Un Déporté pour la foi : quatre lettres du sieur Serres de Montpellier

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— 147 — saut ainsi à la risée et à la moquerie des passants,; les soldats qu'il avait en garnison chez lui le chargeant souvent d'injures, le couvrant de crachats et le souffletant chacun à son tour. Ces cruautés n'ayant point pu vaincre sa constance, on en vint à des coups plus barbares ; on l'ôta des fenêtres, on le mit tout nu dans une chambre de sa maison, lui disant qu'il avait quelque caractère sur lui ; on le chercha dans ses habits et sur son corps, et n'ayant jamais pu trouver ce qu'ils cherchaient et qu'ils croyaient de voir, on le couvrit de sa chemise, et on le revêtit de ses habits, et ce fut pour lui faire tourner la broche près d'un grand feu, où on le faisait à tous moments brûler. Tout cela n'épuisa pas encore la furie de ces soldats, car, voyant que ce feu, près duquel ils le faisaient brûler, laissait toutes les flammes à sa piété, ils lui ôtèrent les souliers et les bas, et avec de la


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