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L A L I T T É R AT U R E DE L A N GU E F R A N Ç A I SE ÉPOQUES COUR ANTS AU TEU R S

Mari Bacquin & Carla K. Cariboni



L A L I T T É R AT U R E DE L A N GU E F R A N Ç A I SE ÉPOQUES COUR ANTS AU TEU R S

Mari Bacquin & Carla K. Cariboni

Tack till Per Anders och Maibrit Westrins stiftelse samt Kungliga Patriotiska Sällskapet, vars generösa stöd har bidragit till publiceringen av denna bok.


Folkuniversitetets förlag Skomakaregatan 8 223 50 Lund Tel. 046-14 87 20 E-post: info@folkuniversitetetsforlag.se www.folkuniversitetetsforlag.se

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Table des matières « L’histoire de la littérature française ne se résume pas » 7 Moyen Âge Chrétien de Troyes (XIIe siècle) Marie de France (XIIe siècle) Christine de Pizan (1364–1430) François Villon (1431–1463 ?)

11 15 18 20 23

Renaissance et ­humanisme Marguerite de Navarre (1492–1549) François Rabelais (1494–1553) Michel de Montaigne (1533–1592)

25 29 32 34

Baroque

37

Classicisme Pierre Corneille (1606–1684) Jean de La Fontaine (1621–1695) Molière (1622–1673) Madame de Lafayette (1634–1693) Jean Racine (1639–1699)

41 45 48 51 54 56

L’Encyclopédie

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Illuminisme Voltaire (1694–1778) Jean-Jacques Rousseau (1712–1778) Beaumarchais (1732–1799) Marquis de Sade (1740–1814)

61 65 68 71 73

Romantisme

75

Réalisme

79

Naturalisme

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Symbolisme

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Madame de Staël (1766–1817) François-René de Chateaubriand (1768–1848) Stendhal (1783–1842) Honoré de Balzac (1799–1850) Alexandre Dumas (1802–1870) Victor Hugo (1802–1885) George Sand (1804–1876) Charles Baudelaire (1821–1867) Gustave Flaubert (1821–1880) Jules Verne (1828–1905) Émile Zola (1840–1902) Paul Verlaine (1844–1896) Guy de Maupassant (1850–1893) Arthur Rimbaud (1854–1891) Colette (1873–1954) Émile Nelligan (1879–1941)

89 91 93 96 99 102 105 108 112 115 117 120 123 126 129 132

Modernisme et postmodernisme

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Surréalisme

140

Négritude

143

Nouveau Roman

146

Nouveau Théâtre

149

Antillanité et créolité André Gide (1869–1951) Marcel Proust (1871–1922) Guillaume Apollinaire (1880–1918) François Mauriac (1885–1970) Louis-Ferdinand Céline (1894–1961) Francis Ponge (1899–1988) Jacques Prévert (1900–1977) Antoine de Saint-Exupéry (1900–1944) Nathalie Sarraute (1900–1999) André Malraux (1901–1976) Georges Simenon (1903–1989)

151 155 158 162 164 166 170 172 175 177 180 183


Marguerite Yourcenar (1903–1987) Jean-Paul Sartre (1905–1980) Samuel Beckett (1906–1989) Simone de Beauvoir (1908–1986) Eugène Ionesco (1909–1994) Albert Camus (1913–1960) Marguerite Duras (1914–1996) Romain Gary (1914–1980) Boris Vian (1920–1959) Alain Robbe-Grillet (1922–2008) Michel Butor (1926–2016) Ahmadou Kourouma (1927–2003) Yacine Kateb (1929–1989) Assia Djebar (1936–2015) Georges Perec (1936–1982) Maryse Condé (née en 1937) Marie-Claire Blais (née en 1939) Annie Ernaux (née en 1940) Jean-Marie Gustave Le Clézio (né en 1940) Réjean Ducharme (1941–2017) Tahar Ben Jelloun (né en 1944) Patrick Modiano (né en 1945) Michel Houellebecq (né en 1956 ? ) Amélie Nothomb (née en 1966) Delphine de Vigan (née en 1966) Nina Bouraoui (née en 1967)

185 187 191 193 196 199 202 205 208 210 214 217 220 222 225 227 230 232 235 237 239 241 244 247 249 251

Glossaire

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Index des noms de personnes

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Bibliographie

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Remerciements

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Liste des images

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« L’histoire de la littérature française ne se résume pas »

