– 44 – de nouveaux soulèvements. Cependant la situation des esclaves est encore bien précaire. Car le sénatus-consulte Silanien rendu sous Auguste, an 10 de l’ère chrétienne, soumet à la torture tous les esclaves dont le maître a été tué. Et si les esclaves sont seulement convaincus d’inaction, quand, en lui portant secours, ils auraient pu le sauver, ils sont condamnés à mort (1). Voyons donc ces adoucissements que nous venons de signaler. La loi Petronia, d’Auguste ou de Néron, défend de donner les esclaves pour les faire combattre contre les bêtes féroces (2). Désormais le maître, qui croit que son esclave mérite la mort, doit s’adresser aux magistrats de la cité pour qu’il lui soit permis de le tuer. Antonin le Pieux édicte que celui qui tuera son esclave sera exposé à la peine du meurtrier de l’esclave d’autrui, c’est-à-dire à la peine de mort (3). Justinien décide que le maître tuant son esclave sera condamné à mort, excepté le cas de légitime défense. Non-seulement on empêche les maîtres de tuer leurs esclaves, mais on leur défend les mauvais traitements dont ils étaient si prodigues. Voici à quelle occasion Antonin le Pieux améliora leur sort. Des esclaves s’étaient réfugiés aux pieds de la statue de l’Empereur, qui était un lieu d’asile, pour échapper à la colère de leur maître. Par res1. Tacite, annales, livre 14, ch. 42, 43, 44. Dig. loi 1, livre 29, titre 5. 2. Dig. livre 48, titre 8, loi 11, p. 2. 3. Com. 1 p. 53, Gaïus. Dig. livre 48, titre 8 loi 1.