14 12 2015 rapport sjs 2014 final

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SI JEUNESSE SAVAIT

RAPPORT ANNUEL

2014


« Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyen-ne-s engagé-es et consciencieu– ses puisse changer le monde ; de fait, c’est la seule force qui ait jamais réussi ».

Margaret Mead


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« Deux ans d’efforts pour son élaboration et près de 5 ans de stratégie de le-

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her-e-s ami-e-s, partenaires, alliée-s et camarades de lu e,

C’est avec un immense plaisir que je vous présente le rapport annuel des ac vités de notre organisa on pour l’année 2014. Si Jeunesse Savait (SJS) est une associa on sans but lucra f, apoli que et n’appartenant à aucune obédience religieuse, basée à Kinshasa, en République Démocra que du Congo. SJS espère et veut aider à sa manière la République Démocra que du Congo à devenir un État de droit, un pays pilote où règne la démocra e, la jus ce, la liberté, l’égalité des chances afin que les droits humains de tous, en par culier ceux des femmes et des filles, des jeunes ainsi que des minorités sexuelles soient respectés pour ainsi me re fin aussi bien aux violences faites aux femmes qu’aux inégalités sociales. Pour a eindre ce e vision, SJS s’est donné comme mission de faire la promo on et la protec on des droits humains de tous en par culier, ceux des femmes et des filles, des jeunes ainsi que des minorités sexuelles, et de promouvoir un leadership fort de ces personnes pour qu’elles puissent parler pour elles-mêmes et en leur propre nom. L’année 2014 a été pour nous une année de grandes réalisa ons. Par des projets innovants, nous avons pu renforcer le leadership de nos membres, partenaires, alliées et camarades de lu e dans nos trois axes de travail que sont les droits sexuels et reproduc fs (1), les technologies de l’informa on et de la communica-

on (2), et l’entreprenariat (3). Nous avons pu commencer, et cela avec succès, la mise en œuvre de notre projet phare, connu sous son label PIGA SIMU. Retenu parmi les 5 projets à financer, parmi plus de 300 projets interna onaux, PIGA SIMU a reçu le financement du projet ICT4Development de l’Agence suédoise pour la coopéra on Interna onale, ASDI (SIDA en sigle, en anglais) et cela pour deux ans (2014-2015). PIGA SIMU, qui vise à améliorer la capacité des femmes et des filles à recouvrer la dignité, la valeur de soi, à s’autodéterminer, après avoir subi des violences sexuelles, et s’organiser, en vue de faire un plaidoyer pour une meilleure protec on de la part des responsables poli ques, nous a demandé deux ans d’efforts pour son élabora on et près de 5 ans de stratégie de levée de fonds pour le voir enfin abou r. Sur le plan organisa onnel, Si Jeunesse Savait (SJS) a employé 17 personnes dont l’âge moyen est de 25 ans, a travaillé de façon effec f et connue, sur 3 provinces de la République Démocraque du Congo (Kinshasa, Nord-Kivu et SudKivu), a mis en œuvre 6 projets, dont son projet phare connu sous le label PIGA SIMU, a organisé 65 forma ons et ac vités au bénéfice de 6621 personnes et a été invité à 22 réunions/ échanges/ateliers/conférences. Cinq de ces forma ons ou échanges se sont déroulés à l’étranger comme Tac cal Tech Boot Camp (Allemagne), la célébra on de la journée mondiale des droits humains (France), le 20ème anniversaire de l’organisation Le monde selon les femmes (Belgique), le forum africain sur la gouvernance de l’internet (Nigeria), le forum des


femmes en marge du sommet de la francophonie (Sénégal). Nous avons eu le plaisir, au cours de l’année 2014, de commencer à me re en œuvre notre tout nouveau plan stratégique, adopté en 2013, après un processus qui a duré 4 semaines. Avec des fonds propres, nous avons mis en place une collabora on avec les principaux groupes LGBTI du pays, en ouvrant les ac vités prévues d’abord pour les minorités sexuelles membres de notre organisa on, aux autres membres de la communauté où nous travaillions. Nous avons pu ensuite sécuriser nos premiers financements totalement dédiés aux quesons LGBTI qui nous ont permis de célébrer, pour la première fois à Kinshasa, la journée mondiale de lu e contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT) avec des membres de la communauté LGBTI représentants 5 provinces du pays (Kinshasa, Sud-Kivu, Nord-Kivu, Bandundu, Bas-Congo). Nous avons également poursuivi une belle rela on avec le programme pour les droits des femmes de l’Associa on pour les Progrès des Communica ons (APC) avec qui nous avons con nué à faire des forma ons sur la sécurité en ligne pour que les femmes et les filles con nuent à u liser les technologies de l’informa on et de la communica on pour s’informer, communiquer, apprendre, se diver r et revendiquer plus d’espace dans les débats publiques sans craindre des violences. Nous avons, ensemble, par cipé à une recherche sur les remèdes légaux et les poliques clientèles qui peuvent aider les femmes qui sont vic mes de violences perpétrées au moyen de ces mêmes technologies de l’informa on et de la communica on (TIC), nous avons organisé des séances de renforcement des capacités sur le plaidoyer pour faire changer les poli ques TIC défavorables aux

femmes et pour faire comprendre certaines noons, notamment celles de la vie privée, qui entrent en compte lorsqu’il faut juger des abus commis en ligne. Au cours de l’année 2014, nous avons pu inviter trois formateurs interna onaux (Zimbabwe, Burundi, Belgique) pour renforcer les capacités de notre personnel. Nous avons tenu à rajeunir notre staff, en ouvrant des postes spécialement dédiés aux moins de 25 ans et en encourageant les jeunes diplômées des universités de Kinshasa à postuler à des stages au sein de notre organisa on. Enfin nous avons invité plus de 1576 personnes aux 55 évènements que nous avons organisés pour ce e année. Nous avons travaillé avec 319 allié-e-s, partenaires et camarades de lu e sur 6 projets dont le montant global est de 258.656 USD. Nous espérons que vous prendriez plaisir à lire ce rapport, et que nous pourrions toujours compter sur votre sou en pour la suite de notre lu e. Le changement n’arrive pas tout seul, nous y contribuions tous.

« Le changement n’arrive pas tout seul, nous y contribuions tous. »

Françoise Mukuku M.M. Directrice exécu ve


…5 principaux projets liés aux droits sexuels et reproductifs, en particulier des femmes, des filles, des jeunes et des minorités sexuelles

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es droits sexuels et reproduc fs sont des droits de la personne liant la sexualité aux principes du respect de la vie privée, de l’égalité ainsi qu’aux valeurs d’intégrité, d’autonomie et de dignité des individus (Fédéra on laïque de planning familial).

Même en me ant de côté des us et coutumes d’un autre siècle, pra ques de religions qui dictent un certain nombre de comportements sexuels et reproduc fs, il existe encore des usages qui nuisent au bien-être sexuel et reproducteur des popula ons, en témoignent les viols et autres formes de violences sexuelles, l’excision, les mariages précoces/forcés, l’homophobie ou la transphobie. Si Jeunesse Savait (SJS) contribue au plaidoyer pour que les femmes, les filles et les

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minorités sexuelles du Congo puissent être libres de faire des choix quant à leur sexualité, qu’elles puissent accéder aux services de santé et à l’informa on qui respectent et sou ennent ces choix.

En tant que féministe, SJS se reconnaît dans l’héritage des différentes vagues de féminisme qui ont apporté une contribu on significa ve à la pensée autour du corps et des droits corporels et la façon dont la sexualité des peuples et la reproduc on sont contrôlées à travers des religions patriarcales, des lois et cultures qui servent uniquement l’intérêt collec f des hommes.

Ceci inclut le fait de reconnaître que le genre est social plutôt qu’une construc on naturelle, le fait de ques onner l’hétéronorma vité et de lu er pour la reconnaissance des viola ons dans la sphère privée, comme la violence envers les femmes et le fait que les choix reproduc fs des femmes soient considérés comme des droits humains. Les minorités sexuelles que sont les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres et intersexes ainsi que les travailleurs/ses de sexe cons tuent, à côté des femmes et des filles, notre cible principal pour ce qui concerne les droits sexuels et reproduc fs. Elles nous perme ent de me re en lumière les revendica ons de groupes marginalisés, opprimés par la contrainte à l’hétérosexualité et la binarité des genres.

En 2014, nous avons travaillé sur 5 principaux projets liés aux droits sexuels et reproduc fs, en par culier des femmes, des filles, des jeunes et des minorités sexuelles.


