Slash Snowboard Magazine Issue #11 Français

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www.slashmagazine.ca

Jed Anderson // Switch 50-50 Photo // Oli Gagnon Spot // Calgary






COLE BARASH PHOTO

J P WA L K E R / J O E S E X T O N / C H R I S G R E N I E R / J O H N N Y M I L L E R / S I M O N C H A M B E R L A I N / C H R I S B R A D S H AW / S C O T T S T E V E N S M A R I E F R A N C E - R O Y / J O N K O O L E Y / N I M A J A L A L I / B E N B I L O C Q / M A R K K U K O S K I / T Y L E R F L A N A G A N / S TA L E S A N D B E C H


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SOMMAIRE VOLUME 4.2

14 Un évènement qui change la vie 24 La « Brothers Factory » 32 Prague ‘‘Praha’’ 40 Entrevue avec Wolle Nyvelt 48 Entrevue avec Antonin Chamberland 12 // slash snowboardmag

56 Gallerie Photos 68 Les Favoris 72 Musique Check Out 74 Photographe Check Out


Slash Magazine 425, Gérard-Moriset, suite 8 Québec, Qc, Canada, G1S 4V5 www.slashmagazine.ca pat@slashmagazine.ca Directeur de publication: Pat Burns Directeur photo: Oli Gagnon Direction artistique: Claudia Renaud, Claudia Simon Contributeurs aux photos: Jeff Pearlman, Alexis Paradis, Oli Croteau, Bob Plumb, Ashley Barker, Cole Barash, Crispin Canon, Mike Azevedo, Scott Sullivan, Chris Owen Contributeurs aux textes: T.Bird, Fred Côté,

Joel Muzzey, Java Fernandez, Nic Sauvé, Phil Jacques, Joel muzzey

Le magasine Slash (ISSN 1913-8385) est publié 3 fois par année. La rédaction n’est pas responsable des textes et des photos publiés, qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Les constributions sont les bienvenues, toutefois, vous devez fournir une enveloppe pré-affranchie pour le retour. Toute reproduction sans l’accord de l’éditeur est interdite. Imprimé au Canada: ISSN 1913-8385

Jake Kuzyk // Switch Fs 180 nosepress Photo // Oli Gagnon Spot // Calgary

‘‘ En couverture : JED ANDERSON, par Oli Gagnon ‘‘ « Ça, c’était vraiment une drôle de journée ! Il faisait -40 avec du gros vent et j’ai essayé un autre truc durant la majorité de la session, mais pour une raison ou une autre ça ne marchait pas. Alors j’ai commencé à essayer de faire switch 50-50 et après quelques essais Chris Grenier m’a dit qu’il allait aller se tenir au même endroit qu’il était quand je l’ai fait en boardslide l’année d’avant. Bien entendu, cela a fonctionné et je me suis rendu jusqu’au bout de ce rail de rollerblader! » -Jed Anderson

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Un événement qui change la vie Par T. Bird

J’aime bien croire que je me tiens occupé de bonne façon. L’été est la saison des dates butoirs imposées, des longues soirées en tête à tête avec mon laptop et des tempêtes de courriels demandant des photos, du texte ou une modification de la mise en page. L’hiver est différent. C’est un autre type de « bien occupé ». Je dois parcourir des milliers de kilomètres et organiser des sessions de photos, des entrevues ou des reportages sur les compétitions à travers le monde. Des tonnes de compétitions. Jésus Christ! Il y en a tellement des compétitions que ça m’écoeure juste d’y penser. En plus de mes tâches hivernales (qui impliquent de nombreuses choses reliées à l’édition du magazine imprimé), mes collèges et moi devons trouver le temps d’assister (à tout le moins recueillir du contenu) à trente compétitions majeures dans le but de mettre en ligne le plus vite possible un texte accompagné de photos, de vidéos qu’on diffusera sur twitter et facebook ou toutes autres plateformes web afin de garder nos fidèles internautes divertis. Plus nous assistons à des événements et plus nous produisons du contenu pour notre site. Cela nous amène plus de clics et plus de lecteurs donc plus de revenus. Ça va jusqu’ici ? C’est tout simplement comme cela que ça fonctionne. Cependant, les compétitions sont de plus en plus nombreuses et nous avons peine à suivre le rythme. Nous engageons des sous-contractants pour couvrir exactement le même genre de truc que nous sommes en train de couvrir, mais à chacun son coin du monde. Un double cork par-ci, un late cork par-là, « en bout de ligne, cet événement était… » et on passe au suivant. L’effet d’entraînement de tout ça devient pesant et l’impact significatif de ces compétitions semble s’affaiblir. Avant de m’étiqueter d’ingrat et de « chialeux » (ce que je suis peut-être bien), tentez de comprendre ce que je veux dire. Il y a tout simplement trop d’événements par saison. Il y en a qui sont supers et d’autres ne le sont pas, mais on doit tout de même se poser la question : Est-ce que ces rendez-vous de masse aident vraiment notre sport (hem, notre « loisir »), enfin, le snowboard ?

leur talent en snowboard, mais aussi à cause de la façon dont ils étaient et agissaient. Ils étaient décontractés et insouciants, leur fond de culotte était trop bas et ils pointaient souvent le majeur au ciel… moi aussi, je voulais faire ça de ma vie. Je les enviais. Ils s’amusaient et j’avais envie de m’amuser aussi. C’est ce qui m’a mené vers le snowboard et j’ai le sentiment que n’importe quel jeune qui assiste à ces compétitions à grands budgets, peu importe le niveau des riders, ne pourra jamais être aussi stimulé que je l’ai été ce jour-là du mois de mars 1997. Tout ce que je veux dire, c’est que le snowboard se transmet d’une meilleure manière quand l’événement représente ce que nous aimons vraiment faire et pourquoi nous aimons cela. Il existe encore quelques-uns de ces événements qui présentent la bonne image du snowboard et nous devons les récompenser. La meilleure façon de le faire est d’être présent et même d’assister seulement à ceux-ci. Peut-être que de cette façon nous pouvons agir collectivement pour rejeter le fla-fla et retourner là où nous étions avant afin de rendre les spectateurs enthousiastes pour les bonnes raisons. Je ne suis peut-être qu’un « plaignard », mais j’espère tout de même que nous pourrons changer les choses pour que ça joue en notre faveur. Enfin, peut-être que je me plains seulement parce que j’ai les jambes mortes d’avoir passé l’hiver debout dans les files des aéroports !

