LA FUITE DANS LA FORÊT
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d'un naturel m o i n s cruel q u e celui des autres. « C'est loi, Scipion? lui ironie;
c'est ainsi q u e
demanda-t-elle
tu
sers
avec
les maîtres
l'heure, du d a n g e r ? . . . Elle est g r a n d e la
à
fidélité!
— Je sers m e s maîtres plus q u e lu ne p e n s e s : j e sauve, leurs enfants qu'ils m ' o n t confiés. — Et tu as pu les faire sortir de la plantation? reprit-elle d'un air de d o u t e . C o m m e n t as-tu pu fuir avec eux sans r e n c o n t r e r les nôtres? — Le ciel p r o t è g e les innocents, et ceux-là le sont. — Et o ù sont-ils? — P o u r q u o i te le dire? Tu ne les
sauverais
pas. —
Et t o i - m ê m e , les
sauveras-tu
jusqu'au
b o u t ? . . . Ils sont dans la forêt, et la forêt est à nous ! — Que veux-tu dire? interrompit
Scipion, se
troublant malgré lui. — Avant q u e le soleil soit levé, nos frères et nos
maris
vainqueurs
nous
auront
rejoints.
N o u s les attendons avec, n o s enfants, ici, où ils n o u s ont e n v o y é s
quand
l'heure
de la justice
allait arriver p o u r eux. » À ce m o m e n t , Chloé parut : son
inquiétude
l'avait p o u s s é e à r e j o i n d r e Scipion. « Indiana! — Oui, Indiana, et qui vient de m ' a p p r e n d r e