L'affaire Légitimus et la race noire : un crime politico-judiciaire

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Incident

UN

CRIME

JUDICIAIRE

Milliès-Lacroix-Boulloche-Ballot

Le 12 mars, M . Ballot déposait et il était amené à faire sur le même sujet les déclarations suivantes : M . LE RAPPORTEUR. — Dans quelles conditions avez-vous été rappelé? M. B A L L O T . — J ' a i entendu dire que M . le mi­ nistre des colonies a prétendu que les fonctionnaires coloniaux étaient des gens sans moralité. M. L E PRÉSIDENT. — Cela ne s'adressait pas à vous. Il a, au contraire, fait ici votre éloge. M. BALLOT. — Voici la protestation que j'ai l'honneur de déposer : Je saisis avec empressement l'occasion qui se pré­ sente de protester avec la plus grande énergie contre les calomnies et les insinuations malveillantes émises devant votre commission par M. MILLIÈS-LACROIX à l'égard des fonctionnaires coloniaux, en général, et de mon collègue, M . BoULLOCHE, en particulier. M . BoULLOCHE est un homme de la plus grande honorabilité, très instruit, très intelligent et très bien élevé. En ce qui me concerne, j'ai été l'objet, de la part du ministre, il y a déjà plusieurs mois de procé­ dés incroyables, à tel point que je me suis demandé, non sans raison, étant donné mon caractère difficile et bien connu, si je n'avais pas été la victime d'une provocation. M . M I L L I È S - L A C R O I X , dans son cabinet, s'est per­ mis de me dire, sur un ton furieux, entre autres inso­ lences, la phrase suivante : « Sacré nom de Dieu, qui m'a foutu un fonctionnaire semblable. » J'ai eu


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