J’ai assisté à ma première compétition de snowboard bien avant de m’acheter une vidéo. Cette compétition etait en fait le US Open 1997 de Stratton au Vermont. Les parents d’un ami nous y avaient reconduits, déposés dans le stationnement et se sont trouvés un coin tranquille pour regarder la compétition. Nous avons assisté à ce qui était et est toujours (à l’exception du Championnat du monde de Quarterpipe de Waterville Valley, NH) un événement déchainé à faire tomber la mâchoire et péter du cœur. Mes petits yeux vierges n’avaient jamais rien vu de tel. Certains crachaient de la bière au visage pendant que d’autres bombardaient des innocents de boules de neige. Les saoulons tombaient comme des mouches. Todd a battu Terje, Borgstede a coiffé Line et Lynn (chose que je n’aurais jamais cru possible à l’époque). À la fin de la journée, les riders se balançaient sur le rebord du balcon de leur chambre d’hôtel et buvaient du fort à grande gorgée en laçant leur équipement à la foule (je vous jure, j’ai passé près d’avoir les lunettes de Jim Rippey). L’année suivante, les parents du même ami ont catégoriquement refusé de nous y amener. Nous sommes donc allés demander au père d’un autre ami et ce fut reparti. Je peux vous dire que le US Open de 1998 était également génial. Je me demande seulement si c’est toujours le cas. Les fans de snowboard ne peuvent plus se concentrer sur un événement unique même s’il est de grande envergure puisque pour chaque compétition de big air, de half pipe ou de rail, il y en a une qui se déroule au même moment dans une autre ville qui est peutêtre à quelques kilomètres de là. Pour revenir à ce jour de l’hiver 1997, date à laquelle mes héros sont nés, pas seulement pour

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Photo // Cole Barash Scotty Lago // Bs air to fakie Photo // Oli Gagnon Spot // HCSC, Mt Hood


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Quand je regarde en arrière, tout a vraiment commencé à partir de presque rien. L’idée était tout ce qu’il y a de plus simple: une gang de jeunes qui n’ont d’autre idée en tête que de faire des tricks sur leur snowboard, et la caméra des Demers pour documenter le tout. En fait, le concept rideurs\ filmeurs n’existait pas vraiment pour nous à cette époque. Will et Charles avaient eux aussi leurs parts et on filmait à tour de rôle. Le crew originel incluait LNP, Ben Bilocq, Louif Paradis, moi-même et plusieurs autres de nos amis. Le premier film s’intitulait ANARMY. Tout y passait : run de jib dans le parc de Stoneham, quelques trucs filmés au printemps dans la slush du Mont Sainte-Anne et même nos premiers setup urbains. Pour une raison qui m’échappe encore, ces rails urbains avaient souvent été filmés en plein été avec de la neige d’aréna. C’était motivant pour nous de voir le résultat final. On avait tous vraiment hâte à la saison suivante pour faire mieux. Et c’est ce qui s’est produit. SELF TITLED et WE suivirent avec une proportion grandissante de spots filmés en ville. D’autres gars s’étaient aussi joints au groupe au fil du temps : Greg Desjardins, Alex Cantin et Frank April. À cette époque, on ridait tous ensemble à Stoneham, et c’était un véritable point de ralliement pour tout le crew. On visionnait

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notre footage de la journée puis on dormait tous entassés les uns sur les autres dans le sous-sols du condo des parents aux Demers. Se voir à l’écran permettait d’analyser son propre riding, je crois que c’est un processus assez formateur qui permettait de s’améliorer plus rapidement. J’ai été très inspiré par ces années-là. La passion qu’on partageait pour le sport et notre détermination à passer chaque moment libre ensemble sur nos planches a non seulement permis de développer nos habiletés, mais a aussi permis de forger une grande amitié entre tous les boys du crew. Avec le temps, chacun devant remplir certaines obligations pour ses commanditaires respectifs, nos chemins ce sont quelque peu séparés. Will et Charles sont tout de même toujours restés fidèles à ce qu’ils aiment faire le plus au monde: partir en road trip, filmer et éditer leurs propres films. Les titres les plus récents de la saga incluent les films WHAT, TIME IS NOW, et le tout dernier NEXT LEVEL. Ils ont ainsi permis à encore plus de jeunes talents de faire surface. « L’intuable » Frank April, Jason Dubois, Jérémie Cloutier, Anthonin Chamberland et Phil Jacques, pour en nommer seulement quelques-uns, sont des rideurs qui ont pris la relève et ont permis à la tradition Bro Fact de perdurer. -Nic Sauve


Greg Desjardins // 50-50 Photo // Oli Croteau Spot // Quebec

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Entrevue avec Will Demers Par Fred Côté aka Pedro Comment Brothers Factory a démarré au tout début et quelle motivation t’a permis de continuer? Brothers Factory a démarré en 2002 avec la passion de montrer aux gens à quel point on aime faire du snowboard entre amis. C’est justement de là que le nom Brothers Factory provient; une usine, à la base, fondée par des frères qui sert à se faire des frères. On veut faire partie de l’évolution du snowboard tout en s’amusant et en poussant les limites, et ce, avec ce que les humains ont créé (les centres 26 // slash snowboardmag

urbains). Ce qui est mon principal incitatif à continuer est lorsque je filme un truc qui me fais moi-même capoter et qui me fait dire qu’il y a encore de la place pour l’évolution dans le snowboard. Je dirais que l’évolution du snowboard et la satisfaction d’un truc parfaitement exécuté sont les deux facteurs qui me fournissent ma principale motivation.


Beaucoup de riders du crew BF sont partis au cours des années et d’autres se sont ajoutés. Comment vois-tu ça? Il est vrai que des riders du crew partent et d’autres arrivent, mais dans mon cœur, ceux qui ont déjà filmé avec nous vont toujours rester des riders Brothers Factory. C’est juste bizarre de ne pas filmer avec eux parfois pendant presqu’un an. Par contre, je suis très content quand ils sont capables de se trouver un trou dans leur horaire pour venir shooter avec nous. Les nouveaux riders du crew me font revivre mes premières années de snowboard avec Brothers Factory; dans le temps quand on pensait à rien, juste à avoir du fun et filmer le plus possible entre les cours à l’école. Les nouveaux ont du cœur au ventre, ils sont prêts à tout pour une shot dans le film et je trouve ça rafraichissant et motivant.

Phil Jacques // Switch tailslide 270 out Photo //Oli Gagnon Spot // Quebec

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C’est justement de là que le nom Brothers Factory provient; une usine, à la base, fondée par des frères qui sert à se faire des frères.