Une histoire de la littérature sélective Il y a quelques années, une jeune étudiante en première année de français à l’université de Lund errait entre les étagères d’une librairie parisienne à la recherche d’un livre qui pourrait lui donner quelques rudiments en histoire de la littérature française. Une présentation digeste, compréhensible et pas trop v­ olumineuse devait bien s’y trouver ? La tâche s’avérait cependant difficile pour cette non-initiée qui s’adressa alors à un homme âgé, en train de ranger des livres. À la question posée par notre Suédoise, la réponse du libraire fut tranchante : « Mademoiselle, l’histoire de la littérature française ne se résume pas. » Cette anecdote a été le point de départ de ce livre. Derrière ­l’affirmation du libraire, se cache un idéal d’exhaustivité qui semble inspirer bon nombre de manuels circulant sur le ­marché et qui explique, du moins en partie, la difficulté que ces manuels présentent pour tout lecteur qui ne serait pas encore familier avec le s­ ujet. Voulant être complets mais ne pouvant l’être qu’au risque de prendre des proportions encyclopédiques, ces manuels ­recourent volontiers à la pratique du name dropping : à côté des auteurs proprement traités, d’autres y sont simplement cités, à travers des renvois impénétrables pour quiconque ne possède pas de connaissances préalables. Truffés par ailleurs de références historiques et culturelles et de commentaires méta-­littéraires, ces ­manuels deviennent souvent tout bonnement inaccessibles à ceux qui n’ont pas trempé dans le bain français. Avec ce livre, nous avons voulu remédier à ces inconvénients. Il est destine à ceux qui, comme l’étudiante de l’anecdote, abordent le français comme langue étrangère et se penchent pour la première fois sur l’histoire de la littérature de cette langue. Nous défions le propos du libraire en affirmant qu’une histoire de la littérature n’est, au fond, toujours qu’un résumé, car elle repose nécessairement sur une sélection.

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« L'histoire de la littérature française ne se résume pas »

La question de la sélection La question de la sélection nous situe dans la problématique du canon. Si nous donnons à canon son sens initial – à savoir les auteurs et les œuvres qui sont considérés comme incontournables au sein d’une culture pour celui ou celle qui veut s’instruire – se pose d’emblée la question de savoir à partir de quels critères certains auteurs et certaines œuvres feraient partie ou non de cette sélection auguste. Cette question a donné lieu à de très vifs débats, ce dont témoigne ­l’anthologie Opening up the Canon, ­publiée en 1979. Celle-ci a contribué à lancer ce qui, en particulier dans le monde anglo-américain, a pris une tournure de guerres et de batailles littéraires. Le but visé était de problématiser l’existence du canon historique, représenté principalement par des « dead white European men », selon une expression qui, depuis, est devenue consacrée. Il était temps, disait-on, de faire de la place aux femmes, aux classes socialement inférieures, aux minorités ethniques et sexuelles ainsi qu’aux peuples colonisés qui, jusque-là, avaient tous été tenus à l’écart de la littérature canonisée. Si une démocratisation du canon – à travers la composition de canons alternatifs – est louable dans le sens où elle nous montre du doigt ce qui a été omis, elle passe néanmoins inévitablement à côté de la réalité même du processus de canonisation ignorant les mécanismes qui lui sont pourtant inhérents et qui, eux, s’inscrivent dans la durée. En effet, ce n’est qu’a posteriori qu’on peut établir avec certitude quelle est la littérature qui a véritablement survécu. Concevoir un canon de manière prescriptive – ce qu’on pourrait appeler un canon de jure – afin de ménager une place à certaines voix oubliées ou négligées dans le but de promouvoir des auteurs et des courants particuliers, et ce à des fins pédagogiques, esthétiques, ­sociales, ethniques, économiques ou autres, revient en somme à fabriquer un outil politique ou idéologique. Au risque de paraître tautologique, on peut affirmer que la littérature canonisée est tout simplement celle qui l’est devenue avec le temps. Il existe incontestablement une littérature de langue française qui a survécu au passage du temps, qui a laissé des traces mémorielles dans la vie sociale et culturelle, en France comme à l’étranger, et qui a été discutée, interprétée, analysée, traduite, imitée et réimprimée à travers les époques. C’est ce que nous pourrions appeler un canon de facto. Restant en dehors de toute discussion politique ou théorique sur la valeur de ces auteurs ou sur la légitimité de leur appartenance au canon, il faut admettre que ces auteurs sont connus, lus, traduits, étudiés, 8