I.1.1 La célébration de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie

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a Journée interna onale de lu e contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT) est célébrée le 17 mai de chaque année et cela dans plus de 60 pays. Elle permet de rappeler que, dans le monde, 74 États condamnent encore l’homosexualité et 7 la punissent de mort.

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Alors que 2014 était marqué, en République Démocra que du Congo, par une autre tenta ve, après celle de 2010, de criminaliser les rela ons entre deux personnes de même sexe, Si Jeunesse Savait (SJS) a saisi l’opportunité de la célébra on de ce e journée pour réfléchir sur les défis du mouvement LGBTI congolais. Ce e célébra on avait également comme objec f de dialoguer avec le mouvement de lu e contre VIH/SIDA, et le mouvement des droits humains qui

Cette célébration nationale a réuni 115 participants représentant les organisations "LGBTI" et de lutte contre le VIH/SIDA de 5 provinces de République Démocratique du Congo

I.1 La construction d’un mouvement "LGBTI" en République Démocratique du Congo sont tradi onnellement les premiers alliés du mouvement LGBTI de la RD Congo, et de par ciper aux discussions en ligne organisées par le comité interna onal de lu e contre l’homophobie et la transphobie. En RDC, ce e discussion a été guidée par le débat autour du film, « Call me Kuchu » qui retrace le combat de la communauté LGBTI de l’Ouganda, pays voisin de la RD Congo. Ce e célébra on na onale a réuni 115 par cipants représentant les organisa ons LGBTI et de lu e contre le VIH/SIDA de 5 provinces de la République Démocra que du Congo (Rainbow Mapambazuko, HOUSE CLUB, PSSP, JEUNIALISSIME, ARAMIS, ARC-EN-CIEL aux cotés de SI JEUNESSE SAVAIT) ainsi que les partenaires des projets ayant trait aux popula ons clés en RD Congo (le Bureau VIH/SIDA du PNUD, PNMLS, PES, ARR et JADISIDA.)


En tant que leader sur les questions LGBTI, SJS s’est consacré cette année au renforcement des liens entre les différents groupes, associations et individus menant des projets et proposant des services aux personnes LGBTI, et cela sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. Cela s’est traduit concrètement par la… I.1.2 Soutien à Moonlight

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e Moonlight, clair de lune en français, est un évènement organisé chaque année durant les vacances de juin-juillet-août par Jeunialissime, un mouvement inclusif des jeunes qui œuvre pour l’évolu on des mentalités et lu e contre la discriminaon en prônant la tolérance. Jeunialissime se veut être une plateforme qui promeut les ac vités des jeunes, leur ouverture d'esprit, leur succès, des solu ons à leurs difficultés entre autres. Jeunialissime œuvre pour tous les jeunes, discriminés ou pas, les jeunes homosexuels en par culier sont le focus du groupe pour le moment.

Le Moonlight 2014, organisé le 02 et 03 août 2014 a été un camping où les jeunes kinois sont allés se ressourcer en pleine nature, en dehors de la ville de Kinshasa et ont échangé et réfléchi, autour d’un feu de camp, sur le thème « qui suis-je ? ». L’objec f, en choisissant ce thème, était d’aider les jeunes LGBTI à s’accepter euxmêmes, à s’affirmer en tant qu’êtres humains d’abord et ensuite en tant que congolais et à avoir des rêves, des ambi ons et à par ciper ainsi au développement de leur pays. Le débat était précédé d’une projec on cinématographique du film pour que les par cipants puissent s’imprégner du thème.

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Si Jeunesse Savait a soutenu la par cipaon de 10 jeunes provenant de 5 autres organisa ons "LGBTI".

qui travaillent pour elle, et de me re en place des ac vités qui les aideront à mieux s'accepter et les aideront à militer pour leurs droits en tant qu'humain. »

Ce sou en visait à renforcer la collaboraon, le partage et la solidarité entre les

La soirée cupidon s’est tenue le 27 décembre 2014 à Kinshasa et a connu la

différentes organisa ons "LGBTI" de la ville-province de Kinshasa, qui représentent également différentes iden tés de genre ainsi que différentes catégories socioprofessionnelles.

par cipa on de 94 jeunes gays, lesbiennes , bisexuel-les et transgenres.

I.1.3

Soutien à la soirée cupidon

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a soirée CUPIDON organisée par Jeunialissime est un évènement de rencontre conviviale entre personnes LGBT. Organisée chaque fin d’années, il a été couplé, en 2014, à la produc on d’un magazine distribué à toutes les convives. Selon Jeunialissime, organisateur de cet évènement, « dans un contexte culturel et social à tendance homophobe, il est important de favoriser l'es me de soi et le militan sme dans la popula on LGBTI, d'où la nécessité d'orienter la popula on LGBTI vers des associa ons

Si Jeunesse Savait (SJS) a contribué à ce e soirée par l’achat d’une page publicitaire dans le magazine afin de faire connaître le service d’informa ons BISO, dédié à la communauté homosexuelle et transgenre de Kinshasa, et a également pris en charge la par cipa on de 10 femmes LBT pour parer à l’invisibilité qu’elles subissent de façon générale dans les rencontres de ce genre. L’élec on du Mister Cupidon 2014 ainsi qu’un cabaret sous le thème de la diversité a été le clou de la soirée.

« L’élection du Mistler Cupidon 2014 ainsi qu’un cabaret sous le thème de l’amour a été le clou de la soirée. »


I.1.4 Prise en charge psychologique des membres du mouvement LGBTI

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n décembre 2014, Si Jeunesse Savait a convié, Jean–Yves Ryogori, psychologue burundais, directeur du centre REMURUKA d’écoute et de réinser on sociale dédiées aux LGBT du Burundi à donner une série de formaons et à animer des rencontres avec les psychologues et les membres de SJS, ainsi que les membres de la communauté LGBT congolaise sur les ques ons spécifiques liées à la psychologie des personnes LGBT. La présenta on du centre REMURUKA, son importance et son impact sur le militan sme LGBT au Burundi était au programme. C’était également l’occasion pour les psychologues de SJS de se former sur les ques ons de violence faites aux hommes dont les personnes LGBT sont très souvent vic mes, et comprendre quel sou en leur apporter dans ce cas. Avec la communauté "LGBT" aussi bien de Kinshasa, de Goma et de Bukavu, l’échange s’est focalisé sur le vécu des membres de ce e communauté. Parmi les faits relevés, il faut compter les viols et les violences physiques que subissent les personnes LGBT, notamment les lesbiennes en vue de les forcer à changer leur orienta on sexuelle. Les arresta ons arbitraires sont également courantes. La discrimina on ainsi que la s gma sa on des rela ons entre personnes de même sexe font que la plupart des LGBT ne veulent pas adhérer à une associa on de peur d’être labélisés. La communauté a également soulevé le fait que la plupart des organisa ons dites

de sou en aux LGBT ou des droits humains sont encore homophobes, ce qui rend difficile le travail avec elles. Lors de son séjour en RDC, Jean-Yves Ryogori a également procédé aux mêmes échanges avec les ac vistes de Goma au Nord-Kivu et de Bukavu au Sud-Kivu. Il a, en outre, tenu des séances individuelles de sou en aux personnes LGBT qui le souhaitaient. 5 personnes ont pu bénéficier de son exper se en tant que

C’était également l’occasion pour les psychologues de SJS de se former sur les questions de violence faites aux hommes ... psychologue dont un couple gay en conflit. Ces échanges ont été effectué le 13 décembre 2014 et ont connu la par cipa on de 15 personnes représentant 4 organisa ons.

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I.2 Documentation des cas de violations et abus des droits humains des personnes LGBTI en RDC Les personnes dont les droits ont été violés publiquement sont celles qui ont dû payer des amendes exorbitants pour obtenir leur liberté et ensuite faire face à des frais médicaux onéreux pour se faire soigner les blessures infligées par leurs agresseurs.

par r de janvier 2014, à la suite du succès rencontré dans l’élabora on du Rapport alterna f sur les droits sexuels en RDC à l’occasion de l’évalua on périodique universelle de la RDC, et le Rapport alterna f de la CEDEF, présenté à la session de 2014, SJS a résolu de systéma quement documenter les cas de viola ons des droits humains des personnes LGBTI en vue de servir de base pour le plaidoyer pour plus de protec on des minorités sexuelles congolaises.

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Ce e documenta on, quoi qu’ayant commencé en janvier 2014, retrace des faits survenus depuis octobre 2013. Cela se jus fie par le fait que les personnes LGBT gardent avec eux les problèmes qu’ils rencontrent jusqu'à ce qu’ils entrent en contact avec une organisa on qui puisse les écouter et les soutenir sans les s gma ser. Ce e documenta on a consisté à recevoir des cas de viola ons et abus des droits humains de personnes LGBTI, de les analyser pour comprendre les préjudices subis et les différents recours offerts, soit par la loi congolaise soit par d’autres instances amies, dans le but de me re en lumière le fait qu’il s’agit bel et bien de viola ons et abus des droits humains.

