India Centre present an unique exchange between French and Indian poets, from Marseille to Mumbai. Caroline Sagot-Duvaroux, Danielle Mémoire and Franck André Jamme are the French poet participating to the 2010 edition, along with Marathi poets Hemant Divate, Mustansir Dalvi and Sampurna Chattarji. Since 1999, the cipM has developed a programme entitled Import/Export for a series of exchange between poets resulting in a bilingual publication. Three French poets and three foreign poets meet once in Marseille and once in a city in the country of the foreign poets in order to translate and to be translated collectively. This collective translation is then read in public events in each country following the translation workshop and integrally published in both original and translated languages.

FROM MARSEILLE Caroline Sagot-Duvaroux She was born in 1947 and as a painter and a writer, she held numerous solo and group exhibitions in France, Germany, Switzerland, Belgium, Austria and Italy. She has collaborated in the writing of revues and several art books. Her latest published works were at José Corti éditions: Hourvari dans la lette; Atatao; Vol-ce-lest; and Köszönöm (2005).

Danielle Mémoire Born in 1947. All her books are published by P.O.L publishing house, as the same body of work. According to P.O.L, “from now more than ten years Danielle Mémoire pursues and deploys this exceptional literary initiative, called « corpus ».” Her most recent books are Prunus spinosa, 2006, and En attendant Esclarmonde, 2009.

Franck André Jamme As an author since the early 1980s, he wrote a dozen of poetry books (most of them in prose) and extracts– most of which were published by Fata Morgana and the Unes éditions. In 1983, René Char asked him to coordinate the publication of his complete works in the Pléiade collection. He has frequently traveled to India since 1982. Having a passion for the contemporary art of this country in brut, tantric and tribal domains, he took part in numerous exhibitions in France (Magiciens de la Terre/Centre G. Pompidou, Azur/Fondation Cartier, Tantra, Vyakul et Korwa/Galerie du Jour-Agnès b.) and in the United States. He is also known as a translator of many Indian writers. 14 Impressions Sep-Nov 2010

Hemant Divate Hemant Divate is a poet, publisher and vice president of a marketing firm. He has been publishing a critically acclaimed poetry quarterly, Abhidhanantar, for the past twelve years. His collection of Marathi poetry was translated into English by noted poet and translator Dilip Chitre English in a volume entitled Virus Alert. He has won several prestigious awards, including the Bharatiya Bhasha Parishad Award, Kolkata.

Mustansir Dalvi Poet and translator Mustansir Dalvi teaches architecture in Mumbai, the city of his birth, and has India’s west coast for a muse. His poems are published in The Brown Critique, Poesies, Poetry India: Emerging Voices, and many e-journals. Several of his poems are included in the anthology Mind Mutations (Sun Rising Poetry Press, Missouri, 2005). His latest book, a collaborative work with architect/ photographer Yashwant Pitkar, is The Romance of Red Stone: An Appreciation of Ornament on Islamic Architecture in India (Super Book House, Bombay, 2010).

Sampurna Chattarji Award-winning poet, fiction-writer and translator Sampurna Chattarji was born in Dessie, Ethiopia on 17th November 1970, grew up in Darjeeling, graduated from New Delhi, and worked in advertising for seven years before becoming a full-time writer. Her books include Abol Tabol: The Nonsense World of Sukumar Ray, The Greatest Stories Ever Told and Mulla Nasruddin (all Penguin/Puffin). She won many awards including the Charles Wallace India Trust (CWIT) Scholarship for Creative Writing 2005 to the Scottish Universities’ International Summer School, Edinburgh. Absent Muses, her second poetry collection is forthcoming from Poetrywalla this month and her second novel, The land of the well, is forthcoming in 2011 by HarperCollins.

Do not miss the public readings in Mumbai: Free Entrance 25th September 2010 6.30 pm Prithvi House, 1st Floor Opp. Prithvi Theater, Janki Kutir, Juhu. 27th September 2010 6.15 pm Theosophy Hall, 3rd Floor, 40 New Marine Lines, Churchgate.


Books

Notes de lecture

niveau de lecture: facile moyen difficile

Les Trois Mousquetaires, d’Alexandre Dumas Qui n’a pas entendu la fameuse devise « Un pour tous, tous pour un » ou le nom de d’Artagnan ? Un grand classique parmi les romans français, Les Trois Mousquetaires, ouvrage phare d’Alexandre Dumas père (le Comte de Monte-Cristo, le Vicomte de Bragelonne, la Reine Margot) a été tout d’abord écrit sous la forme de feuilleton, au XIXe siècle. Le récit, situé sous le règne de Louis XIII (XVIIe siècle) et la politique du cardinal de Richelieu, met en scène d’Artagnan, Porthos, Aramis et Athos, mousquetaires de Sa Majesté, prêts à tout pour sauver le royaume des intrigues du perfide Cardinal. Au programme : chevauchées, duels à l’épée et rebondissements à la Cour de France et d’Angleterre.

Comment cuisiner son mari à l’africaine de Calixte Beyala, Ed. J’ai Lu (154 pages) Mademoiselle Aïssatou, une belle et jeune africaine vivant à Belleville abandonne ses programmes minceur et se remet à la cuisine pour séduire son charmant voisin. Car, entre une certaine Mademoiselle Bijoux et sa vieille maman, l’homme ne lui accorde pas un regard. Qu’à cela ne tienne, notre héroïne va commencer par séduire ses papilles. Entre recettes improbables (boa aux feuilles de bananier et crocodile à la sauce tchobi) et métaphores culinaires, ce livre est bourré d’humour.

Bienvenue de Marguerite Abouet et Singeon Ed. Gallimard, coll. Bayou Bienvenue, une jeune étudiante aux Beaux Arts de Paris, a une vie bien compliquée entre ses galères d’argent, ses petits boulots, sa cousine, Lola, un peu délurée qui rêve d’être actrice, ses voisins bruyants et cette mystérieuse suicidaire qui la veut comme amie. Elle ne sait plus vraiment ou donner de la tête. Marguerite Abouet, auteur de la série Aya de Yopougon et le jeune dessinateur Singeon nous livre ici une chronique drôle et acide de la vie estudiantine à Paris.

Zazie in the Metro de Raymond Queneau Ed. Penguin (156 pages) (Re)Découvrez le 13ème roman de Raymond Queneau, publié en 1959 et énorme succès en France, adapté au cinéma par Louis Malle en 1959 : la petite Zazie et ses jeans ont de quoi être fiers. Monument littéraire qui a consacré l’argot et les néologismes, ce roman raconte la venue de la jeune Zazie à Paris. Pendant que sa mère est avec son amant, la turbulente adolescente explore Paris avec son oncle Gabriel, drag queen à ses heures … Résolument moderne, cet ouvrage déborde de joie et d’expressions uniques.

Une forme de vie de Amélie Nothomb Ed. Albin Michel (168 pages) La machine à succès Amélie Nothomb a encore frappé ! Pour la rentré littéraire 2010, l’auteur belge nous livre un texte déjanté et acide. Comme il est dit dans la première phrase du livre : « Ce matin là, je reçus une lettre d’un genre nouveau ». Par l’intermédiaire de cette missive, l’auteur rencontre un soldat américain obèse posté en Irak. S’ensuit une relation épistolaire dans laquelle l’auteur explore la folie contemporaine, le mal être et les origines de son travail d’écriture.

Impressions Sep-Nov 2010 15


Cinema son autodérision (elle n’hésite pas à se montrer, dans Le bal des actrices, comme une bobo parisienne sure d’être gardienne de LA culture parisienne). J’admire cette indépendance de ton et surtout son cynisme. Son prochain film, Polisse, est prévu pour 2011.

Belles de cinéma, Valérie Dispagne rend hommage aux actrices Les actrices me fascinent, leur beauté, leur grâce, les longues robes de soirée qui les habillent tranchent de manière flagrante avec la triste réalité de l’auteur de cet article, affalée sur le canapé, fagotée d’un pyjama et se bâfrant de pop-corn dans un style à faire pâlir d’envie Bridget Jones. Quand on m’a demandé de rédiger un article sur une actrice, j’ai souffert. Notre cher hexagone compte nombre de jeunes (ou moins jeunes), talentueuses actrices. Il m’a ainsi été très difficile de choisir une seule personnalité. J’en ai donc choisit trois. Trois actrices qui ne se limitent pas au rôle de « porte-manteaux » de luxe. S’il y a une femme qui me fait dire, à 23 ans, « Quand je serai grande, je serai comme elle », c’est bien Anna Mouglalis. Cette grande brune à la voix grave aurait pu n’être que belle, elle est la muse de Karl Lagerfeld, et bien non : polyglotte, elle parle français, italien, espagnol et comprends le grec, elle multiplie les apparitions dans de « bons » films. Connue pour son rôle de Simone de Beauvoir dans le téléfilm Les amants de Flore avec Lorant Deutsch, elle a également incarné une sensuelle Juliette Gréco dans Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar (diffusé à l’Alliance française dans le cadre de La Fête de la Musique). J’ai découvert Anna Mouglalis, dans J’ai toujours rêvé d’être un gangster, un film où elle interprète brillamment une serveuse dans une cafétéria d’autoroute un peu perdue, qui rêve de braquages.

Photo Credit: D.R.

françaises.

La première fois que j’ai vu Aïssa Maïga, c’était dans un court métrage sur Arte. Un jeune garçon était fasciné par la beauté d’une femme dans un supermarché parisien. Aïssa Maïga incarnait cette déesse qui marchait comme d’autres défilent. La belle multiplie les films, elle est apparue, entre autres, dans Les Poupées Russes de Cédric Klapisch et dans Paris je t’aime, mais c’est avec Bamako de Abderrahmane Sissoko (diffusé en mai dernier à l’Alliance française), en 2007, qu’elle est enfin reconnue, puisqu’elle reçoit le César du meilleur espoir féminin. Aïssa Maïga incarne une nouvelle génération d’actrices, talentueuse et discrète. Ces trois femmes vendent du rêve mais surtout incarnent une société qui change. La tendance est aux têtes bien remplies et cela change agréablement de celles qui ne furent des symboles que par leurs aptitudes à jouer la belle idiote sur une plage de Saint-Tropez (Brigitte Bardot n’est pas la seule visée).

Intelligentes, hystériques, perfectionnistes, nombrilistes, on prête aux actrices de nombreux défauts. Celle qui a illustré le mieux ce mythe tout en soulignant la complexité de la figure de l’actrice est Maiwenn Le Besco. L’actrice-réalisatrice a montré son talent dans Le bal des actrices. Connue pour son mariage avec Luc Besson, Maiwenn Le Besco est d’abord une adepte de l’introspection, qui aime faire des surprises. J’aime beaucoup cette actrice, son ton acide et mordant, 16 Impressions Sep-Nov 2010

Photo Credit: D.R.

Les Poupées Russes et Paris je t’aime sont disponibles à la médiathèque de l’Alliance française.

Maiwenn Le Besco


Cinema

फ़्रांसिसी सिनेमा और ब्लैक ह्यूमर आज कल ‘हेक्सॅगॉन हॉल’ में आनेवाली कई फिल्में मृत्यु और सामाजिक-व्यंग इन विषयों पर आधारित हैं| “हँसी ही दुखियों का आखिरी सहारा है”- यह कहावत आज की कई फिल्मों के विषय से सच साबित होती है| इसी लिए आज कैंसर, गैर-कानूनी परदेस-वास, और ऐसे ही गंभीर और सामाजिक से ज्यादा वैयक्तिक पैमाने पर निषिद्ध विषयों पर फिल्में बनाई जा रही हैं| लेकिन आज के ‘Political Correctness’ के ज़माने में ‘ब्लैक ह्यूमर’ वाले चित्रपट बनाने वालों को कई मुश्किलों का सामना करना पड़ रहा है | फ्रांस में २५ अगस्त को निकली हुई Bertrand Blier की फिल्म Le bruit des glaçons में नायक (Jean Dujardin) को अपने कैंसर (Albert Dupontel) के साथ संवाद करना पड़ता है| (शायद लेखक Michel Houellebecq पर आधारित) इस ब्लैक कॉमेडी में नायक जिंदगी को पकड़कर रखने की कोशिश करता है, और उसका कैंसर उसे सब छोड़ देने का उपदेश करता है | इससे भी सनकी है Vincent Lannoo की Vampires, जो फ्रांस में १ सितम्बर को निकलेगी | इसमें इक रिपोर्टरस की टीम की मुलाकात Vampires के इक परिवार से होती है, और वें पातें हैं कि Vampires के परिवार को भी इन्सानों की तरह कई कठिनाइयाँ होती है| दरअसल इस फिल्म में गैर-कानूनी परदेस-वासियों पर व्यंग किया गया है| थोड़ी गंभीरता से विचार करने पर यह सवाल उठता है कि क्या ब्लैक ह्यूमर ‘विरोध’ का इक साधन बन रहा है? हम जिन चीज़ों पर मात नहीं कर पाते, या जिन चीजों से हमें सदमा पहुँच सकता है, ऐसी चीज़ों पर अगर हम हँस दें, तो जिंदगी और आसान हो सकती है| (Alliance française de Bombay की मीडिया लाइब्ररी में ब्लैक ह्यूमर सम्बंधित Philippe Héraclès की किताब ‘ Le grand livre de l’humour noir’ और Jean Marie Poiré की फिल्म (DVD) ‘Le père noël est une ordure’ उपलब्ध है |) जरूर आईयेगा! Semaine du Goût (Tasting Week) के अवसर पर Alliance française de Bombay में Jonathan Nossiter की वाइन की अंतर्राष्ट्रीय विक्री पर आधारित ‘Mon-

dovino’ यह फिल्म दिखाई जायेगी| इसमें वैश्वीकरण पर टीका कि गयी है | अपनी चीज़ें बचाने के लिए लोग किस हद तक जा सकते है यह इस फिल्म में दिखाया गया है |

Impressions Sep-Nov 2010 17


Cinema

News and reviews The first cycle of films to be screen will be by Jacques Tati. Check our program leaflet and website for locations, timing and updates.

Jacques Tati 1909-1982 “ There aren’t too many filmmaking legends whose entire output can be counted on the fingers of both hands, but this towering, graceful, pipe-puffing auteur, a comedic genius often compared with Buster Keaton, achieved his reputation on the basis of six feature films. His theme, his style, his mise-en-scène, all suggested the eternal struggle between Man and Machine; his was a kind of intricate slapstick in which characters found themselves at the mercy of progress, and his affinity for silent-screen comedy was mirrored in his own nearly total abstinence from dialogue.” A new book will be out soon surrounding the great cinematic icon, Jacques Tati and titled The Quiet Man. It is written by Simon Golding and will be launched in December 2010. (Sources: Biography from Leonard Maltin’s Movie Encyclopedia, on www.jacquestati.com and IMDB)

Sélection de DVDs par Meenakshi Mani Le Placard (2001) de Francis Veber n’est pas un film sur l’homosexualité mais utilise le sujet à travers une comédie hilarante et intelligente basée sur des quiproquos permettant de sortir « du placard » des thèmes tels que l’humiliation, le regard des autres et les effets de la rumeur. Après l’immense succès du film Le dîner de cons, Francis Veber fait revivre le fameux François Pignon, un personnage bien connu et récurrent dans son univers depuis 1973. Cette fois ci, François Pignon revient sous les traits de Daniel Auteuil, dans le rôle d’un comptable dans une grande entreprise qui fabrique des préservatifs. Lorsqu’il apprend qu’il est sur le point d’être congédié sans raisons apparentes, il suit les conseils d’un voisin et décide de faire courir la rumeur qu’il est homosexuel. Pour des raisons “politiquement correctes” et par crainte d’un procès pour discrimination, la direction de l’entreprise décide alors de le garder. Mais Pignon avait sous estimé les situations auxquelles il s’exposait. Il devra en effet faire face au regard des autres, tant dans sa vie professionnelle que personnelle. L’aile ou la cuisse (1976, Zidi) Ce film, réalisé en 1976 par Claude Zidi (La zizanie, le premier Astérix, Les ripoux, Les charlots), n’a pas vieilli d’un iota. Surtout que déjà à cette époque on parlait de la malbouffe, des trucs ignobles, immangeables, qui sont dans nos assiettes depuis quelques années. 18 Impressions Sep-Nov 2010

Chaque année, la France attend deux choses essentiellement: le Beaujolais nouveau et la sortie très médiatisée du guide “Duchemin” qui fait la pluie et le beau temps dans le milieu de la restauration. Ici on ajoute une étoile, là on en retire carrément deux. Pour cela, autour de l’incontournable Duchemin père (de Funès) des dizaines de testeurs sillonnent le pays pour goûter anonymement les spécialités des restaurateurs locaux. Un jour, les épreuves du fameux guide sont volées. On apprend qu’il s’agit d’une fourberie du groupe Tricatel, à qui appartiennent des restaurants rapides sur les autoroutes et qui rachète par dizaines les petits établissements ruinés. Charles Duchemin, dans une querelle d’honneur, décide de s’attaquer à son ennemi indigne. Heureuse chance, l’animateur Phillipe Bouvard (dans son propre rôle) les invite tout les deux dans sa célèbre émission “Tous les coups sont permis”. Le film se veut une comédie même si parfois on se prête à réfléchir sur les situations réalistes que véhicule le long métrage. Une hirondelle a fait le printemps (2001, Christian Carion) Sandrine (Mathilde Seigner ) est formatrice en informatique dans la région parisienne. Mais elle ne supporte pas sa vie. Fatiguée par le stress et la perpétuelle routine de sa vie, elle décide de se consacrer à l’agriculture. L’âme solitaire et sa soif de grands espaces la conduisent au Vercors pour reprendre la ferme d’un vieux ronchon (Michel Serrault), usé par une vie de labeur champêtre, et la transformer en gîte rural. Une hirondelle a fait le printemps est une véritable bouffée d’air pur. Dans des paysages époustouflants, le couple Michel Serrault/ Mathilde Seigner, sublime et complice, irradie un bonheur communicatif et harmonieux.

Photo Credit: D.R.

