Histoire générale des Antilles. T. 5 et 2 de la deuxième série. (1-2)

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Le cabotage était à peu près la seule ressource de la Guadeloupe ; mais le cabotage, nuisible en ce sens qu'il introduisait des marchandises étrangères et servait à l'exportation des cotons de cette lie, frustrait le domaine des droitsqu'il avait à percevoir à la rentrée et à la sortie des marchandises et des denrées, les caboteurs pouvant charger et décharger dans les anses éloignées des villes. D'emblée, se montrer rigoureux, eût été porter atteinte .1 ce transit progressif, qui devait donner de la valeur au commerce de la Guadeloupe, que la métropole négligeait. L'habitude de se pourvoir à la Martinique semblait devoir se continuer; il fallut une ordonnance locale, interdisant aux commissionnaires de la Guadeloupe de recevoir les denrées françaises venant de la Martinique, hors du cas d'absolue nécessité, pour y attirer les navires français. Nolivos avait compris cependant que la disette de numéraire dont se ressentait la Guadeloupe, provenait en partie de ce que le cabotage étranger, qui fournissait la Guadeloupe de merrains, de bois et de morues, ne remplissait pas les conditions du règlement du 18 avril 1763, qui enjoignait aux étrangers de se remplir avec les sirops et les tafias des colons. Une ordonnance, rendue le 7 mai 1765, rétablit l'équilibre, et plaça les habitants en position de jouir de tous leurs droits. En cas que les valeurs échangées par les étrangers fussent plus fortes que celles données par les habitants, ces premiers étaient astreints à se contenter de lettres-de-change sur France (1). Ce n'était porter le fer que sur un des côtés de la plaie; mais du moins, si les colons devaient se démunir de l'argent qu'ils avaient, cet argent, comme nous l'avons dit en parlant de la traite, employé à l'achat des nègres vendus par les Anglaisa la Dominique, n'était pas en pure perte pour la France. Cette mesure prise, Nolivos, comme d'Ennery à la Martinique, eut à s'occuper à la Guadeloupe des milices qui furent également rétablies dans celte colonie comme elles l'avaient été dans la première. (1) Cette même ordonnance fut rendue à la Martinique (voir les Annales).


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