Le voyageur françois ou la Connoissance de l'Ancien et du Nouveau monde. Tome XI. (1)

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L'ISLE DE S. DOMINGUE. 19 les Espagnols cassoient quelquefois leurs épées en frappant fur la tête de ces malheureux. Les hommes alloient nuds, & n'avoient pas même beaucoup de foin de fe couvrir le milieu du corps. L'ufage des femmes étoit de porter une efpece de juppe , qui ne leur descendoit pas au-delà des genoux : les filles croient entièrement découvertes. La vie de ces Indiens fe passoit dans une parfaite indolence ; & fi la nécessité les tiroit quelquefois de leur inaction, c'étoit pour la chasse ou pour la pêche. Ils employoient dans le premier de ces exercices , une efpece de petits chiens muets , dont les Efpagnols ont fort vanté l'industrie ; mais le plus souvent, ces barbares fe contentoient de mettre le feu aux quatre coins d'une prairie, dont l'herbe defféchée par le soleil, s'enflammoit aifément ; & dans l'infant ils la trouvoient pleine de gibier à moitié rôti. Ces peuples mangeoient peu ; & leur nourriture ordinaire étoit des racines & des coquillages. Ils employoient une partie du jour à danser, & l'autre à dormir. Ils étoient doux, sim-


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