« L'histoire de la littérature française ne se résume pas » que leurs œuvres ont été adaptées à l’écran du cinéma ou de la ­télévision ou mises en musique et que leurs noms figurent dans l’espace public (rues, places et lycées, etc.). De plus, les paroles de ces auteurs retentissent encore bien souvent dans la langue française de tous les jours. Ainsi, même si l’on peut entretenir un scepticisme à l’égard du canon traditionnel, on ne saurait nier son existence. Il y a toujours eu certains auteurs et certaines œuvres qui ont été mis en avant, au détriment d’autres restés dans l’ombre, à des moments particuliers de l’histoire et pour des raisons diverses. Comme le fait remarquer la recherche dans ce domaine, l’absence de représentation féminine, paysanne ou autre n’est pas le fruit d’une exclusion conspiratrice, mais relève du fait que ces groupes n’avaient pas les mêmes possibilités de produire des œuvres « canonisables ». Rebâtir l’histoire de la littérature a posteriori, parce qu’elle nous semble injuste, reviendrait au fond à réprouver son ancrage historique. L’histoire de la littérature est, comme ­n’importe quelle histoire, un reflet de la société qui l’a créée, c’est-à-dire le produit des pouvoirs, des intérêts et des structures qui étaient en place au moment où les œuvres ont vu le jour. Par conséquent, au lieu d’adopter une position « politiquement correcte », mais extérieure à la littérature qui nous occupe, nous nous sommes tournées vers les auteurs et les œuvres qui ont non seulement résisté à l’épreuve du temps mais aussi dépassé les limites de leur espace d’origine. Dans ce livre, nous tâcherons de dévoiler les structures et les mécanismes historiques et sociaux ayant constitué le contexte d’apparition de ces œuvres et qui, le plus souvent, permettent également d’expliquer leur succès. Certains auteurs, ayant eu une influence notable à un moment donné, mais étant aujourd’hui tombés aux oubliettes, ne trouveront leur place que contextuellement, pour expliquer tel ou tel phénomène. Par ailleurs, dans une société de plus en plus mondialisée et ­multi-ethnique comme la nôtre, où le français constitue une langue véhiculaire sur plusieurs continents, nous avons jugé bon d’étendre notre objet d’étude à la littérature de langue française (par opposition à la littérature française seulement de France). Ainsi, nous avons inclus quelques auteurs de langue française et quelques mouvements littéraires extérieurs à la France qui se situent dans le vaste panorama de ce qu’on appelle aujourd’hui la littérature-monde.

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« L'histoire de la littérature française ne se résume pas » Enfin, nous avons également aménagé une place à quelques auteurs contemporains, dont la consécration devra attendre le verdict du temps. En les incluant, nous contribuons à la formation du canon à venir, celui qui reflétera les tendances de notre contemporanéité.

En vue de la lecture Dans ce livre, nous avons opté pour un classement fondé sur la chronologie, à la fois pour les mouvements et les auteurs. Tous les auteurs sont présentés selon leur date de naissance, mais ils ne sont pas placés sous l’étiquette d’un mouvement ou d’une tendance spécifique. Ceci afin d’éviter des catégorisations qui peuvent s’avérer trop rigides, car plus d’un auteur se trouve à cheval entre deux ou plusieurs orientations esthétiques. À côté du texte principal, le lecteur trouvera quelques commentaires ou citations visant à éclairer notre propos ainsi que des images montrant les traces que les auteurs ont laissées dans la vie sociale et culturelle en France et à l’étranger. Ce livre ne contient pas d’extraits de textes des auteurs présentés, sauf de manière sporadique et très succincte. Notre espoir est que le lecteur ira vers les textes sources eux-mêmes. Il i­mporte alors de savoir qu’à moins d’avoir un niveau de français très avancé, on trouvera les textes du Moyen Âge et de la ­Renaissance d’un abord difficile d’un point de vue linguistique. Dans ce cas-là, il peut être utile de les lire traduits en français moderne. Un glossaire, situé à la fin du livre, fournira l’explication de quelques termes théoriques d’histoire et d’analyse littéraires. Un index des noms de personnes, enfin, facilitera les recherches de notre lecteur. Mari Bacquin et Carla K. Cariboni, juin 2019

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Illuminisme

Traduction italienne de ­L’Esprit des lois (1777)

Le XVIIIe siècle est appelé le siècle des lumières. Cette métaphore est bâtie sur la volonté notoire de l’époque d’éclairer les esprits par l’approche scientifique et philosophique, c’està-dire de combattre les ténèbres de l’ignorance en diffusant le ­savoir. La preuve concrète de cette intention est la réalisation de ­L’Encyclopédie. La littérature de cette période joue, de manière générale, un rôle important dans la diffusion des idées et des revendications nouvelles. Dans les salons littéraires, toujours tenus par des femmes (la duchesse du Maine, Mme de Lambert, Mme du Tencin), les écrivains de l’époque se mêlent aux gens du monde, aux ministres, aux financiers et aux étrangers de passage pour converser, raisonner et débattre. Les cafés littéraires (Le Procope, La Régence, le Laurent) et les clubs, sur le modèle anglais, ­témoignent aussi de ce climat de combat pour la liberté et la circulation des idées, à une époque où la censure est fréquente. Ce combat porte ses fruits, puisqu’il aboutit à la Révolution ­française qui met fin à la monarchie absolue de droit divin (qui durait depuis des centaines d’années) et mène à ­l’instauration de la République.

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Illuminisme

Le café restaurant Le ­Procope – 13, rue de ­l’Ancienne Comédie

Au XVIIIe siècle, se développe ce qu’on appelle « l’esprit philosophique ». Il se définit par une confiance optimiste en la raison et par une foi illimitée dans les bienfaits du progrès scientifique et social. La figure du philosophe se transforme à cette époque : il n’est plus un être isolé, coupé du monde et préoccupé par des questions abstraites, mais un homme parmi les hommes, engagé dans les débats d’idées s’intéressant à tous les domaines de ­l’existence et du savoir.

