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LA FOIRE D'ALENÇON.
vrage! Eh bien, je ne veux pas qu'il ait mon âne! qu'il aille à pied... El puis c'est un butor qui me tuera mon âne ! LE
GARDE.
C'est que... c'est que... M. LEDUR.
Eh bien, achève; que veux-tu dire? LE
GARDE.
C'est que si monsieur envoie un autre..., Hougot croira que monsieur est fâché, et il pensera que c'est moi qui a dit à monsieur qu'il voulait aller à Alençon. Monsieur sait bien que j'ai z'un attachement avec sa fille. M.
LEDUR.
Eh bien, qu'est-ce qui fait que tu ne l'épouses pas? LE
GARDE.
Hougot d i t qu'il a t t e n d que monsieur lui dise, comme il l'a promis, ce qu'il aurait à faire pour gôgner soixantetrois livres douze sous de plus par année. M.
LEDUR.
Ah, parbleu! il prend bien le chemin de gagner ces soixante-trois livres douze sous! Toutes les semaines sur le chemin d'Alençon o u de Séez o u du Môle! Ce ne sont pas là les chemins qui mènent aux soixante-trois livres. LE
GARDE.
Si monsieur voulait le lui indiquer, peut-être... M.
L E D U R , à part.
Il me vient une idée!... (Haut.) Eh bien, je le lui indi querai, ce soir, à son retour d'Alençon. Ne lui dis pas que tu m'as parlé de son projet. Tu lui diras seulement, de ma part, qu'il aille demain à Alençon chercher les