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Kael Hill // Noseblunt from side Photo // Oli Gagnon Spot // Quebec slash snowboardmag // 29


Frank April // Bs 50-50 ollie over post Photo // Alexis Paradis Spot // Philadelphia

Quels ont été les moments forts avec le crew BF? Anecdote! Les moments forts avec BF, il y en a plusieurs : chaque road trip, chaque film, chaque bière, chaque fois qu’on regarde des shots parfaites, chaque fois qu’un pot revient de voyage et qu’il nous le raconte, chaque « bêche », chaque repas, chaque première, chaque tape de mains, chaque nouveau rail, chaque début d’hiver, chaque printemps, chaque fois qu’il y a un nouveau en ski-doo, chaque rencontre inattendue, chaque ancien rider du crew avec qui il est trippant de faire le party! Le moment le plus fort avec Brothers Factory est lorsque je ressens la satisfaction du travail bien fait. Anecdote : Je crois que la phrase dont je vais toujours me rappeler est lorsque Alex Drouin (BAB) nous a demandé après un truc qu’il avait fait 30 // slash snowboardmag

sur un rail, à Stoneham il y a 6 ans, s’il avait impressionné Etienne Gilbert. C’était assez fou, haha! Parle-nous un peu du futur pour BF? Comment imagines-tu tout ça ? Brothers Factory roule très bien, si les riders et filmeurs restent « crinqués », je crois que tout ira pour le mieux. Brothers Factory sera connu de tous les riders du monde, il faut juste rester passionnés et faire ce qu’on pense qui est le mieux pour le crew. La réussite de Brothers Factory passe par les fans, donc s.v.p. les riders qui trippent sur BF allez souvent consulter le site : www.brothersfactory.com et venez à toutes les premières!


« Ce qui est exceptionnel est que malgré leur jeune âge (le plus vieux n’a que 23 ans), Will et Charles font des films de snow depuis très longtemps et qu’ils ne sont pas près de s’arrêter. En plus de ça, ils ont « formé » la quasi totalité des nouveaux riders québécois connus internationalement aujourd’hui, ce qui est tout un accomplissement ! Quand approche l’hiver, les deux frères ont toujours des projets fous. J’ai eu la chance de participer au roadtrip à travers le Canada et les États-Unis dans un RV avec Will, P-O Houde, Jérémy Cloutier et Nash Lajeunesse. L’expérience fut mémorable. Will avait atteint son objectif de ramasser assez de « footage » pour monter une partie complète dans le film. J’admire la détermination de ces deux gars à posséder leur propre projet. Ils pourraient probablement aller filmer pour d’autres compagnies

plus prospères et gagner facilement leur vie de leur art, mais ils préfèrent créer LEURS projets et surtout, le faire comme bon leur semble. Même si j’ai passé mon dernier hiver à filmer principalement pour un autre projet que le leur et qu’il en sera de même pour la saison suivante, j’ai toujours autant de plaisir à me retrouver avec eux pour filmer. Le feeling de « travailler » avec tes amis du commencement est un incontournable et je dois y revenir de temps en temps. Je dois beaucoup aux frères Demers parce que sans eux, je ne serais jamais arrivé là où je suis aujourd’hui et je n’aurais sûrement pas vécu la moitié des expériences que j’ai vécues. Je leur dis merci et rends hommage à leur travail acharné. Merci les gars! » -Phil Jacques slash snowboardmag // 31


texte par Java Fernandez photos par Oli Gagnon

L’affaire avec les histoires de snowboard, c’est que c’est habituellement de la merde. Je vais donc passer la prochaine heure à fouiller dans mes souvenirs de notre voyage dans la capitale de la République Tchèque, Prague, pour en tirer les plus intéressants. Je vais vous fournir quelques détails pour commencer, mais ne vous attendez pas à y trouver quoique ce soit qui se rapproche de la merde habituelle. Je ne pense pas que ça ait besoin d’être une histoire qui se suit et qui a du sens. En plus, je suis pourri pour ça. Voici ce que vous devez savoir:

2009

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2010


Nosepress pop out // Harrison Gordon

On s’est fait offrir de la drogue et des escortes plus de cinquante fois en une seule soirée. 1. Le crew : Jed, Louif, Harrison, Tyler, Keegan, Hayden (filmeur TWS), Oli, et moi. 2. Date : Quelque part en février 2010, pas longtemps après l’ISPO. 3. Lieu : Prague, République Tchèque Hey les gars! Si jamais vous vous rendez en République Tchèque, vous allez inévitablement vous ramasser au centre-ville (de Prague) et c’est vraiment trippant. Il y a des bars où l’on peut acheter de l’herbe et de l’absinthe, et il y a aussi des gens qui essaient de vous vendre de la coke ou des escortes à tous les 5 mètres. On est sorti un soir avec Lance, Mike et Nima (des potes qui opèrent Ashbury) qui s’adonnaient à être en vacances par-là après le tradeshow ISPO à Munich. Nima est tombé en amour avec une danseuse, Tyler s’est ramassé un sac d’herbe au bar hip-hop douteux, Jed a disparu avec son marqueur à l’huile et finalement, Louif est resté avec Mike, Lance, Hayden, Oli et moi pour prendre soin de la carte de crédit Salomon avec quelques tournées d’absinthe dans un club de Prague. Si on me demandait, je dirais qu’on s’est fait offrir de la drogue et des escortes plus de cinquante fois en une seule soirée.

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Gap to rail Quand nous sommes débarqués à Prague, le premier quartier dans lequel nous avons circulé s’est avéré être celui dans lequel nous allions passer l’essentiel de notre temps. Je ne sais pas comment il s’appelait, mais c’était un trou pourri. Le premier spot auquel nous sommes allés était un gap to down rail bien rouillé. Environ un million de trucs ont été landés en très peu de temps. On ne savait pas trop comment seraient nos rencontres avec la police tchèque. La question ne s’est pas posée très longtemps puisque les policiers sont débarqués voir ce qui se passait. Ils ont marmonné un truc en tchèque alors j’ai répondu : « Excusez-moi, est-ce que vous parlez anglais? » Ils n’étaient apparemment pas très contents de ma question parce que l’un d’eux a rétorqué d’un ton agacé « WE ARE IN CZECH REPUBLIC DO YOU SPEAK CZECH ?» Ce à quoi personne n’avait de réponse, alors nous nous la sommes bouclée. Finalement, ils n’étaient tout simplement pas contents de la neige que nous avions mit sur la route. Nous leur avons dit que nous allions tout nettoyer et ils ont dit que c’était correct. Ensuite, on s’est remit au travail jusqu’à temps que les policiers repassent une heure plus tard et voient Tyler Verigin (qui n’avait toujours pas reçu son sac de planches) qui buvait de la bière au spot. Il s’avérait que le rail était sur un escalier qui menait à une école primaire et nous l’ignorions. Ils n’étaient évidemment pas très contents de cela et nous ont forcé à aller voir ailleurs. En bout de ligne, nous avons terminé la première journée avec quelques bonnes séquences et de bonnes histoires comiques. Une journée assez bien!

