Débats entre les accusateurs et les accusés, dans l'affaire des Colonies, T.7

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Nouvelle-Angleterre, de nous réfugier chez un peuple ami ; c'eft par fuite de cela que nous avons été déclarés émigrés. Verneuil : Il y a, relativement à ce que Clauffon vient de dire, dans le regiftre de Sonthonax, une proclamation du 27 décembre 1793 ; elle vous prouvera que Sonthonax non-feulement perfécutoit les femmes & les enfans, mais même qu'il leur a défendu de tranfporter à bord des navires marchands aucun paquet, rien de ce qui pouvoit leur ap­ partenir, à peine d'être traduits au tribunal militaire établi par Sonthonax. Je demande Sonthonax ;

Jamais il n'y a eu de proclamation fem-

blable. Verneuil : Je demande qu'on produife le regiftre. Je vais le lire ; j'en ai pris une notice ici devant la commiffion même. Clauffon : Après ces déportations, le commiffaire dut impofer la ville du Port-au-Prince à 450 mille livres. On vous a déja donné lecture de la proclamation qui porte cette impofition. Je ne la répète pas. Je renvoie aux débats où elle eft confignée pour vous convaincre du fyftême de terreur qui exiftoit à Saint-Domingue, & pour vous faire connoître l'efprit de ce rédacteur du journal l'Ami de l'Egalité. Je vais vous lire un paffage de ce journal, imprimé par Catineau; je l'ai déja annoncé : c ' e f t alors que vous apprécierez quel étoit l'efprit de cet imprimeur. C'eft à l'occafion de la proclamation relative à l'impo fition de 450 mille livres. ( i l lit :) Extrait

du journal

intitulé

l'Ami de l'Egalité.

“ Cette proclamation fera au moins autant d'effet à StDomingue que les bordées de l'América. Les commiffaires civils ont attaqué le patriotifme des colons par l'endroit le plus fenfible. Nous fommes perfuadés d'avance qu'elle


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