The Alliance française de Bombay is happy to announce its new cinema partnership with NCPA and Prithvi theatres from September onwards. Films will be screened once a month in the theatres. The event will be free for Alliance’s members.


Photo Credit: YAPA

Watch (Out)

Concerts 23 septembre Electro Deluxe

1er Décembre Yapa

Electro Deluxe est un électron libre sur la scène actuelle. En mélangeant le Jazz, le Groove, le Hip Hop et la Soul, les six membres du groupe donnent une interprétation personnelle du mot Jazz. Depuis 2006, Electro Deluxe collabore avec les plus grands pour notre plus grand plaisir. Qu’ils soient accompagnés de la voix sensuelle de Crystal Night, des errances poétiques du rappeur britannique HKB FiNN ou de la musique de Didier Lockwood, Electro Deluxe crée un univers à part.

Yapa s’auto décrit comme « un trio de guitare et percussions », à mon sens, le groupe peut, surtout, être décrit comme des amis voyageurs qui mêlent Jazz, Funk, musique des Balkans et rythmes africains. Les quatre parisiens (trois guitaristes, un percussionniste) ont le sens de l’hospitalité sur leurs dernier album, Pariwaga, (titre en écho à la conception de l’album, enregistré entre Paris et Ouagadougou) ils ont invités nombres d’artistes burkinabés. Invité surprise et surprenant, le chanteur franco-allemand, Patrice dont le reggae-pop s’intègre à merveille dans cette mosaïque musicale. myspace.com/yapa yapa.over-blog.fr Impressions Sep-Nov 2010 19


Watch (Out)

The Great Unwashed and Stumble Asleep The Great Unwashed Dirt. Grit. Sweat and sensuality mixed together. Masses upon masses of men all living together in a great jumble of touch, a mingling of sweat and strong smells. The Great Unwashed becomes a fitting description of the men who are the subject of this suite. (…) To be sure, this project has nothing to do with the social or political reality of India. There is no intention to document India. Rather, this is the photographer’s own artistic expression of men and their bodies. This is a simple exploration of the boundaries of his daily experience in India.

Photo Credits: Fabien Charuau

Stumble Asleep Sleepers. Sleeping on the streets in uncomfortable ways, seeming like dead bodies in a crowd of body parts. Disturbed looks on sleeping faces, limbs and torsos struck out at awkward angles. This series manifests the intention to document the dreams of the sleepers in a completely biased, distorted way. The idea behind each dream is never really happy or positive. (…)

Fabien Charuau double exhibition at Matthieu Foss Gallery from 2nd to 30th of September

Photo Credits: Fabien Charuau

For the last twelve years Fabien Charuau (b 1974) has been based in India, working on photo documentaries, photo journalism and portraits. His work has been seen in Indian and European publications like Wall Street Journal, Elle, Vogue, GQ, Rolls Royce Yearbook and Elle Decor.

More details: 11am to 7pm (Sunday closed) Matthieu Foss Gallery Ground Floor, Hansraj Damodar Bldg Goa Street , Ballard Estate Mumbai - 400 001, India T: +91 22 6747 7261/ 6747 7262 news@matthieufossgallery.com www.matthieufossgallery.com www.fabienc.com

20 Impressions Sep-Nov 2010


Watch (Out)

Journées du patrimoine à Mumbai Du 15 au 19 septembre 2010, les rues de Mumbai vont frémir d’une rumeur : on visite, on découvre, on rencontre, on raconte ! Car pour la première fois, l’Alliance française a décidé d’organiser à Mumbai les «Journées du patrimoine». Vous aurez l’occasion de pénétrer dans des lieux méconnus de Mumbai, de Khotachiwadi (Girgaum) à Saint-Andrews (Bandra), de visiter pas à pas des rues très souvent empruntées, comme Sir P. M. Road (Fort), mais jamais vraiment décryptées, de comprendre enfin qui sont les grands hommes et femmes qui ont fait la ville : Annie Besant, Arthur Crawford, Cowasji Jehangir et bien d’autres encore. Pour compléter ces visites, des conférences de spécialistes du patrimoine mumbaikar partageront leur passion, et une lecture de textes où le patrimoine de Mumbai devient un personnage incontournable. Les étudiants de l’Alliance française de Bombay vous feront redécouvrir la ville aux côtés de Louis Bromfield (Les Nuits de Bombay), de Rohinton Mistry (L’Equilibre du Monde), de Salman Rushdie (Les Enfants de Minuit) ou de Patrick Boman (Retour en Inde) et de tant d’autres auteurs qui ont conté Mumbai… et dont certains ouvrages sont disponibles à la médiathèque de l’Alliance française. Au fil des années, les Journées du patrimoine en Europe nous ont enseigné trois termes-clefs : protection, partage et transmission. Il est donc temps de venir nous rejoindre pour partager et transmettre l’héritage exceptionnel de Mumbai! J.V.-R

मुंबई मध्ये ‘परंपरा दिवस’ १५ सप्टेंबर २०१० ते १९ सप्टेंबर २०१० या कालावधीत मुंबईला एक वेगळाच अनुभव मिळणार आहे. यंदा पहिल्यांदाच Alliance française ने मुंबईत ‘परंपरा दिवस’ साजरा करायचे ठरविले आहे. या दिवसांत मुंबईकर मुंबईत ऐतिहासिक महत्त्व असलेली अनेक स्थाने नव्या दृष्टीकोनाने पाहू शकतील. फ्रान्स मध्ये ३० वर्षांपासून, व युरोपमध्ये गेल्या काही वर्षांपासून हा परंपरा दिवस अत्यंत जोमाने साजरा केला जातोय. ज्या लोकांनी यात भाग घेतला आहे, त्यांच्या जवळ नक्कीच अनेक रम्य आठवणींचा साठा असेल – Roubaix च्या Art Gallery मध्ये गप्पा मारणे, Palais de l’Elysée (Elysée Palace) येथे वेळ काढणे, पॅरीस मेट्रोची अनोळखी स्टेशन्स बघणे, Nice च्या Palais Lascaris चे निरीक्षण करणे, तसेच Grand-Orient de France च्या Lodge मध्ये शिरणे. (अधिक माहिती करिता N113 पहा) फ्रेंच व युरोपिअन लोक अश्या रीतीने त्यांचा इतिहास घडविणाऱ्या जागांना भेट देणे पसंत करतात. यातील काही जागा ईतर दिवशी जनतेकरिता बंदही असतात. म्हणूनच ‘परंपरा दिवस’ असलेल्या रविवारी सकाळी ८ वाजल्यापासून लांबच लांब रांगा दिसू लागतात. हीच जादू मुंबईत आणण्याच्या उद्दिष्टाने Alliance française ने येथे हा सोहळा आणण्याचे ठरविले. इथे कित्येक ऐतिहासिक वस्तू व ठिकाणे आहेत, तसेच अनेक रीतीरीवाजही आहेत, जे आता मुंबईचे वैशिष्ठ्य बनले आहेत. मुंबईचा हा समृद्ध आणि विविधरंगी इतिहास, विशिष्ट वास्तुशैली असलेले विशिष्ट इलाके या सर्वांमुळे परंपरा दिवस नक्कीच सफल होईल. या वर्षी १५ ते १९ सप्टेम्बर आपणास गिरगावची खोताचीवाडी, वांद्र्याचे Saint-Andrews, व फोर्टचा पी. एम. रोड या सर्व भागांना बारकाईने जाणून घेता येईल. तसेच मुंबईला घडविणाऱ्या काही थोर व्यक्तिंची (Annie Besant, Arthur Crawford, Cowasji Jehangir ई. यांची) माहिती दिली जाईल. Alliance française de Bombay चे विद्यार्थी आपणाला Louis Bromfield (Night in Bombay), Rohinton Mistry (A Fine Balance), Salman Rushdie (Midnight’s Children) व Patrick Boman (Retour en Inde) या व मुंबई बद्दल लिहिणाऱ्या अश्याच अनेक लेखकांच्या दृष्टीने मुंबईचे दर्शन घडवतील. (यातील काही पुस्तके Alliance française च्या médiathèque मध्ये उपलब्ध आहेत.) इतकी वर्षे युरोपच्या परंपरा दिवसाने आपल्याला संरक्षण, सहयोग व प्रचार या तीन गोष्टी शिकविल्या. आता आपणही मुंबईत हेच करुया!

Inscriptions et renseignements : culture.mumbai@afindia.org Theosophy Hall, Alliance française de Bombay Impressions Sep-Nov 2010 21


France en Bref

Musées hauts, musées bas* Les musées parisiens prennent la route des régions françaises. Regards sur cette nouvelle décentralisation. Le titre éponyme de la pièce de Jean-Michel Ribes (2005) peut faire sourire. Mais c’est un peu ce qui se passe avec les musées en France en ce moment. Depuis 2003, une politique de décentralisation des grandes institutions culturelles parisiennes a donné naissance à de nombreux projets. Initiée par Jean-Jacques Aillagon, alors ministre de la Culture (2002-2004), cette politique a pour objectif de valoriser des territoires peu connus, de rendre accessibles à tous les Français (et non plus aux seuls Parisiens) les fonds artistiques et enfin, d’accroitre l’influence des musées.

à toutes les cultures européennes, ce musée a pour projet de concentrer la culture liée à la Méditerranée et à l’Europe. Outre la volonté de rapprocher les Français de leur patrimoine, il s’agit également de développer la politique culturelle européenne: les villes de Metz, Lens et Marseille ont d’abord été choisies en raison de leur proximité physique avec l’Allemagne, la Belgique, la Suisse et l’axe méditerranéen, permettant de fait à la France de conserver son rôle de pôle européen de la culture. Valérie Dispagne

*Musée haut, musée bas, Jean-Michel Ribes

Cependant, le 12 mai dernier, les Français ont découvert le musée Pompidou de Metz. Cette nouvelle institution culturelle compte 5 020 m2 de surface d’exposition et se veut le pendant du Centre Pompidou de Paris (également appelé musée Beaubourg). Caractérisé par une architecture des plus novatrices (les journalistes et différents observateurs situent l’œuvre de Shigeru Ban, de Jean de Gastines et de Philip Gurnuchdjian entre un chapeau chinois et un champignon), le musée est présenté non comme une simple extension du Centre Pompidou mais comme une entité propre, financée en majorité par la communauté d’agglomération de Metz et disposant de sa propre politique culturelle. Le directeur de Beaubourg-Metz affirme son indépendance tout en faisant état des excellentes relations qu’entretiennent le musée parisien et son homonyme (pour l’inauguration de Beaubourg-Metz, le Centre Pompidou a gracieusement prêté 700 œuvres à son «cousin de campagne »). Le Louvre prend, lui aussi, la clé des champs. Le musée le plus visité au monde a consenti à l’ouverture d’une institution portant son nom à Lens. Les travaux pour concevoir ce bâtiment de 28 000 m2 sont en cours sur les sites d’anciens bassins miniers et devraient s’achever courant 2012. Tout l’enjeu pour les collectivités locales est de valoriser leur région souvent qualifiée de « sinistrée ». Les instigateurs du projet souhaitent que les collections du Louvre soient « au service de l’ensemble de la nation ». Autre grand chantier en cours : le MuCEM (musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) à Marseille. Né suite à la disparition du musée national des Arts et Traditions populaires et à sa transformation en un nouvel espace dédié 22 Impressions Sep-Nov 2010

Centre Beaubourg-Metz

Site du futur Mucem

Photo Credit: D.R.

Si cette volonté de déplacer les principaux centres culturels est relativement nouvelle en France, elle est très répandue dans le monde artistique anglophone. Dès 1969 Peggy Guggenheim, grande collectionneuse d’art, décide de déplacer les œuvres qu’elle possède à Venise. Actuellement les « filiales » de grands musées américains ou anglais sont légions à travers leurs pays respectifs mais aussi à travers le monde. En France, l’Etat avance à petit pas: suite à l’annonce de la création du Louvre d’ Abou Dhabi, de nombreux Français exprimèrent leurs craintes de voir leur patrimoine déplacé dans un autre pays.


France en BREF

म्युसे ओत, म्युसे बास्

पॅरीस के म्यूझीयम्स अब फ्रान्स के ग्रामीण इलाकों की तरफ विकेन्द्रित हो रहें हैं|

Jean-Michel Ribes के २००५ में लिखे गए नाटक ‘Musées hauts,

musées bas’ का शीर्षक यहाँ बिलकुल उचित होगा, क्योंकि

फ्रान्स के म्यूझीयम्स के साथ अब यही हो रहा हैं| २००३ में पॅरीस के सारे सांस्कृतिक केन्द्रों का विकेन्द्रीकरण करने की

नीति की वजह से कई प्रकल्पों का प्रारंभ हुआ| उस समय के

(२००२- २००४) संस्कृति प्रचार-मंत्री Jean-Jacques Aillagon ने

इस नीति का निर्माण किया, जिसमें अज्ञात स्थलों का निरूपण

किया जाता है | इसका उद्दिष्ट: है म्यूझीयम्स का महत्त्व बढ़ाना |

फ्रान्स में भले ही म्यूझीयम्स और विविध सांस्कृतिक केन्द्रों

के विकेन्द्रीकरण की कल्पना नयी होगी, लेकिन अंग्रेज़ राष्ट्रों में यह कई सालों से इस्तमाल की जा रही है | १९६९ में Peggy

Photo Credit: D.R.

किया जाता है, और सिर्फ पॅरीसियन लोगों को ही नहीं, बल्कि

सभी फ्रेंन्च लोगों को कला के लिए नियंत्रित धन को उपलब्ध

अब Louvre ने भी ग्रामीण विभागों में प्रवेश करना प्रारंभ किया

Guggenheim, जो एक जानी मानी कला की संग्रहकर्तीं हैं,

है | दुनिया में सबसे ज्यादा देखे जाने वाले इस म्यूझीयम ने

दान देने का निश्चय लिया | अब अमरीका

कि अनुमति दी हैं | पुराने खनन मैदानों पर २८००० m2 की इस

इन्होनें अपने पास संग्रहीत कला-वस्तुओं को वेनिस शहर को

और इंग्लैंड के कई

बड़े म्यूझीयम्स की शाखाएँ केवल इन्ही देशों में नहीं, बल्कि पूरी

आखीर Lens गाँव में इसी नाम के म्यूझीयम को स्थापित करने

भव्य इमारत को बनाने का काम शुरू हो चुका है, और २०१२ तक

दुनिया में बनने लगी हैं | लेकिन फ़्रान्सिसी म्यूझीयम्स का

पूरा होने की संभावना हैं | कई सालों से ‘विपत्ति स्थान’ माने

है | हमें अब तक उस समय का विवाद याद है जब अबू धाबी में

के सत्ताधारिओं के सामने सबसे बड़ा आव्हान है | इस प्रकल्प

लोगों ने इस बात पर अपनी नाखुशी जताई थी, कि उनके देश

लाभ सारे राष्ट्र की सेवा में लगाया जाये |

मामला थोडा नाजुक हैं, और सरकार धीरे धीरे तरक्की कर रहा

गए प्रदेश को अब मौल्यवान बनाना और साबित करना यही यहाँ

Louvre म्यूझीयम बनाने की बात निकली थी, और कई फ्रेंन्च

को चलानेवालों का उद्दिष्ट यही है कि Louvres को होने वाला

की सांसक ् ृतिक पूँजी किसी दूसरे राष्ट्र में चली जायेगी |

इसी तरह का और एक प्रकल्प है Marseille का MuCEM (Eu-

फिर भी, पिछले मै के १२ से १६ तारीख के बीच फ्रेंन्च लोगों ने Metz में Pompidou

म्यूझीयम की स्थापना देखी | यह

म्यूझीयम ५०२० वर्ग मीटर की जगह पर फैला हुआ है, और

ropean and Mediterranean civilizations Museum) | इस प्रकल्प

की निर्मिति प्रचलित कलाओं और संस्कृतिओं के राष्ट्रीय

म्यूझीयम की घटती के साथ हुई, जिसका रूपांतर अब एक नयी

पॅरीस के Pompidou Center (Beaubourg ) का प्रतिरूप है | Metz

जगह में हुआ है, जहाँ यूरोप की सारी संस्कृतियों का सम्मलेन

है | Shigeru Ban, Jean de Gastines और Philip Gurnuchdjian के

यूरोपीयन संस्कृतियों पर जोर डालना| यह प्रकल्प भी २०१२ तक

से लेकर कुकुरमुत्ते तक

इन सभी प्रकल्पों का उद्दिष्ट फ़्रान्सिसी लोगों को अपनी

में Pompidou म्यूझीयम की वास्तुकला शैली बिलकुल अनोखी

होगा | इस प्रकल्प का मूल उद्दिष्ट है मेडीटरेनियन और

इस अनोखे आकार को पत्रकार और आम देखने वाले चीनी टोपी

पूरा होगा|

की उपमा देते हैं! इसी कारन Metz के

इस म्यूझीयम को पॅरीस के Pompidou Center से अलग अपना अनोखा अस्तित्व प्राप्त हुआ है | इसकी देखभाल के पैसे भी ज्यादा कर के Metz संप्रदाय से ही आतें हैं, और इसकी अपनी

संस्कृति के और करीब लाना तो है ही, लेकिन उसी के साथ साथ एक एकत्रित यूरोपी संस्कृति की निर्मिति करना यह भी हैं|

Metz, Lens और Marseille इन स्थानो को चुनने का कारन था

अलग सांस्कृतिक नीति है | Pompidou-Metz के संचालक ने

कि वे Germany, Belgium

बढीया सम्बन्ध रखते हुए Metz का स्वातंत्र्य सम्हाला है |

संसक ् त ृ ि के आधारस्तभ ं की भूमिका अच्छी तरह से निभा पायेगा |

Metz- Pompidou म्यूझीयम और उसके पॅरीसी हमनाम के बीच Pompidou –Metz के उद्घाटन के लिए पॅरीस के Pompidou Center ने अपने ‘ग्रामीण हमनाम’

को ७०० कलावास्तुएँ दी हैं !

