— 201 — m e n t , il pouvait espérer que le butin qu'il se prometlait l'en compenserait amplement. Il retourna donc à l'endroit ou le Nantais
était
é c h o u é , et prit toutes les mesures pour que le transport de l'équipage , des vivres et des armes et des munitions s'effectuât avec ordre et célérité. Tout se fit comme il le désirait, et après quelques heures de travail, le Nantais
presqu'enlièrement désagréé fut
mis en pièce par la marée montante qui en porta les débris jusqu'à la côte. En voyant ces restes d'un bâtiment qui lui avait été si cher, le capitaine ne put contenir son émotion ; p u i s , honteux de cette faiblesse , il s'efforça de rire, et dit à Godefroy qui se tenait pensif à côté de lui : — Nous ne pouvons pas dire que nous avons nos vaisseaux
brûlé
; et cependant nous voilà forcés de ne
plus compter désormais que sur notre bravoure : car il nous est impossible de chercher notre salut dans la fuite. — Tant mieux ! s'écria un jeune flibustier avec enthousiasme; si nous n'avions pas perdu notre bâtiment , quelques-uns d'entre nous auraient été obligés d'y rester, les bras croisés, pour le garder, tandis que maintenant il ne peut y avoir de jaloux.