La femme dans les colonies françaises : études sur les moeurs au point de vue myologique et social

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EN AFRIQUE

évidemment pas à cette règle, et, au fond, nos prisonnières étaient-elles peut-être satisfaites de passer entre les mains de soldats aussi braves. Je les fis donc ranger sur une ligne et les dix-sept tirailleurs les plus méritants firent leur choix. » LE HAREM SELON M. DE BEAUVOIR. — « Nous ne tardons pas, raconte M. de Beauvoir, à entrer dans la salle la plus étrange où nos yeux dévorent un fouillis de dorures, de nattes, d'arabesques, de lits historiés et enluminés; là, s'élèvent à l'intérieur des escaliers tournants de bois de sandal, autour desquels brûlent des parfums suaves dans des coupes suspendues et voilées légèrement par la fumée qui se perd en tourbillonnant. Dans cette salle qui peut avoir 150 mètres de profondeur, il y a comme des ombres fugitives. » M. le comte de Beauvoir ajoute qu'il y avait dans ce harem de souverain « quarante femmes et quarante-huit filles de celui-ci » Quant au harem ordinaire, sans être décoré d'escaliers tournants, les vases où brûlent les parfums sont laissés dans un coin de la case et non supendus. (Voir la planche G.) La femme du harem au Caire a le teint bistré, tenant moitié de la mulâtresse et moitié de la femme blanche. Selon un précepte du Coran, les femmes ne peuvent paraître le visage à découvert sauf devant les personnes énumérées ci-après et qui sont : mari, père, beau-père, fils, beau-fils, frères et neveux, Les médecins ne peuvent être introduits qu'accompagnés du mari. Une mousseline assez carteuse leur recouvre le bras droit, de façon à prévenir tout sentiment immoral qui ferait se briser l'apprêt. Il arrive aussi à ces femmes de recevoir la visite de quelque amie qui va parfois jusqu'à rester trois jours en leur compagnie. De ces trois jours, le mari ne doit pas entrer dans le harem ; l'avertissement qu'il se trouve quelqu'un dans la pièce a souvent pour motif les babouches de l'étrangère qui sont placées à la porte. En s'adressant au pacha, les femmes de harem ont le droit de se faire revendre. Les musulmans sont peu portés à l'adultère, puisqu'ils ont le pouvoir de divorcer quand bon leur semble. Il leur suffit de dire à leur femme: «Tu es divorcée »

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