और Switzerland और Mediterranian

Axis , के काफी करीब है, और इसी तरह फ्रांस अपनी ‘यूरोपियन

- Valérie Dispagne

Impressions Sep-Nov 2010 23


Discovery

Normandy, the county of French Impressionists The Impressionist Normandy Festival, open till end of September, offers the visitor a unique site of Normandy. Rouen plays an outstanding role in the history of art of the end of the 19th century. The city that Pissarro once described as being “as beautiful as Venice” became emblematic of modern painting. This festival brings together works by Monet, Gauguin, Pissarro, Sisley and other masterpieces of the end of the 19th century. The show first time addresses the Norman city as a laboratory for artistic innovations, between urban and rural landscape, between old stonework and rapid industrialization, all of which vibrated in the reflections of the Seine.

libre de droits exclus achat d’espace © ATOUT FRANCE/Catherine Bibollet

City on the Seine river: impressionistic reflections Located in a buckle of the Seine, Rouen offered numerous picturesque motives. Indeed, in the paintings executed by Claude Monet during his first stay in Rouen in 1872 and by Camille Pissarro in 1883, the main focus was the Seine where the water and the sailing boats contrasted with the Gothic church spires. The river was furthermore the source of inspiration for studies of the general atmosphere, popular with the Impressionists: Armand Guillaumin painted scenes of riverbanks covered with snow with which he developed a kind of landscape painting that was influenced by Romanticism. But most notably, the hustle and bustle of the harbor and the industrialization of the city were eternalized by the artists’ canvases. On the other hand, the traditional silhouette of “the city of a hundred bell towers”, as Victor Hugo called Rouen, also lent itself to Impressionist renderings; some particularly picturesque sites, such as the Rue de l’Epicerie, have thus been the focus of attention of most artists. Furthermore, Monet’s two series of the cathedral of Rouen can be seen as the climax of Impressionism. In his atmospheric studies, painted from two different viewpoints, the motif of the cathedral dissolves into pure light and colour, yet remains recognizable. It was also in Rouen in 1896 that Pissarro began his first true series of townscapes.

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A museum to discover : Giverny Nestling in the valley of the Seine between Paris and Rouen, Giverny is famous for Claude Monet and his gardens. “The musée de l’Impressionisme de Giverny” opened in 2009 as a tribute to the Impressionist painters who settled in the Seine. When he settled in Giverny, on 29th April 1883, Claude Monet (Paris 14th November 1840 – Giverny , 5th December 1926) fell in love with the place where he could give his passion for gardening free rein. First the Clos Normand, then, from 1890 onwards, the Water Garden were to demonstrate his passion not only for the plants, but also for their « stage direction », in which he showed great originality, creating two gardens so unlike any others. From April to October, the gardens offer a succession of remarkable flowerings. Here, the visitor is invited to share a unique experience, entering the very depths of the painter’s imagination. Check the ongoing exhibitions: www.fondation-monet.com http://giverny.org

Do not miss: Till the end of September, locals and tourists will be able to enjoy the peacefulness of an “Impressionist” river tour on the Seine. From June 12th to September 28th, take place on board of the launch Cavelier de la Salle II for an impressionist river tour “with the flow of the Seine” and rediscover the fluvial walks painters loved so much. Normandy: easy to access and romantic From Paris airport it is just an hour drive into the green hills of Normandy. If you follow the Seine Valley from there towards the sea, you will encounter medieval fortresses perched on white cliffs, romantic chateaux and venerable monasteries surrounded by big parks. You will also see Rouen, Normandy‘s ancient capital where you will love the narrow lanes and pretty boutiques. Honfleur is a charming little harbour in the Seine estuary, famous for its picturesque architecture and atmosphere.


Discovery

© ATOUT FRANCE/Daniel Gallon - Dangal

© ATOUT FRANCE/CDT Calvados/CDT Calvados

Mont Saint-Michel, of course, is the place not to be missed when you come to Normandy. This island and its abbey which turns this year 1.300 years old, is a mystic place. It is one of the sacred mountains of the world, where sunrises and sunsets are unforgetable moments. www.rouentourisme.com

Normandy, an hour drive from Paris is perfect to relax and spend a family or a romantic stay. Did you know Camembert comes from Normandy? The Normandy region produces four distinct AOC quality-certified cheeses: Camembert, Livarot, Neufchâtel and Pont l’Evêque. Round in form, Normandy camembert is a soft cheese with a floury crust left to ripenfor 35 days. The cheese was perfected by Marie Harel, a lady farmer from the town of Camembert, in 1791, following the advice of a priest (originally from Brie) who was staying with her. More than 50 million AOC quality-certified Normandy camembert rounds are produced annually.

© ATOUT FRANCE/Hervé Le Gac

© ATOUT FRANCE/CDT Calvados/CDT Calvados

More information and tours on: Livarot Cheese Museum www.livarot-aoc.org Vimoutiers Cheese Museum www.camembert-country.com La Ferme Président in Camembert www.fermepresident.com

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Af du monde

Alliance française de Prétoria Prétoria, centre administratif de l’Afrique du Sud, occupe une place singulière dans ce pays non francophone, en dehors de la zone d’influence coloniale, coupée d’une partie du monde pendant l’apartheid*. Entretien avec Maguelone OrliangeLadsous, directrice de l’Alliance française de Prétoria. Existe-t-il une culture française à Prétoria ? Pas vraiment car les colons et immigrés venus d’Europe n’étaient pas francophones. Cependant les huguenots [Protestants, ndlr] d’origine française dans ce pays ont importé la culture de la vigne et un certain art de vivre à la française, ainsi que de nombreux patronymes français qui furent adoptés par les Afrikaners [un Afrikaner est un sud-africain blanc, au XVIIe siècle, il s’exprimait dans un dérivé du néerlandais : l’afrikaans, ndlr]. En revanche, ces immigrés ne parlaient déjà quasiment plus le français. La culture française a tout de même conservé un réel éclat avec de nombreux échanges artistiques ou des voyages… Mais ces dernières années les Sud-Africains découvrent dans l’Afrique francophone de nouvelles opportunités, ce qui a motivé leur demande vers l’apprentissage d’un français plus professionnel.

Comment s’organise le réseau Afrique du SudSwaziland-Botswana? Ce réseau a été développé ces cinq dernières années. Concrètement, le délégué général (en même temps directeur de l’AF de Joannesbourg) a mis en commun nos efforts en terme de programmation culturelle, formations, outils de communication…

Vous donnez des cours de portugais, d’anglais, d’espagnol, de zoulou et d’afrikaans. Pourquoi ? Nous donnons ces cours en fonction des demandes de particuliers et en l’absence d’Instituts Cervantes et Camoens, et grâce aux accords et aux aides des ambassades d’Espagne et du Portugal. Pour le zoulou et l’afrikaans : nous le faisons sur demande uniquement car ce sont des langues vernaculaires.

Quelles sont vos activités actuelles et vos projets? Nous avons en ce moment une expo photo « Esprit du sport» d’Amélie Debray, un marché français et un ciné-club. Notre médiathèque est également active avec un book-club une fois par mois, un atelier contes et deux ventes par an de livres en direct avec une librairie parisienne « La Boucherie » (qui a un projet d’implantation à Prétoria). Nous souhaitons travailler plus en profondeur sur la francophonie. Pretoria n’a pas de festival digne de ce nom et la proximité que nous avons avec les ambassades francophones, africaines en particulier, constitue un avantage évident. Enfin, il y a un an et demi, nous avons ouvert un pôle traduction-interprétariat 26 Impressions Sep-Nov 2010

qui monte en puissance, en particulier avec les instituts de recherche.

Dans quel environnement social et politique se situe votre Alliance ? L’ Alliance n’est connue que de ceux qui la connaissent ! Nous devons faire un gros effort de communication avec tenue de stands dans les centres commerciaux, participation aux portes ouvertes dans les écoles et les universités et de nombreuses campagnes d’affichage. Par ailleurs l’insécurité latente à Prétoria ne rend pas le travail facile. Elle est due à la pauvreté (trois cambriolages en deux ans), à l’emplacement de l’Alliance (dans un quartier semi-populaire) et à son architecture difficile à sécuriser (nouveau bâtiment avec de grandes baies vitrées…).

L’Alliance française de Prétoria en bref : L’Alliance française a été fondée en 1951. Elle est située au 99 River Street, à Sunnyside, dans un quartier « bobo » de métissage culturel et racial (chose très rare à Prétoria). L’Alliance accueille une trentaine de professeurs et 1 000 élèves par an. Elle se compose d’une médiathèque, d’un laboratoire de langue “Speed Lingua” (quatre PCs équipés), d’un café, d’une salle d’expo polyvalente, d’une salle enfants, d’une salle de profs, d’une salle service traduction, d’un espace Campus France ainsi que de sept salles de cours dont quatre équipées avec des smartboards et accés wi-fi. Plus d’informations sur : http://www.alliance.org.za/-Pretoria * L’apartheid (mot afrikaan signifiant « séparation, mise à part » ) était une politique de développement séparé affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques. Il fut conceptualisé à partir de 1948 en Afrique du Sud et aboli le 30 juin 1991. (Source : Wikipedia)


ART OF FOOD Photo Credit: Myriam Gauthier-Moreau - Langoustine / Festival International de Photographie Culinaire

Art of Food

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Art of Food Manger permet au corps de subsister et ne devrait avoir d’autres fonctions. Il faut savoir éliminer tout superflu. Cette déclaration, paraphrase en substance, l’idée que le Mahatma Gandhi attribuait aux plaisirs de la table*. Gandhi aurait-il pu vivre en France ? Certainement pas sous l’avatar dont il a fait cadeau à l’Histoire. Car s’il existe bien un pays qui est systématiquement associé à la nourriture, à la bouffe, à la bonne chère, à la table, bref, à la gastronomie, c’est ce bon vieil hexagone. Manger ? Plus qu’une fonction ou un besoin, chez les Français, il s’agit d’un art, d’un plaisir et d’une célébration des sens, de tous les sens, réquisitionnés pour cet acte récurrent, mais jamais rébarbatif. Les aventures d’Astérix le Gaulois ne se terminent-elles pas toujours autour d’un festin ? Quelques deux mille ans ap. J.-C, nos Gaulois tiennent toujours autant à prouver et à parfaire leur réputation de gourmets, et rivalisent d’ingéniosité afin de montrer l’étendue de leur savoir dans ce domaine. Qu’il s’agisse de littérature gourmande, de recettes de grand-mères élaborées avec soin façon XXIe siècle ou de performances culinaires innovantes, la France place la barre très haut. Et pour bien être sûre que personne n’en perde une miette, elle a même déployé chaque année, en pleine rentrée, sa Semaine du Goût, incontournable dans cette ère du bien-être et du bien-manger.

28 Impressions Sep-Nov 2010

C’est à cette occasion que l’Alliance française de Bombay et son magazine ont décidé de partager cette fierté nationale qu’est la gourmandise. Au-delà de la découverte des traditions culinaires « à la bonne franquette » que le gourmand goûtera lors des événements organisés par notre institution, le francophile pourra aussi lire dans ces pages les spécificités toutes françaises du design et de l’art culinaire, juste de quoi attiser les sens et faire frémir les papilles. Bon appétit ! *”Food should be taken as a matter of duty-even as a medicine-to sustain the body, never for the satisfaction of the palate” in Key to Health, M. K. Gandhi , October 1948, ed. Jitendra T. Desai, Navajivan Mudranalaya, Ahmedabad-380014 India © Navajivan Trust, 1960

A matter of taste At the occasion of the 21st edition of the Semaine du Goût (Week of taste) that will take place from the 11th to the 17th of October 2010 everywhere in France and since 1992, professionals will share their know-how by acting in their region. Let’s join the Alliance Française de Bombay from the 18th to the 22nd of October to celebrate the taste in Mumbai. See our calendar P56-57 and our leaflet. The Semaine du Goût is supported by the Ministry of Food, Agriculture and Fisheries and by the ministry of National Education. www.legout.com


Art of Food Novotel promotes French “art de vivre” in Mumbai during the Taste week It is in the Burgundy room, an open space with a beautiful large view on the sea, just overlooking Juhu Beach, that the French in Mumbai will celebrate their French Taste week through cheese and wine degustation (read P8). As a foodie and general hotel manager of the “last French chain of hotels through the world”, as he underlines it, Xavier Cappelut will emphasizes anything French within the regular promotion of his hotel. “I love that Novotel Juhu will be associated with French culture and business along the integration of the local culture” he says. The hotel will welcome artists, more wine and French parties and business events. The Olio restaurant will expand its Mediterranean flavors to the French “provençal” specialties and the hotel expects to have French guest chefs during the year. As a brand, the Novotel is part of the larger French group Accor. The hotels are a mix of Accor hotel brands – Sofitel, Pullman, Novotel, Ibis, Mercure and Formule 1. “Our challenge is to give more visibility to our hotel as a brand. Novotel Juhu is an up-market category of hotel, and although it fits into the Novotel standards all over the world, its unique position on Juhu beach makes it an incredible space and a flagship property” adds M. Cappelut. Xavier Cappelut brings with him 18 years of expertise in the hospitality sector and an astute knowledge of the Asian markets. He has shouldered responsibilities in various roles across Accor’s renowned brands Sofitel and Novotel in countries including Vietnam and Indonesia. Mumbai was an opportunity that he didn’t want to miss. “I wanted to be a part of what is going on in India right now. I haven’t had the time to discover much of Mumbai yet, but I am planning to taste the real authentic cuisine of this cross-cultured city very soon”.

Do not miss: - Win a trip to Paris! And many more international destinations for the 1st anniversary of Novotel Juhu. - On presentation of their cards members of Alliance française de Bombay will benefit discounts at the Novotel Juhu (Sunday Brunch at the Square restaurant for Rs.1599 and avail 50% discount on pool access 10% discount on spa treatments at Serena Spa, 10% discount on gym membership at In Balance Fitness Centre) Novotel Juhu is Alliance française’s hotel partner.

Art de vivre à la française Andrea Martignoni, originaire d’un « petit village égaré dans les montagnes suisses », imaginait « les Français exceller dans l’art de la flânerie auquel ils devaient s’adonner à cœur joie dans leurs beaux parcs, sur les berges de la Seine ou perchés sur les collines de Montmartre. Je les voyais jouir de l’air libre et enthousiasmant qu’on devait respirer dans les cafés et les bistrots, Gitanes au bec ». Cette image a encore cours aujourd’hui, quoique parfois écornée par d’autres réalités très françaises et parisiennes. Ainsi, pour Andrea Ramirez Penaloza, Colombienne, vivant à Washington et ancienne habitante de Paris, il existe « deux France, une où on habite les week-ends, quand on est touriste ou qu’on est riche, et l’autre, celle de la classe moyenne, celle des étrangers et de la vie quotidienne. » Elle juge cette « autre France » plus que « décevante, avec des gens amers, intolérants (surtout envers les étrangers), qui se plaignent de tout (même des 35h !), des métros puants et surtout de la solitude ». Mais elle admet avoir trouvé « un équilibre entre ces deux mondes, à se sentir Français avec du vin, du pain et du fromage, à se plaindre des touristes et à profiter de chaque instant ». Ana Gabriela Rodriguez Csiky, Vénézuélienne habitant Paris souligne la beauté de la femme française qui “montre la beauté naturelle de sa peau quel que soit son âge ». Prendre son temps, prendre le temps d’apprécier les bonnes choses, mets et boissons, arts et littérature, et de deviser avec son entourage amical et amoureux : voilà où réside l’art de vivre à la française. Il n’est donc peut-être pas besoin d’être en France pour le vivre… Contributions recueillies par J. V-R Impressions Sep-Nov 2010 29


Art of Food Why we have a home in Paris, four points by Dipika and Bharat Kewalramani, Mumbai residents and France lovers. In how many other cities can one go for an ice cream and on the way walk past centuries of history? And where else will the ice cream be so small (but special) that one loses weight walking to and from Berthillon on the Ile de la Cité?

Dipika Kewalramani at a friends party on the Seine river

Health is taken seriously, it is not only a business. The doctor’s are well trained and empathetic, but unlike those in the US and India, are not into chopping up patients for the sake of money. Allowances are available for the less privileged. Food is authentic. Paris is still missing a few ethnic foods, but what is different is the quality of raw ingredients used. The taste and smell of the milk changes by the season depending on what the happy cows of Normandy ate that day. In the spring the milk smells of fresh mown grass and opening a bottle of Calvados always brings a rush of fresh Normandy apples. Vraie crème Normande holds the strawberries because the cream is the treat. There is authenticity in the pleasures of food in France.

Photo Credit: MAE

Photo Credit: Bharat Kewalramani

It is also a safe place for our teenager to discover independence, where motorists will stop if they see a kid crossing the street, where the public transport is efficient and relatively un-crowded. It’s easy to amuse kids and visitors because there is so much to do. Besides that, there is a home-feeling and a unique sense of service. At our favorite restaurant which has become our local canteen, Le Cherche-Midi, the kid constantly hankers for pasta with squid ink, a treat served only occasionally in a menu that changes frequently but they would happily serve it to her. Shopkeepers will not let you buy a dress you love when you try it on because “Madame, frankly, it is not suitable for you”. There is still an ethos of the best customer being the long term customer. Last summer our daughter’s first boyfriend came to visit. The two went off to roam the streets; when I was walking to meet them for lunch at a café we frequent, the owner came out to me and said “Monsieur, you know your daughter has a small blond boyfriend? Just checking….”. Paris waiters are professionals. They may not always smile, but at least the smile is not ‘à la carte’ as it is in New York. And they have eyes like hawks lest your glass run dry.

Photo Credit: Bharat Kewalramani

Paris is unchanging. India is a hectic place where we have to deal with constant change. Paris is relatively unchanging, though we would not mind if the Tour de Montparnasse were to disappear. There is continuity and tradition and no desire to prove how with-it one is in a fast moving world.

