Système pénitenciaire : le bagne, la prison cellullaire, la déportation

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SYSTÈME PÉNITENTIAIRE.

« Il est des moyens, sans doute, de rendre encore utiles à l'Etat ceux qui auront subi la peine à laquelle la loi les aura condamnés, dit M. Alex, de Laborde, Encyclopédie

moderne,

article bagne, et l'on doit attendre cette nouvelle amélioration dans le corps social, de la sagesse et des lumières des gouvernements, qui, nous aimons à le penser, après s'être occupés des choses, porteront enfin toute leur attention sur les hommes. » Là se trouve en effet aujourd'hui toute la grande question pénitentiaire. Nous compléterons la judicieuse pensée de M. de Laborde, où plutôt nous émettrons une pensée distincte, éprouvant le besoin de dire toute la vérité. Dans les institutions pénitentiaires passées, présentes, et surtout dans celles qui sont actuellement à l'élude, on a fait entrer le condamné dans les éléments du problème comme une chose, au lieu de l'envisager comme un homme. Tantôt on a complétement négligé sa moralisation ; tantôt on a prétendu l'obtenir par des moyens qui ne réussiraient pas même chez les brutes; e t , toujours

en conséquence du fatal principe, on a semblé voir

exclusivement les intérêts et les droits de la société, sans chercher à s'occuper encore des droits et des intérêts de ceux qu'elle doit punir,

sans doute, mais qu'il n'est pas dans sa

pensée, qu'il n'est pas de sa dignité, ni même de son avantage, de démoraliser et de flétrir, lors surtout qu'ils sont appelés à rentrer dans son sein. Nous le dirons donc avec l'accent d'une entière et profonde conviction : tant que le système pénitentiaire sera considéré sous cet aspect étroit, incomplet, faux, sans philosophie, sans religion, aucune de ses institutions ne remplira les vues d'une saine


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