Débats entre les accusateurs et les accusés, dans l'affaire des Colonies, T.2

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233 Clauffon : Vous ne vous rappeliez e û t été lue ? Lecointe,

membre

de la

commiffion

donc point ; Non

pas

qu'elle précifé-

ment. Polverel : J e fuis sûr d'avoir remis moi-mêne l'exemplaire au c i t o y e n Lecointe, & je luis sûr de n'avoir fair l'accolade que f u r le corps de la lettre. Th. Millet. : P a r l'aveu de Polverel , il eft donc bien certain que ces notes font annexées à la lettre de Daugy , & tirées d'un recueil intitulé : Coup-d'oeil impartial fur la f i t u a t i o n de Saint-Domingue, redigé par Polverel fils. Eh b i e n ! que ces notes foient l'ouvrage de Polverel fils o u l ' o u v r a g e de Polverel p è r e , qu'elles foient enfin de Polverel & d e Sonthonax, il eft toujours bien vrai qu'elles font ann e x é e s à un ouvrage lu par eux , difcuté par eux, bien connu p a r e u x , & que je puis dire avoué par eux. J e vois dans c e s notes que , tandis que les complices de Robefpierre & l u i o n tenu les rênes du gouvernement, ils n'ont envoyé dans les colonies aucun fecours, aucunes nouvelles, m ê m e f u r la fituation de la France. Il en refulte donc que les a n g l a i s & les Efpagnols ne fe font emparés de Saint-Do­ m i n g u e que parce que l'ancien comité de falut public en a v o i t retiré les commiffaires civils. Sonthonax : C'eft étranger à la queftion. Th. Millet : Dans l'efpoir que les Africains, fans armes, f a n s fecours, fans guides, fubiroient bientôt le joug des Aglais & des Efpagnols. J e vois donc que la faute en e f t , d ' u n e p a r t , à Polverel & Sonthonax, qui n'ont t o r t u r é , é g o r g é , chaire, pillé , dé porté , defarmé les colons blancs les troupes qui étoient à Saint-Domingue, o r d o n n é , par une proclamation du 24 juin 1 7 9 3 , de repouffer à coups d e canon tous les vaiffeaux de la P»épublique , & qui par c e procédé n'ont laiffé à Saint-Domingue pour le défendre q u e des Africains fans a r m e s , fans guides ; je vois, d ' u n a u t r e c ô t é , que la faute en eft à l'ancien comité de falut p u b l i c qui a laine les colonies à la détente d'Africains , fans armes,me fecours & fans guides. Voilà d o n c , de l'aveu m ê m e de Polverel & de S o n t h o n a x , la caufe bien connue j la trahifoir q u i a livré la colonie aux armes efpagnoles & britanniques. Cette caufe réfide , d'une p a r t , dans Polverel e

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