Bien-être animal dans les piscicultures

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PROTECTION SUISSE DES ANIMAUX PSA

BIEN-ÊTRE ANIMAL DANS LES PISCICULTURES

• Les méthodes d’abattage acceptables après l’étourdissement, sont la section des branchies, l’éviscération immédiate ou un bain électrique prolongé. Il faudrait renoncer à l’abattage en donnant des coups. • Le bien-être animal prime: il faut toujours choisir la méthode d’abattage qui ménage le plus l’animal, même si cela a un impact sur la qualité visuelle de la chair (tâches rouges).

3. Un milieu de vie plus ou moins artificiel en fonction des différents systèmes de détention 3.1 Introduction Comparés à leurs congénères sauvages, les poissons de rente vivent dans des conditions extrêmement standardisées. Dans les réservoirs ou les bassins d’eau courante, il n’existe normalement pas de structures d’«enrichissement» (aménagements pour favoriser les comportements) (Martins et al., 2012). Les animaux vivent pendant des mois dans le même bassin, dans les mêmes conditions de lumière et de couleur, avec les mêmes bruits, le même courant et la même nourriture et sont stressés de manière sporadique par la manipulation (handling) et par des modifications de la composition du groupe. Des études éthologiques et des recherches sur le bien-être animal portant sur les besoins d’une espèce ichtyologique en captivité restent rares. En dépit de cela, on continue, en aquaculture, à introduire de nouvelles espèces dont on ignore presque tout en matière d’éthologie et de besoins propres. Toutefois il existe des indicateurs généraux du bien-être animal, largement reconnus. Il s’agit des «cinq libertés», c’est-à-dire ne pas être tributaire de la faim ou de la soif, ne pas se sentir mal, ne pas être soumis au stress, ne pas être exposé à la maladie et à la douleur. Pour la détention de poissons en pisciculture, cela signifie: • Une distribution de nourriture respectueuse de l’espèce et abondante • Un environnement adapté (qualité de l’eau, courant d’eau, lumière, densité de population... ) • Des précautions prises pour éviter des blessures; hygiène et prophylaxie et si nécessaire, médication ciblée • Une liberté de mouvement suffisante et une structuration convenable de l’habitat • Une anesthésie correcte avant l’abattage. On peut aussi définir le bien-être sous l’angle de possibilités: possibilité d’un comportement typique de l’espèce, possibilité de faire des expériences positives (contacts sociaux, nourriture, confort) (Huntingford, 2004). Il est en outre important que l’adaptabilité naturelle des poissons ne soit pas soumise à des conditions de détention trop difficiles (Huntingford et al., 2006; Bergqvist & ­Gunnarsson, 2011). La législation suisse en matière de protection des animaux définit les conditions du bien-être des animaux comme suit: • lorsque leur détention et leur alimentation sont telles que leurs fonctions corporelles et leur comportement ne sont pas perturbés et que leur capacité d’adaptation n’est pas sollicitée de manière excessive, • lorsqu’ils ont la possibilité de se comporter conformément à leur espèce dans les limites de leur capacité d’adaptation biologique, • lorsqu’ils sont cliniquement sains, • lorsque les douleurs, les maux, les dommages et l’anxiété leur sont épargnés (LPA 2005, art. 3).

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