prospective - c'est le temps de la métropole
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jacques timmerman architecte / président du g30
< philippe samyn ingénieur civil et architecte / samyn and partners
LES MÉTROPOLES EXEMPLAIRES SONT CELLES QUI PEUVENT ACTIVER LA CRÉATIVITÉ
maintenant de la société de la connaissance à la société de la créativité. Ce phénomène est mondial et il coûte des emplois. La réponse des villes à cette mondialisation est parfois la spécialisation. C’est une erreur. C’est dans la créativité que se situe la solution. Les métropoles exemplaires sont celles qui peuvent activer cette créativité. Il faut mettre en réseau les créateurs, il faut mobiliser toutes les catégories dans tous les métiers : espaces de co-working, incubateurs, plateformes,… Les créateurs doivent sortir de leur isolement. Mais pour affronter la mondialisation, y a-t-il une approche européenne ? Existe-t-il un modèle de ville européenne ? Je crois qu’on a une manière très européenne de mêler acteurs publics, acteurs privés et tout ce qui gravite entre ces 2 pôles. Sous quelle forme ? C’est plus par la densité que par la taille que les villes européennes se signalent. Une ville dense implique moins de transports et moins de déplacements. Les villes les plus denses d’Europe sont Palerme et Naples. Mais les villes doivent aussi se recycler. Les logements doivent s’adapter à l’évolution
des familles. Il faut des villes plus malléables, plus transformables. Hélas, il y a beaucoup trop de normes qui bloquent ces évolutions. Par exemple, à Bruxelles, les transformations d’immeubles de bureaux en immeubles de logements ne sont pas faciles. Ceci dit, peuton systématiser la démarche métropolitaine en Europe ? Cela me paraît difficile. En fait, les métropoles qui réussissent sont celles qui valorisent l’esprit de coopération et qui agissent avec flexibilité. Ces métropoles parviennent à remettre les gens dans les flux. On ne peut pas construire des métropoles sur des déserts sociaux.
PHILIPPE SAMYN / INGÉNIEUR CIVIL ET ARCHITECTE / SAMYN AND PARTNERS Pour moi, la ville, c’est la verticalité. C’était d’ailleurs ma thèse de doctorat. Le modèle, c’est Hong Kong. Et les usines doivent revenir dans la ville car l’industrie est devenue propre. Cela a du sens de faire des usines verticales et des ateliers verticaux. Une usine horizontale est absurde. Il faut aussi beaucoup d’espaces verts ; sinon, la ville devient irrespirable. Mettons les espaces verts entre les tours. Par ailleurs, on parle énormément des réseaux. La caractéristique d’une métropole, c’est la richesse concentrée. Vive l’autosuffisance polycentrique ! En d’autres termes, les Européens doivent revoir leur