Traité des maladies paludéennes à la Guyane

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TRAITÉ DES MALADIES PALUDÉENNES

les Iles-du-Salut étaient plus particulièrement réservées au personnel libre. Aujourd’hui la transportation ayant beaucoup perdu de son importance, l’Ilet-la-Mère est abandonnée et ne sert plus que de lazaret. C’est le meilleur point que l’on puisse choisir. La seconde zone, réellement intermédiaire, et comme situation et comme salubrité, entre cette dernière et la troisième, appartient à la terre ferme et borde la mer depuis Cayenne jusqu’aux Hattes établies sur la pointe française de l’embouchure du Maroni. Il convient même d’y ajouter une partie de la colonie pénitentiaire établie sur ce fleuve. Balayée presque constamment par l’air salubre de la mer, elle est constituée en grande partie comme sol, par un banc de sable, qui longe la côte maritime. C’est sur ce banc, que se sont établis les centres de populations, de Synnamari, Organabo et Mana. Quant à Cayenne, que je comprends dans cette zone, quoique un plus sain que les villages précédents, il ne saurait être comparé aux points compris dans la première zone, surtout si l’on étend le territoire de Cayenne à quelques kilomètres aux environs. Il ne faut pas oublier, en effet,que la plupart des points de l’Ile de Cayenne ont dû être abandonnés à cause de leur insalubrité ; tels sont Baduel, Montjoly, Cabassou et autres. La troisième zône est de toutes la plus dangereuse au point de vue du paludisme. Elle est constituée par toutes les terres basses de la Guyane, ne formant qu’un vaste marais où s’élabore avec une prodigieuse activité le miasme paludéen. Cette zône composée surtout par des terrains inondés, auxquels on donne dans le pays les noms divers de pripris 1, savanes noyées, savanes trem1. Pripris est un mot de la langue Galibi signifiant marais.


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