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Gap to back tail 270 out // Keegan Valaika

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Blackmale

2009

2010

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Un jour, je conduisais comme un con en faisant rebondir le devant de la fourgonnette en alternant sans cesse entre les freins et la pédale d’embrayage. Je ne sais pas pourquoi mais cette fourgonnette rebondissait vraiment bien. Je crois que les roues avant décollaient même du sol. Il y avait aussi un klaxon super puissant alors la combinaison de ce dernier et de l’effet hydraulique a peut-être suffit à attirer un peu d’attention sur notre véhicule. Peu importe, ce qui est arrivé c’est que des policiers nous ont suivi pendant environ 10 minutes. Comme on pouvait s’y attendre, ils nous ont escortés comme par hazard jusqu’à un guichet automatique. Ils avaient une petite caméra handycam et m’ont montré les images qu’ils avaient captées de nous. Je me disais : « Ça serait trop malade d’avoir ces imageslà! » tout en faisant de mon mieux pour retenir les rires. Le policier m’a dit : « Faire rebondir un véhicule est illégal en République tchèque. L’amande est de 5000, si vous payez tout de suite c’est 2000 ». Qu’est-ce que c’est que ça!? Ça fait quelques centaines de dollars en devises américaines. Nous nous sommes dit, Louif et moi, qu’il ne valait pas le coup d’être arrêtés ou tabassés sur le bord de la rue alors nous avons payé et nous nous sommes ramassés cassés avec un simple reçu de contravention en main. (Reçu que j’ai passé dans les dépenses de voyage par après, j’espère que personne de la job ne lit ça.)


1er désastre

Le rail parfait

Je n’entrerai pas trop dans les détails ici, mais un certain imbécile a mis la mauvaise sorte d’essence dans le réservoir de la fourgonnette. Pour empirer notre cas, il fallait que ça se passe au cœur du ghetto de Prague, là où personne ne parle un seul mot d’anglais. Environ six heures plus tard et 600$ en moins, notre véhicule était en ordre. Le pire dans tout ça est que la personne en question venait de mettre 150$ d’essence régulière qu’on a dû faire pomper pour y mettre 150$ de diesel. Appelons cela une gaffe coûteuse. Le pire dans tout ça, c’est que j’ai tellement ri d’une bande de filles qui avait fait la même chose il y a quelques années. J’ai appris ma leçon.

Je n’en reviens toujours pas du nombre de trucs que cet enfoiré a rentré dessus. Si vous avez vu sa part dans Bon Voyage, vous savez de quoi je parle. Donnez à Jed un rail qui descend dans une vingtaine de marches avec une bonne pente pour avoir de la vitesse et vous verrez de gros trucs. Il a fait environ trente trucs différents avant qu’il fasse noir. Je dirais que plus de la moitié de ceux-ci ont été faits du premier coup et l’autre moitié en moins de trois essais. En fait, je me rappelle que tout le monde a fait des trucs de fou à ce spot mais c’est Jed qui a fait capoter tout le monde ce jour-là. Les locals qui nous ont accompagnés ont particulièrement apprécié, Milan et ses potes… du bon monde.

Fs 360 to 50-50 // Jed Anderson

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Tesco Un jour après avoir fait un arrêt au Tesco à la recherche d’une pelle, Keegan et Hayden (filmeurs pour In Color) ont commencé à se battre dans le stationnement. Ce n’était pas une vraie bagarre, mais Hayden disait des conneries et a commencé un petit échange de claques. Ils se sont emportés et je dois être honnête, Hayden faisait des misères à Keegan pendant un instant, mais ce dernier ne voulant pas perdre a fait un Rocky Balboa de lui-même en revenant au dernier round. Il a craché au visage de Hayden et lui a foutu un doigt dans l’œil en exigeant soumission. Ça s’est terminé avec Hayden qui crachait du sang. C’est comme ça que ça fonctionne avec Keegan. Deuxième désastre Un soir après le repas (la bouffe est incroyable à Prague), nous marchions pour retourner à notre hôtel qui était à un pâté de maisons du restaurant. La fourgonnette était stationnée à côté de l’hôtel. Quand j’ai passé à côté, je me suis dit : « Merdre, je ne peux pas croire que quelqu’un aurait pu laisser la fenêtre ouverte.» Louif ou Hayden étaient toujours sur le siège du co-pilote (ils sont les plus fiables pour aider avec la route). Je me souviens d’avoir pensé que Louif n’aurait jamais oublié la fenêtre avant de sortir. HAYDEN, cet enfoiré! Et bien, en m’approchant, j’ai compris que personne n’avait oublié la fenêtre mais qu’elle avait été cassée par un idiot qui nous avait volé le GPS de merde qui était sur le tableau de bord. Après avoir lu notre contrat de location, j’ai réalisé que la voiture que nous avions louée en Allemagne ne devait pas se trouver en République Tchèque. C’était l’un des trois pays d’Europe dans lequel le contrat nous défendait d’aller avec le véhicule. Il semble que le vol de voiture soit un problème sérieux à Prague. Nous avons terminé notre voyage avec une fenêtre recouverte

d’une toile et sans GPS. C’est un miracle que nous ayons été en mesure de retrouver notre chemin jusqu’à Munich à la fin du voyage. Il faisait tellement froid sans cette fenêtre! Sicktionary Ce voyage a eu lieu environ une semaine après que nous ayons tous lu l’édition spéciale de la revue Snowboarder Magazine de l’année dernière avec JP et Jeremy. Ils y parlaient de leur propre « Sicktionary » et nous avons décidé d’amener quelques-uns de leurs mots sur la route pour voir s’ils fonctionnaient bien. Voici les mots qui sont restés : Swoop, Chunt, Beasty, Sadats. C’est fou à quel point ça sonne ridicule en les lisant, mais quand on commence à se les envoyer entre amis, c’est assez drôle. On a bu beaucoup de sadats et avons swoopé chaque jour. 38 // slash snowboardmag


«On a bu beaucoup de sadats et avons swoopé chaque jour.»

Lipslide pop out // Louif Paradis slash snowboardmag // 39


ENTREVUE

Par Joel Muzzey

Photo // Oli Gagnon

Dans les dix dernières années, on a régulièrement pu voir Wolfgang Nyvelt dans les films Absinthe. Son style détendu n’est pas étranger au fait qu’il fasse du skateboard depuis très longtemps et également du surf. La grande versatilité de son talent, qu’on peut voir autant dans les montagnes abruptes de Haines que sur les sauts des snowparcs de son Autriche natale, aura fait de lui un pro snowboarder bien établi sur la scène internationale. Il n’en fait pas tout un plat, parce qu’il est un gars comme ça, un gars qui aime rider sa montagne avec ses potes. Mais peu importe, il y a quelques années, il a commencé à s’amuser avec des planches sans fixations… vous vous rappelez la séquence dans le film Pop ? Et bien, avec le temps, son petit délire perso s’est transformé en une sorte de mouvement. Wolle et ses potes de Ziller Valley ont beaucoup développé les planches et, comme vous aurez pu le voir dans Now/Here, ce qu’ils font sur ces planches est complètement fou. J’ai réussi à mettre la main sur le Wolfman afin de lui poser quelques questions à propos de tout ça.