Me Patrick CIVAVA Défenseur des droits humains et avocat-conseil de Si Jeunesse Savait.

Le rapport publié de ce e observa on retrace 9 cas abus des droits humains par la société et viola ons des droits humains par la RDC à travers ses services, les préjudices subis, la disponibilité ou non des recours ainsi que les mécanismes de répara on, avant de ressor r des recommanda ons. Les préjudices subis relevés étaient aussi bien d’ordre matériel, corporel, moral que psychologique. De tous ces préjudices, le rapport a retenu que les inégalités ont mi certaines personnes dans les situa ons de soushomme, et cela devrait être remédié car les droits humains et tous ces instruments interna onaux existent pour promouvoir l’égalité de tous les êtres humains. La plupart de vic mes ont u lisé le recours à leur portée, en l’occurrence la média on et la concilia on. Deux des cas documentés, dont les droits ont été violés publiquement, ont dû payer des amendes exorbitantes pour obtenir leur liberté, et ensuite faire face à des frais médicaux onéreux pour se faire soigner les blessures infligées par leurs agresseurs. Le manque d’informa ons, le manque de


disponibilité des avocats engagés à soutenir ce e cause sur l’ensemble du territoire, l’auto s gma sa on mais aussi les coûts onéreux de l’accès à la jus ce congolaise n’ont pas permis à ce que les vicmes fassent recours au service d’un avocat pour une assistance juridique et judiciaire appropriée. Pour ce qui est des mécanismes de répara ons pour les abus des droits humains qui sont le fait des par culiers, le règlement à l’amiable par la média on ou la concilia on a été privilégié mais aucune vic me n’a saisi, pour l’année 2014, les cours et tribunaux, y compris les parquets qui y sont ra achés. Cependant, pour ce qui est les viola ons des droits humains qui sont le fait de l’État, aucune vic me n’avait connaissance de la possibilité d’adresser des correspondances administra ves, de contacter les autorités directes des agents de l’État à travers qui la viola on des droits humains a été perpétrée. Mais il sied de signaler que Si Jeunesse Savait (SJS) a présenté un Rapport alterna f sur les viola ons des droits sexuels des personnes LGBTI comptant pour l’évalua on périodique universelle de la RD Congo en 2014, me ant en lumière les viola ons dont sont vic mes les personnes LGBTI congolaises et demandant expressément à l’État de se distancer de toutes les tentaves de criminalisa on des rela ons sexuelles entre personnes de même sexes, lois qui ne feraient qu’aggraver la situa on précaire des minorités sexuelles congolaises. SJS compte également poursuivre ce travail auprès de la Commission africaine des droits de l’homme et des Peuples. Pour se faire, elle a déposé une demande de statut d’observateur, lequel statut pourrait lui perme re de suivre les

cas des viola ons des droits humains jusqu’au niveau interna onal.

I.3 Plaidoyer pour lutter contre les tentatives de criminalisation de l’homosexualité en RDC Si Jeunesse Savait avait préparé, en partenariat avec l’Initiative pour les droits sexuels, un Rapport alternatif mettant en lumière les violations des droits humains et abus que subissent les personnes "LGBTI" et ce qu’il faudrait faire pour renforcer des telles lois.

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aisant suite à une proposi on de loi contre les pra ques sexuelles contre nature, présenté au Parlement par le député Ejiba Yamapia en 2010, l’année 2014 a été marquée par les velléités d’un parlementaire na onal à procéder à une seconde tentave de criminalisa on des rela ons entre personnes de même sexe. Profitant de ces vacances parlementaires, le député na onal Steve Mbikayi, qui avait par ailleurs salué la loi liber cide et homophobe votée en Ouganda, a tenu plusieurs conférences dans les universités congolaises sur la nécessité de criminaliser les praques homosexuelles et a sollicité le souen des communautés religieuses pour que ce e proposi on soit passée en loi. Face à ce e menace grandissante, SJS a tenu une série de réunions avec ses différents partenaires pour envisager les stratégies de lu e contre une quelconque tenta ve de criminaliser les rela ons entre personnes de même sexe.

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En même temps que ce travail était en train d’être mené sur le plan interne, la poursuite d’un plaidoyer interna onal se basant sur l’analyse de la proposi on de loi de 2010 visant à criminaliser ces mêmes rela ons s’est faite lors de l’examen périodique universel de la République Démocra que du Congo à Genève. Si Jeunesse Savait avait préparé, en partenariat avec l’Ini a ve pour les droits sexuels un rapport alterna f me ant en lumière les viola ons des droits humains et abus que subissent les personnes LGBTI et ce qu’il faudrait faire pour barrer la route à des telles lois. Sur les différentes recommanda ons élaborées dans notre rapport sur les droits humains des personnes LGBTI, aucune n’a été retenue par le gouvernement congolais pour un travail approfondi.

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Cette formation a été un véritable succès car elle a permis à la plupart des participants de s’initier à l’élaboration des projets

I.4 Renforcement des capacités des jeunes leaders LGBTI

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ans le cadre d’un partenariat entre le département GISHR de HEARTLAND Alliance et AMSHER, SI Jeunesse Savait est partenaire pays sur le projet ini a ve pour les défenseurs francophones des droits des LGBTI, un projet mis en œuvre dans 9 pays francophones. Ce projet consiste à mener une série de formaons qui perme ent de renforcer les capacités d’environ 30 jeunes leaders LGBTI. Pour l’année 2014, trois forma ons ont été menées pour le bénéfice de 20 militants de Kinshasa et de 5 militants de Goma et de Bukavu, à l’Est de la République Démocra que du Congo. Les modules développés avec succès à Kinshasa, et organisés par Si Jeunesse Savait sont :

I.4.1 Formation sur le renforcement de la capacité organisationnelle

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e module 3, qui portait sur le renforcement de la capacité organisaonnelle, a été dispensé en premier, du 7 au 10 novembre 2014. Il a été dispensé par deux formateurs, Ma hew French, Directeur associé du programme GISHR de HEARTLAND Alliance, et Berry Didier Nibogora, spécialiste des lois et du plaidoyer à AMSHER. Ce e forma on portait essen ellement sur les différentes formes de leadership, le rôle


des textes règlementaires qui régissent une organisa on, avant de poursuivre sur l’élabora on, la mise en œuvre et le suivi et évalua on des projets. Un accent parculier a été mis sur l’évalua on des risques de sécurité a achés à chaque projet. Chaque par cipant a ensuite eu l’opportunité, en groupe ou individuellement selon qu’elle faisait par e d’une organisa on ou non, de faire un travail pra que sur la vision, la mission de son organisa on et de dire quels sont les principaux projets que son organisaon voulait me re en œuvre, en se basant sur les principes appris directement du module. Ceci était un travail préliminaire pour aider les groupes et militants individuels qui souhaiteraient postuler pour les fonds disponibles dans la suite du projet FLAI. Ce e forma on a été un véritable succès car elle a permis à la plupart des par cipants de s’ini er à l’élabora on des projets. Toutes les par cipants ont également assistés à tous les 4 jours, ce qui montre l’intérêt qu’ils ont eu pour le sujet.

I.4.2 Formation sur Sexualité, droits humains

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a deuxième forma on, composée du module 1, portant sur la Sexualité, droits humains, droits sexuels et culturels, a été donné, à Kinshasa du 24 au 26 novembre 2014 par Stefano Fabeni, Directeur principal de GISHR a HEARTLAND Alliance. Ce e forma on s’est d’abord a elée à définir la significa on et le langage des

terminologies liées à l’orienta on sexuelle et l’iden té de genre et a souligné le fait que des no ons « anglophones » peuvent ne pas être exhaus fs et représenta fs de comment les personnes elles-mêmes s’iden fient dans les différents pays. Il s’en est suivi une discussion sur les droits humains, sur pourquoi ils appar ennent à tout le monde sans excep on, malgré ses caractéris ques et ses origines, avant de parler des droits sexuels qui ne sont qu’une pare des droits humains plus globaux. La deuxième par e de ce module s’est ensuite appesan sur l’environnement dans lequel les ac vistes travaillent et la nécessité de former des alliances afin de surmonter des obstacles

I.4.3 Formation sur le plaidoyer dans les systèmes de protection des droits humains

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e module 2 a été donné, à Kinshasa du 02 au 04 décembre 2014, par Stefano Fabeni, Directeur principal de GISHR a HEARTLAND Alliance. Ce e forma on donnée à la suite du module 1 portait sur le plaidoyer dans les systèmes de protec on des droits humains. Il a consisté en une documenta on et monitoring des viola ons et abus de droits humains basés sur l’orienta on sexuelle et l’iden té de genre. Il s’agissait de comprendre les systèmes de protec on des droits humains qui existent au niveau universel, régional et naonal. Des exercices pra ques ont été donnés pour que chaque par cipant comprenne comment documenter et faire le suivi des viola ons et abus des droits humains.

