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MANUEL
DES
HABITANS
leur donner tous les secours convenables, en les traitant en bons pères de famille, et ayant soin que rien ne leur manque, tant dans le cours de la maladie que pendant la convalescence. Il y a aussi des nègres paresseux q u i , pour fainéanter, se disent malades, et demandent à aller à l'hôpital : ce motif ne doit pas nous rendre durs à leur égard, en les maltraitant ; i l faut au contraire les y envoyer ; car si c'est la malice qui les y conduit, la diète sévère à laquelle vous les mettrez, les en chassera bientôt. Les habitans s'abonnent à l'année avec un chi rurgien qui vient, deux fois par semaine, à l'hôpital pour visiter les malades, et il s'y transporte aussi toutes les fois qu'il en est requis. L a taxe qui lui est accordée est de dix livres par an pour chaque n è g r e , et lorsqu'il fournit les remèdes. Je con seille cependant aux habitans d'avoir chez eux une petite pharmacie; ils seront assurés, par ce moyen, de la bonté des drogues, et ils n'éprouve ront point de retard pour leur administration, dans des momens pressans ; ce sera alors une diminu tion à faire sur l'abonnement. Il y a aussi une maladie particulière qui n'est point comprise dans l'abonnement ; elle se paie séparément, lorsque le chirurgien est chargé de garder le malade chez lui jusqu'à parfaite guérison ; le prix du traitement est ordinairement de cent cinquante livres par chaque malade. Cette maladie