Notice historique sur la Guyane française

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( 86 ) jusqu'à trois barriques; mais le déjà expédiaient manque d'esclaves arrête tous les progrès que pourrait faire la colonie. » " Les vaisseaux qui vont commercer dans ce pays-là bornent leur cargaison au vin, à la farine, au bœuf salé, à de grosses toiles, et surtout à des toiles peintes, ferrements, souliers, gros chapeaux, rassade et autres merceries; en un mot, ce qui est le plus nécessaire aux habitants; encore faut-il qu'ils ne s'en chargent pas beaucoup, car ils ne trouveraient pas facilement à s'en défaire, de même que des soieries, eaux-devie et quincaillerie, qui ne sont pas des marchandises propres pour la colonie. Le peu de nègres qu'il y a dans le pays est cause qu'il n'y va pas beaucoup de vaisseaux marchands, et qu'ils sont souvent obligés d'attendre leur cargaison, parce qu'ils ne trouvent pas assez de marchandises prêtes pour embarquer. Quelque petit que soit le commerce de Cayenne, les marchandises qui s'y font tous les ans sont estimées à 250,000 livres ou 100,000 écus. » Barrère avait porté sur le pays un coup d'œil très-juste, et appréciait parfaitement les améliorations dont il était susceptible. Il ajoute : « Le revenu de cette colonie serait bien plus considérable si les habitants ne manquaient pas d'esclaves; c'est ce qui fait qu'on use bien du terrain dans le pays, parce qu'on ne s'attache qu'à


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