Questions coloniales sous la constituante : 1789-1791. T.2

Page 179

17

produire de bon tabac; que les Départemens méridionaux ont feuls été favorifés à cet égard par la nature; & qu'ainfi ces premiers ne doivent les profits de leur culture qu'à la L o i qui interdit aux autres de l'entreprendre. O n peut dire que s'il eft injufte d'appeler en g é néral du nom odieux de privilége la fimple exemption d'une injufte,prohibition, & la fimple faculté de cultiver fon champ comme on le juge à propos, i l ne l'eft point d'appeler ainfi tout avantage particulier qu'on retire de la fouffrance g é n é r a l e , & tout profit fondé fur la perte commune. M a i s , Meffieurs, ces obfervations n'attaquent point les autres objections des Départcmens Belgiques & du R h i n , objections qui nous ont paru fans réplique. Peut-être même ne détruifent-elles pas t o u t - à - f a i t objection qu'elles combattent. En effet on ne peut affurer pofitivement que la l i berté de la culture du tabac dans les Départemens méridionaux réduiroit bientôt ceux du Nord à l'impuiffance de foutenir la leur ; on ne peut avoir à cet égard que des conjectures. D ' u n autre c ô t é , i l feroit bien plus malheureux pour les Départemens ci-devant privilégiés de perdre la liberté dont ils jouiffent, qu'il ne le feroit pour les autres habitans du Royaume de ne pas recouvrer une liberté dont ils font privés depuis long- temps. Partout où la culture du tabac eft interdite, d'autres cultures font établies, & ont des débouchés affurés; au l i e u que dans les pays où elle eft reftée libre, non-feuleRapport de M. Roederer. B

17


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.