Le voyageur françois ou la Connoissance de l'Ancien et du Nouveau monde. Tome XI. (2)

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SUITE DES ANTILLES. 309 très, & fur lesquelles on dresse des pi-1 quets de diftance en diftance. On fait un trou en terre à côté de chaque piquet ; on y met une plante bien droite, les racines étendues ; on l'enfonce jufqu'à la naissance des plus baffes feuilles ; & l'on preffe mollement la terre tout autour pour la foutenir fans la comprimer. Elle reprend dans l'efpace de vingt - quatre heures, fans que les feuilles même, quoique très - tendres, aient fouffert aucune altération. Lorfque les tiges font hautes d'environ deux ou trois pieds, on' en coupe le sommet afin qu'elles fe fortifient ; & l'on arrache celles qui font piquées de vers ou qui veulent pourrir. On connoît que les feuilles font mures quand elles fe détachent facilement de la plante , qu'elles se caffent, & que froissées, elles exhalent une forte odeur. On doit alors cueillir les plus belles, les enfiler par la tête , & les faire fécher. On laiffe toujours la plante en terre pour donner le temps aux autres de mûrir. Il y a plusieurs maniérés de façonner le tabac. On le met en andouilles,


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