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Depuis combien de temps fais-tu du pow-surfing ? Nous avons commencé aux alentours de Noël 2007 (Steve Green et moi) à nous installer dans mon garage et à faire les premières planches. À cette époque, je pressais mes propres planches de skate pour le powskate de Salomon et j’ai commencé à remarquer de vieilles planches dans les boutiques du coin. Nous avons alors décidé d’essayer ces planches aux formes étranges sans le sub-deck. Quand Salomon a sorti le Sick Stick, nous avons commencé à nous intéresser aux vieilles formes de snowboard comme le Winterstick et nous nous sommes dit que ces formes seraient parfaites pour la poudreuse si seulement nous les faisions un peu plus larges. C’était vraiment amusant d’essayer une poignée de modèles clairement influencés par le surf sans être trop rationnel à propos de ça. Trente planches plus tard, nous avons identifié six de

nos formes favorites qui fonctionnaient bien dans diverses conditions: twintips, round tails, square tails et quelques différents swallow tails. Le Fish reste le meilleur…il permet de rider dans les bois et procure un sentiment de glisse trop malade! Quand as-tu décidé de commencer à faire des planches pour les autres? On les fabrique encore pour nos amis, tu sais! Si les gens trippent sur ce qu’on fait, on les équipe, mais nous ne visons pas à devenir une compagnie sérieuse ou rien de cela. C’est tout simplement cool de designer des planches et de les fabriquer à la main. Nous avons la liberté de faire chaque planche différente pour s’ajuster aux désirs de la personne, tout comme un surf fait sur mesure! On verra jusqu’où ça ira!

Photo // Oli Gagnon

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D’où vient le nom ÄSMO? C’est le Ästhetiker Shape Movement! Le Ästhetiker crew est comme les parents de ÄSMO! Combien de pow surfs as-tu produit à ce jour? Environ soixante-dix. Ils ont tellement changé dans les dernières années! Nous en avons fait environ vingt-cinq pour des congrès d’artistes et nous les avons fait peindre par de nombreux artistes autrichiens comme le Permanent Crew et Fnord, un artiste émergent qui vient de Graz. Un bon exemple de pow-artshow était celui à la compétition Wängl Tängl, en 2008, où il y avait Scott Sullivan qui jouait de la musique. Quels sont quelques-uns des développements récents dans la conception? Je crois que les channels dans la planche sont la plus grande innovation. Nous avons essayé de nombreuses façons de faire et il faut vraiment que cela fonctionne bien. C’est assurément ce sur quoi nous avons travaillé le plus! Nous les avons constamment changées cet été, mais je crois que nous avons finalement trouvé la bonne façon. L’autre chose sur laquelle nous travaillons beaucoup est la pose d’aimants dans nos bottes. C’est vraiment d’une grande importance et sans cela il serait impossible d’aller bien loin dans la poudreuse tracée. Ces aimants permettent de prendre des sauts tapés. Quand tu as la première descente, tu retrouves ce petit pop qu’a un surf sur l’eau. C’est une chose que les gens doivent savoir. On l’a dit dans les magazines et d’autres médias. Nous ne voulons pas que les gens croient qu’on triche ou quoique ce soit! Tout ce que l’on veut, c’est de trouver le pop du skateboard, mais c’est difficile! La poudreuse n’est pas une surface dure et nous n’avons pas le levier qu’offre les trucks sur un skateboard. Dorénavant, avec les aimants, il est possible de faire lever la planche un peu plus mais, si c’est trop puissant, cela devient difficile de faire des manœuvres comme des one-foot ou des trucs du genre. Il n’en reste pas moins qu’on a de nouveaux trucs en poche. Qui est le pow surfer le plus naturel que tu aies vu? Quelqu’un que tu as vu l’essayer pour la première fois et qui a tout de suite compris? Le plus cool était de voir Terje (Haakonsen) le rider au Japon cette année! Il a un talent incroyable. Dès la première descente, il a dévalé la pente parsemée d’arbres en faisant de malades virages de style surf et il poppait des ollies. C’était comme s’il était sur son snowboard! À quel point cela se rapproche-t-il du skateboard? Ce n’est pas pareil du tout, mais le skateboard est tout de même une grande source d’inspiration. Le but était et est toujours de faire de vrais flip tricks et tout. On en fait déjà quelques-uns et je travaille sur le 360 flip. C’est différent de skater par exemple, ce n’est pas aussi naturel et parfait. Cependant, j’ai fabriqué une nouvelle planche et pour l’avoir déjà essayé sur le glacier, je crois que ça pourrait être une belle innovation. Ça reste à voir! Et le surf? J’aime le surf autant que j’aime le skateboard! En faisant du snowboard, tu peux délirer et avoir un bon feeling de surf. Sans les fixations et avec des formes comme les swallowails, c’est encore mieux. C’est la même chose avec le Sick stick ou les boards qui ressemblent à ça. Une bonne glisse qui donne le sentiment de flotter, c’est ça que j’aime! C’est un bon complément au snowboard traditionnel. Ça « crinque » en malade ! Te souviens-tu de t’être déjà engagé dans une ligne et peu après te dire: « Oh fuck, pourquoi j’essaie de faire ça en powsurf? Ouais, à quelques reprises en Alaska. C’est vraiment chiant de tomber avec la leash. La planche te revient dessus à chaque fois.

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Treeride ollie out Photo // Chris Owen Spot // Japan

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As-tu réussi un 360 flip? Non, j’essaie toujours! J’étais très près des 360 heelflips. J’atterrissais sur la planche, mais je ne restais pas dessus. Il faut que j’y travaille, je ne suis pas encore capable de « catcher » la planche dans les airs. As-tu déjà eu des problèmes avec le personnel des remonte-pentes? Nous sommes toujours à la station Zillertal. Parfois, des gars nous jettent des regards étranges, mais on leur explique qu’on fait de la poudreuse et qu’on a une leash et c’est cool. Quelle place prend le pow surf dans ta saison de snowboard? C’est juste cool de faire changement et de s’amuser! Cette année, j’ai ridé environ deux semaines au total. Les années d’avant, c’était plutôt quelques jours par saison quand les conditions sont bonnes! C’est le snowboard qui est important, « pow surfing » ou peu importe comment ça s’appelle, c’est juste pour rire.