Bigoterie : croyance reli­gieuse excessive et bornée.

Les intellectuels illuministes défendent les idéaux de liberté et de raison. Ils élaborent une vision du monde sécularisée où dominent l’esprit rationnel et la tolérance, et d’où sont proscrits le dogmatisme, l’absolutisme, les préjugés et l’arbitraire. Sans être athéistes, ils combattent la foi religieuse dans ses formes proches de la superstition, du fanatisme et de la bigoterie. Durement critiquée pour s’être détournée des préceptes de l’Évangile, la religion catholique est accusée d’être devenue une institution politique puissante, qui exploite la crainte des fidèles. Voltaire, auteur d’un Traité sur la tolérance (1763), utilise la formule célèbre « Écrasez l’infâme » pour se référer à la nécessité de combattre l’intolérance dogmatique pratiquée par les églises organisées. Création littéraire et réflexion philosophique vont ainsi main dans la main. Les intellectuels deviennent des écrivains-­philosophes qui, dans le domaine politique, revendiquent la liberté et la justice sociale. Très concrètement, ils prônent la liberté de culte ­religieux et la tolérance, la liberté de parole et de presse, l’abolition de l’esclavage et des privilèges accordés à la noblesse.

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Illuminisme Montesquieu (1689–1755), aujourd’hui considéré comme un précurseur de la sociologie, est un représentant typique de cette tendance. Dans son ouvrage L’esprit des lois (1748), il analyse les régimes politiques et dévoile le caractère relatif du système monarchique en exposant les relations qui unissent les lois d’un pays à ses mœurs, son climat, ses insti­tutions et son économie. C’est là qu’il élabore sa célèbre théorie des climats, selon laquelle le climat influence en profondeur la nature de l’homme et l’organisation de la société. Dans un esprit de modération et d’équilibre, Montesquieu prône une répartition des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire en des mains différentes pour empêcher tout abus. Cette doctrine est à la base des gouvernements démocratiques modernes. Si Montesquieu est aujourd’hui surtout connu pour sa contribution à l’histoire du droit et à celle de la démocratie, il perce d’abord de manière anonyme avec un roman épistolaire, Les Lettres persanes (1721). Celui-ci présente une satire indignée de la société française du XVIIIe siècle à travers le regard de deux persans qui voyagent en France. Ce n’est qu’une fois le succès assuré que Montesquieu se dévoile comme étant l’auteur de cette œuvre.

Denis Diderot – portrait par Louis-Michel van Loo (1767)

Une autre figure emblématique de l’écrivain-philosophe, très célèbre pour le rôle décisif qu’il revêt dans le projet de L ­ ’Encyclopédie, est Denis Diderot (1713–1784). Il est l’auteur de quelques romans qui révèlent l’esprit illuministe mais qui ont tous été publiés de manière posthume : La Religieuse (composé vers 1760, publié en 1796), Le Neveu de Rameau (composé de 1762 à 1778, publié en 1821) et Jacques le Fataliste et son maître (composé en 1771, publié en 1796). La Religieuse contient les mémoires de Suzanne S ­ imonin, une jeune religieuse ayant réussi à s’échapper du couvent où elle était recluse. Suzanne adresse ses mémoires à un marquis en espèrant qu’il l’aide. Elle y raconte les souffrances physiques et morales qu’elle a dû subir et peint l’oisiveté, la promiscuité et l’atmosphère morbide qui règnent au couvent. À travers le personnage de cette religieuse, qui est pourtant une croyante convaincue, ­Diderot critique les institutions religieuses coercitives, qui privent l’individu de sa liberté et dégradent la nature humaine.

La Religieuse a été adapté au cinéma en 1966 par Jacques Rivette et en 2013 par Guillaume Nicloux, avec Anna Karina et Pauline Étienne respectivement dans le rôle de Suzanne Simonin.

Dans Le neveu de Rameau, Diderot fait converser un moi (qui est identifié au narrateur philosophe) et un lui, Jean-François ­Rameau, personnage cynique et immoral qui est le neveu du 63


Illuminisme compositeur Jean-Philippe Rameau. C’est en réalité une conversation avec lui-même que Diderot mène dans ce livre original, où sont discutées des questions de morale et où est soulevé le problème de l’écart entre la réalité quotidienne et le monde des idées. Jacques le Fataliste a été adapté plusieurs fois à la télévision, au cinéma et au théâtre. En 1981, par exemple, sort le film Les amours de J­acques le ­ fataliste, de Jacques Ordines, avec Francis Huster et Jacques Weber dans les rôles principaux.