Typical Bistrot in France 30 Impressions Sep-Nov 2010

The Kewalramani family in one of their favourite restaurant


Art of Food La cuisine française, de Julie Van Rechem * Ah la gastronomie française… Elle fait souvent rêver, et se déguste rien qu’en entendant le nom des plats : ratatouille, crêpes, bœuf bourguignon et bien sûr croissant. Cet imaginaire fait de rondeurs, de saveurs, de plats familiaux néanmoins sophistiqués, trouve ses racines dans un phénomène bien hexagonal : les Français adorent parler de nourriture et notamment de leur gastronomie devenue un véritable patrimoine… Depuis Rabelais, et plus encore à partir du XIXème siècle, tout un discours littéraire (Balzac, Flaubert, Dumas), scientifique (Escoffier) puis cinématographique (Chabrol) a vu le jour sur la cuisine française ; les chefs se sont mis à écrire tout comme les critiques gastronomiques.

Mais dans l’assiette ? Une variété rare, c’est vrai : la géographie y est pour quelque chose, imaginez la diversité agricole d’un pays bordé de mers, traversé de rivières et de lacs, mêlant plaine où paissent tous types d’animaux, où la chasse amène à table les venaisons, et montagnes où se créent des traditions fromagères. Une France du blé, du seigle, du sarrasin, et même du maïs ! Celle de la pomme de terre et celle de l’olivier, de la canne à sucre antillaise et de la betterave picarde : cette richesse des terroirs a été entretenue, protégée et encore enrichie depuis le XVIIIème siècle par la recherche scientifique (croisements, implantation de variétés exogènes etc.). C’est ce qui explique aujourd’hui des marchés français couverts de dizaines de variétés de tomates, pommes de terre, tomates, melons, pommes… Et que jamais un chef cuisinier ne confondrait entre elles. Dommage que cette connaissance des terroirs et des saisons quelque peu étiolée soit parfois réduite à l’étranger aux seuls vins et fromages. Et quelle déception de rencontrer des Français qui n’aiment pas l’un ou l’autre, ou ne savent pas le choisir ! En retour, quelle émotion de rencontrer un étranger sachant parler des vins et des fromages français. Cependant l’édifice de règles culinaires édictées au début du XXème siècle, la « cuisine de nos grands-mères », s’est progressivement érodé sous l’influence des autres cuisines internationales, de produits nouveaux, de chefs étrangers, de la lassitude aussi et des expérimentations venues directement des cuisines françaises. La Nouvelle Cuisine, fusion, moléculaire, bio et bien d’autres : autant de nouvelles tendances venues dynamiser un modèle qui s’essouffle, souvent accusé d’élitisme et toujours perçu comme onéreux. Peu populaire, la cuisine française ?

Photo Credit: DR

Mais pourquoi la cuisine française, parmi toutes les autres, a-t-elle été élevée au rang d’art à part entière ? A la différence d’autres traditions régionales, elle s’est en fait vu servir par un ensemble d’artisanats de luxe : porcelaine, cristallerie, orfèvrerie, linge de maison, les arts de la table à la tradition trois fois centenaire ont trouvé en France une de leur plus haute expression. Tout comme l’art du service, qui s’y est développé et raffiné, ou l’art de créer un lieu parfait pour des agapes, le restaurant (XIXème siècle). Tout contribue donc à ce que le décor soit planté. Photo du film Julie & Julia, avec Meryl Street, de Nora Ephron, un favori de Julie Van Rechem.

Et bien, jetons un coup d’œil dans une cuisine : que mangent au quotidien les Français ? Et bien surtout… des plats “italiens” pour commencer, les pâtes ravissant étudiants, enfants et couples pressés. Le fast-food ? Le Français y va pour l’aspect ludique. Cuisine asiatique : on s’essaie aux curries et au chowmein. Cuisine maghrébine bien sûr, avec couscous et tajines, ou même américaine : les cheesecake et les brownies ont la côte. Restent quelques touches très françaises : un accent sur le frais, légumes, fruits et laitages, de la viande aussi qui semblent souvent entrer dans la composition de tous les plats. Et des détails qui ne trompent pas : vinaigre de vin rouge plutôt que blanc, moutarde à l’ancienne, confiture de fruits peu sucrée, verres à eau et verres à pied, casseroles de tailles variées et gadgets culinaires. Combien d’ateliers pour apprendre à faire des macarons, de blogs s’interrogeant sur la meilleure recette de brioche, de rayons de livres consacrés aux verrines, aux sushis, aux tapas ou aux plats en sauce de notre enfance ? Et combien de débats enflammés! Pain au chocolat ou chocolatine ? Crêpes au sarrasin ou au blé? Doit-on mettre de l’ail dans le gratin dauphinois ? Le chocolat est-il meilleur avec 60 ou 70% de cacao ? Les Français ne s’en lassent pas : et ce qui fait la force de la gastronomie française, c’est sans doute cet amour inconditionnel de tout un peuple pour se délecter de toute cuisine où le goût l’emporte sur tous les autres critères. *Julie Van Rechem a animé la conférence « Eating France » pour l’association de femmes, Indus International à Mumbai le 13 août.

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Art of Food

Succulent Parisians To do one’s shopping at the market, to choose one’s recipes, to cook and dine in a friendly atmosphere when traveling in Paris: Aurélie Mahoudeau and Marion Waillard Valès recreate with their touristsguests the art of living “à la française”.

The public we are targeting is only made up of foreign tourists and gourmands, wealthy and curious. We focus on Englishspeaking countries because we can speak English. The tourists we meet wish to discover the unusual Paris of the gourmets. What are the gastronomic particularities and specificities you make discover on the markets? When visiting markets, we insist on the seasonality of fruits and vegetables, of cheeses and on the origins of the products. We talk about the specificities and the history of the French gastronomy. We are not “Chefs” but “expert” cooks. We are trying to cook some family food that we would cook at home when having friends to dinner. The recipes we choose for our clients are always recipes they can follow at home. You say you focus on the art of dining, a concept that seems to be trendy again. What do you think about it? It is something that never disappeared in France. To have friends or family at home with a good dinner and a nice table is part of our tradition. Thus, to share this experience with foreigners is a really good way to make them feel Parisian for a few hours. How would you describe the art of living à la française? Good question. It is a combination between weakness for good food, conviviality and chic. It also means to take the time to choose one’s menu, to select carefully the ingredients according to the recipe, to cook and to prepare a nice table. Some French people are very epicurean and so are we. What are the big trends for dinner in France and especially in Paris? A simple but flavourful food. A lighter menu, with an aperitif instead of a starter, a meal and a dessert but not necessarily cheese. The wine will be served for the aperitif. It is also the occasion for our friends to discover new wines, less classic than the bordeaux or bourgognes. In summer for instance, we can offer some southern wines with the season products. It is also 32 Impressions Sep-Nov 2010

Photo Credit: Succulent Paris

Since when and how did you get the idea of the gourmets tours? We created Succulent Paris two years and a half ago. Our start point was the idea that it is very different to visit a foreign city when knowing someone who lives there. One can thus discover shops addresses, restaurants (in not very touristic quarters) that one would not have noticed with only tourists information. Both of us have a passion for food and wish to share the French cuisine, emblematic in our country.

possible to organise the diner like a picnic, like a drinks and buffet dinner. Which are the trendy areas that are booming in Paris? The trend is towards small restaurants with only a few tables, with a brief menu or even a single menu, sometimes in not very lively or even outlying quarters. There is also a return to the “cuisine bistro”, where the importance is given to the quality of the products and the home-made dishes. For more information visit: www.succulent-paris.com


Art of Food

Le Fooding Créé en 2000, le mot Fooding est né de la contraction de food (nourriture) et feeling (sentiment, sensation). Par hasard, pour faire une rime en « ing », Alexandre Cammas, journaliste, a ajouté ce suffixe à Food dans un article pour Novamag sur l’apparition de nouveaux modèles de tables. Le Fooding® est un label apposé à toutes les initiatives nouvelles, intéressantes, de chefs, restaurateurs, designers culinaires, ainsi qu’à toutes les productions (guide, événement, site) du Bureau du Fooding qui s’efforcent de mettre en pratique cet état d’esprit. En 2000 a lieu la première “Semaine” du Fooding, sponsorisée par San Pellegrino. Il s’agit d’un événement unique construit autour de la cuisine selon une thématique qui change chaque année. En 2002 par exemple, un dîner/pique-nique a été organisé au Palais de Tokyo, ou encore, des chefs de palaces ont réinventé la street food en plein hiver en 2005… Depuis 2008, le Guide Fooding est totalement indépendant. Le site www.lefooding.com est remis à jour et de nouveaux événements sont désormais attendus pour 2011.

Le saviez-vous ? Le Guide Fooding France en vente sur www.lefooding.com, rassemble 864 restaurants de style avec plus de 200 nouveautés pour embrasser le goût de l’époque. Au menu : cuisines d’auteurs, caves à manger, refuges VIP, gastrodromes, planques vertes, melting popotes, take away, finger food...

Photo Credit: D.R.

Charlotte, du Bureau du Fooding, revient sur quelques concepts. Pouvez vous nous en dire plus sur la Bazarette Fooding - les festivals (Calvi on the rocks, Biarritz) et sur vos événements: quelles sont les idées véhiculées derrière? La Bazarette Fooding est née d’un constat : c’en est assez de mal manger pendant les festivals de musique (fini le sempiternel kebab ou hot-dog)! Aussi, cette année, la Bazarette Fooding promène sa gourmandise dans les festivals rock de l’été pour régaler oreilles et papilles des festivaliers! Réunion joyeuse de petits producteurs et artisans locaux, véritable marché éphémère, la Bazarette accueille le public pour des apéritifs autour de la crème des produits de chaque région. Le boucher grille sa viande, le fromager tartine, le maraîcher presse... Retour aux choses simples !

Photo Credit: MAE

Quels sont les grands événements Fooding à ne pas rater à la rentrée 2010 en France ? En France, nous lançons du 1er au 3 octobre Les ébullitions perpétuelles, un restaurant éphémère ouvert 3 jours sans interruption dans la galerie W (18ème). En hommage à la Marmite perpétuelle, l’une des plus célèbres enseignes de bouillon restaurant parisien du XVIIème, 18 chefs Fooding se succèderont pendant 72 heures non stop pour maintenir en ébullition leur “bouillon restaurant” et servir en continu leurs recettes signature au public parisien. Parmi eux : Inaki Aizpitarte, Yves Camdeborde, Alberto Herraiz, Jean-François Piège, Christian Etchebest, Stéphane Jego, Federica & Fabrizio Mancioppi, William Ledeuil, Grégory Marchand, Christophe Beaufront, Christophe Michalak... Comme toujours, les bénéfices des entrées seront reversés à Action contre la Faim. Et toujours en novembre, nous sortirons le Guide Fooding 2011 qui sera un guide anniversaire et qui reviendra sur tout ce qu’il s’est passé en 10 ans au Fooding et plus généralement en cuisine! Impressions Sep-Nov 2010 33


Art of Food

Turning Tables and more

The first Turning Tables event was done in collaboration with Kshama Prabhu the chef who heads The Tasting Room. The second was with Chef Mrigank Singh from Blue Frog and was hosted at Blue Frog owner Srila Chatterjee’s home, Olio’s (Novotel) chef Ashutosh, Chef Vicky Ratnani from Aurus, Chef Shantanu Gupte from Valhalla and chef Mukul Tanwar from Fat Duck, London.

Mansi gives away a few secrets in an e-mail interview. Extracts. When and how did you start ? Why Mumbai? Brown Paper Bag began as a blog on Blogspot in December 2008. Starved for cool things to do in Bombay, we started this blog, primarily to explore creative ideas we had, and also unearth interesting stuff to do in the city, beyond the regular bar shopping scene. Mumbai’s not connected, it’s isolated! People hang with their friends, and friends of their friends, and there’s really not that many ways to step out of that circle. Turning Tables is a cool way to do just that. What’s the story behind the name? A brown paper bag is super versatile – you carry your lunch in it, shopping, even an alcohol bottle. We wanted to capture that diversity. It is also the anti – “IT” bag: you’d rarely catch us writing about super established, luxury brands, we’re more interested in underground finds.

How do you pick up the guests? We’ve had people give us many different reasons for wanting to attend Turning Tables. The top one, we think, is the desire to meet and interact with other cool people that BPB is associated with. A lot of foodies get excited at the idea of having a celebrity chef cook for such a small gathering, in a non-fancy kitchen. Plus, the meals are usually much cheaper than what they would pay at the actual restaurant, which is a big bonus. 34 Impressions Sep-Nov 2010

Photo Credit: Surisuri , www.dreamstime.com

Brown Paper Bag’s Turning Tables is an innovating and charming concept brought to Mumbai by a delightful duo of foodies, Mansi and Kanika. Turning Table is an informal gathering of strangers around g delicious food. A -willing- host and his de house and kitchen, a celebrity chef, his hou team and a battalion of unknown guests are picked up and selected once a month in Mumbai. The invitees discover each other and the menu along the evening. oth But BPB is organizing more than just a Bu h i it’s i ’ blog bl gives i i gathering: insightful contents to enjoy the city. To participate, be connected! Brown paper Bag : http://www.bpbweekend.com/

BPB is not only about the food: it’s about the “coolest places and things to do in Mumbai” what’s your definiton of “coolest” ? Anything that we’d want to try – something as way out as a rickshaw, or as normal as a new restaurant. How do you source your information? We gad about a lot! We walk around the city, scout social networks, get tips from readers and vendors hoping to get featured, tap into our network of friends – if you ever hear about anything we can check out, let us know! Your favorite eating spots in the city (budget, medium, expensive)? Budget: Snack Shack, Bandra, for yum, cheap Parsi food; Tibbs Frankie at Cusrow Baug, Colaba Causeway; medium: Busaba’s crunch lunch + one beer for Rs 350; expensive: Fiama Pizza and Brandy Schnapps at Trattoria (Taj President), Mumbai’s original Italian restaurant. How would you define the Mumbai lifestyle compared to the one you would have seen in the West for example or elsewhere? I see Mumbai’s lifestyle as a lot more evolutionary. We’re not saturated, but constantly changing and eager to try new things. Which in that sense is more exciting than New York for instance, which is where I lived. Your secret trick: how do you girls manage to visit so many (good) food places and look so fit and pretty? We’re not allowed to put on any more weight, because the brown paper bag can barely fit the two of us as it is !

Did you know? Check the In Memoriam page of the website for an update of the loss of cool places in Mumbai and the disappointments over the bad ones!


Art of Food Trendy “back to basics” chefs rule France Do the names Loiseau, Ducasse and Bocuse seem familiar to you? And for good reasons, when people talk about the French gastronomy, they seem to be the only ones! And yet France is reach and innovative in term of culinary practice. Nowadays, refined and exacting chefs, rebellious and hardy, are bold enough to bring together tastes and colours, textures and flavours, for the happiness of both taste bud and the eyes. Generation C is a young association of talented chefs, many of them trained by famous names all over France. Some also have travelled the world before settling back to their native country. http://www.generations-point-c.com/ Meet Sébastien Richard, general secretary of Generation C, chef and owner of La Table de Sébastien. What is Generation C? The association “cuisines and cultures generation” is six years old. It gathers chefs and people who love the cuisine world. It currently counts 45 members including 4 best workers in France and a lot of chefs with one or several Michelin star(s). We also have settled apprentices exchanges and trainings, validated by the national Education. What is your view of the evolution of the French cuisine? One has much talked about the Nouvelle cuisine trend in the 1980s, then local food or cuisine-fusion … We keep focusing on the basis of the cuisine (cooking, flavoring, products …). The French food is more and more exported, so we have no particular tendency or guide line, the member cook what they want. The molecular cuisine is very rare in a family’s kitchen, but no one refuses to look, to understand and to know. Are French chefs more sensitive to the world’s cuisines? Do they travel more often, for instance? Yes, French chefs travel a lot: for exchanges as well as for meals, the cuisine stays a way of communication and open-mindedness contributes to the creation inspired by travels. According to you, what are the main assets defining the French cuisine?

Rigour, product, know-how, exchanges, open-mindedness. Could you present your restaurants and the choices you made for its creation? I opened my restaurant twelve years ago with a team of twelve people. We love our work and wish to make our clients appreciate it. We give value to the respects of the products, the baking, the flavoring, our tendency is Locavore (75% of our products are local products). We have one Michelin star since 2010 and our investments enable us to possess a beautiful period restaurant with a good value for money.

Women chefs in France today Women are definitely no kept behind in France’s cookbooks of the 21st century. Among names such as Flora Mikula, AnneSophie Pic or Hélène Darroze, Rougui Dia, a young chef of Senegalese origin stole the heart of Parisians. Label France, the former magazine of the ministry of External Affairs, had dedicated a story on her, in one of its last issues. At the age of thirty-one, Rougui Dia is one of the very few women chefs at a top Paris restaurant – the gourmet Petrossian restaurant, which opened above the famous delicatnessen in 1999. A faultless career but not without its pitfalls With a haughty bearing and the delicate figure of a dancer, this young prodigy can pride herself on a far from traditional career path. A Frenchwoman of Senegalese origin, this daughter of a manual worker who came to France in the 1960s to work in a factory in Neuilly-Plaisance was introduced to the subtleties of flavour at a very early age. “Every evening, my mother concocted traditional French dishes and African specialities, never frozen food!”, she recalls, with a hint of nostalgia. For Rougui, the culinary adventure began at the age of thirteen, on the day when she took her mother’s place at the stove to prepare “latiéré khako”, a Peul (a West African people) dish based on semolina and spinach, for her seven brothers and sisters. This first attempt proved a great success. “My brothers congratulated me. I realised then that cooking was not necessarily a chore,” admits the young woman who soon abandoned the idea of becoming a fashion designer to take up a career in cooking. With a vocational Baccalaureat after a faultless school career, she came up against the problem not only of finding someone to take her on as an apprentice, but also the rivalry of certain colleagues who used every means to undermine her, in a macho world in which few women are accepted. Her determination and strong temperament enabled her to overcome these obstacles as did several of the people she encountered - pastry chef, Philippe Conticini and chef Sébastien Faré who took her on at Impressions Sep-Nov 2010 35


Art of Food his restaurant before taking her to Petrossian in 2001. Here she has carried out every job, from table service to cooking. Then, in 2005, the ultimate honour - Armen Petrossian - the RussianArmenian owner of the restaurant founded by his father in 1920 - appointed her chef and put her in charge of a team of ten people. He gave her a completely free hand to create an entirely new menu. Hesitant at first, Rougui Dia rose to the challenge. Inspired by Senegalese, Indian, West Indian food and Caucasian culinary traditions, she blends flavours and spices and creates new combinations. “My cooking is a story of integration. I add my own tastes and culture to the dishes, dipping into my childhood memories,” she reveals. On the plate, the results are amazingly imaginative: Iranian shrimp curry garnished with spinach and kasha, crab and poutargue risotto, for example. The man who gave her her chance does not regret it. “I wanted to break away from the tradition that demands that a chef be a man from the inner circle, by offering the means to succeed to a young woman who is not an heiress, as Hélène Daroze or AnneSophie Pic are”. A great admirer of the famous chef Bernard Loiseau, who died in 2003, and who once came into the kitchen to congratulate her, Rougui Dia would now like to give classes to open the door to other women and perhaps, one day, open her own restaurant. Audrey Levy Journalist (Source: Label France issue 68, MAE)

Newbies in Mumbai There are a brave and a persistent bunch of crazy people in this world who will take on challenges of all kind. Like launching French food in Mumbai. We love them for that. Meet Pooja and Frédéric, among those who swear that by the end of the year, Mumbaikars will know what’s a macaron and a real quiche Lorraine.

