Godefroy et Augustin ou Deux épisodes de l'histoire de Saint-Domingue

Page 48

18

tandis que la colonie espagnole ressemblait à un arbre sur le retour, et q u i , dépourvu de sève, quoique encore debout, commence à se dessécher et à périr. Ce qui faisait notre force, c'était cette république formidable d'aventuriers qui, après avoir longtemps excité la jalousie de l'Espagne, fit bientôt trembler les provinces les plus reculées de cet empire. Les boucaniers , qui formaient la partie la plus considérable du corps de ces aventuturiers, étaient aussi ceux que dans les commencements les Espagnols redoutaient le plus, bien qu'ils prissent rarement l'offensive, et qu'ils se bornassent à défendre leurs champs. Ces boucaniers, autrefois si nombreux, si puissants , ne sont plus aujourd'hui qu'une partie presque imperceptible de la population. Vous en verrez encore quelques-uns pendant votre séjour dans cette île; aussi je ne m'arrêterai pas plus longtemps sur leur compte, afin d'en revenir aux flibustiers. Rien ne fut plus petit et plus faible que les commencements de cette milice. Les premiers qui embrassèrent ce genre de v i e , n'avaient ni bâti-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.