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Je jour sous la verge des régens , qui le soir les remettaient aux fers; le christianisme adoucit considérablement leur sort ; mais ce fut la conquête des provinces par les peuples du nord qui y mit complètement fin. Les Germains et les Goths, peu disposés à se charger des soins qu'exigeait l'administration des domaines pris sur les vaincus, agirent avec leurs nouveaux esclaves comme ils l'avaient fait dans leur propre pays. Ils leur accordèrent des portions de t e r r e , à condition, ou de rendre une partie des fruits, ou de travailler un certain nombre de jours par
semaine
à l'exploitation des champs qu'ils se réservaient. Ainsi s'organisa un nouvel ordre agricole qui subsiste encore dans plusieurs provinces de la Russie et de l'Autriche. Mais comme on ne larda pas à r e c o n n a î t r e que les terres du serf,
qui lors avait r e m p l a c é l'esclave,
rapportaient plus que celles du seigneur, celui-ci fit de nouvelles concessions et la culture fut é t e n d u e à moitié-fruits. E t c'est de cette m a n i è r e que l'esclavage , grâce à l'influence bienfaisante du christianisme , a disparu partout où s'est établi le système m é t a y e r , en Italie , d'abord , puis dans les campagnes de la F l a n d r e , et autour des villes libres de l'Allemagne.