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Ce module a été celui qui a eu du mal à capver les par cipants car il contenait trop d’aspects techniques que la plupart des parcipants apprenaient pour la première fois. Le formateur s’est montré souple en ne sollicitant pas une a en on absolue de toute la salle; il s’est appuyé sur ceux qui montraient de l’intérêt et avaient un niveau de compréhension assez élevée pour naviguer dans les différents mécanismes présentés.

I.5 BISO : Service d’informations pour la communauté homosexuelle de Kinshasa

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e projet BISO (qui veut dire « Nous » en lingala, langue majoritairement parlée dans la capitale congolaise) est un service d’informa ons sur la santé et les droits humains des personnes homosexuelles vivant à Kinshasa. Il est basé sur une technologie mobile appelé Freedomfone qui permet de créer un répondeur interac f. Pour le prix d’un simple appel, toute personne qui le souhaite peut accéder à l’informa on sur les services de prise en charge médico-psycho-sociale ouverts aux gays et aux lesbiennes. Il est anonyme et géré par un professionnel

qui peut apporter les premières réponses avant de faire le référencement vers une structure de prise en charge. Ce projet, financé par l’ambassade des PaysBas auprès de la République démocra que du Congo, pour une durée d’une année, vise à faire un référencement des cas signalés vers des services medico-psycho-sociaux ouverts aux gays pour leur perme re un accès facile aux services existants, qu’ils soient payants ou non, et de documenter les cas de viola ons et abus des droits des personnes "LGBTI" congolaises en vue d’un plaidoyer pour plus de protec on. Dans le cadre de ce projet, SJS a recruté un conseiller en ligne, ayant des connaissances médicales et qui se forme à des no ons de psychothérapie en ligne. Paire éducateur et militant de longue date, le conseiller en ligne anime également des discussions et échanges en ligne, notamment sur la page Facebook du service d’informa ons. Ensuite, une cartographie des principaux services offerts aux "LGBTI" de Kinshasa a été réalisée. Elle comprend une liste des soins de santé proposés par les centre de sante ouverts aux gays, les presta ons couvertes par les financements des principaux bailleurs de fonds dans le cadre de la lu e contre le VIH/SIDA, ainsi que les presta ons médicales payantes des médecins ouverts aux gays. Une liste des services de prise en charge juridique et psychologique est venue également complétée ce travail. SJS a également réalisé des consulta ons avec les principaux groupes, associa ons et militants pour, ensemble, comprendre qu’elle était la meilleure façon de publier le service ainsi que des publicités ciblées sur Facebook et Google.. Une page Facebook perme ant d’animer la communauté ainsi qu’un numéro d’appel téléphonique ainsi qu’un compte Skype font


par e des moyens dont dispose le conseiller en ligne pour répondre aux ques ons des appelants/usagers du service d’informa ons. Des évènements seront également organisés dans la deuxième par e du projet pour le faire connaitre auprès du public cible.

Il est anonyme et géré par un professionnel qui peut apporter les premières réponses avant de faire le référencement vers une structure de prise en charge.

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II.1 Le Projet PIGA SIMU pour réaliser les droits à la communication des femmes et filles survivantes des violences sexuelles

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n janvier 2014, SJS a débuté la mise en œuvre de son projet phare qui a pour tre : Réaliser les droits sexuels et reproduc fs des survivantes de violences sexuelles en République Démocra que du Congo, un projet qui a reçu le financement de l’Agence Suédoise de Coopéra on au Développement Interna onale (ASDI) pour deux ans. L’objec f de ce projet est d’améliorer la capacité des femmes à recouvrer la dignité, la valeur de soi, à s’autodéterminer, après avoir subi des violences sexuelles, et s’organiser, en vue de faire un plaidoyer pour une meilleure protec on de la part des responsables poli ques. Il va perme re aussi d’assurer un sou en aux survivantes de violences sexuelles et de les orienter vers les services où elles peuvent être prises en charge gratuitement pour l’assistance médicale, psychosociale, juridique et autre. Le projet va recourir à un service d’assistance téléphonique anonyme, basée sur la technologie mobile Freedomfone sera disponible dans trois langues na onales congolaises (Lingala, Kiswahili, Français). Au-delà de l’assistance immédiate accordée aux survivantes, le projet dispose également d’une composante chargée de la mobilisa on communautaire pour mener une campagne an violence sexuelle. Les différentes composantes de ce projet avaient déjà été testées avec succès dans les différentes provinces de la RD Congo durant 4 ans, de 2009 à 2013, grâce notamment à l’Associa on pour les Droits des Femmes et le Développement (AWID), qui avait octroyé un fonds de démarrage a l’issue du forum de l’AWID de 2009 qui s’est tenu à Cape Town,


en Afrique du Sud, l’Internet society (ISOC), dont le Community Grants, a permis, par deux fois de suite, en 2010 et 2011, de sensibiliser les jeunes élèves âgés de 15 à 18 ans dans les écoles de Kinshasa, de Goma et de Bukavu sur la théma que des violences faites aux femmes ; à FAHAMU, Réseau panafricain pour la jus ce sociale, dont le siège se trouve à Nairobi au Kenya, pour avoir financé une campagne basée sur Freedomfone en 2011 dans l’Est de la République Démocra que du Congo, à l’Associa on Mondiale pour les Communica ons Chré ennes, WACC, qui a permis de mobiliser plus de femmes autour de ce projet et nous a aidé à parfaire la présenta on de ce projet.

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Si Jeunesse Savait (SJS) travaille, sur ce projet, en partenariat avec l’associa on « Nous Pouvons» (NP), une coali on pour me re fin à toute forme de violences faites aux femmes, comptant en son sein plus de 60.000 "agents de changement" qui ont fait leur preuve dans les transforma ons des a`tudes et ac ons dans leurs communauté d’origine.

II.1.1 La coordination du projet

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a mise en œuvre du projet a débuté en janvier 2014 avec le recrutement de nouveaux membres du personnel, notamment des psychologues, la caissière et la comptable du projet ainsi que les points focaux du Nord-Kivu et Sud-Kivu. Reconnaissant que le projet n’était pas le seul ni le premier à trouver des solu ons au fléau que cons tuent les violences sexuelles pour les femmes et les filles de la République démocra que du Congo, Si Jeunesse Savait a fait appel à l’expérience et à l’exper se de plus de 35 personnes au cours de la mise ne œuvre de ce projet. Un comité na onal d’appui, composé de 10 personnalités militantes pour les droits des femmes à plusieurs niveaux d’experse, a été coopté pour accompagner le projet à Kinshasa et deux comités provinciaux d’appui, composés lui de 5 membres chacun, fonc onnant sur les mêmes bases de volontariat, accompagnent le même projet dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.


II.1.2 L’étude de base sur ce qui reste à faire en matière de prise en charge des survivantes des violences

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l s’agit d’une étude de base in tulée «L'accès aux services pour les femmes et de filles survivantes de violence dans la République démocra que du Congo : qu’est ce qui manque ?». Le principe de l'étude est basé sur le fait qu’il est nécessaire de comprendre pourquoi moins de 1% des survivantes de violence en République Démocraque du Congo sont à la recherche de sou en que ce soit médical, juridique, psychosocial, économique ou autre. Par conséquent, il est nécessaire de comprendre ce qu'un service d'informa ons peut apporter à ces femmes, et s’il peut être un moyen d'amener plus d'entre elles à rechercher l'aide là où elle existe, et aider les acteurs de

protec on à s’assurer que ce e aide est disponible afin de parvenir à des services qui existent réellement et sont de bonne qualité pour accueillir les survivantes des violences en RDC. À ce e étude a été ajoutée une cartographie qui permet de faire le point sur les services offerts aux survivantes de violences sexuelles dans les 3 provinces de la République Démocra que du Congo couverts par le projet (Kinshasa, Nord-Kivu et Sud-Kivu). Elle a été réalisée par la professeure George e Biebie, enseignante à l’université de Kinshasa et militante des droits des femmes. Elle travaille en étroite collabora on avec « Nous pouvons », partenaire du projet, pour inclure la cartographie dans son travail ; en outre ce e cartographie est celle qui est u lisée par les conseillères en ligne qui réfèrent les usagères du service vers ces centres de prise en charge. Des difficultés ont été rencontrées dans l’élabora on de la cartographie ; les documents u lisés montrent que plus de …. Centres existent mais la plupart

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d’entre eux soit ne fonc onnent que lorsqu’elles ont un financement ou ne sont plus fonc onnels. Étant donné que le souci du projet est de référencer les survivantes vers des centres viables, les chercheurs ont dû visiter chacun d’eux. Ce qui s’est avéré être une tache de longue haleine, d’autant plus que certains de ces centres ne voulaient pas partager leurs informa ons avec nous et nous demandaient très souvent d’a endre qu’ils obennent une autorisa on de leurs bailleurs de fonds. Finalement, le projet a retenu un hôpital par district et compte faire ce travail de se rassurer de la viabilité de ces structures une fois tous les trois mois.