Slash Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler 44 // slash snowboardmag


Tailgrab onefoot Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler slash snowboardmag // 45


Fs slash Photo // Scott Sullivan Spot // Alaska

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Être ouvert à toutes les sortes de planches et te faire ton propre trip, c’est ça qui me rend heureux.

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Des conseils pour ceux qui voudraient l’essayer ? Je dirais: trouvez votre ligne! C’est assez facile, mais ça n’arrête pas facilement. Mon ami Bernie s’est planté assez intensément l’année dernière lorsqu’il a essayé d’arrêter au bord d’une falaise en haut d’une route. Il a essayé d’arrêter de manière habituelle quand tu as des fixations alors il a glissé sur le ciment! Il était correct, mais il s’était planté grave. Quand es-ce que vous allez produire une film uniquement de Pow-surf? Je ne sais pas mon gars (rires). C’est vraiment cool qu’Absinthe laisse une place à cela dans les vidéos. Je suis content de ça c’est clair. On travaille sur un projet en marge de tout le reste, mais je ne sais pas si ça va sortir un jour ou quand cela sortira. Mais ce n’est pas à propos de pow surfing! Peut-être que le snow surfing serait encore

mieux. Ça respecterait les règles du surf! Être ouvert à toutes les sortes de planches et te faire ton propre trip, c’est ça qui me rend heureux. Si les gens veulent un board fait à la main par toi, comment font-ils pour se le procurer? Envoyez-nous un courriel à aesmo@aesthetiker. com. Pour le moment, nous avons des quantités de planches assez limitées. Vous pouvez tout de même nous écrire, nous avons une petite liste de commandes qui sont prises en charge. Je réponds aux courriels et laisse savoir aux gens quand il y a une planche à vendre, mais ça peut parfois prendre du temps.

Cornice ollie Photo // Scott Sullivan Spot // Alaska slash snowboardmag // 47


La première chose que vous devez savoir sur Anto est qu’il ne dort jamais. Il mène sa vie comme s’il vivait trois existences en une. La première est certainement d’être un snowboarder génial; dans la deuxième, il est pompier; dans la troisième il est un homme entièrement dévoué à ses amis, sa famille et sa copine. Une journée en sa compagnie peut être épique et épuisante. Ça pourrait ressembler à cela : Il se réveille à Rimouski après une fiesta avec l’équipe d’Alternative, conduit deux heures pour aller rider quelques rails avec le Crew Brother Factory. Après avoir fait les shots qu’il voulait, il saute à bord de sa voiture et fait 8 heures de route à destination de St-Adèle (StSauveur) afin de rejoindre sa copine pour un souper et une soirée de passion. Pour le moment, il est en route pour rejoindre des amis à 12h30 à Montréal pour partir en voyage de surf sur la Côte Est. Ils prévoient être dans l’eau glacée demain matin à la première heure. De retour de ce périple, la première chose que l’on saura est qu’il est en train d’éteindre un feu ou de détruire un rail sur son snowboard. Il est comme cela et il ne changera jamais !

-Étienne Chartier 48 // slash snowboardmag


Fs 270 switch frontboard Photo // Alexis Paradis Spot // Philadelphia slash snowboardmag // 49


« Anto est définitivement la personne la plus appliquée et dévouée que je connaisse. Ça se traduit dans son snowboard, mais aussi dans tous les aspects de sa vie. » - Antoine Soucy-Fradette

Texte par Antoine Soucy-Fradette et Alexis Béchamp On sait que tu es très occupé avec ton travail de pompier, penses-tu être capable de concilier ta carrière en snowboard et ce job pendant encore longtemps ? Non, je ne pense pas que ce soit possible car ce sont deux domaines différents et qui demandent beaucoup de temps. Si je veux faire carrière dans l’un, je dois sacrifier l’autre ! Je crois que ça fait six mois que je pense au moment où je vais devoir faire un choix. Je vis un jour à la fois et pour l’instant, je suis capable de faire les deux... Peux-tu nous compter un des nombreux tours de passe-passe que tu as dû mettre au point pour pouvoir rider à certaines occasions? Haha, au Shakedown en 2008, je finissais un DEP où tu ne peux pas manquer une journée, sinon l’école te met à la porte. Le vendredi des qualifications du Shakedown, j’avais de l’école et comme de fait, un examen le matin. J’ai dit au professeur que j’avais un rendez-vous chez le médecin. J’ai donc réussi à passer en premier et je suis parti pour la compétition. À mi-chemin, je me suis arrêté à une cabine téléphonique pour enlever mon uniforme, m’habiller en snow et appeler un ami pour qu’il dise aux organisateurs que j’allais arriver en retard pour m’inscrire et de me garder une place. Je suis arrivé en retard et ils ne voulaient pas que je participe. Je suis donc allé à la recherche de quelqu’un qui, comme chaque année, trouvait le jump trop gros ! Il y avait effectivement quelqu’un qui ne voulait plus faire le contest. Je lui ai payé l’inscription et j’ai pris sa place. J’ai fini deuxième en qualification et je me suis rendu en finale le samedi ! Ce n’est pas tout, j’ai dû motiver mon absence à l’école avec un billet du médecin qu’une personne, que je ne peux nommer, m’a donné et que

j’ai rempli moi-même. Pour Philadelphie, j’ai manqué une semaine complète d’école, mais je ne peux pas raconter ce que j’ai inventé pour motiver mon absence, car encore aujourd’hui, je pourrais me mettre dans le trouble ! Tu as toujours bien fait dans les compétitions, mais tu as toujours mis la majorité de tes efforts dans le filmage. Côté street, c’est quoi le setup le plus délabré, arriéré que tu as ridé? Je pense que le plus sketch c’est l’an passé, en filmant avec Brothers Factory, quand j’ai fait le kink sur Ste-Catherine à Montréal. Au départ, le ledge fait peur mais il y a surtout un poteau dans le landing, des voitures qui passent en fou et tu ne vois pas les piétons arriver. Tout ça ensemble rendait le set up stressant comme ça se peut pas! T’as filmé pas mal de gros trucs l’hiver passé, comme on peut voir dans le film Next Level. Toi, comment t’y prends-tu pour filmer une partie vidéo qui va te satisfaire? Je ne pense pas que je vais réussir un jour à filmer une partie vidéo qui puisse me satisfaire à 100%. On a juste 4 mois au Québec et je n’ai jamais le temps de tout faire les trucs ou d’aller au spot que j’aimerais. En plus, ça me prendrait vraiment des bonnes shot de jump. J’aime ça essayer de varier mes trucs, essayer d’avoir autant de sideways que de press ou de 50-50. Même chose pour les trucs switch et réguliers. Je vais aussi essayer de ne pas répéter les mêmes trucs ou de faire un truc qui a déjà été fait à un spot.