Chez-Vous at Sundance, your little bistrot in Churchgate Frédéric Fernandez love story with India started off with a wedding. Not his, but as a guest to his MBA-classmate’s arranged marriage while both of them were studying in Bradford, UK. “I travelled the country for a bit and I discovered something really different. I had been in Africa before where there was lot of social issues, poverty and violence. In India, I found people extremely generous and warm despite social backlash. I had the feeling I could adjust and “enter” in the country” he remembers from this first trip, in October 2007. Since then, 36 Impressions Sep-Nov 2010

Satyen Melwani, Cédric Combe, Frédéric Fernandez, the team of Chez Vous at Sundance


Art of Food he frequently came back, taking leaves from his cosy job as finance head of Gillette Business unit (Procter & Gamble group) in France. “In October 2009 I decided to go couch-surfing while travelling in Mumbai and South India. I met incredible people who introduced me to Satyen Melwani. We became friends and brainstormed about a restaurant project. That’s how our bistrot was born”. Satyen Melwani, associate in the restaurant, has a background in hotel-management, an industry he studied in his native place, In five months, the team negotiated the Sundance restaurant location. “We loved the place. It exists since 1979 and has been associated with the local culture in Churchgate that we want to retain but propose a real bistrot concept where people feel comfortable and enjoy affordable authentic French meals ”. Hence, the name: Chez-Vous at Sundance. After finding the location, Frédéric, 28 years old and Satyen, 30, needed the last piece of the puzzle: a reliable chef who would share the same values and culture. “I found Cédric Combe, 33, in New-Zealand. He was up for the challenge. We conceived everything together, from the design of the place to the menus”. To respect a certain French “art de vivre”, the restaurant is planning to have a long zinc, which is traditionally a metal or stainless steel bar, but also a comfy space with a couple of lazy armchairs and sofa, so people can spend time. Ardoises, wooden furniture, mirrors and white walls will be part of the décor, as well as French music such as Edith Piaf or Aznavour but also younger generations such as M, the French-singing Canadian Coeur de Pirate or the Costes loungy albums. As for the menus, Chezvous is planning to be open early in the morning, around 8 a.m, serving coffee and breakfast. Lunchtime will be proposing “quick, delicious French meals, in a meal + dessert formula, the way we have it in France. We also want to promote French wines”. Evenings will have a more sophisticated menu with more items on the card. “We want to make French cuisine less intimidating for those who only see it as a high gastronomic and gourmet cuisine”. One thing is for sure: nevermind it, gourmet or simple cuisine, the French in Mumbai are already awaiting for Chez-vous to open!

Le 15 pâtisserie: le rendez-vous des gourmets Sur une étagère trônent deux Tours Eiffel miniatures et une statuette de Ganesha. Une délicieuse odeur de macarons cuits et de chocolat fondu grimpe agréablement jusqu’aux narines depuis la cuisine située au rez-de-chaussée. Bienvenue dans les locaux du discret Le 15-pâtisserie, au cœur de Lower Parel. Au mur du bureau, un diplôme du Cordon Bleu daté du 13 novembre 2008, le jour où Pooja Dhingra fut officiellement admise parmi la communauté des pâtissiers. A 23 ans, Pooja dirige sa propre pâtisserie avec brio. Le projet remonte à ses années d’apprentissage. Après quatre ans passés dans une école d’hôtellerie et de management en Suisse, Pooja se rend de l’autre côté de la frontière et suit son amie aixoise Marie pour des cours de pâtisserie et chocolaterie à l’école Le Cordon Bleu. « Marie m’a aidé à m’installer et vivre en France, à Paris. Elle voulait elle-même monter son affaire au Canada. C’est en France que j’ai réalisé

l’ampleur de la diversité pâtissière ! » Pooja tombe littéralement amoureuse des macarons qu’elle découvre chez Pierre Hermé. « Un délice. Je ne savais pas que cela pouvait être aussi bon ». De retour à Mumbai, elle expérimente avec les ingrédients, cherchant à concilier l’humidité, « dévastatrice pour les millefeuilles ou les croissants », les farines et beurres et les goûts locaux. « On me demande souvent de faire des produits sans œufs. Mais c’est impossible ! Lorsque j’avais posé la question à mon enseignant au Cordon Bleu, il avait écarquillé les yeux d’incompréhension ! » se souvient-elle en riant. Après avoir progressivement sondé le marché à Mumbai, elle lance Le 15 courant 2010. Les macarons sont les produits stars de sa pâtisserie : à 250 roupies la boîte de 5, Pooja place surtout ses commandes auprès d’un public aisé, qui voyage et qui apprécie la diversité culinaire. « Les cup cakes sont également très à la mode. Nous faisons aussi des opéras. Bientôt nous lancerons les croissants et pains au chocolat » souligne t-elle. Avec son allié, chef Mukul, également un ancien étudiant du Cordon Bleu, Pooja organise des cours de cuisine française deux fois par mois, dans ses locaux. « Chef Mukul propose des recettes et plats simples, identiques à ce que les gens cuisinent chez eux, comme une ratatouille ou des purées, je m’occupe des pâtisseries ». Via son blog et surtout le bouche à oreilles, le 15 a déjà attiré l’attention d’entreprises telles que L’Oréal, des magazines féminins ou encore Brown Paper Bag, qui a organisé des événements avec la pâtissière. Cette dernière vend principalement ses produits sur commande ainsi que dans son tout jeune magasin situé à Worli. Elle a déjà d’autres ambitions, comme un salon de thé à la française à Bandra et mise son succès sur la qualité de ses macarons. Son favori? « Le macaron aux fruits de la passion ! » répond-elle sans hésitation. Cours de cuisine : inscriptions via le site Le 15. http://blog.le15.co.in Impressions Sep-Nov 2010 37


Art of Food

Photo Credit: FIPC Christophe Doucet - Crabe

Look at it, eat it! France loves to innovate and its chefs adore the attention given to their creations. To create the buzz around culinary inventions – because cooking is after all a creative science and art isn’t it? – one very powerful tool is the art of culinary photography. This form of art seems to be still recent, and yet recognized amongst the culinary world. However, very few schools exist in this field. In France ESAD of Reims, has been one of the first to develop the culinary design. Blogs, amateur websites and articles in specialized magazines reveal that culinary art and culinary photography are still at a nascent stage, in need of finding its own space between the art of photography, as content, and the art of food, as form. This art is indeed trendy in the hexagonal tiny country. Cook books, art galleries and even festivals are mushrooming. The larger access to digital photography, the multiplicity of TV shows on food et best-selling cook-books show a growing interest for this discipline (1,400 cookbooks were published in 2009 with a record of 7 million copies sold). Exit the Bocuse’s and the Ducasse’s. After the quick fad of Nouvelle Cuisine, France is opening the doors of stardom for daring and risky culinary adventures where new textures, new colors, shapes or smells are invited to be part of the bigger picture.

Garden picture The International festival of culinary photo is all set to open its 2010 edition this fall, between 29th October and 14th November, with the theme: “I have gone out in my garden…”. The participants will have to be creative, portraying veggies, cereals, fruits, herbs, flowers and spices in an innovative, artistic and original way. 2009 edition had fish and sea-food as the main theme. JP Stephan, director and founder of the festival, comments this second edition.

Can you explain the interest for culinary photography? Culinary photography started with basic illustrations for cookbooks and recipes in the 50s and the 60s. There was very little creative or artistic sense in it. Culinary photography has totally evolved from its original function that was to highlight the image of the product. Today, we have an image that goes from the product to the place it occupies in the shop or market to the plate. Hence, the whole process of cooking is illustrated, not only the final stage. There are different layers to the photography. It becomes a process which is anthropological, humane, when chefs are highlighted for instance, social with the kitchen or restaurant environment and also a moving process. The photo will capture the gestures, the ceremonies attached to the cooking. Finally the photo also illustrates the product the way it will be eaten and the leftovers, from the kitchen, the bassin or the plate.

When and why did you decide to set up this festival? There was a trend coming up with the publishing world. Suddenly one could find hundred of cookbooks revolving around art and food through the year. The photographers were also showing a particular maturity, personality and were really fine in terms of work. The product is still the subject of the picture but its purpose is now included in the process of the creation of an art piece, not an illustrative one. Besides that, I think everyone can enjoy it: don’t we all eat?

What are the big French signatures that one could hear of today?

Patrick Rougereau - Soupe de poissons et sa rouille en espuma / Festival International de photographie culinaire

A “fish soup” photo with lively fish, a performance where the viewer can only smell the rests of an over-cooked exploded dish or a “futuristic chicken” to be explored: these are pieces of art and pieces of food. Welcome to the new French foodie delight. 38 Impressions Sep-Nov 2010

Jean-Louis Bloch-Lainé is a big name for his work, especially on light effects. Isabelle Rosenbaum is a specialist of gesture in cooking, she gives space to the human nature of the food process. She also worked a lot on Indian cooking. Mathilde de l’Ecotais works particularly well on the textures.

Can you explain how the festival works? How do you select your themes? Why the “garden” one this year? We try to pick themes that are general enough but capture the public. They have to be attractive also to the chefs and the photographers. Last year it was on sea-food: behind that we


Photo Credit: FIPC Patrick Rougereau - Seiches à la provençale.

Art of Food

Photo Credit: festival d’Oloron photo culinaire\

wanted to highlight the issues with sea-food: the endangered species for example. With the “ garden”, it is very much in the headlines now: the bio-diversity, the notion of eating in a healthier way and the promotion of vegetables for a better lifestyle. The festival is displayed in several areas in Paris. The official competition takes place in Bercy Village and the art space Mobalpa, a specialist of the kitchen. Restaurants, art galleries, famous schools like the Gobelins or Ecole Ferrandi, hotels are also involved. We organize debates as well and we have requested famous chefs to participate. This year, our “parrain” will be Chef Alain Passard, from the restaurant 3 stars L’Arpège, in Paris, he is known as the vegetable specialist in France.

All the information on http://www.festivalphotoculinaire.com/

Culinary photography is big in South of France too Orolon-Sainte-Maire, in the Pyrénées Atlantique, is celebrating the third year of its International competition on culinary photography on the 20th September. A prize of 6000 euros is at stake in the contest opposing about 20 teams (duo composed by a chief and a photographer) that a jury of journalists, editors, stylists, photographers and gastronomic cooks will decide between. The pictures have to seduce by their aesthetic qualities (grain, light, composition) as well as by the “appetizing aspect of the dishes” (originality of the recipe, valorization of the food, presentation of the dish). The initiative of this contest launched by the tourist information office of the Piemont Oloronais, aims to pay tribute to a more and

more popular discipline. Aliments have become elements of a painting because of their shapes as well as the colours that nearly give them life. The contest is largely supported by the Alimentary Support Association of Aquitaine (Association Aquitaine de Promotion Alimentaire) and will greet renowned Chefs (like Vincent Proussard, Chef of François Mitterrand) showing their cuisine, along with food and wine testings. Impressions Sep-Nov 2010 39


Photo Credit: Anne Tach Nguyen / ESAD

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« Nous interrogeons le produit alimentaire, pourquoi mange-t-on, avec quoi, avec qui ? » Marc Brétillot, designer culinaire, chargé de l’atelier du même nom à l’ESAD de Reims revient sur cette nouvelle pratique. Artiste confirmé, il prépare actuellement plusieurs expositions et performances, l’une sur la question du son en cuisine avec l’artiste Philippe Chatelain et une autre dans le cadre de l’Atelier des Chefs lors du prochain Salon Maison & Objet. Marc Brétillot, vous êtes considéré comme un “pionnier” dans le design culinaire. Pourriez-vous revenir sur votre parcours et le développement de cette filière en France? En fait c’est un peu arrivé par accident. J’ai toujours été un passionné de cuisine mais j’ai d’abord une formation dans les métiers d’art. J’ai été appelé par l’ESAD de Reims afin d’enseigner les matériaux, et nous avons abordé des sujets ayant trait à la cuisine. J’ai alors choisi de monter cet atelier de design culinaire tout en poursuivant ma pratique.

40 Impressions Sep-Nov 2010

Comment définiriez-vous le design culinaire ? Le design c’est avant tout le principe de rendre un produit industriel beau. Le travail sur le culinaire ou les formes alimentaires est apparu plus tard. Dans notre travail subsistent les notions d’art et d’auteur derrière la conception du produit culinaire. En cela, il est différent du design marketing. Attention cependant à ne pas le confondre avec le stylisme culinaire qui est une mise en image de l’alimentaire et une démarche esthétique. Comment travaillez-vous ? Nous interrogeons le produit, sa finalité, nous définissons ses intentions. Pourquoi mange-t-on ? Avec quoi, avec qui ? C’est une action de globalité que nous définissons. Nous racontons le produit, son histoire, son environnement, même s’il est moche. Nous interrogeons ce que manger représente, culturellement, socialement, les pratiques alimentaires. En Occident, la question actuelle est de manger moins tout en conservant un certain plaisir. Nous mangeons avant tout des histoires, cette part d’immatérialité qui vous emmène ailleurs. Nous restons dans une démarche artistique où nous traduisons comment apporter de la valeur ajoutée aux produits. Ainsi nous intervenons sur une ou plusieurs partie du produit dans l’ensemble de la chaîne alimentaire.


Art of Food

ESAD of Reims (Ecole supérieur d’Art et Design, Reims) Reims School of Art and Design - one of the most ancient French schools of fine arts - is well established in the XXIst century. Reputed for the excellence of its training, the School offers a particular pedagogy based upon the intervention of professionals in the art and design industries, open to the European exchanges and the cultural globalisation. Its dynamics – which spread its reputation outside of our borders – enables its students to get various experience opportunities and meetings in the field of creation, research and potential study. The ESAD of Reims is a public institution which delivers national diplomas: It is a quality label and a guarantee of the public service values.

En France, comment le design culinaire est-il reconnu et compris ? Il s’agit avant tout d’un simple processus : l’action de mettre quelque chose dans sa bouche, dans son corps. On a donc naturellement du mal à accepter de la créativité dans cette action. C’est pourquoi en cuisine, les changements interviennent toujours après les autres innovations. De plus, en France, les restaurateurs sont très réticents, ils sont ceux qui interviennent dans le créatif, et ils n’aiment pas qu’on leur vole la vedette ! Quels sont les débouchés pour les étudiants et leurs demandes ? L’atelier est une option d’ouverture et permet aux étudiants en art de travailler par la suite dans l’art contemporain en collaboration avec des traiteurs ou des artisans, ou plus généralement dans l’industrie agro-alimentaire. La plupart des étudiants ont une formation en design. En revanche parmi ceux qui suivent un post-diplôme en design culinaire, nous voyons de plus en plus de demandes de cuisiniers.

The designer pushes the limits of what can be questioned in its form, its use and its mode of conception. Art is the base of design as it is taught in Reims: In an author’s approach that protects from the standardisation of the moment and dependence on the brand. Art and design are taught across disciplines. Product design – the major specialisation at ESAD – is taught with space, graphic and digital design. Food design was born in Reims almost ten years ago and is currently a laboratory open to all students and engaged in many partnerships. These outlooks give the students more responsiveness and a variety of competences moving with the times. What place will the creator find in the society of tomorrow? What will be the outlines of the future artistic professions? The higher education in art enables both for the artist and the designer to quickly enter the job market and to shape his/her own career while taking into account the future changes.

Claire Peillod Head of ESAD (source: preface) http://www.esad-reims.fr/

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6Art 000s of Food

Food arts wandering around France The OFF Fooders and other gourmets know it well: the OFF of Deauville is the festival not to be missed. The Omnivore Food Festival “OFF” has become the most important gastronomic festival in France. It is organised by the trendy food magazine, Omnivore, a quarterly that became international. This festival brings together for a couple of days chefs from the entire world among the most famous ones (Ferran Adrià presented there his first public event, Michel Bras, Alain Ducasse, Pierre Gagnaire, Marc Veyrat, Pierre Hermé are also regular guests) in front of a public composed by professionals as well as passionated by food. Festival Goût Unique: 4th and 5th of September, 2010 not to be missed Additionally, Omnivore and the Lieu Unique create in September the Goût Unique, the first food popular festival, by gathering 20,000 people in the biggest food meeting in France. In the ideal frame of the former manufacture LU, the festival-goers, in love with food and flavours, will have the occasion of meeting the chefs. On the fist week-end of September and then on the 12th and 19th September in Noirmoutier and in Fontevraud, food events replace the terroir, the territories and culinary practices in the everyday life while bringing an extraordinary imagination around the theme of food. This unique festival and its European and international meal offers three meetings with the public, artisans and the territories. The architect Patrick Bouchain and the invited chefs have numerous surprises for their festival-goers. (Source: Le lieu unique) For more information and registrations: http://www.omnivore.fr/ and http://www.lelieuunique.com

Toulouse” in the framework of Novela (event organised by the town hall of Toulouse) 2010, deals with a multidisciplinary project around the theme of memory in food, that embraces the environmental, social and cultural aspects. Donpasta is an dj-economist, fond of gastronomy and who wanted to gather his passions and knowledges in one project, Food Sound System, a political manual of musical gastronomy. The project is built around a series of filmed interviews of 8 characters of the gastronomy from Toulouse, each coming from a different country. He will accommodate an exhibition of portrays of these chefs, of gastronomical and sociological meetings, of scenic events (dj set, vjing, and happenings). (Source: Food Sound System). www. donpasta.com http://www.dardiaf.fr/ Bon appétit! Food is definitely trendy. The Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette in Paris offers its exhibition Bon appétit! Until February 2011. Children and adults will be pleased to discover flavours and textures in a play and original way, through fine arts, sculptures, tastings or photographs. Ready to eat? The Abbaye de Fontevraud, a magic place, highlights the food through imaginative forms.