II.1.3 Les ateliers stratégiques

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ls ont été organisés dans les 3 provinces couverts par le projet ( Kinshasa, Nord-Kivu, Sud-Kivu) pour le faire connaître le projet mais échanger sur les choses à prendre absolument en considéra on dans la mise en œuvre, s’informer au sujet des différents projets mis en œuvre dans le cadre de la lu e contre les violences faites aux femmes, contribuer à la connaissance des risques possibles dans la mise en œuvre du projet et mobiliser les organisa ons ainsi que les acteurs et actrices travaillant dans la lu e contre les violences faites à la femme ayant les mêmes objec fs en vue de créer une synergie. Ces ateliers ont réuni un total de 105 personnes. Leurs recommanda ons ont servi de balise pour les travaux de plaidoyer et de réseautages avec les autorités publiques, les parlementaires ainsi que les décideurs poli ques.

II.1.4 Le service d’informations et le pool psychothérapie

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e projet PIGA SIMU a développé un pool psychothérapie au sein de SJS. Sous la coordina on de Jean Lumbala, Psychologue et sexologue ayant près de 10 ans d’expérience clinique, 4 femmes psychologues professionnelles ont été recrutées pour prendre en charge les survivantes des violences faites aux femmes ainsi que le personnel, les partenaires et alliés de Si Jeunesse Savait qui expriment un tel besoin. Leur travail comprenait le sou en à la mise en œuvre des ac vités de psychothérapie dans le cadre du projet « réaliser les droits sexuelles des femmes et filles survivantes des violences sexuelles en RD Congo », l’accompagnement psychothérapeuque en ligne (Freedomfone, réseaux sociaux, Skype etc.), la modéra on des discussions et débats en ligne ayant trait aux problèmes soulevés dans le cadre du projet. Durant toute l’année 2014, des formaons ont été proposées à ces psycho-


logues pour leur perme re de renforcer leur compréhension des violences faites aux femmes, des troubles psychologiques ainsi que de l’accompagnement social et la prise en charge téléphonique des appelantes du service.

II.1.5 Les campagnes et activités publiques et plaidoyer

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ls correspondent aux ac vités publiques du projet. Les campagnes sont essen ellement des nées à faire connaitre le numéro d’appel du service pour que les Congolais et Congolaises puissent l’avoir en tête au lieu le chercher seulement quand ils sont vic mes de violences sexuelles. Les ac vités publiques quant à elles sont des sensibilisa ons sur les violences sexuelles, leur impact dans la vie des communautés et le besoin de chercher de l’aide pour un réarmement moral ou des soins médicaux afin d’éviter les infec ons sexuellement transmissibles, le SIDA ou les grossesses non désirées. Les campagnes ont eu lieu deux fois au cours de ce projet. Le 08 mars, pour commémorer la journée mondiale de la femme, et le 31 juillet lors du lancement officiel du numéro de PIGA SIMU. 6 sensibilisa ons ont également étaient faites dans des écoles et dans les communautés urbaines de Butembo (au Nord-Kivu) et d’Uvira au (Sud-Kivu). SJS est en contact avec l’ autorité scolaire PROVED, qui est le représentant provincial du Ministre de l’enseignement primaire et secondaire, pour lui expliquer le projet et déposer tous les éléments qui cons tuent la le re PIGA

SIMU, à savoir la méthodologie, un exemple de la le re ainsi que le manuel d’u lisa on de la le re, pour ses avis et considéra on. Les ac vités de plaidoyer ont débuté dès le mois de juillet, comme le montre le calendrier/chronogramme en annexe. Les ac vités publiques, campagnes et plaidoyer comprennent également les émissions radios, télévisées et la presse écrite qui a parlé de notre projet. De janvier à Juin, 12 medias ont parlé du projet parmi lesquels la radio Netherlands Africa, le journal télévisé en lingala facile (qui est le journal le plus suivi au Congo avec 3 millions de téléspectateurs sur 7 chaînes), la radiotélévision na onale congolaise (RTNC), RTNC Goma et RTNC Bukavu, la radio Maendeleo de Bukavu, la radiotélévision Mishapi de Bukavu, la radiotélévision Emmanuelle de Goma, la Radiotélévision du groupe l’avenir (RTGA). Sont également à inclure les ac vités de mobilisa on en ligne qui sont faites sur Facebook. En 15 jours, soit du 12 juin 2014, date du lancement officiel de PIGA SIMU, au 30 juin 2014, 31 personnes ont « aimé » et contribué à notre page Facebook.

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U lisa on des réseaux sociaux par les psys (Juin)

Les dépendances sexuelles (août).

L’accompagnement (septembre)

Les violences sexuelles faites à l’homme (décembre)

II.1.6 Les formations

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es séances de renforcement de capacités ont été faites au bénéfice des psychologues (a) et des agents de campagne (b).

Pour relever le niveau des formateurs qui ont des différents backgrounds mais sont assez nouvelles dans le domaine de l’ac visme, il a été décidé de recourir à une forma on con nue des psychologues. À par r du mois d’avril, les psychologues ont reçu 8 forma ons sur un thème précis du consultant psychologue-sexologue et discuté de la meilleure manière d’inclure ces connaissances dans leur travail. Certaines de ces forma ons ont également été ouvertes au personnel et aux membres de SJS. 9 forma ons ont ainsi été proposées. Il s’agit de : •

L’écoute ac ve (avril)

La prise en charge des violences sexuelles (avril)

La résilience (mai, ouvert à tous)

Le syndrome de Stockholm (mai, ouvert à tous)

U lisa on du logiciel Freedomfone (Juin)

social

Les psychologues de PIGA SIMU ont également par cipé d’une façon très ac ve à des ateliers stratégiques en présentant ce volet du projet et en échangeant avec les psychologues des autres projets sur les besoins non psychologiques non couverts des survivantes de violences sexuelles dans les trois provinces. Les agents de campagne ont, quant à eux, reçu deux forma ons : la première organisé le 25 octobre 2014 a consisté à leur expliquer le projet et faire une mise à niveau des violences faites aux femmes, mais aussi de la méthodologie de sensibilisa on et de campagne qu’u lisera le projet. C’était une forma on très importante d’autant plus que les agents de changement sont repar s sur différents territoires, qu’ils devront tous par ciper à la même campagne mais en différents endroits. La deuxième qui s’est tenu le 26 octobre 2014 a porté sur l’élabora on des matériels de communica on du projet. Ce e


deuxième forma on a permis de dégager les grandes idées sur les techniques d’anima on ainsi que les messages à u liser selon que l’on se trouve dans une école, dans un hôpital, dans une église ou encore dans une communauté rurale. Un manuel d’anima on a été élaboré et la méthodologie de la le re de PIGA SIMU a été retenue pour communiquer avec les élèves. L’esprit de la « le re PIGA SIMU », ou l de communica on qui permet de contourner les limites tradi onnels de sensibilisa on à grande échelle et qui, à travers l’histoire vécue, pose les problèmes importants et oriente vers les solu ons par un ques onnaire auquel il faut répondre. La le re correspond à la vision de la société congolaise, qui est celle du témoignage. Le projet PIGA SIMU a également produits des supports de communica ons indispensables à une communica on de masse. Parmi lesquelles figurent des pagnes des t-shirts, des stylos, des sacs de course ainsi qu’un manuel d’anima ons des campagnes dans les écoles, les églises et les hôpitaux ciblés dans les 3 provinces par cipant au projet.