Nosepress Photo // Jeff Pearlman Spot // Quebec

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50-50 ollie over fence Photo // Alexis Paradis Spot // Philadelphia

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Avant de filmer pour Bro Fac, tu filmais pour Squirrel ! Parlesnous de ça! C’est le nom qu’on s’était donné dans le temps qu’on faisait des films avec les gars de Sherbrooke. Pendant quatre ans, on a monté des films et on a organisé des premières, c’était incroyable ! Je reviendrais n’importe quand dans ce temps là! Ouais, c’était les belles années, les premières sont encore inégalées! Qu’est-ce que tu aimes le plus faire en snowboard ? Des rails, des jumps, de la poudreuse, des hit runs? Pourquoi? Haha, du pipe. J’en ride tellement jamais que j’aime vraiment ça quand j’ai la chance d’en rider un beau. Je ne sais pas trop pourquoi j’aime ça tant que ça. Je pense que j’aime enchaîner rapidement plusieurs trucs et la quantité de runs différentes que tu peux faire, c’est fou ! Avec les ‘’alley- oop’’ tu peux spinner de huit cotés différents au lieu de seulement

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quatre. Et surtout, le challenge d’augmenter la hauteur à chaque run. J’espère en rider plus souvent, surtout au printemps. On voit beaucoup de bons riders au Québec mais, à part toi et Fred Lacroix, on entend parler de personne qui vient de l’Estrie. Que penses-tu de la scène de snowboard en Estrie? Vite comme ça, c’est certain qu’il y a moins de monde en Estrie (Sherbrooke) qu’à Québec ou Montréal, donc c’est normal qu’il y ait plus de talent là où il y a plus de monde… Avec le temps, je me suis rendu compte qu’on (riders de Sherbrooke) disait tout le temps que les gars de Québec étaient trop forts. Puis, j’ai compris qu’ils ne venaient pas tous de Québec ! Par exemple, Will Lavigne vient de Victoriaville et Frank April de Rivièredu-Loup. On disait les gars de Québec en parlant d’eux parce qu’ils ridaient principalement à Stoneham et filmaient tous ensemble. Je pense


qu’il y a des bons riders un peu partout ! C’est sûr que si on parle de la scène du snowboard dans les Cantons de l’Est, ce n’est pas là qui se passe le plus d’événements, mais encore là, ça va un peu avec le nombre d’habitants. C’est sûr que les snowparcs en Estrie ont connu des problèmes majeurs. Par exemple, le Montjoie, hôte des anciens «Snow Jam Illusion» réputés pour ses gros jumps, a vu ses jumps rasés presqu’à jamais à la suite d’un décès. Et si je prends pour exemple Stoneham, qui a une piste complète de rails depuis plusieurs années, ça permet aux riders de se pratiquer beaucoup plus. Je pense tout de même que la scène de snowboard en Estrie s’améliore, entre autre avec la qualité du parc d’Orford des dernières années. C’est mon parc préféré au niveau des rails. Ce sont des rails parfaits, toujours bien installés. D’ailleurs, de plus en plus de compagnies viennent filmer à Sherbrooke à cause de la quantité de rails. Rome, Mack Dawg, Brothers Factory,

Transworld et Forum y ont déjà filmé plusieurs trucs. Si tu pouvais être pro dans n’importe quel sport, tu ferais quoi? Resterais-tu dans le snow? Bonne question… Je trouve que le skateboard est un sport vraiment plaisant, mais j’irais pour le surf, car à chaque fois que j’en fais, j’en reviens pas comment j’aime ça ! Les pros en surf passent leur temps sur les plages chaudes dans les meilleures conditions. Si j’avais le choix, c’est le sport que je prendrais ! Aurais-tu aimé être dans Occupation Double à Whistler? Non, reste que les gagnants font vraiment de l’argent facile. Cet été, justement quand j’étais à Whis, je suis passé devant la maison de l’émission en juillet et ils avaient complètement enneigé la maison avec de la fausse neige, c’était ridicule !

Nosepress Photo // Alexis Paradis Spot // Philadelphia

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Louif Paradis // Switch fs 180 tailpress Photo // Oli Gagnon Spot // Stockholm, Sweden

Gallerie Ph t s 56 // slash snowboardmag


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Lucas Debari // Fs 360 Photo // Oli Gagnon Spot // Haines, Alaska

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Benji Ritchie // Fs 270 Photo // Oli Gagnon Spot // Whistler

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Chris Carr // Tailpress Photo // Mike Azevedo Spot // Connecticut

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Romain de Marchi // Bs 720 Photo // Ashley Barker Spot // Whistler

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Justin Bennee // Nosepress Photo // Bob Plumb Spot // Omaha, Nebraska

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Matt Belzile // Bs 180 Photo // Crispin canon Spot // Whistler

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Alex Cantin // Switch bs 180 Photo // Crispin Canon Spot // Whistler

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Harrison Gordon // Nose slide pop out Photo // Oli Gagnon Spot // Stockholm

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E-Man Anderson // Bs nosepress Fs 180 out Photos // Ashley Barker Spot // Vanderhoof, BC

Truc : Switch bs 360 sans grab. Faut garder ça gangst’. Endroit sur terre : N’importe où où mes potes se trouvent. Activité, autre que le snowboard: le skateboard, les poppers et les chicks. Idole de Snowboard : Mon cousin, Jasey-Jay Anderson. Il a remporté la médaille d’or en slalom géant aux Olympiques de l’année dernière. Ce gars-là shred en malade! Recrue de snowboard : Alex Stathis du côté jib et Logan «the sloth» Haubrich pour les manoeuvres aériennes. Ces jeunes-là sont bons… vraiment bons. Groupe ou disque de musique : Chronic et Chronic 2001 de Dr. Dre. C’est tout ce dont un gars a besoin dans son Ipod.

Personne autour de toi : Je n’ai pas de personne favorite… mes parents, mes frères et le reste de ma famille, les gars de Wakefield, tout le monde avec qui je me tiens à Whistler. J’aime vraiment tous mes niggaz. Personne avec qui rider : Le dirt possy. Brian McClatchy, Graydon Kavanagh, Mat Ingles, Jessy Vienman et skier juice (Kirk Bereska) qui va à fond la caisse. Montagne ou centre de ski : Blackcomb : parc, poudreuse et beaucoup moins de touristes. Plats: Le pâté d’agneau que fait ma mère. Site Internet : Je ne sais pas, je trouve ça bizarre Internet.

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Truc : Aller à pleine vitesse

Personne au monde : Ma famille occupe la première place.

Endroit : Dans le bois, à pêcher sur le bord d’une incroyable rivière.

Personne avec qui rider : Mon père est vraiment fort, style de maître !

Activité autre que le snowboard : La pêche, le skateboard, passer du temps en famille, faire la fête.

