Amélina, Godefroy et Augustin, ou les trois époques d'Haïti

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—155 — réitérées. Quand elle vit qu'elle ne pouvait vaincre mon obstination , elle alla porter ses plaintes au pied du trône, et le roi m'envoya sur le cbamp l'ordre de rentrer en France , sous peine d'être dépouillé de mes titres de noblesse et banni à jamais de ma patrie. Cet ordre me fut remis dans la prison même où mes créanciers m'avaient

fait jeter. Hortense en

apprenant cette fâcheuse nouvelle, la porta ellemême au r o i , q u i , louché de ses larmes, consentit à payer mes dettes sur sa cassette particulière: car il lui répugnait de voir tomber entre les mains des usuriers le château d'une famille qui avait rendu de si grands services à la cause royale. Rendu à la liberté, je repris le chemin de Paris. Ma sœur vint au devant de moi pour m'annoncer la défense que le roi me faisait de paraître à la cour. Témoin de la douleur d'Hortense, j'eus besoin de toute ma religion pour ne pas succomber au désespoir. Je consolai cette pauvre enfant le mieux que je pus, et après l'avoir embrassée, peut-être pour la dernière fois, je me dirigeai vers le Hâvre par un chemin différent de celui qu'elle devait suivre pour retourner dans la capitale. J'ignore si le gouvernement a eu connaissance

de mon

départ pour


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Amélina, Godefroy et Augustin, ou les trois époques d'Haïti by Bibliothèque numérique Manioc / SCD Université Antilles - Issuu