Débats entre les accusateurs et les accusés, dans l'affaire des Colonies. T.1

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8 appelé aux débats lorfqu'il aura été nommé dans le récit des faits. Senac : A mon article j'ai dit que j'ai été envoyé pour dénoncer tous les auteurs des défaftres des colonies, ftipuler pour la reftauration des Antilles. Polverel : J'ai été violemment inculpé pendant deux ans ; pendant dix-huit mois j'ai été à deux mille lieues de la France, il m'étoit impoffible de me défendre. Depuis fix mois que je luis en France, il ne m'a pas été plus poffible de me défendre : toutes les pièces étoient sous les scellés, & je n'ai pas cru devoir battre l'air d'un vain fon ; j'ai gardé le filence. Cependant, depuis ces fix mois que je fuis en France, comme auparavant-, il ne s'eft pas écoulé un feul jour fans que la calomnie fe foit exercée fur mon compte; on a fait des affiches contre moi, toutes les rues de Paris en ont été tapiffées, tous les départemens en ont été inondés. Clauffon : Ce n'est pas là une motion d'ordre. Polverel : Citoyens, vous ne devez pas m'interrompre ; jamais il ne m'arrivera de le faire à votre égard. Citoyens, je vous ai fait cet expofé préliminaire pour vous faire fentir combien j'ai dû attendre avec impatience, combien j'ai dû defirer l'ouverture des débats contradictoires q u i , pour la première fois, me mettent à même de repouffer la calomnie. J'ai manifefté plufieurs fois, ce vœu, & par mes adreffes à la Convention, & par celles à fes comités de gouvernement, à la commiffion même; & la commiffion fait bien qu'il n'a pas tenu à moi & à mon ci-devant collègue que cette opéra­ tion n'ait plutôt commencé, & que cette affaire n'ait été plutôt éclaircie. Vous devez donc juger avec quelle fatisfaction, quelle reconnoiffance, j'ai dû recevoir le décret qui ordonne l'ouverture des débats ; mais toutes les pièces qui font à notre charge ou à notre décharge ne font pas encore inventoriées ; il y a une partie de celles même arrivées avec nous de Saint-Domingue, dont l'inventaire n'eft pas achevé; il y a une autre partie affez considérable de déclarations faites à Breft, devant une commiffion formée par le représentant Prieur, qui ne font pas encore inventoriées; il y a une autre partie bien plus confidérable de pièces écrites, de dé­ clarations faites par les prétendus patriotes colons aux EtatsUnis d'Amérique, qui font encore fous les fcellés & n'ont


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