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HISTOIRE
DES
MALADIES
Les bilieux , et plus encore les mélancoliques , sont les premiers attaqués , et ceux qui succombent les premiers. Les femmes sont moins sujettes à celte maladie que les hommes : il n’y a guère que celles qui ont du chagrin qui aient le malheur d’en être attaquées. La mollesse de leur tempérament, l’évacuation périodique de leurs menstrues , les rendent moins sujettes à la maladie de Siam , et font qu’elles s’en tirent plus aisément. On remarque aussi que les gens riches en couleurs et replets périssent presque tous , pendant que ceux qui sont délicats guérissent plus facilement. Il faut non-seulement considérer les tempéramens, mais aussi l’état actuel de l’esprit. Ceux qui s’appliquent trop à l’étude , aux affaires , ou qui se laissent aller trop vivement au chagrin, sont les premiers attaqués , et succombent très-promptement. De tous les tempéramens , celui qui est le plus favorable pour soutenir les assauts du mal de Siam, est le tempérament pituiteux. Toutes ces remarques seront confirmées par les histoires que nous joindrons à la suite de la description générale de cette maladie et de sa cure. On peut distinguer la maladie de Siam en bénigne, moyenne, et en maligne ou extrême. La bénigne est celle qui se termine par un flux de ventre critique dès le troisième , le quatrième ou