II.2 Le projet « Femmes leaders qui combattent les violences liées aux technologies : défendre un environnement sain et sécurisé pour les femmes et les filles»

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es violences faites aux femmes liées à la technologie est un terme qui regroupe les différents abus que les femmes et les filles subissent en ligne. On peut les présenter en deux groupes : D’une part les violences faites aux femmes et aux filles qui se sont adaptées à l’ou l informaque comme le vol d’iden té, d’argent ou de propriété, la localisa on et la surveillance, le partage d’informa ons privées et d’autre part la suppression/ modifica on/trucage d’informa ons personnelles, le vol des données, les commentaires abusifs/misogynes qui

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sont des violences spécifiques liées à la nature même des technologies de l’informa on et de la communica on et sont difficiles à me re en œuvre en dehors des plateformes qu’elles u lisent. En République Démocra que du Congo, pays qui s’ouvre pe t à pe t aux technologies de l’informa on et de la communica on (TIC) avec notamment l’usage du général packet radio service (GPRS), de l’EDGE ou GPRS amélioré , et très récemment du 3G ou encore de la voix sur le protocole internet (VoIP) sur les principaux réseaux de télécommunica on qui ont démocra sé l’usage d’internet et permis de plus en plus un meilleur accès aux technologies de l’informa on et de la communica on principalement les réseaux sociaux et les applica ons mobiles telles que le Bluetooth, le SMS, le MMS ainsi que le GPS

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Le projet « Femmes leaders qui comba ent les violences liées aux technologies : défendre un environnement sain et sécurisé pour les femmes et les filles», projet de 4 ans, débuté en 2012, en partenariat avec l’associa on for progressive communica ons, une organisa on interna onale basée en Afrique du sud et grâce à un financement du fond pour le leadership des femmes (FLOW) du gouvernement des Pays-Bas, a été mis en œuvre par si jeunesse savait en 2014 avec 6 composantes principales.

II.2.1 L’animation de la plateforme de témoignage sur les violences faites aux femmes et aux filles

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e site takebackthetech.net est dédié aux témoignages des violences faites aux femmes et aux filles liées à la technologie. La république démocra que du Congo comme chacun des 8 partenaires au projet a une page dédiée. Ce e page a la par cularité d’être en français. Si jeunesse savait a inclus dans toutes ses ac vités une possibilité de récolter les différents témoignages des violences et des stratégies des survivantes pour les surmonter. Le site cd.takebackthetech.net a reçu 14 histoires, anonymes pour la plupart qui me ent en lumière l’incidence de la violence en ligne sur la vie des femmes et des filles congolaises. Ce nombre peut élever néanmoins dénote du fait que les femmes et les filles se gênent encore de parler publiquement, même de façon anonymes des violences qui touchent par e à leur inmité. Le fait que ces violences soient également ne soient pas toujours reconnu en tant que violence peut également expliquer cet état des choses. La plupart des par cipant-e-s à nos échanges apprennent pour la première fois que le comportement dont elles ont été vic mes en ligne n’est pas si anodin que l’on puisse le penser. Quelques problèmes d’accessibilité à l’ou l internet pour témoigner peuvent également être ajoutés à tous ces défis.


II.2.2 a recherche sur les politiques clientèles et les remèdes légaux disponibles pour les femmes survivantes des violences liées aux technologies.

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ne recherche sur les remèdes légaux et les poli ques clientèles des intermédiaires de services basés sur internet, auxquels les femmes survivantes des violences liées à la technologie (viola on de la vie privée sur Facebook ou twi er, menaces au téléphone, harcèlement sexuel en ligne, etc.) peuvent faire recours dans les cas de violences faites à la femme liée à la technologie a été réalisé ce e année. Dans le cadre de ce e recherche, Si Jeunesse Savait s’est appesan e sur les violences qui touchaient les femmes et les filles, mais où les intermédiaires d’internet ont également joué un rôle. En effet, la recherche visait à savoir dans quelle mesure il existe des remèdes légaux face aux différentes vio-

lences que subissent de plus en plus les femmes et les filles de la République Démocra que du Congo, ainsi que la responsabilité des intermédiaires des services basées sur internet (les entreprises de télécommunica on, les plateformes sur internet) et savoir si ils ont prévu dans leur poli que clientèle des procédures afin de rapporter ces abus et réparer le tort commis à l’encontre de leurs usagers. Ce rapport de recherche se penche sur trois études de cas qui nous montrent toutes sortes de violences qui sont commises en RD Congo, les intermédiaires impliqués, les conséquences sur les vicmes ainsi que les moyens disponibles pour obtenir jus ce. L’interview et la recherche documentaire sont les méthodes u lisées pour la collecte de données. Durant cinq mois, entre le 15 janvier et le 31 mai 2014, l’équipe de recherche, composée de 4 personnes, s’est a elée à iden fier les différentes histoires reçues sur le site de cartographie mise en ligne par l’Associa on pour les Progrès des Communica ons (APC), perme ant de partager de façon anonyme les expériences de violence faites aux femmes et aux filles et qui sont liées à la technologie ; elle a également contacté les femmes et les filles qui ont survécu à ces violences, rencontré les représentants

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des compagnies de télécommunica on mobiles, afin de me re en lumière des procédures de répara on exploitées par les survivantes ainsi que les lois auxquelles les survivantes auraient pu recourir, lorsqu’elles n’ont u lisé aucune procédure de recours, que ce soit judiciaire ou sociale. Une équipe de 3 consultants compose de deux chercheurs et d’un juriste, dirigée par la directrice exécu ve de Si Jeunesse Savait (SJS) a recueilli, dans un ques onnaire, les témoignages des femmes et filles ayant survécu à la violence en ligne, les méthodes qu’elles ont u lisé pour obtenir jus ce ou rentrer dans leur droits. Ce travail a été couplé par une recherche portant sur ce que prévoient les poliques clientèles ainsi que la loi et la réglementa on congolaise (lois, traites, poli ques, etc.) comme recours pour les vicmes de telles violences. Ce e recherche dont le rapport a servi aux travaux de plaidoyer et de campagne a sor de recommanda ons aussi bien pour le gouvernement congolais, les agences de protec on, les entreprises offrants des services basés sur internet ainsi que les organisa ons et mouvements sociaux. Parmi les recommanda ons rées de ce e recherche, nous pouvons citer celles qui s’adressent directement (une pour chaque catégorie)

aux usagers des services, le fait de lire a en vement les condi ons d’u lisaon des sites avant de s’y inscrire. En effet, dans l’une des études des cas, la survivante s’est inscrite sur un site sans savoir qu’il s’agissait d’une version beta et que la version "normale" n’étant pas publique, le contenu appartenait à l’auteur du site et pouvait à tout moment être u lisé par celui-ci, aux intermédiaires des services basés sur internet, le fait de vulgariser les poli ques clientèles et les procédures pour rapporter les abus subis en ligne. Ces procédures de réclama ons devraient également être claires et bien connues pour que les vic mes puissent les u liser en cas de besoin. au Gouvernement congolais, le fait de Porter des lois qui s’adaptent à l’évoluon des technologies de l’informa on et de la communica on et qui pourraient résoudre les vides laissés par le code pénal congolais.

II.2.3 Les formations sur la sécurité en ligne

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es séances de renforcement des capacités sur mesure des organisa ons de femmes travaillant sur des ques ons sensibles et ayant exprimées le besoin de mieux sécuriser leurs données ainsi que d’individus souhaitant s’exprimer librement en ligne sans avoir à souffrir des répercussions sur leur vie privée ont été données durant l’année 2014 par deux membres de Si Jeunesse Savait (SJS), formées en république tchèque, à par r de logiciels libres et respectueuses de la vie privée et de la sécurité de leurs u lisateurs. Si Jeunesse Savait (SJS) a choisi ce e année d’aller vers ces organisa ons et individus en lieu et place de les inviter dans une salle connectée. Ceci a eu comme bénéfice de leur perme re de travailler sur les mêmes


équipements qu’ils u lisent au quo dien pour travailler. La sécurité des téléphones mobiles a également été une nouveauté pour répondre aux préoccupa ons de ces mêmes personnes qui ont avoues à plusieurs reprises se servir également de leurs téléphones personnelles pour le travail. 47 personnes dont 7 hommes, représentant 5 organisa ons ont pu ainsi élever le niveau de sécurité de leurs équipements et communica ons sur internet grâce à l’accompagnement de si jeunesse savait (SJS).

