Examen de la question des sucres

Page 345

NOTES.

vij

» leurs esclaves, ils répondent qu'ils sont hors d'état de la » leur ôter. En effet, lorsque le maître demande à ses Nè» gres autre chose que ce qu'ils sont accoutumés de faire, «ceux-cile combattent d'abord par la force d'inertie, et, « sans qu'il insiste, ils répondent en empoisonnant les bes» tiaux. La terreur du poison est grande dans le pays : par «elle l'esclave domine le maître. — Cette terreur du poi» son, ajoute M. de Tocqueville, paraît sur-tout répandue «à la Martinique. La commission a eu sous les yeux un «rapport de M. le gouverneur de la Martinique, en date «du 15 février 1839, dans lequel ce fonctionnaire attri» bue en partie à la crainte du poison le peu d'ardeur que » mettent les colons à élever des bestiaux : L'éducation des » bestiaux, dit-il, est découragée par le poison. » Qu'on pèse ces paroles, qu'on médite sur les comparaisons qui précèdent, qu'on analyse les élémens de la population noire de nos colonies, et l'on verra quel avenir peuvent espérer nos 30,000 compatriotes, formant toute la population blanche, en face des 30 à 40,000 nouveaux affranchis qui les accablent, et des 260,000 esclaves, en grande partie abrutis ou corrompus, dont il est peut-être aussi dangereux d'opérer l'émancipation que de prolonger la servitude.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.