Toulouse thrills at the sound of the plates Who said the taste arts should remain passive? The artist Don Pasta fond of rock’n roll, burelesque and unexpected, of miscegenation of cultures and tastes, offers in October in association with several actors from Toulouse of diner-performances. “United Food of 42 Impressions Sep-Nov 2010

The Flow-FOOD Christian Volckman and Raphaël Thierry, invited in residence at the Abbaye de Fontevraud, are presenting until the 7th of November at the graphic arts gallery La Passerelle, their exhibition FOOD, concluding their residence. In 2009, this duo of artists initiated a common project. They created the partner “in order to associate their personalities in one unique


Art of Food artistic identity”. Under the name THEFLOW, it is a series of exhibitions that will be created. This project associates paintings and images on a central theme: the food. A subject that is both universal and daily, as well as all the themes that are addressed in each exhibition. From the 16th of June until the 7th of November. Free access http://www.abbayedefontevraud.com

Le saviez-vous ? Considérée comme l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe, l’Abbaye royale de Fontevraud frappe par sa dimension comme par la prodigieuse diversité de son architecture. Les visiteurs viennent de loin pour découvrir les gisants des trois souverains Plantagenêt dont l’empreinte a marqué le Moyen Âge : les tombeaux d’Henri II, de Richard Coeur de Lion, de la célèbre Aliénor d’Aquitaine et d’Isabelle d’Angoulême sont exposés dans la grande église abbatiale. Abbaye du XIIème au XIXème siècle, elle était à la veille de la Révolution, la plus puissante de France. Transformée en prison pour échapper à la destruction en 1804, elle fermera en 1963. Monument d’Etat, l’Abbaye royale de Fontevraud est désormais une entreprise culturelle et touristique gérée par une association reconnue d’utilité publique : le Centre Culturel de l’Ouest, au sein duquel coopèrent l’État et la Région des Pays de la Loire. L’Abbaye royale de Fontevraud est Site Ambassadeur pour le « Val de Loire Patrimoine Mondial » (UNESCO).

Issu d’un petit village du Maharashtra, Laxman Kizbile est devenu pâtissier traditionnel il y a 35 ans. Laxman Kizbile, 62 ans, moustachu placide, œuvre à l’abri des regards dans le petit restaurant-café-pâtisserie Kolhapuri Chivda, fondé en 1922, dans le vieux quartier de Gamdevi, au sud de Mumbai. Né dans un village de rizières au cœur du pays konkan, sur le littoral maharashtrien, Laxman Kizbile quitte sa métairie familiale - trop petite pour bien gagner sa vie - pour Mumbai. « J’ai trouvé mon premier emploi chez Purohit, une pâtisserie dans le quartier de Gamdevi. C’est là que j’ai appris le métier. Puis, dix ans plus tard, j’ai rejoint la pâtisserie Kolhapuri Chivda» , explique Laxman. « Un pâtissier déjà expérimenté était un atout, raconte son patron Suhas Welankar. De plus, il ne boit pas d’alcool. Il parle peu et est solitaire. » La journée commence à 8 h. « Je confectionne des sucreries et des mélanges salés indiens. » À 10h30 son labeur sucré se termine et il entame d’autres tâches jusqu’à 15 h. Son salaire est de 3200 roupies par mois. Il est nourri et logé par le patron, non loin de son lieu de travail. Il rend visite à sa famille restée au village, chaque année, pour deux semaines. « Je suis chanceux d’avoir un ouvrier passionné. Et les jeunes sont attirés par des emplois de bureaux mieux considérés. » convient Welankar. Laxman Kizbile a trouvé son havre douillet ici et ne pense pas encore à la retraite. Néanmoins, ce pâtissier bien mince n’aime pas les sucreries : « Entouré de toutes ces confiseries, je n’ai plus aucune envie d’en manger ! » conclut Laxman. Harjeet Jhans pour Typo Mumbai

Le saviez-vous ? François Rabelais (1483–1559) Auteur prolifique connu pour sa verve, le maniement du verbe, souvent très cru, son sens de l’humour et de la parodie auprès de ses contemporains, François Rabelais est originaire de la région de la Loire, où se situe l’Abbaye de Fontevraud. Il est notamment l’auteur de Gargantua et de Pantagruel et a donné ses lettres de noblesses aux textes littéraires ayant trait aux plaisirs de la table.

Photo Credit: Harjeet Jhans

Photo Credit: Abbaye De Fontevraud

Diner’s ready! The Abbaye de Fontevraud has presented this summer its “côté cuisine” between History, tastings and contemporary art. A visual and audio way has guided the visitors through the monument. Thus, the works of Marie José Burki, Christian Volckman and Raphaäel Thierry, without forgetting the monumental tabe of Christophe Theilmann and Nicole Concordet are responding to the historical focus created by the archeologist Daniel Prigent.

Du riz au sucre

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Art of Food

Mumbai et son terroir Difficile de vivre à Mumbai sans connaitre la culture culinaire multidimensionnelle de la ville. Voici un (très) petit tour culinaire qui devrait mettre en bouche. Restaurants irano-parsis : Ils sont incontournables. Surveiller les restaurants en angle dans la ville, il y a de grandes chances qu’il s’agisse de véritables joyaux gastronomiques. Ideal Corner, à Fort, est l’une d’entre elles. Le restaurant est propre et enjolivé de jolies couleurs gaies. Le menu (avec plat du jour) est fixé pour la semaine et les prix plus que raisonnables (entre 60 et 100 INR un plat). Les dhansak y sont particulièrement réussis, ainsi que les mousses au chocolat ! Britannia est bien entendu la fameuse institution parsie de Mumbai, créée en 1923. Son propriétaire, Boman Kohinoor âgé de 88 ans, se promène encore allégrement entre les tables, veillant à ce que chacun de ses « invités » finisse bien son assiette et soit resservi. Le cranberry juice et chicken berry pulao suivi d’une excellente custard cream font partie des signatures de la maison (dont l’emblème est un coq, ancien animal de compagnie qui avait pour habitude de trôner sur le comptoir du restaurant). Où? Ideal corner : 12/F/G, Hornby View, Gunbow Street, Fort, .VNCBJ .VNCBJ .BIBSBTIUSB r Britannia : Wakefield House, 11, Sprott Road (S S Ram Gulam Marg), 16, opp. New Custom House, S S Ram Gulam Marg, Ballard Estate, Fort, Mumbai - 022 22615264 Kebabs et rotis: Ils ont fait la réputation de Colaba. Les kebabs de Bade Mian sont servis chauds dans des assiettes en plastiques, mangés à 3h du matin sur les capots de voitures ou sur des tables sur le trottoir, dans la rue située derrière le Taj, à Colaba. Si certains Mumbaikars déplorent une baisse de qualité et d’authenticité, les visiteurs apprécient toujours autant le lieu et la nourriture, surtout après une nuit bien arrosée. Une autre option est Ayub’s : situé à Kala Ghoda, dans une petite ruelle désertée la nuit, les kebab roulés dans les rotis d’Ayub’s se dégustent avec une ou deux bouteilles de Thumbs’up, dans la voiture ou sur la moto, garée devant la cuisine. Bombil fry : Mumbai, ne l’oublions pas, est une ville portuaire. Quoi de plus normal que d’y goûter les innombrables variétés de poissons ? Parmi elles, le Bombil, encore appelé, Bombay duck (non ce n’est pas un canard), est particulièrement fin et goûteux lorsqu’il est frit et assaisonné d’un filet de citron. On peut aussi le tremper dans la sauce masala servie avec et le déguster avec un grand verre de bière. Où ? Janta, Pali Naka, Bandra West, 400050 Mumbai. 44 Impressions Sep-Nov 2010

Sandwiches : On les trouve dans toute la ville. Faits dans la rue, sur un stand qui tient dans 50cm2, ces sandwichs sont d’une rare efficacité. Il s’agit de quelques tranches de pains, garnies de tomates, de patates, d’oignons, de fromage, de beurre, grillés ou toasté ou nature, agrémenté d’un chutney épicé et/ou de ketchup, découpés en petits morceaux et avalés à toute vitesse, pour une dizaine de roupies. Le casse-croûte idéal ! Brun maska : le petit-déjeuner des Mumbaikars par excellence. Il s’agit d’un pain rond, croustillant si grillé, autrement tendre comme une brioche, beurré à souhait, légèrement sucré. Un délice simple à trmper dans son chai. Tous les restaurants iraniens de la ville en servent et il est pétri dans de véritables boulangeries locales, cachées dans les ruelles de la ville. Essayer: Kyani & Co is historic. 657 Jer Mahal Estate, Opp. Metro Cinema, Dhobi Talao Faloodas: Adaptation locale d’un fameux dessert perse, les faloodas sont des boissons à la crème glacée, souvent parfumés à l’eau de rose et vanille, garnis de vermicelles de riz délicieusement fondantes. Les meilleurs : Badshah, at 152/156 LT Marg, Opp. Crawford Market Vada Pao: la version indienne du hamburger. Fierté de Mumbai, symbole et nourriture par excellence du pauvre, le Vada Pao est un pain (bun) garni d’une « cutlet » ou vada, une pomme de terre assaisonnée d’épices et agrémentée de sauce (ketchup local ou autre chutney à base d’ail et de piment). Chaque vendeur aurait « son » ingrédient secret. Impossible de passer par Mumbai sans en gouter un. Snacks et autres « munchies ». Valérie Dispagne fait part de son expérience. Je suis française, j’ai donc été formatée depuis la naissance à savoir exactement ce que je mange et à le faire proprement. A Mumbai,


Art of Food morceau le fragile beignet, il le remplit de petit-pois, saupoudre d’épices et plonge le tout dans la sauce. Entrainée par la rapidité de son geste, j’ai engouffré le puri dans ma bouche en prenant garde de manger au dessus d’une petite barquette en plastique. J’ai détesté immédiatement ce mélange de liquide et de solide. Voyant ma tête, le vendeur a ri puis m’a servi un autre puri sans sauce. J’ai pu me concentrer sur le goût de la chose sans y trouver d’intérêt particulier … Je laisse donc définitivement les pani puri aux actrices de Bollywood.

j’ai du réapprendre à manger. Ici, je ne sais jamais exactement ce que je mange, je goûte et je cherche dans ma mémoire ce qui se rapproche le plus de ce que je sens. Je suis déçue une fois sur deux, ce que je déguste, ce que je dévore ici ne ressemble à rien de ce que mes papilles connaissent. Shev Batata Puri, La première fois que j’ai goûté des Shev Batata Puri c’était plus par défi que par envie. Les « vermicelles » de patates m’ont déstabilisée, le ketchup m’a surprise, mais c’est sans aucun doute les graines de grenades qui m’ont le plus étonnée… La notion d’aliments aux goûts aussi différents réunis au sein d’un même plat m’a, d’abord, inquiétée. A l’aide d’une cuillère j’ai exploré avec soin ce que recouvrait cette masse jaune nonidentifiable et chevelue. Ainsi je découvris un autre monde fait de crackers, de persil et de ketchup. Sous mon palais c’était le branle bas de combat, pendant que mes papilles identifiaient conjointement du salé, du sucré, de l’épicé et de l’acide, ma langue, mes dents tentaient de dégager une texture, je mâchai un long moment d’abord, pour avaler, ensuite pour identifier clairement ce que j’avais dans la bouche. Six Shev Batata Puri plus tard, je ne pouvais toujours pas savoir si j’aimais cela ou non... Pani Puri La première fois que j’ai vu quelqu’un manger des puri, c’était dans un film indien. Dans Ajaa Nachle la jeune héroïne, brillamment interprétée par Konkona Sen Sharma, avalait goulument, mais gracieusement, ces petites boules remplies de légumes et de sauce. Je me suis donc laissé tenter à mon tour. Après avoir commandé j’ai assisté, fascinée, à la préparation de ce plat. Le Puriwalla brise avec dextérité d’un geste rapide du pouce la partie supérieure du puri sans pour autant réduire en

Oignon Dosa Le dosa reste mystérieux. Je ne sais pas exactement ce que renferme cette pâte friable et dorée. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant arriver ce qui ressemblait fort à une galette au sarrasin basique. L’observation du plat me permit de déterminer que malgré son apparence banale, la crêpe était grasse et remplie d’oignons plus ou moins frits. De bonne taille, le plat était parsemé de graine de fenugrec. Une fois encore je me lançai dans la dégustation de ce nouveau plat. Plongeant avidement la crêpe dans du chutney coco, je rangeai mentalement ce plat dans la catégorie « sans risque ». Bonne adresse : les restaurants Shiv Sagar. A Bandra : Shyam Kunj, Pali Naka, au coin de la 16e et la 28e rue, 400050 Mumbai. Idli Ces boules faites de farine de riz et de lentilles fermentées sont habituellement servies au petit déjeuner mais peuvent aussi servir de snacks. Fière comme Artaban de ma décision de goûter un plat atypique, pour moi, et banale, pour les autres, je croquai fermement dans la boule blanche chaude, je faillis m’étouffer. Pendant que mon redoutable système d’analyse gustatif identifiait le Idli à de la mie de pain chaude et humide, je ne pus cacher une grimace. Punjabis Samosa Au premier regard, je suis tombée amoureuse de ces beignets triangulaires dorés, bombés. La première bouchée me révéla un univers d’épices et de patates, un univers de saveurs posé dans une écuelle en Inox. En voyant une fumée odorante s’échapper de cet écrin de légumes, je décidai que je devais encore en commander. Impressions Sep-Nov 2010 45


Art of Food Livres de cuisine

Théâtre

Alexandre Duma’s Dictionnary of Cuisine, Colman Louise, Ed. Kegan Paul, 2005

“Les amandines de Raguennaud” in Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, Ed. Hucthinson, & Co, 1985, Act II, pp46-pp54

Dictionnaire amoureux de la gastronomie, Millau Christian, Ed. Plon, 2008

Magazines Cuisine et vin de France Cuisine actuelle

Femmes chefs, Collectif, Ed. Actes Sud, 2004 Modern French Classics, Camille Le Fol, Ed.Hachette, 2004

Lexique

La cuisine de Joël Robuchon, Joël Robuchon, Ed. Cassell, 1993 Le Cordon Bleu quick and light, Jenny Wright and Cordon Bleu Chefs, Ed. Cassell Illustrated, 2004

P. 31 Gargantuesques : adjectif, Digne de Gargantua. Gargantua : nom masculin (de Gargantua, personnage de Rabelais, nom propre) Gros mangeur.

The Concise Larousse gastronomique, Collectif, Ed. Hamlyn, 2003

Romans et extraits

Etre auréolé : verbe passif, être paré de quelque chose qui donne de l’éclat, du prestige, etc.

Gargantua and Pantagruel, François Rabelais, Ed. Pinguin, Coll. Classics, 19

Parachever : verbe transitif, mener quelque chose à sa fin, le mieux possible.

Le ventre de Paris, Emile Zola, Ed. Gallimard, Coll. Folio, 2002

Agapes : nom féminin pluriel, repas copieux et joyeux entre amis ; festin.

“Les petits pâtés” in Contes du Lundi, Alphonse Daudet, Ed.Presses Pocket, 1977, pp 199-pp 206 “Le repas de mariage” in Madame Bovary in Flaubert oeuvres t.1, Gustave Flaubert, Ed. Gallimard, Coll. Bibliothèque de la Pléiade,1951, pp 316- pp 317 “Le bal à Vaubyessard”, in Madame Bovary in Flaubert oeuvres t.1, Gustave Flaubert, Ed. Gallimard, Coll. Bibliothèque de la Pléiade,1951, pp 335-pp 336

Venaison : nom féminin, chair comestible de gros gibier. Minutieusement : adverbe, avec application attentive et scrupuleuse aux détails. Edicter : verbe transitif, publier une loi, un arrêté, les prescrire sous forme officielle ; décréter, promulguer. Commander de façon péremptoire. Etre érodé: verbe passif, être rongé.

“Le dîner chez les Arnoux” in La comédie sentimentale, Gustave Flaubert, Ed. Flammarion, Coll. GF, 2008, pp 104- pp105 “Le Balthazar d’Augustus”, in La Disparition, Georges Perec, Ed. Gallimard, Coll. L’Imaginaire, 1989, pp 132-pp 133 “La madeleine” in Du coté de chez Swann, Marcel Proust, Ed. Gallimard, 1988, Combray, pp46-pp47 “Breakfast in the Nautilus” in 2 000 league under the seas, Jules Vernes, Ed. Indipublish, Chap.10, pp72-pp74

Essais “Styles, values and taste” in Contemporary French Cultural Studies, William Kidd and Siân Reynolds, Ed. Arnold, 2000, pp185-pp187

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Onéreux : adjectif, qui occasionne des frais importants, excessifs. Roboratif : adjectif, fortifiant. P. 41-42 Omnivore : adjectif et nom. Se dit des animaux qui se nourrissent indifféremment d’aliments très divers (herbes et chair, insectes et fruits, débris animaux et végétaux, etc.). Verve : nom féminin. Qualité de quelqu’un qui parle ou écrit avec brio et enthousiasme. Gisant : nom masculin. Effigie, statue funéraire d’un personnage couché.


