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faction dont M. Boyer était le chef, lorsqu'il termine ainsi son chapitre V, dont le titre, la faction le conciliant Courrier
jaune,
fait frémir
:
« Les jeunes gens de la classe privilégiée valent mieux que les vieillards. Ils ont une intelligence besoins de la quand les
p a t r i e ; ils
affaires tomberont
mains. Nous
reuses.
plus large des
p e u t - ê t r e la sauver
naturellement dans
en avons connu plus
un devoir de réparer lent mettre
pourront
le mal de leur gouvernement,
des talents
leurs
d'un qui regardent
réels au service
des idées
comme
et qui les plus
veugéné-
Puissent-ils réussir bientôt ! Il suffit d'un jour, d'une
h e u r e , d'une volonté heureuse pour acheminer d'un seul coup vers la civilisation ce peuple, le meilleur et le plus docile de la terre (p. 245). » Qui croirait cependant
que c'est un chapitre qui finit
par le passage qu'on vient de lire que le Courrier
signale
comme écrit en haine des m u l â t r e s , pour amener la g u e r r e civile entre e u x et les nègres ? On reconnaît bien là les disciples de Basile, comme on les r e t r o u v e encore dans cette a u t r e citation arrangée
par e u x :
« Mais continuons, dit le Courrier,
les charges a c c u m u -
lées contre les mulâtres. Nous arriverons bientôt avec le c i toyen Schœlcher à la condamnation et à l'exécuteur : « Les noirs éclairés gardent un morne silence; ils n'ex« priment pas une plainte, mais ils observent et rien ne leur « échappe. On prend, disent c e u x qui livrent leur pensée, on « prend, il est vrai, de temps en temps, quelques-uns d'entre « nous pour les placer afin de nous point trop blesser; ceux « de nos vieux généraux que l'on n'a pas fusillés n'ont pas perdu « leurs grades; mais pourquoi la classe de couleur remplit« elle les principales fonctions, les ministères, les siéges des « tribunaux, toutes les avenues du pouvoir? Pourquoi elle « seule tient-elle les clefs du p a y s ? Pourquoi dans le sénat, « composé de vingt-quatre membres, compte-t-on seulement « quatre ou cinq nègres? Nous sommes
en majorité immense