Débats entre les accusateurs et les accusés, dans l'affaire des Colonies, T.3

Page 371

Brulley : Citoyens, les onze chefs d'accufation que nous avons prefentés , fignes & depofés fur le b u r e a u , ne font que le développement du décret d'accufation rendu par la Convention nationale contre Polverel & Sonthonax. A u c u n de nous colons, pas même les commiffaires de S a i n t - D o mingue alors en fonctions, n'avoient follicité ce décret d'accufation ; nous nous étions contentés , n o u s , Page & Brullcy , de mettre fous les yeux de la Convention nationale les plaintes qui nous parvenoient chaque jour contre la conduite arbitraire & les actes atroces Se fanguinaires que p r e noient à S a i n t - D o m i n g u e Polverel & Sonthonax ; Se les adreffes qui nous étoient envoyées ont été prefentées à la Convention nationale en notre qualité de commiffaires. Il en eft réfuké differens décrets ; on vous en a lu un hier. Celui d'acculation a été rendu à la fuite d'une adreffe préfentée également par Page & Brulley , commiffaires de St.Domingue. Nous demandions, dans cette adreffe, que P o l verel Se Sonthonax fuiffent rappelés pour rendre compte de leur conduite. Un membre de la Convention prit la parole ; j e crois que c'eft Bréard : il fit une longue énumération des plaintes qui parvenoient chaque jour contre Polverel & Sonthonax ; il fit une longue énumeration de tout ce que les colons avoient tu à fouftrir de la part de ces dictateurs. D ' a u n e s membres de la Convention prirent la parole après lui. Le tableau que l'on fit de la conduire de Polverel & Sonthonax anima tellement la Convention contre e u x , que le décret daccufation fut rendu : c'éroit le 16 juillet 1793. Depuis cette époque , nous n'avons ceffe de demander que ce décret fût mis à exécution. N o u s avons agi auprès du miniftre ; nous avons fourni des notes : Sonthonax vous les a lues; & vous y avez vu q u e , Toujours, nous avons demandé qu'ils fuffent amenés en France avec leurs papiers à •charge & à décharge ; toujours nous avons eu le projet qu'ils rendiffent compte de leur c o n d u i t ? ; toujours nous avons voulu les convaincre , comme nous allons le faite, par leurs propres actes. Si ce décret cit sefté un an fans exécution, malgré nos follicitations prelTantes au nom de la colonie , c'eft une preuve très évidente que Polverel & Sonthonax étoient protégés par ceux qui dirigeoient le gouvernement d'alots. Quand a-t on envoyé mettre le décret a exe-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.