Voyage à travers mes livres : lectures pour tous.

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LE LICENCIÉ VIDRIERA.

qu'il s'appelait . vous tenez plus du mauvais plaisant que du l'on. — On ne s'offense d'un menu propos, réponditil, que quand il signifie quelque chose. » Passant un jour par le bas quartier, où est la maison qu'habitent certaines femmes, il en vit un grand nombre sur la porte de cette maison, et dit que c'étaient l'avant-garde de l'armée de Sa­ tan et les plus fidèles alliées du roi et des princes de ren­ ier. Quelqu'un lui demanda quel conseil ou quelle con­ solation il pourrait donner à un sien ami qui était tout triste de ce que sa femme l'avait quitté pour s'en aller avec un autre. A quoi il répondit : « Dis-lui qu'il rende grâce à Dieu qui a permis qu'on emmenât de sa maison son ennemie. — Donc il n'ira pas la chercher? dit l'autre. — l'as même eu pensée, répliqua Vidriera, parce que, la retrouver, ce serait retrouver et ramener chez, soi la marque et l'écriteau, l'auteur et le témoin de son dés­ honneur.— Tu parles d'or, dit le même ; mais que ferai-je, moi, pour vivre en bonne intelligence avec ma femme? » Il lui répondit : « Donne-lui ce dont elle a besoin, laisse-la commander à tous dans la maison ; mais ne souffre sous aucun prétexte qu'elle te commande a toi. .. Un enfant lui dit: « Seigneur licencié Vidriera, je veux m'éloigner de mon père parce qu'il mebatde verges souvent. » Il lui répondit: « Considère, enfant, que les coups de verges que les pères donnent à leurs fils n'ont rien d'infamant et empèchent de mériter ceux du bourreau qui déshonorent. » Étant à la porte d'une église, il vil prêt à y entrer un campagnard de ceux qui font son­ ner haut leur qualité et comme leur blason de vieux chrétiens, derrière lequel venait un autre campagnard connu pour être chrétien de si fraîche date qu'on pou-


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