(
74)-
On en aura une nouvelle preuve en se reportant au texte que nous avons publié précédemment. On y verra que F e r rolles, dans l'énumération des rivières qui donnent leurs noms aux endroits qu'elles arrosent, part exactement de la frontière revendiquée par les Portugais, aux environs du cap de Nord. S'il était parti du cap d'Orange, il n'aurait pas manqué, avec sa précision ordinaire, d'énumérer
les rivières intermédiaires
entre ce point et l'Araguary. Il n'aurait eu garde de négliger l'Ouassa, le Counani, le Carsevenne, ni surtout le Cachipour et l'Aricari, qui, eux, donnent leur nom aux pays circonvoisins ou empruntent celui des tribus de la région. Le fait que l'Ara guary suit immédiatement l'Ovapoc clans cette nomenclature est tout à fait concluant sur ce point. L'énumération
commence au cap de N o r d , parce que là
commençait aussi le territoire en litige. Regardant avec raison à cette époque l'Amazone comme notre frontière, Ferrolles, au quel I idée de reculer jusqu'à la position d'Araguary paraissait injuste et insoutenable, ne pouvait même pas songer dans la circonstance à un cours d'eau qui débouchait au delà du cap d'Orange, aussi loin de la région dont on se disputait la pos session. Il ne s'occupe que de la région en litige et la détermine exactement à partir de la rivière voisine du cap de Nord qu'a revendiquée le gouverneur du fort d'Araguary en lui donnant le nom de Vincent Pinson. Connue Ferrolles ne connaissait
pas
cette dénomination ignorée des Cayennais, il conserve au cours d'eau en question le n o m , usité par ceux-ci, d'Oyapoc, et suit, de ce point, toute la côte de l'Océan et toute la rive nord de l'Amazone, de façon à bien préciser le pays qu'il déclare avoir mission de défendre contre tout empiétement. Dans la rivière, voisine de cap de N o r d , à laquelle Albuquerque donne le nom