L'Église et l'esclavage (2)

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Tels sont les fruits de la docte ignorance de l'Église du VIe siècle et de son grand pape. Ces visions ne cessent d'être ridicules qu'en cessant d'être religieuses pour devenir purement humaines et poétiques et se condenser dans la puissante et originale épopée de Dante Alighieri. C'est dans la Divine comédie que l'imagination rêveuse et avide de poésie peut s'en repaître et les goûter avec un plaisir sans mélange que la raison ne désapprouvre ni ne condamne, parce que là elles sont le thème brillant d'un poème épique et non d'un enseignement religieux , parce qu'elles se présentent comme l'œuvre et la création de l'homme et non comme l'œuvre de Dieu. Mais hâtons-nous de traverser les siècles qui nous séparent encore de la transformation de l'esclavage en servage, et de la révolution qui a complété l'émancipation de la race servile; hâtons-nous de traverser ces cercles de fer et de feu de l'enfer du moyen âge, où gémissent et hurlent les damnés de l'esclavage. Suivons l'Église dans sa doctrine, dans sa morale et dans ses actes, et voyons si, après Grégoire le Grand, nous la Couverons davantage occupée à travailler à l'émancipation du genre humain et à l'abolition de la servitude.

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