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Jacques le Fataliste et son maître est le récit du voyage d’un valet, Jacques, qu’il fait en compagnie de son maître. Ce n’est cependant pas le voyage lui-même qui est au centre, mais plutôt les innombrables récits que Jacques, sollicité par son maître, fait à ce dernier, notamment au sujet de ses aventures sentimentales. En vérité, ce roman contient une multitude de récits, non seule­ment faits par Jacques, mais aussi par d’autres personnages. La structure digressive et éclatée, qui ménage aussi une place à l’auteur et au lecteur, permet à ­Diderot de mettre en avant ses thèses sur le relativisme moral et sur le matérialisme. Il y fait également une critique de l’Église et de la société. Jacques le Fataliste contient aussi une réflexion sur l’art du roman et sur les conventions de l’écriture romanesque. Diderot semble y faire son possible pour briser l’illusion fictionnelle.


Voltaire (1694–1778)

Comme bon nombre d’écrivains du XVIIIe siècle, Voltaire est aussi philosophe. Baptisé François Marie Arouet en 1694, il décide en 1718 de prendre le pseudonyme de Voltaire, peut-être ­inspiré par le bourg poitevin Airvault où résidaient ses ancêtres. Éduqué chez les jésuites au collège Louis-le-Grand à Paris, il reçoit très tôt une formation humaniste, une discipline de travail et un grand amour pour le théâtre. À côté de cette influence sérieuse, il subit aussi celle des libertins du Temple, une société littéraire et philosophique qui lui transmet le goût du plaisir, un abord humouristique et une légèreté qui contribuent à former son esprit libre. Cette disposition l’amènera dès son jeune âge à dire ce qu’il a sur le cœur en usant de la satire. Cela lui vaudra des séjours à la Bastille, des périodes d’exil et un nombre important d’ennemis. Quand Voltaire meurt en 1778, il aura passé la moitié de sa vie à l’étranger. Deux séjours à l’étranger, en Hollande en 1722 et en Angleterre sous forme d’exil entre 1726 et 1728, inspirent à Voltaire des pensées nouvelles sur la société en termes de tolérance et de liberté. Ses voyages lui font également connaître la science de Newton et les théories empiristes de la connaissance de John Locke. Financièrement indépendant à partir de 1729, il mène une vie de clandestin qui lui permet de se consacrer à développer ses idées par l’écriture. Travaillant d’arrache-pied, il laisse derrière lui une production volumineuse aux multiples facettes. Voltaire écrit des essais historiques, des pièces de théâtre, des ouvrages philosophiques, des contes et environ 18 000 lettres. Foncièrement engagé dans la civilisation de son temps, Voltaire lutte dans ses écrits contre l’esclavage, le fanatisme, la guerre et l’injustice. Marqué par les idéaux de l’illuminisme, il refuse tous les systèmes et tous les ­arbitraires. Pour lui, l’esprit de contradiction et la pratique de la mise en question assurent la liberté de l’homme. Il proclame sa foi dans les progrès des Lumières et ses mots clés deviennent la liberté et la tolérance. Voltaire a écrit dans de nombreux domaines, mais c’est sans doute sa philosophie qui a laissé l’empreinte la plus importante pour la postérité. Exposée dans des essais et mise en scène dans des œuvres de fiction, celle-ci ne se présente pas comme une mé-

Voltaire par Jean-Antoine Houdon

« N’est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n’en aient pas ? » ~ « Rien ne se fait sans un peu d’enthousiasme. » ~ « Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent. » ~ « L’univers m’embarasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger. »

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Voltaire taphysique. L’auteur est d’avis que toutes les questions existentielles que les philosophes se posent depuis l’aube des temps ne peuvent trouver leur réponse par la réflexion. C’est à la science physique, bâtie sur l’observation et l’expérience concrète, de fournir ces connaissances. À côté de cela, Voltaire est convaincu que l’existence du monde implique la présence d’un créateur et que la nature a ses propres lois. Ainsi, il n’est pas athée mais garde une approche rationaliste en adoptant une attitude sceptique. Fondamentalement positif à l’égard de la vie, qui selon lui mérite d’être vécue au mieux, il fonde sa philosophie sur les notions de morale et de bon sens, ce qui est bien à l’image de la culture illuministe qu’il représente. Dans l’élaboration de sa vision philosophique, Voltaire s’est inspiré de penseurs persans, comme en témoigne le conte Zadig, ou la Destinée (1748), qui se déroule dans un monde oriental. À travers les mésaventures du jeune protagoniste Zadig, Voltaire montre que le parcours qui mène au bonheur et à la vérité est semé d’obstacles. L’auteur dénonce en même temps les abus et les injustices d’une sociéte et d’un système judiciaire qui ne sont pas fondés sur la pensée rationnelle. Dans Candide ou l’Optimisme, écrit une dizaine d’années plus tard (1759), Voltaire met de nouveau en scène un jeune homme qui fait son éducation sentimentale et mondaine à travers diverses épreuves et rencontres. Si Candide est d’abord naïf (comme son nom l’indique), il guérit de sa candeur et de son optimisme à la fin du récit. Son parcours initiatique lui permet en effet de se forger une personnalité et une philosophie. À travers cette histoire, Voltaire montre qu’il est vain de chercher le bonheur dans la religion et les explications métaphysiques. Dans un monde incohérent, absurde et cruel, l’individu doit se résigner au mal et se satisfaire d’une philosophie où le bonheur passe par l’amitié et le travail. Par ailleurs, Voltaire a aussi écrit des œuvres plus purement philosophiques comme les Lettres philosophiques (1734), Éléments de la philosophie de Newton (1738), Traité sur la tolérance (1763) et Dictionnaire philosophique portatif (1764).

