D'UN
NATURALISTE.
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baigne une cascade fraîche et, tumultueuse, ou des rameaux de palmiers rassemblés à la bâte, pour la construction d'un ajoupa , servent à ces heureux pâtres et à leurs nombreux trou peaux qui voyagent avec eux, de retraite et d'abri contre les ondées du soir , ou les feux brûlans du midi. Destinés à mener une vie errante comme les Juifs dont ils semblent professer la religion ; se croyant descendans de Caïn, et marqués à cet effet d'une couleur étrangère aux autres hommes, les Phylanis font consister leur bonheur à s'épargner des besoins inutiles, et à se détacher des biens de la terre. La tranquillité de leur conscience leur prouve , par cet état inappréciable de quiétude , qu'en cessant de poursuivre le fantôme de l'am bition, ils ont trouvé dans la vraie et utile philosophie le secret d'être à jamais heureux. C'est dans l'intention de perpétuer cet état de félicité , que chaque famille de Phylanis voyage dans l'intérieur de la Guinée, campe avec ses trou"peaux au milieu des sites les plus rians, qui ne contribuent pas peu à flatter agréablement leurs sens. Leurs caravanes sont composées de bœufs, génisses, et de chiens, êtres utiles et fidèles amis ; de chèvres et de moutons , animaux paisibles et productifs. Chaque famille jouit en paix des ТОМЕ III.
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