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Haïti:
son histoire et ses
détracteurs
commença; aux applaudissements des spectateurs et aux sons de la musique militaire un homme fut déchiré vivant ! Les représailles exercées par les noirs pâlis sent devant un tel rafinement de cruauté. Les dogues ne parvinrent pas plus que les soldats de Marengo à obtenir la soumission des indigènes. Pensant que la mort de Leclerc avait quelque peu démoralisé les troupes françaises, Pétion, Christophe et Clervaux tentèrent, dans la nuit du 7 au 8 Novembre 1802, de prendre le Cap d'assaut. Ils furent repous s é s ; et n'ayant guère de munitions, ils se virent forcés d'abandonner les forts qu'ils occupaient aux environs de cette ville. Pétion songea sérieusement alors à unifier le com mandement. U n conflit entre les divers chefs de bandes ne serait pas sans danger pour la cause de l'indépendance. Les forces étaient d'ailleurs dissé minées sans grande cohésion. Dans le Nord, SansSouci cherchait à s'imposer comme général-en-chef et son autorité s'étendait du Borgne aux montagnes de Fort-Liberté ; dans l'Ouest Lamour Dérance avait sous ses ordres Larose à I'Arcahaie; Cangé dans les envi rons de L é o g a n e ; Metellus Adam, Germain F r è r e et Caradeux dans les parages de Port-au-Prince; M a gloire Ambroise, Lacroix, du côté de Jacmel. Pour Pétion, Christophe et Clervaux, l'autorité de Dessa lines était la seule légitime ; cette autorité était pleine ment reconnue dans l'Artibonite. I l était temps de l a faire accepter de tous. Aussi, après son échec devant le Cap, Pétion se rendit à la Petite-Rivière où était Dessalines. Ils cimentèrent l'union ébauchée à P l a i sance. Proclamé général-en-chef de l'armée des indi gènes, Dessalines nomma Pétion Général de Brigade; et i l eut des auxiliaires précieux en Christophe et Cler vaux. E n attendant l'unification complète du com3
8 B. Ardouin.—Etudes sur l'Histoire d'Haiti, V. 5, page 392. Gastonnet des Fosses, loc. cit. p. 338: "Rochambeau alla même "jusqu'il faire venir de Cuba des chiens dressés à la chasse des nègres. "L'on renouvelait ainsi, au commencement du XIXe siècle, les horreurs "commises au XVIe par les conquérants espagnols."