II.2.4 Le plaidoyer sur les politiques TIC

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rofitant de son travail de recherche sur les poli ques clientèles et les remèdes légaux, Si Jeunesse Savait (SJS) a invité quelques représentants des organisa ons partenaires a par cipé à son plaidoyer sur les poli que des TIC. Ce plaidoyer a notamment pris la formes de consulta ons des autorités aussi bien administra ves que poli ques du monde des TIC pour les sensibiliser sur les quesons d’actualités se situant à l’intersecon des violences faites aux femmes et des technologies de l’informa on et de la communica on. Ainsi donc lors de ces consulta ons individuelles, Si Jeunesse Savait (SJS) et ses partenaires ont été reçu par l’agence des régula ons des postes, télécommunica ons du Congo (ARPTC), par la police na onale congolaise, etc. En outre du 30 au 31 juillet, une formaon de 43 membres provenant des différents secteurs des TIC (société civile, en-

treprises offrant des services basés sur internet, universités, medias) sur les défis de la vie privée en ligne. En outre, une deuxième forma on in tulée « droits de l’internet et droits humains : comba re les violences faites aux femmes en ligne s’est penchée sur les connaissances et le processus du plaidoyer sur les poli ques a été organisée. Animée par Madame Caroline Tagny, responsable de projet a l’associa on for progressive communica ons, ce e forma on a été suivie par 20 femmes leaders provenant de 16 différentes organisa ons de la société civile congolaise. Ce travail de plaidoyer sur les poli ques s’est accompagné d’une intense ac vité média que.

II.2.5

La campagne TECH SANS VIOLENCE

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lacée sous le signe du respect de la vie privée sur internet et organisée durant les 16 jours d’ac visme contre les violences faites aux femmes 9 du 25 novembre au 10 décembre de chaque année), ce e campagne vise à a`rer l’a en on du grand public sur les violences liées aux technologies. Ce e année, Si Jeunesse Savait (SJS) a organisé une discussion en ligne sur Facebook, le 23 novembre 2014, pour lancer la campagne dont le début est tombé un week-end. Ce e discussion de 3 heures , dirigé par une modératrice du forum de discussion, a permis aux par cipants membres de sjs mais aussi des organisa ons partenaires ainsi que d’amis Facebook d’échanger sur les ques ons en rapport avec les violences faites aux femmes, la vie privée, la rela on entre VIH et violence faites aux femmes ainsi que de partager des histoires person-

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nelles sur les violences dont ils ont été témoins, acteurs ou vic mes. Des distribu ons d’affiche es comprenant des messages en rapport avec le respect de la vie privée en ligne comme dans la vie ont été organisée, à la sor e des classes, devant 2 écoles (lycée SHAUMBA et école secondaire USAM) et universités (université révérend KIM et université des arts mé ers- USAM- et ins tut supérieur d’informa que appliqué), tous à Kinshasa. Ces distribu ons, qui me ent en contact les bénévoles de Si Jeunesse Savait avec près de 5000 personnes par jour, ont permis de sensibilise en masse, de répondre à certaines ques ons des élèves et étudiantes, de donner des exemples sur les violences faites à la femme et la fille par le biais des TIC, de faire la lumière sur la vie privée et publique en ligne et la fronère qui existe pour chacun entre le privé et le public en général. Dans le même esprit et pour soutenir le rapport sur les poli ques clientèles et les remèdes légaux, une campagne médiaque ciblant les décideurs et les professionnels des compagnies fournissant des services internet (fournisseurs d’accès internet, télécommunica ons, plateforme de réseaux sociaux). Des le res contenant des messages en rapport avec les besoins non sa sfaits des client-e-s des services basés sur internet ont été envoyées à 600 employés et cadres de ces entreprises. Un hashtag #observinternet a également été créé pour me re en lien toutes les personnes désireuses de relayer leurs préoccupa ons à ces cadres et employés des entreprises fournissant des services basés sur internet.

II.2.6

Évaluation annuelle du projet Comme pour les deux anné es pré cé dentes de ce projet, l’é valuation qualitative du projet a é té faite par si jeunesse savait selon la mé thodologie du changement le plus signi icatif pré conisé e par l’Association for progressive communications. La mé thode du changement le plus signi icatif est une forme de suivi et d'é valuation participative. Il est participative parce que de nombreux acteurs du projet sont impliqué s à la fois dans le choix des types de changements à enregistrer et à analyser les donné es recueillies. Il est une forme de surveillance, car il se produit tout au long du cycle du projet et fournit des informations pour aider les gens à gé rer le projet. Essentiellement, le processus implique la collecte de changement signi icatif (SC) histoires é manant du terrain, et la sé lection systé matique de la plus importante de ces histoires par des panels d'intervenants ou du personnel dé signé s. Le personnel dé signé et les parties prenantes sont impliqué s au dé part par


«recherche» pour l'impact du projet. Une fois les modi ications ont é té capturé s, certains groupes de personnes s’assoit ensemble, lisent les histoires à voix haute et ré guliè re et souvent des discussions approfondies sur la valeur de ces changements signalé s, pourquoi chacun pensent qu’il est le plus important de tous. Cette mé thodologie permet de comprendre les ré sultats en mê me temps que l'impact du projet .Elle cherche à savoir dans quelle mesure les objectifs du projet ont é té atteints.

Les explica ons et exemples concrets données par les animatrices de ces ac vités, lui ont permis de comprendre les différents types de violences qui existent ainsi que la nécessité de respecter la vie privée des gens et de faire la différence entre ce qui est privée et ce qui est public. . Pour rappel, la campagne Tech sans violence, a consisté en 2014, à faire des anima ons au sein des écoles et universités de Kinshasa, à distribuer, à la sor e des classes, aux étudiants, élèves, enseignants et passant les affiche es portant des messages en rapport avec le respect de la vie privée en ligne.

II.2.7 Histoire retenue comme indiquant le changement le plus significatif pour l’année 2014 ( ENCADRE) L’histoire la plus significa ve que nous avons choisie représentée est celle de notre entre en avec l’une de par cipantes qui a souhaitée garder son anonymat. Elle est étudiante en 1èreannée dans une université une grande université de Kinshasa, ou elle poursuit des études en sciences commerciales. Elle raconte que c’est durant la période des 16 jours d’ac visme contre les violences faites aux femmes, durant lesquelles Si Jeunesse Savait avait organisé plusieurs ac vités pour la sensibilisa on (des jeunes en par culier) contre les violences liées aux TIC, qu’elle a pris part aux ac vités de la campagne Tech sans violence (Tech back the tache) et, a découvert comment les femmes et les filles sont vic mes des violences en ligne, combien elles sont vulnérables face aux u lisateurs malveillant des TICTIC.

Notre par cipante raconte que ceci a changé sa vie puis qu’elle s’est engagée juste après ses ac vités, à ne plus comme re ses mêmes actes de violence en ligne ; Puis de son propre ini a ve, elle a décidé de poursuivre la sensibilisa on dans son université grâce aux affiche es qu’elle avait reçues. En effet, ces affiche es faites avec des couleurs flashy et simples à lire avaient a`sées la curiosité de ses camarades de classe qui lui ont posé beaucoup de queson et lui ont redemande plus d’affiche es à distribuer à leur tour. Pour les ques ons auxquelles elle n’avait pas de réponse, la jeune étudiante a pris son téléphone et a appelé les animatrices de SJS pour avoir plus de détails à partager avec ses camarades de classe. Lors de l’entre en avec ce e étudiante de 20 ans, il s’est révélé que son a`tude d’interpeler ses amis à ne pas publier des images qui violes une vie privée ou de ne pas faire des commentaires visant à violés les femmes en ligne lui a valu le surnom

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de « madame violence liée au TIC». Par son canal, Si Jeunesse Savait a pu entrer en contact avec plusieurs autres étudiantes de ce e université venu s’informer sur la queson de violence faites aux femmes en ligne et qui ont spontanément parlé des violences qu’elles avaient elles-mêmes subi. Elles ont exprimé leur volonté de s’impliquer à fond dans ce combat. L’étudiante a par la suite, demandé à adhérer en tant que membre à Si Jeunesse Savait.

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Nous avons sélec onné ce e histoire car elle démontre la capacité de mobilisa on de la campagne TECH SANS VIOLENCE qui a un effet boule de neige surtout auprès des jeunes. Ce e exemple montre qu’à par r de parfaits inconnus rencontres 5 minutes dans la rue, nous pouvons a eindre une université de près de 200 étudiants. Même si toute ne s’engagerons pas dans la lu e contre ces violences, au moins elles sont exposées un discours très eu connu : le fait que la violence en ligne est aussi pernicieuse et dangereuse pour la vie des femmes et des filles que la violence qui se commet dans la vie de tout le jour. Elle démontre également comment les ac vités du projet sont liées puisqu’à par r de

la campagne, nous avons pu entendre des témoignages que nous avons mis sur notre plateforme de reportage des violences liées aux TIC. En effet, les violences liées aux TIC sont tellement personnelles puisqu’elles touchent à la no on de vie privée et parfois tellement in mes quand c’est un partenaire qui le commet que les vic mes hésitent à en parler. Mais dans le cadre d’une sensibilisa on de masse où des exemples sont données et un échange est fait avec un parfait inconnu qu’on pense ne jamais revoir, les langues se délient. Cela peut aussi être due, selon notre expérience, au fait qu’on entend le témoignage d’une vic me et qu’on prenne conscience en ce moment que la même chose nous ait arrivée. Richine Masengu, assistante de programme TIC

Panel présentant la recherche sur les violences liées aux TIC


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II.1 Échanges entre jeunes femmes leaders de la RDC sur les 5 résolutions des nations-unies (1325, 1820,1888) sur la paix, la sécurité, protection contre les violences faites aux femmes et en république démocratique du Congo.

