Questions coloniales sous la constituante : 1789-1791. T.1 (2)

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4 peut connoitre la nature ôc I'écendue des befoins d'une. Colonie. Meffieurs les Députés de SaintDomingue femblent en avoir eux mêmes fourni l'exemple , & avoir démontré la vérité de cette réflexion ; car en follicitant le 30 Juillet une innovation auffi importante, ils n'ont invoqué aucune circonftance locale , ils n'ont préfenté au Confeil du R o i aucune preuve , je dirai m ê m e aucune pièce tendant à faire croire que les farines fuffent à cette époque rares à Saint-Domingue , ou que la féchereffe & le peu d'abondance des vivres du pays duffent rendre la confornmation. de ce genre de comeftible plus confidérable. Ce déficit de preuves ne doit point étonner. Il eff. évident qu'on ne peut jamais conftater l'état actuel d'un pays dont on eft féparé par 1500 lieues de diftance. L e R o i a donc dû laiffer à cet é g a r d , comme i l a été pratiqué de tout temps, les Adminiftrateurs ufer de leurs pouvoirs légaux,, pour autorifer provifoirement l'introduction des farines étrangères dans les ports d ' e n t r e p ô t , fi le befoin le rcquér o i t , & s'en repofer d'ailleurs fur leur humanité ôc fur leur vigilance. Il convient de faire obferver , Irelativement à ces ports d ' e n t r e p ô t , la forme très-fingulière des poffeffions qu'ont acquifes les Francois dans l'Ifle Saint-Domingue. L a lifière que nous cultivons eft


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