Station de métro Voltaire dans le 11e arrondissement à Paris

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Quand Voltaire écrit sur des sujets historiques, il suit les mêmes principes que pour sa philosophie. Les faits doivent être établis avec exactitude et contrôlés par le recours aux témoins oculaires et aux écrits. Ce qui ne fait pas appel à la raison, par manque de vraisemblance par exemple, doit être mis de côté. Ainsi, pour Voltaire, les légendes et les miracles ne font partie de l’histoire qu’en tant qu’exemples de la croyance des générations passées. Au centre de l’histoire qu’il veut transmettre se trouvent la vie des hommes, les actions et les idées plutôt que les batailles, les


Voltaire mariages et les naissances des personnes de pouvoir. Parmi ses œuvres histori­ques, on trouve Histoire de Charles XII (1731), Le Siècle de Louis XIV (1752), Annales de l’Empire (1753), Essai sur les mœurs et l’esprit des nations (1756) et Histoire de la Russie sous Pierre le Grand (1759–63). En tant que dramaturge, Voltaire a écrit 52 pièces et introduit William Shakespeare auprès du public français. Son théâtre, qui n’est plus joué aujourd’hui, est aussi au service de sa lutte contre le fanatisme et l’intolérance. La tragédie Zaïre (1732) compte comme son plus grand succès. Possiblement inspirée d’Othello de Shakespeare, cette pièce se déroule à l’époque des croisades. Elle met en scène Zaïre, une jeune femme chrétienne qui est capturée pendant l’enfance et élevée dans la religion musulmane. Lorsque le sultan Orosmane libère des chevaliers chrétiens contre une rançon, il refuse de livrer Zaïre, qui est devenue son amante. Peu après, trompé par une lettre, il la soupçonne d’infidélité et la tue. Se rendant compte de son erreur, il finit par se donner ­aussi la mort. Cette œuvre, au répertoire de la Comédie-Française jusqu’en 1936 et traduite dans toutes les langues européennes, problématise un thème cher à Voltaire : la relativité des religions. D’autres œuvres théâtrales de sa plume sont Œdipe (1717), La mort de César, (1735) Mahomet (1741), Mérope (1743), L’Orphelin de la Chine (1755) et Tancrède (1760). L’engagement de Voltaire lui a valu d’être souvent cité dans des contextes différents. Si son nom a une place évidente dans l’éternelle discussion de la liberté de pensée et d’expression, on se réfère aussi à lui pour défendre le droit des animaux et pour lutter contre la vivisection (dissection d’animaux vivants). Voltaire était végétarien, avant même que le terme ne soit inventé, et ce pour des raisons morales. Déiste, mais critique à l’égard de la religion chrétienne, c’est lui qui a dit que « si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer ». D’autres bons mots de sa plume énoncent que « le malheur des uns fait le bonheur des autres », que « l’art de la médécine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit » et qu’« il n’y a rien de plus ridicule qu’un médecin qui ne meurt pas de vieillesse ». À la mort de Voltaire en 1778, son corps a été autopsié, selon sa volonté. Son cœur et son cerveaux sont conservés dans le socle de deux statues à son ­effigie, réalisées par le sculpteur Jean-Antoine Houdon.

Librairie au nom de Voltaire à Key West

Le tombeau de Voltaire au Panthéon à Paris

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Liste des images 52

Creative Commons/Thomas Quine

CC BY-SA 2.0

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Avenida Molière

Creative Commons/Matthew Rutledge

CC BY 2.0

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Peinture

Honoré Daumier/Philadelphia Museum of Art

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Wikimedia Commons/Bibliothèque Nationale, Paris

Public domain (mark)

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Statue Racine

Creative Commons/Carnat Joel

CC BY 2.0

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Plaque Racine

Creative Commons/Renaud Camus

CC BY 2.0

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Creative Commons/Marie Thérèse Hébert & Jean Robert Thibault

CC BY-SA 2.0

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Creative Commons/Royal Opera House Covent Garden

CC BY-SA 2.0

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Creative Commons/dedree drees

CC BY 2.0

60

Lithographie Gjörwell Creative Commons/Porträttarkivet/Skara kommun

CC BY 2.0

60

Plaque Diderot

Creative Commons/Haydn Blackey

CC BY-SA 2.0

60

Portrait d'Alembert

Creative Commons/Public domain/Art Gallery ErgsArt

Public domain (mark)

61

Creative Commons/Yale Law Library

CC BY 2.0

62

Creative Commons/David Lee Tiller

CC BY-SA 2.0

63

Creative Commons/Public domain/The Public Domain Review

Public domain (mark)