Français en marche

Meilleur étudiant des AF d’Inde Suryesh Chatwani a un sourire jusqu’aux oreilles. Cet élève de l’Alliance française de Bombay, titulaire d’un diplôme de DelfDalf en B2, a obtenu l’une des 12 bourses d’études en France accordées par le service de Coopération et d’Action culturelle de l’Ambassade de France à Delhi aux meilleurs étudiants des Alliances françaises en Inde. Suryesh, 21 ans, étudiant à l’Université de Mumbai a découvert la langue française au lycée. Depuis, son amour du français ne l’a pas quitté. « Je voulais partir étudier en France depuis longtemps. J’ai eu l’occasion de visiter Paris, Strasbourg et Versailles en tant que touriste mais je souhaitais poursuivre mes études à Paris ». C’est désormais chose faite : il a été accepté à l’Ecole centrale d’électronique en M1, pour deux ans, à la fin desquels il devrait obtenir un diplôme d’ingénieur reconnu par l’Etat. Sa bourse couvre ses frais hors scolarité et logement pour une période de dix mois. « J’aimerais rester trois ou quatre ans en France, et pourquoi pas envisager detravailler à terme dans une entreprise française en Inde ».

Français à Manali Le Ve Congrès international de l’AITF, « Le français : une langue pour dépasser les frontières », se tiendra à Manali (Inde) du 13 au 16 septembre 2010, en collaboration avec Himachal Pradesh University et l’IAQS. Ce congrès marque le vingt-cinquième anniversaire de l’AITF. Le comité d’organisation sollicite des propositions de communication dans tous les domaines de recherche en études françaises et francophones. Le thème peut être abordé selon différentes perspectives : r 'SBOÉBJT FU MBOHVFT JOEJFOOFT r '-& r -JUUÊSBUVSFT GSBODPQIPOFT r 5SBEVDUJPO r -BOHVF DVMUVSF FU TPDJÊUÊ Ce thème sera traité en séances plénières ainsi qu’en ateliers. Les délibérations du congrès seront conduites en français. Plus d’informations sur : http://www.aitf.in/ier.html

EUROCALL 2010 La conférence EUROCALL 2010, organisée à Bordeaux , se tiendra du 8 au 11 septembre 2010, et aura pour thème les « Structures en réseaux et les communautés virtuelles dans l’apprentissage de langue médiatisé par les TIC ». L’accent sera mis sur les relations – structures et communautés reliées par les langues et les cultures et fonctionnant sur des bases coopératives. http://eurocall2010.u-bordeaux4.fr/

Rive et dérive Le 21ème Congrès International de l’AFSSA, Association des études françaises en Afrique australe aura pour thème « Rive et dérive ». Il se tiendra du 20 au 23 septembre 2010 à l’Université du KwaZulu-Natal, Pietermaritzburg, Section de français, Département de Langue, Littérature et Linguistique. Le congrès sera inauguré par J-M Le Clézio, devant de nombreux spécialistes et écrivains intervenant sur la notion de dérive dans des œuvres littéraires touchant au cœur du continent africain et des territoires francophones. Plus d’informations sur : http://www.fipf.info/public/doc/ programmeprevisionnel.pdf

Sommet de la Francophonie Le 13ème sommet de la Francophonie aura lieu du 22 au 24 Octobre 2010 à Montreux, en Suisse. A cette occasion, 70 chefs d’états et de gouvernements se réuniront pour définir les politiques en matière de droits de l’homme, d’éducation, de culture et de développement dans l’espace francophone. A l’heure actuelle, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) estime à 200 millions le nombre de francophones dans le monde. L’OIF a pour objectif d’améliorer les conditions de vie de ces personnes mais aussi de garantir « un monde respectueux de la diversité culturelle et linguistique ». Par ailleurs, une série de 14 événements scientifiques et publics se déclinera entre juin et octobre 2010 autour des défis du français et du multilinguisme dans un monde globalisé. Plus d’informations sur : http://www.francophoniemontreux2010.ch/

Stage BELC : un petit mot de Nantes, par Prachee Palsule Prachee Palsule a bénéficié d’une bourse du service linguistique et éducatif de l’ambassade de France à Delhi. Me trouver dans la région où l’on parle le français le plus pur et, de plus, avoir l’occasion d’y effectuer le stage BELC... c’est pour moi, un rêve qui est en train de se réaliser. En effet, la 43e édition de « l’Université d’été, les métiers du français dans le monde » qui se déroule depuis le 5 juillet, est sans parallèle grâce à une organisation exceptionnelle, à une équipe chaleureuse et surtout à d’excellents formateurs. Je suis ravie de découvrir de nouveaux outils TICE (Technologies d’information et de communication pour éducation), tel le TBI (tableau blanc interactif ) et de nouvelles interfaces permettant l’écriture collaborative en ligne, la FOAD (formation à distance) et l’autonomisation de l’apprenant. J’ai hâte de mettre en place de nouveaux dispositifs en ligne au service de mes étudiants. Cette rencontre à Nantes entre 517 stagiaires venant de 96 pays différents me permet de tisser des amitiés avec des collègues du monde entier. Et quoi de plus réjouissant de voir plusieurs centres internationaux qui souhaitent participer à des projets collaboratifs avec l’AFB. Impressions Sep-Nov 2010 47


Français en marche

Défenseurs de la langue française : les correcteurs du Monde Ils maitrisent le français dans un contexte professionnel ou ludique, au quotidien... Découvrez dans cette nouvelle rubrique des « défenseurs » originaux de la langue française. Les correcteurs du journal Le Monde ont crée leur blog, Langue sauce piquante, et pointe tout en saveur et humour les fautes, de syntaxe, d’orthographe, de grammaire ou de lexique, rencontrées au quotidien parmi les professionnels de la presse, de la communication, voire, parmi les politiciens et les intellectuels français. http://correcteurs.blog.lemonde.fr/ Voici deux extraits de textes que l’on peut lire sur ce blog. Le premier est un « best-of » des erreurs fréquentes, le second, la « lettre » adressée au président de la République française, suite à son discours du 18 juin (commémorations à Londres du 70e anniversaire de l’appel du Général de Gaulle).

Le top ten de l’erreur orthographique (1)

Photo Credit: D.R.

Dans l’océan sans cesse recommencé des accords défectueux masculin/féminin et singulier/pluriel (à commencer par ceux des participes passés), des mots mal orthographiés (par nonconsultation des dictionnaires) et des barbarismes (formes qui n’existent pas, comme la célèbre bravitude), sans oublier la prolifération majusculesque et l’emploi fantaisiste des virgules, voici un hit-parade des fautes que nous rencontrons très souvent : Quelque adverbe (avec le sens de “environ”) accordé comme s’il était adjectif : quelques mille habitants. Un must.

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Le conditionnel, sans doute plus seyant, mis en lieu et place du futur : demain, je serais absent. La séance a été plus courte que prévue : cette construction n’est pas une comparaison, elle doit se comprendre : plus courte que [il n’a été] prévu. Après que n’est jamais suivi du subjonctif : après qu’il a neigé, c’est bien mieux que : après qu’il ait neigé. Dans : sera-t-il, le “t” encadré par deux traits d’union est dit “euphonique”, pour aider à la prononciation. Il n’est donc pas nécessaire de l’ajouter après un “t” final quand la conjugaison en comporte un : donc, pas de dit-t-elle, comme rencontré fréquemment. Il n’est nullement nécessaire de mettre un trait d’union à trois-quarts, deux-tiers, etc. (ce qui semble d’ailleurs être une résurgence du passé). Vous aurez noté que toutes ces fautes sont des ajouts superfétatoires, et que respecter l’orthographe et la syntaxe est un gain de temps et de place, une sorte d’économie. — juin 2010

Ils se batturent, turlututure Monsieur le président, Quand vous serez de retour de Londres, après la commémoration de l’appel du 18 juin, courez vite acheter le Bescherelle – ce manuel de conjugaison ne constitue pas une bien lourde dépense pour l’Etat – et allez directement à la page concernant le verbe “battre” (ce petit livre est très commode à utiliser, les dernières pages comportant une liste des verbes par ordre alphabétique, vous y trouverez donc facilement celui-là). Puis, en tenant fermement le livre ouvert à la page dite, laissez glisser vos yeux et votre doigt vers la colonne “Passé simple” de ce verbe. Puis, laissant vos lèvres suivre le doux mouvement des sons, sans crispation, vous prononcerez alors en détachant bien les syllabes : “Ils ba-tti-rent”. Bien grammaticalement, Les correcteurs du Monde.fr


Français en marche

Note du directeur Maurice Martinez repart pour de nouveaux horizons. Quatre ans après sa prise de poste en tant que directeur des études, il dresse le bilan de son séjour. Il est bien difficile de faire le bilan d’une expérience de vie aussi forte, juste après qu’elle s’est achevée. On manque de recul et on risque de rater l’essentiel. Cependant, l’exercice, de rigueur, me permet de saluer et de remercier tous les collègues et amis rencontrés en Inde. Après plusieurs expériences dans des services culturels d’ambassade, j’ai été nommé en décembre 2006 à la direction des cours de l’Alliance française de Bombay. Ce poste avait un double attrait évident, tout d’abord l’imaginaire d’un dépaysement absolu mais aussi l’ancrage exceptionnel sur les réalités locales que permet une activité en Alliance. Cette expérience m’a fait découvrir une autre réalité et cette réalité a souvent dépassé l’imaginaire ! Certains défis dans cette Alliance sont ainsi de taille. En dépit de très bons résultats, avec une croissance comparable à celle de l’économie indienne (10% par an) – ce qui en fait une des Alliances les plus importantes du réseau mondial- l’établissement ne possède pas de bâtiments propres. Nos sept centres de cours sont des salles louées dans des établissements scolaires indiens. Il en va de même de notre centre administratif de Theosophy Hall. Cette absence de patrimoine immobilier est peut- être de manière paradoxale une des raisons de notre succès. Nous sommes présents géographiquement sur toute la mégalopole et proposons des cours de proximité, permettant ainsi à nos étudiants d’éviter de longs et rédhibitoires trajets en train. Cela ne m’empêche pas de rêver d’une Alliance plus spacieuse qui proposerait un lieu de vie à nos étudiants et nos enseignants avec un café français, une galerie d’exposition et une grande scène pour accueillir notre très belle programmation culturelle. Inshallah ! comme on dit en Tunisie, mon prochain pays d’affectation. Je tiens aussi ici à remercier mes prédécesseurs qui ont mis en place une véritable politique de formation des enseignants, de gestion des carrières et de marketing des cours. Ils m’ont transmis, par l’intermédiare de notre excellente assistante pédagogique Avni Manaktala, un secteur structuré et une équipe harmonieuse de 55 professeurs qui enseignent aujourd’hui le français à plus de 4000 étudiants. Cette équipe enseignante est tout simplement la meilleure que je connaisse et je vous assure que je pèse mes mots. Les enseignants sont des professionnels au niveau

remarquable qui consacrent beaucoup de leur temps personnel à leur formation. Le palmarès des diplômes est impressionnant et leur fidélité à l’institution sans faille. C’est certainement ce qui me manquera le plus : cette relation détendue, sereine mais professionnelle avec l’équipe de Mumbai. Je me suis particulièrement attaché à développer la professionnalisation de ce secteur qui est le cœur de métier d’une Alliance et à créer de nouveaux produits, en particulier dans le domaine des cours pour entreprises et enfants. Une Alliance fonctionne au plus près des réalités locales. Elle est en contact constant avec un public mais également avec un réseau d’écoles, d’entreprises, d’institutions, de partenaires, de sponsors, d’autorités indiennes et ne peut exister sans la synergie du réseau des Alliances et le soutien de l’Ambassade. Dans ce cadre, nous avons mis sur pied des projets communs avec le service culturel et j’ai souvent été amené à travailler avec Dominique Frin, attachée pour le français à Mumbai (projet FOS, formation des enseignants des écoles indiennes, certifications). Une belle collaboration qui a permis à l’AF de jouer pleinement son rôle de promotion du français, et à une amitié de naître. Enfin, mon dernier regard sur Mumbai. C’est une ville extrêmement dynamique qui attire une grande partie de l’activité économique et fait preuve d’une exceptionnelle ouverture d’esprit. Les entreprises et les écoles font de plus en plus appel à nous et nous sommes inscrits dans le parcours culturel de cette ville. Pour conserver cette place dans une ville qui sera la plus grande mégalopole du monde en 2050, l’Alliance française de Bombay dispose de tous les atouts. Je lui souhaite, en plus, un brin de chance. Impressions Sep-Nov 2010 49


Derrière le masque

The IFAN network The Indo-French Alumni network (IFAN ) was created through the efforts of Campus France (a National agency for the promotion of the French Higher Education ) in association with the IFAN alumni and the support of the Embassy of France with the aim of strengthening academic cooperation between Indo-French research centers and collaborations, the network 16 Alliance Françaises and the French Consulates. IFAN did initiate since October 2008 interactive debates called Cafés des savoirs on multicultural subjects in different universities in conjunction with the promotion of higher education done by Campus France during French days. More than 1400 students have been in touch with” Cafés des Savoirs”.. IFAN members also contribute in enhancing the bilateral relations between and France and India and one of the most striking example is that of Mr.Vikram ARORA and his SUNLIGHT EIFFEL. Refer to the website: www.vikramarora.com. Vikram ARORA participated in the IIT Bombay Techfest 2010 by exhibiting the Sunlight Eiffel model illuminated with LED Lights powered by energy captured by Solar PV Panels and stored in battery for promotion of Solar Energy, creating the awareness about Solar Energy. Binit VASA, an IFAN member speaks about his experience in France. I visited France to pursue my Post Graduate studies in the year 2007-08. I pursued the degree of International Business & Management for Designers from Euromed Toulon situated at Toulon in Southern France. It was an extraordinary experience. The Embassy in France was very generous in giving me a Scholarship that helped me survive on my own in France. Apart from this as students we got multiple financial aids which were very helpful. The cultural life was equally enriching. Since I knew French, I traveled extensively and was even sent by my University as a representative at the Cannes Lions Advertising Festival. France is one of the countries that knows how to strike a great balance between work and play and hence I miss my life there. Currently I am working with Rediffusion Y&R as a Brand Strategist. I got this job immediately on my arrival to India after finishing the course. In fact the course has also helped me gain a considerable advantage as far as my remuneration is concerned and it helped me during my growth in the organisation. If you can speak a little French and believe in joie-de-vivre, then you must go to study in France for the experience that change you forever! 50 Impressions Sep-Nov 2010

Rajneesh Rallan, 40, CEO of Synthlube (lubricants sector, a company created in 1978) speaks about his experience. He is a member of IFAN and HEC alumni. Where did you study? Engineering in Nagpur university and MBA at HEC in Paris. How and why did you decide to learn French as a student? French was a subject at school since class 8. I also took some courses later at the Alliance francaise de Bombay. Why going to France for studies? Europe was my focus for MBA studies. I applied and was accepted atHEC, London Business School, Insead and IMD. I chose HEC Paris, myfirst choice, after visiting the various schools in 1998. Did you start working in France ? Yes, I got a job on the campus in 1999 and I worked in paris till 2003. Then Istarted my own company in Paris which I ran till 2008. Without French I could not have done any of it. What do you remember of your french experience (as a business person) ? Working in france is a very enriching experience, specially as a non French person you learn a lot about the country and the culture.France is a true gateway to europe. Doing your own business in France can be a little unsettling for someone like me, who has already set up and run companies in India. How do you connect to France and French today? I frequently visit France as I now have a lot of friends there and also many francophone friends in Mumbai. Also there are a few hec alumni in mumbai and we meet a few times a year. I think that the indo-french community of entrepreneurs will definitely grow over the years.


Français en marche

Indian students invited at the Annecy animation festival Frameboxx students discover the animation industry in Annecy Film Festival 2010 French Embassy in India in association with Campus France had organized a ShortFilm and Animation Film Contest all over India during the Bonjour India Festival 2009-2010. The film ‘JAB WE MET AGAIN ’ made by the students of Frameboxx, a leading Animation and VFX institute had been adjudged the second best entry in the category of the short animation film contest. Ms Parineeta JAISWAL, Mr Paresh JHADHAV,Mr Amit SHETTY, Mr Yogin PATEL –the laureates got an opportunity to attend the Annecy Film Festival 2010 .

The festivals saw entries using variety of techniques like 2D, CGI (3D), blend of 3D and live action footage and different types of Stop Motion animation. French movies were more focused on storytelling then the medium of animation used, hence attracting a larger number of audience. “Frameboxx with its best faculty helped us in achieving this position. We are thankful to our teachers for guiding us at every step of making this film. Latest updates on the technical softwares and regular inputs from Frameboxx acted as a constant booster for our team.” Says Amit Shetty, student, Frameboxx Animation & Visual effects. Elated about the victory, Mr. Naveen Gupta, Executive Director & CEO, Frameboxx Animation & Visual effects said, “We are glad to see our students excel in the industry. At Frameboxx we have always been committed to bring the best out of the students and update them on the latest technologies and the skillsets.”

Annecy 2010 is the world’s largest event dedicated to animation, it is a fun and friendly place to discover the latest in animation masterpieces, meet major players and young talents globally. “Attending the Festival was very enriching and professionally valuable to our team. From attending Pixar workshops to meeting industry people like Shelley Page, our trip was a great and learning experience in all. We would like to thank the Festival Authorities and the French Embassy for giving us the golden opportunity to build international contacts at such an early stage in our career”, says Parineeta JAISWAL, student, Frameboxx Animation & Visual effects. Students from around the world got the chance to meet and interact with each other and learn about each other’s professional backgrounds. “Every country has its own style of animation. France has a preference over traditional animation i.e. 2d animation; the quality of the animation speaks for itself there. Our country has the potential and is on its way to become a leading destination for animation”, adds Yogin PATEL, Frameboxx Animation & Visual effects.

