tabula_4/2006 Test fast-food

Page 8

cessives dans du sable ou de la sciure. Souvent aussi, elles étaient asséchées sur le feu ou simplement séchées dans des cabanes prévues à cet effet. Tous les Tessinois mettaient leurs marrons dans la même cahute à l’écart du village, ce qui les préservait des incendies. Le châtaignier est facile à travailler. Sa belle apparence en fait un bois adapté à la fabrication de meubles, mais on l’utilise aussi pour la construction de poteaux et de colonnes. Quant à l’écorce, elle servait avant tout aux tanneries.

La Suisse centrale, autrefois pays de la châtaigne reconnaissance sur le précieux fruit de la catanea sativa. La plante était appelée «arbur», ce qui signifie tout simplement «arbre», et les châtaigneraies «selva», ce qui veut dire «forêt». Car, en permettant d’éviter la famine, le châtaignier est logiquement devenu l’arbre le plus important de toute la région.

Un travail pénible A une époque plus tardive, la récolte des châtaignes coïncidait avec les vacances scolaires. Les écoliers ainsi libérés devaient participer à la récolte, même si ce n’était pas plus amusant que de s’asseoir sur les bancs d’école. Le dos était douloureux à force d’être courbé et il fallait porter des gants pour se prémunir des piquants. La récolte durait de la Saint-Corneille (16 septembre) à la Toussaint ou la Saint-Martin (le 1er ou le 11 novembre). Durant toute cette période, l’accès aux forêts de châtaigniers n’était autorisé qu’à leurs propriétaires et aux ouvriers employés à la

récolte. Les autres ne pouvaient commencer à ramasser officiellement leur part qu’à partir du 11 novembre. Cette règle est restée en usage dans plusieurs régions du Tessin.

Conservation traditionnelle des provisions La cueillette des châtaignes était interdite parce que ces fruits arrivent à parfaite maturité juste avant de tomber; ou elle était laissée à la décision du chef de famille, lorsqu’on voulait ramasser des châtaignes qui se conserveraient plus longtemps. Les bogues fermées étaient ensuite empilées en tas, recouverts de paille, de fougères ou de pierres et ainsi isolés de toute intrusion extérieure. Privées d’oxygène, elles étaient soumises à un processus de fermentation qui assurait leur préservation jusqu’au printemps suivant. Autre solution, on plongeait les fruits de cinq à neuf jours dans de l’eau froide, avant de les sécher et de les conserver par couches suc-

Le Tessin était, et est resté, le plus grand territoire cultivé de Suisse. Toutefois, on mentionne des châtaignes à Schwyz en 1340, à Weggis et à Horw en 1378. Le lieu-dit «Kastanienbaum» sur le lac des Quatre-Cantons est mentionné pour la première fois en 1434. C’est là, selon la légende, qu’aurait poussé le premier châtaignier, qui se serait ensuite répandu dans toute la Suisse centrale. Une étude historique, réalisée à Weggis, démontre qu’il y a cent vingt ans environ, les revenus de la châtaigne dépassaient ceux de la vente de lait. En Suisse centrale également, ces fruits étaient connus sous le nom de «pain du pauvre».

De nombreux produits différents Emballées dans un sac en papier, les châtaignes fraîchement ramassées se conservent une semaine durant à l’intérieur du compartiment à légumes du réfrigérateur. On peut également les congeler. D’autre part, il

TABULA NO 4/NOVEMBRE 2006

17


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.