65

Creative Commons/Sarah Stierch

CC BY 2.0

66

Rue Voltaire

Creative Commons/Quinn Dombrowski

CC BY-SA 2.0

66

Métro Voltaire

Creative Commons/Jerome Naselli

CC BY-ND 2.0

67

Enseigne librairie

Creative Commons/Carl Lender

CC BY 2.0

67

Tombeau Voltaire

Creative Commons/Pascal Terjan

CC BY-SA 2.0

68

Métro Rousseau

Creative Commons/Groume

CC BY-SA 2.0

68

Portrait Rousseau

Creative Commons/Public domain/Art Gallery ErgsArt

Public domain (mark)

69

Creative Commons/evan p. Cordes

CC BY 2.0

70

Tombe Rousseau

Creative Commons/Ben Tesch

CC BY 2.0

70

Panthéon

Creative Commons/motfemme

CC BY 2.0

71

Statue

Creative Commons/Jeanne Menjoulet

CC BY 2.0

71

Livre

Creative Commons/Manuel Palomino Arjona

CC BY 2.0

72

Creative Commons/manhhai

CC BY 2.0

73

Sodome

Wikimedia Commons/Public domain/Maurice Heine

Public domain (mark)

73

Portrait Sade

Wikimedia Commons/Public domain/Charles-Amédée-Philippe van Loo

Public domain (mark)

74

Wikimedia Commons/Public domain/Ωριγένης

Public domain (mark)

75

Tableau Odevaere

Creative Commons/Public domain/The Public Domain Review

CC BY 2.0

75

Tableau Delacroix

Creative Commons/aquarelleromantique.wordpress.com

CC BY-SA 2.0

76

Creative Commons/Yves Jalabert

CC BY-SA 2.0

77

Portrait

Creative Commons/Public domain

CC BY 2.0

77

Gravure Grandeville

Wikimedia Commons/Public domain

Public domain (mark)

78

Wikimedia Commons/Public domain/Fox Film Corporation

Public domain (mark)

79

Wikimedia Commons/Public domain

Public domain (mark)

80

Tableau Courbet

Creative Commons/Renaud Camus

CC BY 2.0

80

Mètre étalon

Creative Commons/genevieveromier

CC BY 2.0

81

Creative Commons/CHRISTO DRUMMKOPF

CC BY 2.0

82

Wikimedia Commons/Public domain

Public domain (mark)

83

Portrait Zola

Creative Commons/Renaud Camus

CC BY 2.0

83

Livres

Creative Commons/themostinept

CC BY 2.0

84

Hôtel

Creative Commons/David Siu

CC BY 2.0

84

Préface

Creative Commons/Charlotta Wasteson

CC BY 2.0

85

Creative Commons/CHRISTO DRUMMKOPF

CC BY 2.0

86

Le Figaro

Creative Commons/manhhai

CC BY 2.0

86

Tableau Redon

Creative Commons/Alice

CC BY-ND 2.0

87

Portrait Mallarmé

Creative Commons/Public domain/Art Gallery ErgsArt

Public domain (mark)

87

Photo Rimbaud

Creative Commons/Marcelo Noah

CC BY 2.0

89

Creative Commons/Public domain/Universitätsbibliothek Leipzig

Public domain (mark)

90

Madame de Staël

Creative Commons/Public domain/Art Gallery ErgsArt

Public domain (mark)

90

Bonaparte

Creative Commons/Dennis Jarvis

CC BY-SA 2.0

91

Creative Commons/Renaud Camus

CC BY 2.0

93

Affiche de film

Creative Commons/Huysamen Engelbrecht

CC BY-SA 2.0

93

Portrait Stendhal

Wikimedia Commons/Public domain/Olof Johan Södermark

Public domain (mark)

95

Creative Commons/Cuadratín

CC BY-SA 2.0

96

Portrait Balzac

Creative Commons/Paille

CC BY-SA 2.0

96

Maison Balzac

Creative Commons/ActuaLitté

CC BY-SA 2.0

268


Liste des images 97

Tombeau Balzac

Creative Commons/Amir Farshad Ebrahimi

CC BY-SA 2.0

97

Bureau Balzac

Creative Commons/acazorzi

CC BY-SA 2.0

99

Photo Dumas

Creative Commons/paukrus

CC BY-SA 2.0

99

Mousquetaires Lego

Creative Commons/Public domain

Public domain (zero)

100

Creative Commons/Public domain

Public domain (mark)

101

Creative Commons/Ted Drake

CC BY-ND 2.0

102

Billet 500 francs

French Banknote Designers (No Copyright) — Banque de France

102

Fontaine

Wikimedia Commons/Wayne77

CC BY-SA 4.0

103

Les Misérables

Creative Commons/Kandukuru Nagarjun

CC BY 2.0

103

Bar Quasimodo

Wikimedia Commons/Public domain/Jcarlock

Public domain (mark)

104

Wikimedia Commons/Public domain

Public domain (mark)

105

Photo Sand

Wikimedia commons/Public domain/LACMA/Ashley Van Haeften

Public domain (mark)

