DES
COLONIES.
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la dette publique : je conçois très-bien les déplacemens qui eu résulteroient dans la fortune des particuliers, les mécontentemens, les clameurs, peut-être aussi les désordres qui en seroient momentanément la suite ; mais loin que la Nation fût ruinée , elle n'en deviendroit que plus puissaute. I°. Elle ne perdroit rien de tout ce qui constitue la vraie richesse ; terres, mines, manufactures , établissemens , capitaux, ports , marine, travail , Colonies, commerce, rien ne seroit dégradé; la banque elle-même, si elle éprouvoit une secousse qui occasionneroit une suspension temporaire, se relèveroit de ce choc avec plus d'éclat et plus de crédit. Une Nation puissante ne peut être ruinée tout d'un coup que par la conquête , encore faut-il qu'elle soit dévastatrice ; 2°. les impots nécessaires aux dépenses publiques seroient moindres ; le commerce prendrait une nouvelle activité , vu la diminution dans les prix de toutes les denrées quelconques, qui sont la suite nécessaire de la modicité des impôts ; et la Nation, après une secousse qui l'auroit tourmentée momentanément , serait plus puissante, et deviendroit bientôt plus riche qu'elle n'étoit avant la banqueroule. Boule versez une fourmillière , quelque temps après vous la trouverez rétablie.