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retour, & qu'il attendoit mes réponfes aux lettres qu'il m'avoit écrites. C'eft la feule marque d'intérêt que je lui aye donnée. Il exifte à Saint-Domingue & dans les Bureaux du gouvernement, des minutes des lettres que j'ai écrites au Vice-roi de Carthagène ; on peut les confulter. Ma correfpondance, d'accord avec ma conduite, n'a jamais eu pour objet que le plus grand avantage de la Colonie. Plufieurs fois le fieur Vidal m'a rapporté du Continent Efpagnol des couples d'animaux utiles, & qui manquent à Saint-Domingue, quoiqu'indigènes d'un climat femblable; je les ai envoyés à la G o n a v e , île voifine & inhabitée, afin qu'ils puffent y multiplier & être enfuite facilement importés dans l'île de S a i n t - D o m i n g u e , où il feroit à fouhaiter qu'on pût les naturalifer. J e le chargeai, peu de temps avant mon départ, de faire vérifier dans les bois voifins de Carthagène, fi l'on n'y trouveroit pas le quinquina ; je défirois qu'il en rapportât des graines & du plant ; je lui demandai a u f f i de la vanille & quelques autres arbres OU plantes utiles. J e l'avois adreffé à un botanifte nommé , autant qu'il m'eft poffible de me le rappeler , le docteur Mutis, que le Roi d'Efpagne entretient dans cette partie de fes États. J'ignore quel a été le fuccès de fes recherches , mais les conférences que j'ai eues avec lui n'ont pas eu d'autre objet. J'AI expofé avec vérité tout ce que je fais de relatif au fieur Vidal; ce qu'on lui impute me paroît hors de toute vraifemblance. J e dois d'abord obferver que dans l'expédition qui m'a été délivrée; par ordre de l'Affemblée Nationale ; de ce chef de dénonciation, on porte une fois à cinq mille le nombre des hommes embarqués par le fieur Vidal; mais la dernière mention qui en eft faite, les fixe à cinq cents : ces nombres font en chiffres ; il eft poffible qu'on ait ajouté ou retranché un zéro. Au furplus, que l'imputation qui m'eft faite porte fur cinq mille ou fur cinq cents, elle eft également invraifemblable , également fauffe. D