105

Dessin la redingote

Creative Commons/Public domain/Etienne Mahler

Public domain (zero)

106

Wikimedia commons/Public domain/Louis-Auguste Bisson

Public domain (mark)

107

Creative Commons/Monceau

CC BY 2.0

108

Tableau Manet

Creative Commons/Public domain/Art Gallery ErgsArt

Public domain (mark)

108

Photo Baudelaire

Creative Commons/Ron Rothbart

CC BY 2.0

109

Creative Commons/bohwaz

CC BY-SA 2.0

110

Plaque

Wikimedia Commons /Mu

CC BY-SA 3.0

110

Signature Baudelaire

Wikimedia Commons/Public domain/Hedning at sv.wikipedia

Public domain (mark)

111

Albatros

Creative Commons/Alain Bourque

CC BY 2.0

111

Manuscrit

Wikimedia Commons/Public domain/Charles Baudelaire

Public domain (mark)

112

Creative Commons/annie vilpoix

CC BY-ND 2.0

113

Carte jeu

Creative Commons/jean-louis Zimmermann

CC BY 2.0

113

Plaque

Creative Commons/Nico Paix

CC BY 2.0

114

Creative Commons/Mon Œil

CC BY 2.0

115

Photo Verne

Pixabay/ Creative Commons CC0

Public domain (zero)

115

Statue Verne

Pixabay/ Creative Commons CC0

Public domain (zero)

116

Logo Google

Creative Commons/cea +

CC BY 2.0

116

Restaurant Verne

Creative Commons/Brad Topar

CC BY 2.0

116

Frontispice

Creative Commons/Special Collections Toronto Public Library

CC BY 2.0

117

Plaque

Creative Commons/Spudgun67

CC BY 2.0

117

Portrait Zola

Creative Commons/Renaud Camus

CC BY 2.0

118

Couverture de livre

Creative Commons/Public domain

Public domain (mark)

118

Plaque

Creative Commons/Dr Bob Hall

CC BY 2.0

119

Creative Commons/Public domain/Art Gallery ErgsArt

Public domain (mark)

120

Plaque

Creative Commons/Graham C99

CC BY 2.0

120

Statue Verlaine

Creative Commons/couscouschocolat

CC BY 2.0

121

Creative Commons/grego1402

CC BY 2.0

122

Creative Commons/Marcelo Noah

CC BY 2.0

123

Carte de Normandie

Wikimedia Commons/User:Sting

CC BY-SA 3.0

123

Portrait Maupassant

Wikimedia Commons/Public domain

Public domain (mark)

124 Couverture de livre

Wikimedia Commons/Public domain/William Julian-Damazy (drawings), Georges Lemoine (engraving)

Public domain (mark)

124

Portrait Maupassant

Wikimedia Commons/Public domain/Félix Nadar

Public domain (mark)

124

Panneau

M. Dechelette/AsapFrance

125

Maanu Graphics Publishers

126

Creative Commons/_ Kripptic

CC BY 2.0

127

Creative Commons/23 dingen voor musea

CC BY-SA 2.0

128

Creative Commons/NealeA

CC BY 2.0

129

Portrait Colette

Creative Commons/Plum leaves

CC BY 2.0

129

Photo Colette

Creative Commons/the lost gallery

CC BY 2.0

131

Creative Commons/kate gabrielle

CC BY 2.0

132

Creative Commons/jofo2005

CC BY-ND 2.0

133

Creative Commons/stevendpclark

CC BY-SA 2.0

135

Creative Commons/Jean-Pierre Dalbéra

CC BY 2.0

136

Creative Commons/Ian Burt

CC BY 2.0

137

Wikimedia Commons/Max Halberstadt [Public domain]

138

Creative Commons/Tjeerd Wiersma

CC BY 2.0

269


L A L I T T É R AT U R E DE L A N GU E F R A N Ç A I SE É P O QU E S • CO U R A NT S • AUTEU R S

Pour les étudiants de français langue étrangère (FLE), étudier l’histoire de la littérature représente souvent un défi. Les manuels classiques partent généralement du principe que les étudiants qui abordent le chapitre sur Balzac, par exemple, connaissent déjà le personnage de Rastignac, l’histoire de la Restauration et l’imparfait du subjonctif. Avec ce manuel, il en va différemment. Écrit dans une langue accessible à des étudiants à partir du niveau B1 sur l’échelle du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues CECRL (CEFRL en anglais), il présente de manière pédagogique la littérature de France (du Moyen Âge à nos jours) et la littérature-monde en français. La littérature de langue française – époques, courants, auteurs contient : • des introductions sur les époques et les courants littéraires • des présentations d’auteurs • des illustrations et notes explicatives • un glossaire des notions littéraires • un index des noms de personnes Mari Bacquin et Carla K. Cariboni sont spécialistes de langue et de littérature françaises. Elles travaillent en Suède comme chercheuses et enseignantes titulaires à l’université de Lund.


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