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ans le cadre de son programme de renforcement de capacités, Si Jeunesse Savait a organisé des échanges sur les 5 résolu ons des Na ons-Unies sur les femmes, la paix et la sécurité. Grace a une contribu on financière de 900 USD du réseau des organisa ons féminines d’Afrique francophones (ROFAF), dont elle est membre , dans le cadre de l’exécu on de son programme « Espoir pour les femmes », afin d’appuyer financièrement les ini aves de ses organisa ons membres basées notamment en Côte d’Ivoire, au Mali, en RDC ainsi qu’au Togo portant sur la théma que de la préven on, du main en et de la consolida on de la paix et de la geson et résolu on des conflits. Ces échanges répondaient au besoin d’intéresser plus de jeunes femmes aux différents défis que connait la République Démocra que du Congo notamment ceux rela fs aux droits des femmes. Elles ont connu la par cipa on de 41 jeunes leaders provenant de treize (13) associa ons des jeunes et aussi marqué par 3 exposés faites par madame Jeanine Ngungu, coordinatrice na onale de nous pouvons, une campagne populaire de lu e contre les vio-


lences domes ques, Madame Léonie Kandolo, experte en genre et présidente de Protec on Enfants Sida (PES) ainsi que madame Adine Okoko, ex secrétaire générale du cadre permanent de concerta on de la femme congolaise (CAFCO) qui est une plateforme des femmes dans le leadership et le développement. Ces ac vistes convaincantes et convaincues du mouvement des femmes ont toutes trois retracé leur parcours dans la vie associa ve pour montrer aux par cipantes présentent que l’on peut grandir dans son leadership avec un peu de volonté et un bon encadrement. Après leurs exposés, les par cipantes ont acceptés de se me re en groupe de travail autour de chaque oratrice afin d’approfondir ces ques ons.

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Grace à ce e par cipa on mul généra onnelle, ces échanges ont été également l’occasion de créer un agenda commun des jeunes femmes leaders - aussi bien celles dirigeant les groupes des jeunes femmes ou évoluant au sein de groupes plus généralistes- pour faire le plaidoyer sur la mise en œuvre des 5 résolu ons des na ons-unies en rapport avec les violences faites aux femmes et l’inclusion des points de vue des jeunes femmes.


Après leurs exposés, les participantes ont acceptés de se mettre en groupe de travail autour de chaque oratrice afin d’approfondir ces questions.

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Par cipant-e-s à la forma on freedomfone


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IV.1 Transports aériens Si jeunesse Savait a son bureau à Kinshasa, la capitale de la RD Congo, siège de toutes les ins tu ons publiques et privées, un emplacement idéal pour ses travaux de plaidoyer. Par contre, son siège se trouve à plus de 2000 Km des provinces du sud et du nord kivu ou elle a également implanté ses ac vités pour ce e année. En effet, les vols commerciaux vers ces deux provinces sont irréguliers et chers et n’ont pas été couverts par les différents projets mis en place ce e année. SJS a du sollicité l’appui logis que de la compagnie humanitaire Echoflight, financée par l’union européenne et qui assure des vols hebdomadaire vers l’Est de la république démocra que du Congo. Ce e appui, quoi qu’ayant été accordé pour le compte du projet PIGA SIMU a souffert néanmoins du fait que les vols ne partent et ne reviennent que le même jour pour la ville de Goma, obligeant le personnel a resté au moins une semaine sur place, le fait qu’Echoflight ne peut pas prendre deux passagers sur le même vol, n’a pas permis d’organiser des travaux collégiaux ou encore des rencontres entre plusieurs points focaux venant des provinces différentes, le fait que les vols de Kinshasa vers Bukavu ne soient pas direct, nous obligeant de prendre des disposi ons supplémentaires pour que les voyageurs puissent passer une nuit en transit vers gomma ou autre ville de passage.


IV.2 Permanence de l’électricité et de la connexion internet Kinshasa souffre de cessantes interrup ons de l’alimenta on en énergie électrique. Pour parer à cela, SJS a installé un panneau solaire notamment pour soutenir son service d’informa ons pour les survivantes de violences sexuelles. Ce e énergie alternave devrait être étendue pour perme re également au travail régulier du bureau de se tenir pendant les fréquents délestages de courant électrique.

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C’est le cas également de la connexion internet qui est en générale tributaire de notre capacité électrique. SJS se sert d’une connexion mobile alterna ve pour y remédier mais cela n’empêche que les u lisateurs de nos services notamment les jeunes qui fréquentent notre bureau pour accéder aux services ne ligne n’aient pas pu le faire lors de ces interrup ons fréquentes pour privilégier le travail du bureau. Ceci pourrait également être à la base de la faible accès et par cipa on des filles et des femmes à nos projets en ligne et de faible nombre de témoignages sur le site de Tech back the Tech


Le siège de Si Jeunesse Savait se trouve à plus de 2000 Km des provinces du sud et du nord kivu ou elle a également implanté ses activités pour cette année.

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V.1 Tableau des financements reçus Montan

Bailleurs

Périodicité

%consommé

232438 USD

SIDA

Janvier 2014- Décembre 70% 2014

6544 USD

Anonyme

15 mai au 15 juin 2015

100%

18172 USD

Ambassade des PaysBas

01juillet2014 au 31 decembre2014

60%

33911 USD

APC

Janvier – décembre 2014 80%

456 USD

SJS (Co sa ons, dons et legs membres et sympathisants)

Janvier- décembre 2014

75%

9445.92 USD

Heartland alliance/ AMSHER

janvier 2014-decembre 2014

40%

468066.09 USD

TOTAL

Les graphiques ci-dessous sont donnés à tre d’exemple.

Graphique des financements 450000 400000 350000 300000 250000 200000 150000 100000 50000 0

120 100 80 60 40 20 0

Montant

% consommé


IV.2 Rapport des résultats Ac vités

Montant

%sur total

Administra on et coordina- 69.347 USD on du projet (salaire, loyer, communica on, taxes et impôts, audit financier et frais

21%

Ac vités proprement dites

262.469 USD

79%

TOTAL

331.816 USD

100%

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Graphique des résultats

Administration et coordination du projet

Activités proprement dites


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Nous nous sommes ouverts à nos partenaires et alliés et … avons renforcé notre travail intergénérationnel

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En défini ve, l’année 2014 a été couronné pour Si Jeunesse Savait (SJS), nous avons, en toute solidarité, poursuivi les valeurs réaffirmées dans notre nouveau plan stratégique qui consiste en l’Inclusivité, la diversité, l’égalité et l’ouverture vers les autres. Nous avons pu puiser dans nos convic ons pour faire en sorte que tous nos projets soient aussi bien représenta fs des groupes que nous défendons qu’ouverts vers les autres mouvements qu’ils soient des droits humains plus généralistes ou des droits à la santé. Nous avons personnellement financé des projets qui nous tenaient à cœur comme celui lié à la mise en place d’un mouvement "LGBTI" na onal, en dehors de tout financement extérieur, et essayé le plus possible d’inclure nos partenaires, amis et alliés de l’Est de la République Démocra que du Congo, en les consultant en ligne, lorsque les moyens financiers n’étaient pas suffisants pour les amener à Kinshasa. Dans la même lignée, nous nous sommes ouverts à nos partenaires et alliés et avons par cipé aux rencontres aussi bien na onales qu’interna onales, et avons renforcé notre travail intergénéra onnel avec notamment des femmes leaders qui nous ont fait bénéficier de leur expérience et de leur experse dans des domaines aussi divers que variés que sont le droit au travail, les droits humains et le VIH, les mutuelles de santé, l’anima on culturelle, la ges on des projets, l’accompagnement social, pour ne citer que ceux-là. C’est le cas, notamment, de plus de 20 personnes qui par cipent à ce jour à nos comités d’appui sur différents projets. Nous pensons poursuivre sur ce e lancée afin de créer un réel mouvement des jeunes, ouvert sur le monde, et soucieux de me re fin à toutes les inégalités qui existent en République Démocra que du Congo, sans laisser aucune catégorie en rade.



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