Montagne ou station : Bear Mountain Plats: Sandwich au beurre d’arachide et confiture avec du lait.

Idole du Snowboard : Il y en a plusieurs, mais Noah Salasnek est mon favori depuis 1989. Recrue : Il n’est peut-être plus une recrue maintenant, mais c’est un jeune qui ne niaise vraiment pas : Keegan Valaika ! Groupe ou album de musique : Sebutones 70 // slash snowboardmag

Site Internet : Je vole de la musique et regarde des trucs bizarres. Quelque chose que tu ne veux pas que personne sache : J’essaye d’avoir l’air calme et d’agir comme si je comprenais de quoi les gens parlent, mais dans la plupart des cas, je suis en train de virer fou d’anxiété en me demandant « mais qu’est-ce qui se passe ? »


Chris Bradshaw // Noseslide Photos // Bob Plumb Spot // Minnesota

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HOOPSNAKE

Par Joel Muzzey

Photos // Lindsay Kasting

« Dans l’humide Forêt Noire, dans l’ombre du Chef Stawamus, les feux de la nuit brûlent depuis 5000 ans. Le fracas des bouteilles qui cassent et le grondement d’une guitare électrique accompagnée de percussions résonnent dans l’obscure forêt de pins. Ce rituel païen est vieux comme le monde. La silhouette d’un homme tenant un serpent apparaît dans la lumière du feu. Les enfants crient de terreur et de fascination. Suite aux gémissements gutturaux et aux démoniaques cris de torture, le sermon commence. Le corps pointé vers les cieux en se tortillant sauvagement dans le vide, le serpent se débat et se contorsionne au rythme lugubre d’une réalité damnée. Il se frappe lui-même et plante violemment ses crocs dans sa propre queue. Lentement, l’animal brûle en agonisant péniblement. La musique vibre et occupe de plus en plus d’espace. Le corps du serpent forme un cercle et les gens tombent à genoux. Possédés, ils crient et se débattent sur le sol poussiéreux. Le mythe du Hoopsnake prend forme dans la folie du chaos et du feu. C’est réel. Cela se passe vraiment. Si je ne vis pas pour voir le soleil de demain, je vous prie de prévenir les autres avant qu’il ne soit trop tard… » Le passage ci-dessus était écrit sur un bout de papier qui traînait sur le bord d’un feu de camp éteint après un show du groupe underground HOOPSNAKE à Squamish. On en sait très peu sur les événements de la soirée et aucun témoin n’est sorti de l’ombre pour raconter ce qui s’est passé lors de cette soirée fatidique. L’énigmatique groupe est constitué de trois individus mystérieux connus seulement sous les noms de Dave,

Shane et Oli, mais plusieurs croient qu’ils se servent de faux nom pour des raisons évidentes. On répertorie d’autres événements semblables à ceux qui se sont déroulés entre Vancouver et Pemberton et l’on dit que leur fréquence augmente autant que les conséquences de ces manifestations. Prenez garde aux rituels d’Hoopsnake.

www.myspace.com/hoopsnakeriffs 72 // slash snowboardmag


Quel est le but de votre groupe ? Faire des tonnes de spectacles pour des tonnes de pouilleux et enregistrer des albums. Quel est le meilleur spectacle que vous avez fait ? C’était malade au Grilled Fromage à Squamish, ils ont manqué de bière deux fois. C’était aussi très cool à Whistler quand les pompiers sont venus à cause de notre machine à boucane. Comment est la scène musicale dans le coin de Squamish ? La scène de Squamish est petite mais solide. Nous sommes très proches de la scène underground punk/metal de Vancouver. Parfois, on peut avoir une centaine de personnes aux concerts. On fait aussi la promotion d’un festival punk/metal qui s’appelle GHPR. Je crois qu’il y a eu près de 300 personnes cette année. En fait, pour une petite ville, la scène de Squamish assure en malade. Qu’est-ce qui inspire Hoopsnake ? Heavy Fucking Metal

Est-ce que les mères aiment Hoopsnake ? Certaines d’entre elles. Est-ce la musique du diable ? Nous ne sommes pas un choeur de Noël. « Le serpent doit crever! » Pourquoi ? Pour que Ragnarock puisse commencer. Est-ce possible de jouer trop lentement ? Je n’ai rien entendu d’assez lent jusqu’à maintenant. Quel genre de snowboardeurs écoutent Hoopsnake ? Les snowboarders écoutent Hoopsnake ? Probablement ceux qui sont gelés et qui aiment le heavy metal en ridant de la poudreuse toute la journée. Tous les autres ont l’air d’aimer le genre de funky electro b-s. Si vous faisiez un clip pour Hoopsnake, ça serait comment ? Vraiment malade

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Nick Dirks

Par Oli Gagnon Quand as-tu commencé à faire de la photo? J’ai commencé il y a quatre ou cinq ans. Parce que j’avais la chance de voyager partout dans le monde et j’avais envie de documenter ce que je voyais. Quel genre de sujet préfères-tu photographier? J’aime prendre des photos qui donnent un sentiment d’éternité. Quelque chose d’irréel. As-tu beaucoup d’appareils photo? Lequel préfèrestu? J’en ai une dizaine, mais je n’en utilise que deux ou trois ces temps-ci. Je dirais que le SX-70 est mon préféré, par contre je ne l’utilise plus beaucoup parce que le film est trop dispendieux et que ça ne marche qu’une fois sur deux. Le Olympus XA est celui que j’ai le plus souvent dans les mains. Évidemment, tu ne prends que du film et des Polaroids. As-tu peur qu’un jour ce ne soit plus disponible? Je ne m’en fais pas trop avec ça. J’ai un frigo plein de différents types de films et je crois que je vais pouvoir m’en sortir très bien pour encore quelques années au rythme où je vais. En plus, il y a une compagnie du nom de The Impossible Project qui a toujours de nouveaux types de films disponibles. Allez voir: www.the-impossible-project.com Qu’est-ce que tu penses de la différence entre le film et le numérique? Je ne sais même pas ce qu’est la photographie numérique.

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Comment penses-tu que ton travail photographique va évoluer dans les prochaines années? Ca va probablement accumuler la poussière dans la garde-robe. Te verrais-tu travailler dans le domaine un jour ou estce que ce sera toujours un passe-temps? Je crois que cela va rester un loisir. J’ai déjà un « passe-temps » qui est devenu un travail. Je vais continuer de m’amuser avec ça et prendre en photo ce qui me branche.

«

Je ne m’en fais pas trop avec ça. J’ai un frigo plein de différents types de films et je crois que je vais pouvoir m’en sortir très bien pour encore quelques années au rythme où je vais.

»


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FRANK BOURGEOIS . BLUNT FS OUT . PHOTO OLI CROTEAU

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