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terrains n'est pas un profit, c'est au contraire une cause de renchéris sement pour le prix de revient. O n a beaucoup dit que l a qualité des sucres était supérieure , et plusieurs témoins en ont déposé ; mais cette supériorité n'est pas universellement reconnue. L a plus grande blancheur est évidente ; si le produit au raffinage est un peu plus considérable, en revanche la différence des tares rend le raffinage d u sucre de B o u r b o n moins lucratif; et i l est de fait qu'un raffineur n'emploie jamais cette nature de sucre que lorsqu'il n'en trouve pas d'autre. M . Joest a même déclaré que le sucre de B o u r b o n destiné au raffinage se vendait 3 fr. à 3 fr. 5 0 cent. au-dessous du prix des sucres de nos Antilles. (Enquête,
page 9 6. ) M a i s une considération
déterminante commande le maintien du tarif différentiel. D'après la nouvelle combinaison conseillée par la Commission , i l n'existera plus qu'une différence de 7 fr. entre le prix au-dessous duquel les sucres étran gers ne pourront entrer dans la consommation , et les prix réservés aux colons des A n t i l l e s . S i les sucres de B o u r b o n ne sont point indemnisés par une différence de droit de l'excédant des frais de transport, qui s'élève à 3 fr. 9 5 cent. par 50 kilogrammes, i l ne leur restera plus qu'une protection de 3 fr. 5 cent. qui se trouverait elle-même absorbée par l'infériorité du prix. D o n c B o u r b o n se trouverait exclus de cette protection reconnue indispensable par l'unanimité de la Commission ; donc B o u r b o n serait traité, non comme une colonie française, mais comme une colonie étrangère. C'est dans l'intérêt des colons des A n t i l l e s que l'on réclame le réta blissement de l'égalité des tarifs ; mais ces colons n'ont rien demandé à cet égard. Ils ne font entendre aucune plainte ; ils ne souffrent aucun dommage ; ils conservent la garantie du placement de tous leurs produits sur notre marché. O n n'a pas à faire droit à une requête qui n'existe pas. A p r è s avoir pesé et discuté ces divers motifs, la majorité de la Commission s'est prononcée pour le maintien de la différence droits telle qu'elle est aujourd'hui établie.
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