Film and Animation Studies in France: France has maintained a dynamic movie industry through a system of channeling a portion of box-office sales to support production costs. Operation alongside mainstream film companies are small companies that promote innovation. That innovative energy is a natural consequence of quality training programs in all areas of audiovisual creativity. Digital technologies-computer graphics, computer-generated images, animation, 3D animation and all its spin –offs –all have brought significant changes to the industry and to traditional teaching methods. New fields of study and concentrations have been incorporated into film and media programs as the faculty have incorporated new technologies into the training they offer to future artists. Campus France recommends the following links for higher studies in film and animation studies in France. For Film and Media studies: www.lafemis.fr,www.ens-louislumiere.fr,www.esec.edu,www.clcf.com For Animation Studies: www.angouleme.cci.fr, www.valentois. com, www.ecole-emile-cohl.fr,www.gobelins.fr Sup Info com, Valenciennes, the French school has opened an institute in Pune, in 2008. Impressions Sep-Nov 2010 51


Regards Croisés croisés

Cuisines croisées Grâce au partenariat entre l’IHM-Mumbai, l’Alliance française de Bombay et le lycée hôtelier de La Rochelle, trois étudiants indiens et trois français, ont pu effectuer un stage en hôtellerie et restauration de plusieurs mois, en croisant leurs expériences. Retours. Résidents semi-permanents au Taj Palace and Towers. Tel fut le contrat de six mois de Damien, Floriane et Maxime, trois jeunes étudiants du lycée hôtelier de La Rochelle. Mais attention, de l’autre côté du comptoir. En effet, les Français en stage et échange scolaire avec l’Institute of Hotel Management de Mumbai, plus connu sous le nom de Catering College-Dadar, se sont exercés pendant leur séjour au service en cuisine ou salles, à la vente et à la réception, dans l’hôtel le plus prestigieux de la ville.

Cet échange donnait suite au séjour rochelais de Kartikeya, Neelma et Sampada, étudiantes en 3ème année à l’IHM. « Je n’aurais jamais cru dire cela mais la France me manque » écrit Neelma dans sa note de rapport, rédigée en anglais et en français. « Nous avons laissé des traces dans le cœur de nos enseignants [en France], étudiants et membres du personnel [avec lesquels elles ont réalisé leur stage, ndlr] et avons rapporté nos expériences et de nombreux souvenirs avec nous ». Pour Sampada, qui écrit en français, suite aux cours dispensés par l’IHM, l’enthousiasme initial et l’excitation du voyage se sont transformés en véritable séjour initiatique à la culture du travail à la française. L’apprentissage de la cuisine et de l’étiquette à table ou aux fourneaux fut une découverte pour la jeune cuisinière. « Pays d’amour et de créativité » écrit-elle, mais il ne fut pourtant pas aisé d’y habiter, car « très différent de la culture indienne ». De même, Maxime, apprécie l’Inde pour « son aspect humain. Cette ville est si terrible avec ses transports en commun, la pollution, la circulation. Pourtant l’esprit des gens est si ouvert malgré les longues heures de train pour venir travailler. Les gens sont 52 Impressions Sep-Nov 2010

capables de vivre ensemble, de rendre cette ville agréable et d’être heureux » note t-il. Floriane, elle, est consciente de l’importance de l’Inde aujourd’hui sur le marché du travail. « C’est le pays idéal pour apprendre à se dépanner dans son travail » renchérit Maxime. L’acclimatation, à la Rochelle comme à Mumbai, fut par ailleurs facilitée grâce au corps enseignant et aux collègues encadrant les stages respectifs des étudiants. « L’échange des idées était continu. (…) Mes collègues se sont consacrés à leur activité et n’ont transigé sur rien » souligne Kartikeya. « Chacun a contribué à notre acclimatation au système indien et fait son possible pour nous mettre à l’aise » écrit également Damien. Logés au Catering College, les étudiants ont également bénéficié des connaissances de leurs congénères indiens en matière de « street food » ! Méfiante au début, Floriane s’est doucement laissée aller pour désormais apprécier les pani puri. Maxime a même appris à réaliser toute une gamme de chaats tandis que Damien a perfectionné un Mutton masala fry. Quand à Neelam, hormis les traditionnels plats de fruits de mer français qu’elle a pu goûter à La Rochelle, c’est un dôme au chocolat qui l’a conquise.


OF PARTNERING WITH


BUZZ Guillemette Roy Agée de tout juste 21 ans, Guillemette, amoureuse de voyages et de photographie a rejoint l’Alliance française ! Etudiante en quatrième année à l’Ecole de Management et de Communication Interculturelle, cette jeune traductrice, aussi à l’aise dans la langue de Shakespeare que celle de Goethe ou de Molière, avoue être tombée amoureuse de Mumbai… et de ses petits magasins de bijoux. Nous lui souhaitons donc la bienvenue et bonne chance car, à Theosophy Hall, beaucoup de travail l’attend.

L’ONU ouvre au monde francophone son concours « United Nations Citizen Ambassadors » (Citoyens ambassadeurs aux Nations Unies), en partenariat exclusif avec TV5MONDE. Ce concours invite les jeunes citoyens du monde à exprimer leurs opinions devant les chefs des gouvernements en produisant des vidéos répondant à cette question : « Si vous aviez l’occasion de vous adresser aux dirigeants de ce monde, que leur diriez-vous ? ». Les objectifs du Millénaire pour le développement, en lien avec le prochain Sommet de l’ONU du 20 au 22 septembre 2010 à New York, sont au coeur des contributions demandées en 2010. Les contributions seront collectées jusqu’au 23 août. Un jury désignera les 5 messages les plus pertinents et les gagnants seront invités au siège de l’ONU à New York en octobre lors de la Journée des Nations Unies. Pour toutes les informations sur ce concours cliquer sur : TV5MONDE, http://www.tv5.org/

Valérie Dispagne Arrivée au bout d’un cursus universitaire aussi inhabituel que passionnant, Valérie est en M2 de sciences politiques, parcours culture et relations internationales à l’IFRAMOND, Institut de francophonie et de mondialisation. Son stage de fin d’études à l’Alliance française de Bombay, débuté en mai au service culturel, lui permet de pratiquer ses connaissances de Hindi et de mettre en couleur cette culture diversifiée qui la fascinait déjà avant son arrivée. Elle a entretenu sa passion pour les livres grâce à son travail à la bibliothèque de l’Alliance et en visitant les librairies cachées de la ville, riches en surprises. Imane Bouteldja Imane est rentrée en France, nous souhaitons pleins de bonnes choses à cette jeune professeure de français qui était venue en Inde, pendant 6 mois, pour travailler sur les mésententes culturelles. Imane a pour projet de s’installer au Maroc mais compte bien revenir en Inde pour faire du tourisme.

TYPES OF DOCUMENT General Document Technical document Proof reading. Per extra copy * Minimum charge: Rs.400

Half day (4 hrs) Full day (7 hrs) Beyond 7 hrs

54 Impressions Sep-Nov 2010

Weekday Rs. 3000 Rs. 6000 Rs. 1000/hr

TARIFFS* 4 Rs / word 5 Rs / word 2 Rs / word 50 Rs

RATES Sat., Sunday & holidays Rs. 5000 Rs. 10000 Rs. 1 250/hr

Outstation Rs. 6000 Rs. 12 000 Rs. 1 500/hr


La Rochelle

La Rochelle- Escales Indiennes From Bollywood wall painter to contemporary art performer, La Rochelle has seen an ensemble of Indian diversity. Ranjit Dahiya’s work has surprised and interested many Rochelais. In the quartier Mireuil he presented his work to the residents whose building will go for redevelopment soon (Batiment Manet, avenue de la Résistance). Ranjit Dahiya was invited thanks to Centre Intermondes, the city of La Rochelle, Astrolabe, Alliance française de Bombay and the public Housing office. He also presented a painting exhibition entitled “History of Bollywood” in a XVth century cloister in the very heart of the City till 14 August. The last page of our series on India in La Rochelle is to conclude with a piece on renowned Mumbai-based artist Nikhil Chopra, performer, painter, photographer… This artist has been invited by the Centres Intermondes in partnership with Alliance française de Bombay, the Carré Amelot, the Contemporary art space – la Rochelle City Council and the Region Poitou-Charentes. Nikhil Chopra will work together with La Rochelle based artist and photographer Laurent Millet . Nikhil will be in residence at Centre Intermondes from 1st September to 15 October 2010 and will present two exhibitions and a series of performances as well as workshop with children from grammar schools.

In La Rochelle, the historical port city on the French west coast, the characters Nikhil intend to perform will also involve largescale drawing, detail and changing landscape. The semi-autobiographical characters depicted by Nikhil are “ born into privilege. They haunt the streets, busy market squares, the confines of old buildings and art galleries. This becomes the framework within which the story is told and the task carried out. My characters are silent, solo and weather-beaten. Duration is an aspect that has become important to my practice. What does the cycle of day and night do to a performance? When I wake up in the morning and realize that I am in the middle of a performance that is in public view, what choice will I make? What is real and what is theatrical? What change or transformation am I going through as a result of enduring a performance that unfolds over the course of a few days? And finally how do I project this transformation?” the artist in his statement.

© Julien Chauvet - Mairie de La Rochelle

The artist is known in Mumbai for his live performances. As he writes, “the script or score for my performances revolve around making drawings. Yog Raj Chitrakar, one of the characters I play, is a Victorian/turn of the century (forgotten) draughtsman or landscape painter, who goes on expeditions as an explorer making chronicles of the world we live in. He uses drawing to

document what he sees. Yog Raj Chitrakar (Chitrakar literarily translates as picture-maker) is loosely based on my grandfather, Yog Raj Chopra, a landscape painter who spent his 50s and 60s in Kashmir recording in paint the grandeur of the Valley”.

History of Bollywood : exposition de Ranjit Dahiya au cloître des Dames Blanches. Impressions Sep-Nov 2010 55


Calendar

08

September 2010

Cinema In partnership with NCPA Soigne ton gauche, by Jacques Tati Jour de Fête, by Jacques Tati 6:30 pm, Little Theater, NCPA

10

Holiday : Ramzan

11

Holiday : Ganesh Chaturthi

13

Documentary

17

Literature Public reading : Mumbai in the literature 6:30pm, Alliance française library

18

Guided Tour of Lohar Chawl / Kalbadevi Details after registration

19

Guided Tour of Fort Details after registration

23

Concert In partnership with Blue Frog and Novotel

In partnership with Vikalp Film Archive Electro Deluxe 9.30pm, Blue Frog

Three men and a Bulb, by Pankaj Rishi Kumar. 7pm, Alliance française auditorium 15-19 JOURNEES DU PATRIMOINE / HERITAGE DAYS In partnership with Julie Van Rechem. 15

Guided tour of Khotachiwadi with James Ferreira Details after registration

15

Conference, part 1 What future for Bombay’s Heritage? 6 30pm, Alliance française auditorium

16

Guided tour of Ranwar / Bandra Details after registration

16

Conference, part 2 What future for Bombay’s Heritage? Timing and venue to be confirmed

Guided tour of Colaba 17 Details after registration 17

Visit of V&A (Bhau Daji Lad museum) Details after registration

25

Literature In partnership with the French Embassy in India, the International Center of Poetry, Marseille (cipM) and the PEN All-India Center Import / Export 6:30pm, Prithvi Theater

27

Literature In partnership with the French Embassy in India, the International Center of Poetry, Marseille (cipM) and the PEN All-India Center Import / Export 6:15pm, Theosophy Hall, 3rd Floor, 40, New Marine Lines, Churchgate.

28

Ciné Club Le Tueur de Montmartre, by Borislav Satijnac 6 :30pm, Alliance française auditorium

30

Ciné Club Welcome, by Philippe Lioret 6:30pm, Alliance française auditorium

With Best Compliments from

FRANCO- I N D I A N PHARMACEUTICALS PVT. LT D 20, Dr. E. Moses Road, MUMBAI-400011 Tel. 2493 4026 Fax 2495 0557 E.mail: francoip@bom7.vsnl.net.in 56 Impressions Sep-Nov 2010


October 2010 5

8

Ciné Club Capitaine Achab, by Philippe Ramos 6:30pm, Alliance française auditorium Concert Bombay School of Music 6:30pm, Alliance française auditorium

12

Ciné Club Dernier maquis, by Rabah Aimer-Zamech 6:30pm, Alliance française auditorium

13

Cinema In partnership with NCPA L’école des facteurs, by Jacques Tati Les vacances de M. Hulot, by Jacques Tati 6:30pm, Little Theater, NCPA

15

Documentary In partnership with Vikalp Film Archive The Black Pamphlets, by Nitin K.Pamnani 7 pm, Alliance française Auditorium

18-22

Calendar

SEMAINE DU GOUT / TASTE WEEK

18

Wine and cheese tasting In partnership with Novotel and La Fromagerie

19

Cinema Trois étoiles de mer, by Christian Lejalé 6:30pm, Alliance française auditorium

20

Literature Public Reading 6:30pm, Alliance française library

21

Cinema Mondovino, by Jonathan Nossiter 6:30 pm, Alliance française auditorium

22

Workshop In partnership with Le 15 Patisserie Tasty workshop at Le 15 Pâtisserie Time and venue to be confirmed

26

Ciné Club Le bureau de Dieu, by Claire Simon 6 :30pm, Alliance française auditorium

November 2010 10

Mon oncle, Jacques Tati, 6 30pm, Little theatre, NCPA Impressions Sep-Nov 2010 57


France Pratique

Swanky New Premises for the French Consulate! Wockhardt Towers, East Wing, 5th floor, BKC, Bandra East, Mumbai – 400 051 The team of the Consulate will now welcome you in new premises at BKC. Among the factors that led to the shifting are: r "DDFTTJCJMJUZ .VNCBJ JT HSPXJOH CZ MFBQT BOE CPVOET MFBEJOH to an increase in visa demands. The new location is accessible from all corners of Bombay and has also become a popular spot among other diplomatic administrations. r " HSPXJOH 'SFODI QSFTFODF UIBU IBT SFTVMUFE JO BO JODSFBTF JO consular and economic activities requiring spacious and modern premises. Did you know? r 5IF FBSMJFTU QSFTFODF PG UIF 'SFODI $POTVMBUF JO #PNCBZ DBO be traced back to 1841 and was primarily an information centre. r 'PS UIF ùSTU UJNF UIF 'SFODI (PWFSONFOU JT UIF PXOFS PG the premises, what shows the strong level of commitment UIBU 'SBODF IBT UPXBSET *OEJB 3 questions to Rohit Shinkre, architect of the new premises What has been your experience with France? * TQFOU ZFBST JO 'SBODF GSPN 1981 till 1994. Almost exactly UIF .JUUFSSBOE FSB * XBT UPUBMMZ charmed by the beauty of Paris and its vibrant cultural landscape. * DBOOPU ESFBN PG BOZ CFUUFS place to satisfy my interest in Art, Cinema, Music and ... good GPPE .VNCBJ IBE UBVHIU NF UP BEBQU BOZXIFSF CVU * GFMU MJLF IPNF JO 1BSJT *O TQJUF PG B MBOHVBHF CBSSJFS XIJDI * OPX LOPX JT FYBHHFSBUFE * BMXBZT GFMU XBSNUI FWFSZXIFSF * XFOU 5IF OVBODFT PG UIF 'SFODI MBOHVBHF ANB MBOHVF GSBUFSOFMMF BOE MJUFSBUVSF GBTDJOBUFE NF *U NBEF NF MPPL BU .BSBUIJ BOE &OHMJTI XJUI B SFOFXFE JOUFSFTU * TUBSUFE MPPLJOH BU *OEJB XJUI B SFTPMVUFMZ ASFQVCMJDBO QFSTQFDUJWF "GUFS DPNQMFUJOH B CJ MJOHVBM MZDÊF * QVSTVFE TUVEJFT JO Architecture. The years at the Nanterre University will certainly remain the most exciting of my life. Then, working for some WFSZ HPPE 'SFODI EFTJHO ùSNT * DPVME TFF IPX UIF USBEJUJPO of public construction had helped maintaining quality and JOOPWBUJPO JO BSDIJUFDUVSBM EFTJHO JO 'SBODF * TUVEJFE JTTVFT UIBU BSF PG HSFBU JNQPSUBODF JO *OEJB UPEBZ QVCMJD IPVTJOH IFSJUBHF NBOBHFNFOU BOE QPTU JOEVTUSJBM EFWFMPQNFOU * remember my time, ma boheme there, with fondness and nostalgie, always looking forward to spend a few days in Paris. 58 Impressions Sep-Nov 2010

What was the design concept behind your project? The biggest challenge was accommodating a very demanding and precise programme in an irregular floor plate. Extensive VTF PG HMBTT IFMQFE NBYJNJTJOH EBZMJHIUJOH BOE BO PWBM shaped conference room was used as a central element to get some clarity in a rather disorienting structure. The materials were chosen for a long life cycle and AC and lighting systems XFSF EFTJHOFE GPS PQUJNVN FOFSHZ FĂŽDJFODZ * DIPTF UP express an almost monastic simplicity and warmth rather than the inertness that one associates with a workspace. How was the project coordinated and executed? 5IF QSPKFDU XBT DPPSEJOBUFE XJUI ' $IFSIJBO BOE + 1 -FNEKFESJ PG UIF 'SFODI &NCBTTZ #FJOH BO BDDPNQMJTIFE BSDIJUFDU IJNTFMG +FBO 1BVM XBT DMPTFMZ JOWPMWFE JO WBMJEBUJOH the design choices. The proposed design was well received BOE * BN HSBUFGVM GPS UIF USVTU UIBU XBT TIPXO Certain technical requirements (security, access control and acoustics) were of a high level and very different from the QSBDUJDFT IFSF *U XBT B DIBMMFOHF UP BEESFTT UIPTF XJUI MPDBM DPOUSBDUPST BOE TVQQMJFST * EBSF TBZ UIBU NZ LOPXMFEHF PG 'SFODI XBT WFSZ VTFGVM * XBT IBQQZ UP VTF JU NPSF SPVUJOFMZ and will miss it now the project is complete.




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