Vaudou : roman de mœurs martiniquaises

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formes de sa sœur. Que Gérard n'était-il présent pour la confrontation ! Enfin, demain, à la m ê m e heure, il connaîtrait des charmes qu'il n'avait pu encore que deviner. — Qu'est-ce qu'il y a donc, Hortense ? fitelle, maussade. — Valentine, répondit Mlle de Myennes d'une v o i x entrecoupée, j e crains que Gérard ne m'aime plus; qu'il m ' a i m e moins, se reprit-elle, peureuse de p r o n o n c e r les mots fatidiques qui peuvent attirer le mauvais sort. Mme Esquibel eut du mal à cacher sa j o i e . Hortense venait de lui fournir la preuve de ce qu'elle souhaitait. Si Gérard n'aimait plus sa fiancée, ce ne pouvait être que parce qu'une autre f e m m e — elle, sans aucun doute — avait pris sa place dans le cœur du jeune h o m m e . — T u te fais des idées, petite fille, dit-elle d'un ton lassé. Gérard a sans doute des soucis. On ne peut espérer garder un h o m m e c o n s t a n t ment à ses genoux. Laisse-le un peu en p a i x ; il te reviendra. — T u crois ? questionna la pauvre enfant, qui voulait tant croire à son bonheur. — Mais oui. Soudain, une idée vint à Mme Esquibel, qui légitimerait son rendez-vous: — Ecoute, reprit-elle, j'irai le v o i r demain après-midi, j e lui parlerai. V o s fiançailles, qui n'en sont pas, ont assez duré. Je t'avais p r o m i s


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