Voyages d'un naturaliste et ses observations faites sur les trois règnes de la nature T. 2 (1)

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234 VOYAGES terre; il vit de reptiles, de poissons et d'insectes, avantages qui ont mérité un culte chez les Egyptiens aux oiseaux de ce nom , mais d'une espèce différente. On sait que les Egyptiens, en reconnoissance des services que les ibis blancs rendaient à leur, pays en le purgeant des insectes et reptiles qui y fourmillent, et que les fréqnens debordemens y font renaître à l'infini, leur avoient consacré un culte particulier, et leur rendoient, après leur mort naturelle , les mêmes devoirs qu'aux hommes. Il étoit défendu d'en tuer, sous peine de mort; et lorsqu'un Egyptien en trouvoit un sans vie, il étoit examiné, embaumé, renfermé dans de très-gros pots de terre, et transporté dans la plaine de Saccara , où on descendoit la momie dans un puits creusé à cet effet. Cette cérémonie étoit accompagnée de deuil et de gémissemens, sur la perte que la grande famille des Egyptiens venoit d'éprouver. On peut voir, à cet égard, les détails curieux et intéressans de cette superstition, à l'article Ibis de l'ornithologie de M. de Buffon. Quoi qu'il en soit, le pêcheur n'est point aussi respecté à Saint-Domingue, où l'on recherche cet oiseau, dont la chair est estimée , en raison de ce qu'elle est privée de cette odeur marécageuse , commune à ceux de ce genre. Comme les pêcheurs sont peu communs à Sauit-Dornihgue,


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