Voyage aux Antilles, par Labat et Bryan Edwards

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VOYAGES

pour les déraciner, il f'alloit les brûler. Lorsqu’ils étoient tombés, la scie ou la hache les façonnoit à la volonté de l’ouvrier. Le plus singulier de tous ces arbres étoit l’acoma, qui, mis en terre, se pétrifie. On regardoit comme le plus utile, le gommier, dont le tronc, de cinq pieds de diamètre sur une flèche de quarante à cinquante, servoit à former des canots d’une seule pièce. Les vallées, toujours fertilisées aux dépens des montagnes , étoient remplies de bois mous. Aux pieds de ces arbres croissoient indistinctement les plantes que la nature libérale produisoit pour la nourriture des naturels du pays. Celles d’un usage plus universel étoient le couch-couch, l’igname , le chou-caraïbe et la patate : c’étoient des espèces de pommesde-terre nées à la racine des plantes qui rampoient, mais qui forcoient


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